HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Logique. La réfutation des sophistes. Deuxième section (texte complet)

θῆλυ



Texte grec :

[2,32] CHAPITRE XXXII. § 1. Περὶ δὲ τῶν σολοικισμῶν, παρ´ ὅ τι μὲν φαίνονται συμβαίνειν εἴπομεν πρότερον. Ὡς δὲ λυτέον, ἐπ´ αὐτῶν τῶν λόγων ἔσται φανερόν· § 2. ἅπαντες γὰρ οἱ τοιοίδε τοῦτο βούλονται κατασκευάζειν. "Ἆρ´ ὃ λέγεις ἀληθῶς, καὶ ἔστι τοῦτο ἀληθῶς; φῂς δ´ εἶναί τι λίθον· ἔστιν ἄρα τι λίθον." Ἢ τὸ λέγειν λίθον οὐκ ἔστι λέγειν ὃ ἀλλ´ ὅν, οὐδὲ τοῦτο ἀλλὰ τοῦτον. Εἰ οὖν ἔροιτό τις, "Ἆρ´ ὃν ἀληθῶς λέγεις, ἔστι τοῦτον;", οὐκ ἂν δοκοίη ἑλληνίζειν, ὥσπερ οὐδ´ εἰ ἔροιτο, "Ἆρ´ ἣν λέγεις εἶναι, ἔστιν οὗτος;". Ξύλον δ´ εἰπεῖν οὗτος, ἢ ὅσα μήτε θῆλυ μήτ´ ἄρρεν σημαίνει, οὐδὲν διαφέρει· διὸ καὶ οὐ γίνεται σολοικισμός· "Εἰ ὃ λέγεις εἶναι, ἔστι τοῦτο, ξύλον δὲ λέγεις εἶναι, ἔστιν ἄρα ξύλον". Τὸ δὲ "Λίθος" καὶ τὸ "Οὗτος" ἄρρενος ἔχει κλίσιν. Εἰ δή τις ἔροιτο "ἆρ´ οὗτός ἐστιν αὕτη;", εἶτα πάλιν "Τί δ´; οὐχ οὗτός ἐστι Κορίσκος;", εἶτ´ εἴπειεν "Ἔστιν ἄρα οὗτος αὕτη", οὐ συλλελόγισται τὸν σολοικισμόν, οὐδ´ εἰ τὸ "Κορίσκος" σημαίνει ὅπερ αὕτη, μὴ δίδωσι δὲ ὁ ἀποκρινόμενος, ἀλλὰ δεῖ τοῦτο προσερωτηθῆναι. Εἰ δὲ μήτ´ ἔστιν μήτε δίδωσιν, οὐ συλλελόγισται οὔτε τῷ ὄντι οὔτε πρὸς τὸν ἠρωτημένον. Ὁμοίως οὖν δεῖ κἀκεῖ τὸν λίθον σημαίνειν "Οὗτος". Εἰ δὲ μήτε ἔστι μήτε δέδοται, οὐ λεκτέον τὸ συμπέρασμα· φαίνεται δὲ παρὰ τὸ τὴν ἀνόμοιον πτῶσιν τοῦ ὀνόματος ὁμοίαν φαίνεσθαι. "§ 3. Ἆρ´ ἀληθές ἐστιν εἰπεῖν ὅτι ἔστιν αὕτη ὅπερ εἶναι φῂς αὐτήν; εἶναι δὲ φῂς ἀσπίδα· ἔστιν ἄρα αὕτη ἀσπίδα." Ἢ οὐκ ἀνάγκη, εἰ μὴ τὸ "Αὕτη" ἀσπίδα σημαίνει ἀλλ´ ἀσπίς, τὸ δὲ "Ταύτην" ἀσπίδα. § 4. Οὐδ´ εἰ ὃ φῂς εἶναι τοῦτον, ἔστιν οὗτος, φῂς δ´ εἶναι Κλέωνα, ἔστιν ἄρα οὗτος Κλέωνα· οὐ γὰρ ἔστιν οὗτος Κλέωνα· εἴρηται γὰρ ὅτι ὅ φημι εἶναι τοῦτον, ἔστιν οὗτος, οὐ τοῦτον· οὐδὲ γὰρ ἂν ἑλληνίζοι οὕτως τὸ ἐρώτημα λεχθέν, § 5. "Ἆρ´ ἐπίστασαι τοῦτο; τοῦτο δ´ ἐστὶ λίθος· ἐπίστασαι ἄρα λίθος". Ἢ οὐ ταὐτὸ σημαίνει τὸ "Τοῦτο" ἐν τῷ "Ἆρ´ ἐπίστασαι τοῦτο;" Καὶ ἐν τῷ "Τοῦτο δὲ λίθος", ἀλλ´ ἐν μὲν τῷ πρώτῳ τοῦτον, ἐν δὲ τῷ ὑστέρῳ οὗτος. § 6. "Ἆρ´ οὗ ἐπιστήμην ἔχεις, ἐπίστασαι τοῦτο; ἐπιστήμην δ´ ἔχεις λίθου· ἐπίστασαι ἄρα λίθου." Ἢ τὸ μὲν "Οὗ" λίθου λέγει, (183a) τὸ δὲ "τοῦτο" λίθον· ἐδόθη δ´, οὗ ἐπιστήμην ἔχεις, ἐπίστασθαι οὐ τούτου ἀλλὰ τοῦτο, ὥστ´ οὐ τοῦ λίθου ἀλλὰ τὸν λίθον. § 7. Ὅτι μὲν οὖν οἱ τοιοῦτοι τῶν λόγων οὐ συλλογίζονται σολοικισμὸν ἀλλὰ φαίνονται, καὶ διὰ τί τε φαίνονται καὶ πῶς ἀπαντητέον πρὸς αὐτούς, φανερὸν ἐκ τῶν εἰρημένων.

