HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Opuscules. De la respiration (texte complet)

Chapitre 21

 Chapitre 21

[21] CHAPITRE XXI. 1 δ' ἀναπνοὴ γίνεται αὐξανομένου τοῦ θερμοῦ ἐν ἀρχὴ θρεπτική. Καθάπερ γὰρ καὶ τἆλλα δεῖται τροφῆς, κἀκεῖνο, καὶ τῶν ἄλλων μᾶλλον· καὶ γὰρ τοῖς ἄλλοις ἐκεῖνο τῆς τροφῆς αἴτιόν ἐστιν. 2 Ἀνάγκη δὴ πλέον γινόμενον αἴρειν τὸ ὄργανον. Δεῖ δ' ὑπολαβεῖν τὴν σύστασιν τοῦ ὀργάνου παραπλησίαν μὲν εἶναι ταῖς φύσαις ταῖς ἐν τοῖς χαλκείοις (οὐ πόρρω γὰρ οὔθ' πνεύμων οὔθ' καρδία τοῦ προσδέξασθαι σχῆμα τοιοῦτον), διπλοῦν δ' εἶναι τὸ τοιοῦτον· δεῖ γὰρ ἐν τῷ μέσῳ τὸ θρεπτικὸν εἶναι τῆς ψυκτικῆς δυνάμεως. 3 Αἴρεται μὲν οὖν πλεῖον γενόμενον, αἰρομένου δ' ἀναγκαῖον αἴρεσθαι καὶ τὸ περιέχον αὐτὸ μόριον. Ὅπερ φαίνονται ποιεῖν οἱ ἀναπνέοντες· αἴρουσι γὰρ τὸν θώρακα διὰ τὸ τὴν ἀρχὴν τὴν ἐνοῦσαν αὐτῷ τοῦ τοιούτου μορίου ταὐτὸ τοῦτο ποιεῖν· αἰρομένου δέ, καθάπερ εἰς τὰς φύσας, ἀναγκαῖον εἰσφρεῖν τὸν ἀέρα τὸν θύραθεν ψυχρὸν ὄντα, καὶ καταψύχοντα <480b> σβεννύναι τὴν ὑπεροχὴν τὴν τοῦ πυρός. 4 Ὥσπερ δ' αὐξανομένου ᾔρετο τοῦτο τὸ μόριον, καὶ φθίνοντος ἀναγκαῖον συνίζειν, καὶ συνίζοντος ἐξιέναι τὸν ἀέρα τὸν εἰσελθόντα πάλιν, εἰσιόντα μὲν ψυχρὸν ἐξιόντα δὲ θερμὸν διὰ τὴν ἁφὴν τοῦ θερμοῦ τοῦ ἐνόντος ἐν τῷ μορίῳ τούτῳ, καὶ μάλιστα τοῖς τὸν πνεύμονα ἔναιμον ἔχουσιν· εἰς πολλοὺς γὰρ οἷον αὐλῶνας τὰς σύριγγας ἐμπίπτειν τὰς ἐν τῷ πνεύμονι, ὧν παρ' ἑκάστην παρατέτανται φλέβες, ὥστε δοκεῖν ὅλον εἶναι τὸν πνεύμονα πλήρη αἵματος. 5 Καλεῖται δ' μὲν εἴσοδος τοῦ ἀέρος ἀναπνοή, δ' ἔξοδος ἐκπνοή. Καὶ ἀεὶ δὴ τοῦτο γίνεται συνεχῶς, ἕως περ ἂν ζῇ καὶ κινῇ τοῦτο τὸ μόριον συνεχῶς· καὶ διὰ τοῦτο ἐν τῷ ἀναπνεῖν καὶ ἐκπνεῖν ἐστι τὸ ζῆν. 5 Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ τοῖς ἰχθύσιν κίνησις γίνεται τῶν βραγχίων. Αἰρομένου γὰρ τοῦ θερμοῦ τοῦ ἐν τῷ αἵματι διὰ τῶν μορίων αἴρονται καὶ τὰ βράγχια, καὶ διιᾶσι τὸ ὕδωρ· κατιόντος δὲ πρὸς τὴν καρδίαν διὰ τῶν πόρων καὶ καταψυχομένου συνίζουσι, καὶ ἀφιᾶσι τὸ ὕδωρ. Ἀεὶ δ' αἰρομένου τοῦ ἐν τῇ καρδίᾳ ἀεὶ δέχεται, ‹καὶ ἀφίησιπάλιν καταψυχομένου. 7 Διὸ κἀκείνοις τοῦ ζῆν καὶ μὴ ζῆν τὸ τέλος ἐστὶν ἐν τῷ ἀναπνεῖν, καὶ τούτοις ἐν τῷ δέχεσθαι τὸ ὑγρόν. 8 Περὶ μὲν οὖν ζωῆς καὶ θανάτου καὶ τῶν συγγενῶν ταύτης τῆς σκέψεως σχεδὸν εἴρηται περὶ πάντων. 9 Περὶ δὲ ὑγιείας καὶ νόσου οὐ μόνον ἐστὶν ἰατροῦ ἀλλὰ καὶ τοῦ φυσικοῦ μέχρι του τὰς αἰτίας εἰπεῖν. ᾟ δὲ διαφέρουσι καὶ διαφέροντα θεωροῦσιν, οὐ δεῖ λανθάνειν, ἐπεὶ ὅτι γε σύνορος πραγματεία μέχρι τινός ἐστι, μαρτυρεῖ τὸ γινόμενον· τῶν τε γὰρ ἰατρῶν ὅσοι κομψοὶ καὶ περίεργοι λέγουσί τι περὶ φύσεως καὶ τὰς ἀρχὰς ἐκεῖθεν ἀξιοῦσι λαμβάνειν, καὶ τῶν περὶ φύσεως πραγματευθέντων οἱ χαριέστατοι σχεδὸν τελευτῶσιν εἰς τὰς ἀρχὰς τὰς ἰατρικάς. [21] CHAPITRE XXI. § 1. La respiration a lieu, quand la chaleur augmente dans la partie où est le principe nutritif; cette chaleur a besoin d'aliment, comme toute autre chose, et même plus que toute autre, puisque c'est elle qui est cause que toutes les autres parties du corps s'alimentent. § 2. Il faut donc nécessairement, quand elle s'augmente, qu'elle soulève l'organe où elle est. On pourrait, du reste, comparer assez bien la conformation de cet organe