HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Logique. La réfutation des sophistes. Première section (texte complet)



Texte grec :

[1,14] CHAPITRE XIV. § 1. Σολοικισμὸς δ´ οἷον μέν ἐστιν εἴρηται πρότερον· § 2. ἔστι δὲ τοῦτο καὶ ποιεῖν καὶ μὴ ποιοῦντα φαίνεσθαι καὶ ποιοῦντα μὴ δοκεῖν, καθάπερ, ὃ Πρωταγόρας ἔλεγεν, εἰ "ὁ μῆνις" καὶ "ὁ πήληξ" ἄρρενά ἐστιν· ὁ μὲν γὰρ λέγων "οὐλομένην" σολοικίζει μὲν κατ´ ἐκεῖνον, οὐ φαίνεται δὲ τοῖς ἄλλοις, ὁ δὲ "οὐλόμενον" φαίνεται μέν, ἀλλ´ οὐ σολοικίζει. § 3. Δῆλον οὖν ὅτι κἂν τέχνῃ τις τοῦτο δύναιτο ποιεῖν· διὸ πολλοὶ τῶν λόγων οὐ συλλογιζόμενοι σολοικισμὸν φαίνονται συλλογίζεσθαι, καθάπερ ἐν τοῖς ἐλέγχοις. § 4. Εἰσὶ δὲ πάντες σχεδὸν οἱ φαινόμενοι σολοικισμοὶ παρὰ τόδε, (καὶ) ὅταν ἡ πτῶσις μήτε ἄρρεν μήτε θῆλυ δηλοῖ ἀλλὰ τὸ μεταξύ. Τὸ μὲν γὰρ "οὗτος" ἄρρεν σημαίνει, τὸ δ´ "αὕτη" θῆλυ· τὸ δὲ "τοῦτο" θέλει μὲν τὸ μεταξὺ σημαίνειν, πολλάκις δὲ σημαίνει κἀκείνων ἑκάτερον, οἷον "Τί τοῦτο;" "Καλλιόπη, ξύλον, Κορίσκος". Τοῦ μὲν οὖν ἄρρενος καὶ τοῦ θήλεος διαφέρουσιν αἱ πτώσεις ἅπασαι, τοῦ δὲ μεταξὺ αἱ μὲν αἱ δ´ οὔ. Δοθέντος δὴ πολλάκις "τοῦτο", συλλογίζονται ὡς εἰρημένου "τοῦτον"· ὁμοίως δὲ καὶ ἄλλην πτῶσιν ἀντ´ ἄλλης. Ὁ δὲ παραλογισμὸς γίνεται διὰ τὸ κοινὸν εἶναι τὸ "τοῦτο" πλειόνων πτώσεων· τὸ γὰρ "τοῦτο" σημαίνει ὁτὲ μὲν "οὗτος" ὁτὲ δὲ "τοῦτον". Δεῖ δ´ ἐναλλὰξ σημαίνειν μετὰ μὲν τοῦ "ἔστι" τὸ "οὗτος", μετὰ δὲ τοῦ "εἶναι" τὸ "τοῦτον", οἷον "ἔστι Κορίσκος", "εἶναι Κορίσκον". Καὶ ἐπὶ τῶν θήλεων ὀνομάτων ὡσαύτως, καὶ ἐπὶ τῶν λεγομένων μὲν σκευῶν, ἐχόντων δὲ θηλείας ἄρρενος κλῆσιν. Ὅσα γὰρ (174b) εἰς τὸ ο καὶ τὸ ν τελευτᾷ, ταῦτα μόνα σκεύους ἔχει κλῆσιν, οἷον ξύλον, σχοινίον· τὰ δὲ μὴ οὕτως ἄρρενος θήλεος, ὧν ἔνια φέρομεν ἐπὶ τὰ σκεύη, οἷον ἀσκὸς μὲν ἄρρεν τοὔνομα, κλίνη δὲ θῆλυ. Διόπερ καὶ ἐπὶ τῶν τοιούτων ὡσαύτως τὸ "ἔστι" καὶ τὸ "εἶναι" διοίσει. § 5. Καὶ τρόπον τινὰ ὅμοιός ἐστιν ὁ σολοικισμὸς τοῖς "Παρὰ τὸ τὰ μὴ ὅμοια ὁμοίως" λεγομένοις ἐλέγχοις. Ὥσπερ γὰρ ἐκείνοις ἐπὶ τῶν πραγμάτων, τούτοις ἐπὶ τῶν ὀνομάτων συμπίπτει σολοικίζειν· ἄνθρωπος γὰρ καὶ λευκὸν καὶ πρᾶγμα καὶ ὄνομά ἐστιν. § 6. Φανερὸν οὖν ὅτι τὸν σολοικισμὸν πειρατέον ἐκ τῶν εἰρημένων πτώσεων συλλογίζεσθαι. § 7. Εἴδη μὲν οὖν ταῦτα τῶν ἀγωνιστικῶν λόγων καὶ μέρη τῶν εἰδῶν καὶ τρόποι οἱ εἰρημένοι·