Traduction française :

[2,32] CHAPITRE XXXII. § 1. Pour les solécismes, nous avons dit antérieurement comment ils se forment; quant à savoir comment il faut les résoudre, c'est ce que les considérations suivantes montreront. § 2. Tous reviennent au cas suivant : Ce que tu dis avec vérité est-il vrai? Tu dis que ceci est un caillou : il y a donc quelque chose qui est caillou. Ou bien est-ce que dire caillou ce n'est pas dire, non point un neutre, mais un masculin; non pas cela, mais cet? Si donc on demande : Ce que tu dis est-ce celui-là? on semblerait ne pas parler correctement, de même qu'on ne semblerait pas non plus bien parler si l'on disait: Celle que tu dis, n'est-ce pas celui-là? Mais par celui-là on a voulu désigner du bois, ou bien telle chose qui n'est ni masculine ni féminine, peu importe. Aussi, il n'y a pas de solécisme si l'on dit : Ce que tu dis est-ce bien cela? Or, tu dis que c'est du bois, donc c'est du bois. Mais caillou et celui-ci sont du masculin. Si l'on disait : Celui-ci est-il celle-là? et ensuite : Qu'est-ce? Celui-ci n'est-il pas Coriscus? et qu'on ajoutât ensuite: Donc celui-ci est-celle-là, on n'aurait pas conclu un solécisme, pas même si Coriscus signifie la même chose que celle-là, tant que celui qui répond ne l'a pas accordé. Mais il faut faire à l'avance cette convention, que si l'assertion n'est pas vraie et qu'on ne l'accorde pas, il n'y a pas de conclusion, ni en réalité, ni pour celui qui est interrogé. Il faut donc qu'ici aussi caillou signifie également celui-ci; mais si cela n'est pas vrai et qu'on ne l'accorde point, il ne faut pas admettre la conclusion. Ce qui cause ici l'illusion, c'est qu'il paraît que le cas du nom qui n'est pas semblable est semblable. § 3. Est-il vrai de dire: Elle est ce que tu as dit qu'elle est? Mais tu as dit qu'elle est un bouclier : elle est donc le bouclier? Ou bien ne peut-on pas dire que cette conclusion n'est pas nécessaire, puisqu'elle exprime bouclier à l'accusatif et non bouclier au nominatif, et que bouclier à l'accusatif exige elle à l'accusatif? § 4. Quand bien même cet homme est bien ce que tu dis qu'il est, si tu dis qu'il est Cléon, on ne peut pas dire : Donc il est Cléon à l'accusatif; car il n'est pas Cléon à l'accusatif; et pour cet homme dont je parle, j'ai dit cet au nominatif et non pas cet à l'accusatif; car la question ainsi exprimée n'est pas grammaticalement correcte. § 5. Sais-tu cela? or, cela est une pierre : tu sais donc une pierre. Ou bien, ne doit-on pas dire que cela n'exprime pas la même chose dans : Sais-tu cela? et cela est une pierre; mais dans le premier cas il est à l'accusatif, et dans le second il est au nominatif. § 6. Sais-tu ce dont tu as la science? mais tu as la science de la pierre; donc tu sais de la pierre. (183a) Mais d'un côté, ne dit-on pas de la pierre, et de l'autre côté, la pierre? On a bien accordé que tu savais ce dont tu as la science ; mais l'on a dit que tu savais, non pas de cela, mais cela; et ici c'est n'est pas de la pierre, mais la pierre. § 7. On voit donc, d'après tout ceci, que ces raisonnements ne concluent pas de vrais solécismes, mais qu'ils paraissent seulement le faire; on: voit comment ils le paraissent, et comment il faut les combattre.





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Dernière mise à jour : 19/11/2009