aux soufflets dont on se sert dans les forges; et de fait, la forme du coeur et celle du poumon ne s'en éloignent pas beaucoup. Ce dernier organe est double; car le principe nutritif doit être au centre de la force vitale. § 3. Le poumon, en prenant plus de volume, se soulève; et une fois qu'il est soulevé, il faut nécessairement que toute la partie qui l'entoure le soit aussi. C'est ce qui arrive évidemment quand on respire; on élève alors la poitrine, parce que le principe qui est renfermé dans cette partie du corps en fait autant. Dans ce mouvement d'élévation du poumon, il arrive nécessairement, comme dans les soufflets, que l'air du dehors, qui est froid, y entre; et par le froid qu'il apporte, <480b> il apaise et éteint l'ardeur excessive du feu. § 4. De même que quand la chaleur s'augmentait, le poumon devait se soulever, de même quand elle diminue, il faut qu'il se contracte; et au moment de cette contraction, l'air qui y était entré doit en sortir de nouveau. Il est froid quand il entre ; il est chaud quand il sort, parce qu'il a été en contact avec la chaleur qui est dans cet organe. Ceci a lieu surtout chez les animaux qui ont le poumon rempli de sang, parce que le sang tombe sur les vaisseaux nombreux qui sont dans le poumon et qui ressemblent à autant de canaux. A chacun de ces vaisseaux correspondent autant de veines, de telle sorte que le poumon, tout entier, paraît plein de sang. § 5. L'entrée de l'air dans le poumon se nomme inspiration, et sa sortie, expiration. Ce double mouvement se produit sans la moindre discontinuité, tant que l'animal vit et continue de mouvoir régulièrement cet organe ; aussi la vie consiste précisément à inspirer et à expirer. § 6. C'est absolument de la même manière qu'a lieu, dans les poissons, le mouvement des branchies. La chaleur qui pénètre le sang de ces parties venant à se soulever, les branchies se soulèvent également et laissent pénétrer l'eau; une fois que l'eau est descendue au coeur par les vaisseaux et qu'elle l'a refroidi, l'animal contracte ses branchies et rejette le liquide. Mais la chaleur qui réside dans le coeur se soulevant constamment, elle reçoit aussi constamment l'élément qui la refroidit. § 7. Ainsi, vivre et ne pas vivre consistent, en définitive, pour les uns à respirer, et pour les autres à recevoir l'eau. § 8. Tel est à peu près tout ce qu'on avait à dire sur la vie et la mort, et sur les divers phénomènes qui se rattachent à toute cette recherche. § 9. Quant à la santé et à la maladie, il appartient, non pas seulement au médecin, mais encore jusqu'à un certain point, au naturaliste, d'en expliquer les causes. Il doit savoir en quoi elles différent, et comment on en observe les différences ; et ce qui prouve bien que ce sont là des études tout à fait limitrophes, c'est qu'il n'y a pas un médecin habile et laborieux qui ne s'occupe des faits de la nature, et ne croie devoir en tirer ses principes, de même que les plus habiles parmi les naturalistes aboutissent presque toujours à des principes de médecine.


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Dernière mise à jour : 24/06/2010