Traduction française :

[1,14] CHAPITRE XIV. {Du solécisme : il peut n'en être un que pour une seule personne. — En général il tient a la confusion des genres divers dans le pronom cela, qui s'applique au masculin, au féminin, au neutre, indifféremment.} § 1. Ce qu'est le solécisme, c'est ce qu'on a dit précédemment. § 2. Il est possible de faire un solécisme et de paraître en faire un quand on n'en fait pas ; et, tout en en faisant, de ne pas paraître en faire un. Ainsi, Protagoras soutient que colère et cuirasse sont masculins. Celui donc qui dit pernicieuse, en parlant de la colère, fait un solécisme suivant Protagoras : mais il ne semble pas en faire un aux yeux des autres : et celui qui dit pernicieux paraît à tout le monde faire un solécisme, et, cependant, il n'en fait pas pour Protagoras. § 3. Il est donc évident qu'on pourrait fort bien amener ceci avec un certain art; et voilà pourquoi beaucoup de raisonnements qui ne concluent pas de solécismes, paraissent en conclure un, comme on peut le voir dans les réfutations. § 4. La plupart des solécismes apparents sont fondés sur le pronom cela, et quand le cas n'exprime ni le masculin, ni le féminin, mais le neutre. Le pronom celui-ci exprime le masculin, et celle-là le féminin. Mais le mot cela veut exprimer le neutre, et souvent il exprime aussi l'un des deux autres genres. Ainsi, par exemple, quand on dit: Qu'est-ce que cela? c'est Calliope, c'est du bois, c'est Coriscus. Tous les cas du masculin et du féminin diffèrent; quant à ceux du neutre, les uns diffèrent, les autres ne diffèrent pas. Quand on donne le pronom cela, on raisonne souvent comme si on avait dit celui-ci. Et de même, quand on prend tel autre cas pour tel autre. Le paralogisme alors a lieu parce que le mot cela est commun à plusieurs cas; car cela peut exprimer tantôt celui-ci (au nominatif), et tantôt celui-ci (à l'accusatif) ; mais il faut exprimer successivement qu'avec le verbe est, il signifie le nominatif, et, avec le verbe être, l'accusatif : par exemple, Coriscus est, être Coriscus. Même observation pour les noms féminins, et pour ce qu'on nomme les instruments, qui ont la dénomination du masculin ou du féminin; car tous les noms (174b) qui se terminent en ? et en n'ont seuls la dénomination d'instruments. On pourrait en citer bien des exemples : mais ceux qui ne sont pas ainsi sont du masculin ou du féminin, et quelques-uns de ces noms s'appliquent à des instruments. Par exemple, outre est au nom masculin, et couchette est féminin ; et, pour ces mots, le verbe est, et le verbe être, seront également importants. § 5. Le solécisme est en quelque sorte pareil aux réfutations qui sont exprimées semblablement, pour des choses qui ne sont pas semblables; car de même qu'il arrive alors que la réfutation porte sur les choses mêmes, il arrive aussi que le solécisme ne porte que sur les mots; car homme et blanc sont à la fois et une chose et un mot. § 6. Il est donc évident qu'il faut chercher à conclure le solécisme par les cas indiqués. § 7. Telles sont donc les espèces des arguments contentieux et les parties de ces espèces, et les manières diverses de les distinguer.





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Dernière mise à jour : 5/11/2009