HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Logique. La réfutation des sophistes. Première section (texte complet)

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Texte grec :

[1,1] CHAPITRE PREMIER. (165a) § 1. Περὶ δὲ τῶν σοφιστικῶν ἐλέγχων καὶ τῶν φαινομένων μὲν ἐλέγχων, ὄντων δὲ παραλογισμῶν ἀλλ´ οὐκ ἐλέγχων, λέγωμεν ἀρξάμενοι κατὰ φύσιν ἀπὸ τῶν πρώτων. § 2. Ὅτι μὲν οὖν οἱ μὲν εἰσὶ συλλογισμοί, οἱ δ´ οὐκ ὄντες δοκοῦσι, φανερόν. Ὥσπερ γὰρ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων τοῦτο γίνεται διά τινος ὁμοιότητος, καὶ ἐπὶ τῶν λόγων ὡσαύτως ἔχει. Καὶ γὰρ τὴν ἕξιν οἱ μὲν ἔχουσιν εὖ, οἱ δὲ φαίνονται, φυλετικῶς φυσήσαντες καὶ ἐπισκευάσαντες αὑτούς, καὶ καλοὶ οἱ μὲν διὰ κάλλος, οἱ δὲ φαίνονται, κομμώσαντες αὑτούς. Ἐπί τε τῶν ἀψύχων ὡσαύτως· καὶ γὰρ τούτων τὰ μὲν ἄργυρος τὰ δὲ χρυσός ἐστιν ἀληθῶς, τὰ δ´ ἔστι μὲν οὔ, φαίνεται δὲ κατὰ τὴν αἴσθησιν, οἷον τὰ μὲν λιθαργύρινα καὶ τὰ καττιτέρινα ἀργυρᾶ, τὰ δὲ χολοβάφινα χρυσᾶ. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ συλλογισμὸς καὶ ἔλεγχος ὁ μὲν ἔστιν, ὁ δ´ οὐκ ἔστι μέν, φαίνεται δὲ διὰ τὴν ἀπειρίαν· οἱ γὰρ ἄπειροι ὥσπερ ἂν ἀπέχοντες πόρρωθεν θεωροῦσιν. § 3. Ὁ μὲν (165b) γὰρ συλλογισμὸς ἐκ τινῶν ἐστι τεθέντων ὥστε λέγειν ἕτερον ἐξ ἀνάγκης τι τῶν κειμένων διὰ τῶν κειμένων, § 4. ἔλεγχος δὲ συλλογισμὸς μετ´ ἀντιφάσεως τοῦ συμπεράσματος. § 5. Οἱ δὲ τοῦτο ποιοῦσι μὲν οὔ, δοκοῦσι δὲ διὰ πολλὰς αἰτίας· ὧν εἷς τόπος εὐφυέστατός ἐστι καὶ δημοσιώτατος, ὁ διὰ τῶν ὀνομάτων. Ἐπεὶ γὰρ οὐκ ἔστιν αὐτὰ τὰ πράγματα διαλέγεσθαι φέροντας, ἀλλὰ τοῖς ὀνόμασιν ἀντὶ τῶν πραγμάτων χρώμεθα ὡς συμβόλοις, τὸ συμβαῖνον ἐπὶ τῶν ὀνομάτων καὶ ἐπὶ τῶν πραγμάτων ἡγούμεθα συμβαίνειν, καθάπερ ἐπὶ τῶν ψήφων τοῖς λογιζομένοις. Τὸ δ´ οὐκ ἔστιν ὅμοιον· τὰ μὲν γὰρ ὀνόματα πεπέρανται καὶ τὸ τῶν λόγων πλῆθος, τὰ δὲ πράγματα τὸν ἀριθμὸν ἄπειρά ἐστιν. Ἀναγκαῖον οὖν πλείω τὸν αὐτὸν λόγον καὶ τοὔνομα τὸ ἓν σημαίνειν. Ὥσπερ οὖν κἀκεῖ οἱ μὴ δεινοὶ τὰς ψήφους φέρειν ὑπὸ τῶν ἐπιστημόνων παρακρούονται, τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ ἐπὶ τῶν λόγων οἱ τῶν ὀνομάτων τῆς δυνάμεως ἄπειροι παραλογίζονται καὶ αὐτοὶ διαλεγόμενοι καὶ ἄλλων ἀκούοντες. Διὰ μὲν οὖν ταύτην τὴν αἰτίαν καὶ τὰς λεχθησομένας ἔστι καὶ συλλογισμὸς καὶ ἔλεγχος φαινόμενος οὐκ ὢν δέ. § 6. Ἐπεὶ δ´ ἐστί τισι μᾶλλον πρὸ ἔργου τὸ δοκεῖν εἶναι σοφοῖς ἢ τὸ εἶναι καὶ μὴ δοκεῖν (ἔστι γὰρ ἡ σοφιστικὴ φαινομένη σοφία οὖσα δ´ οὔ, καὶ ὁ σοφιστὴς χρηματιστὴς ἀπὸ φαινομένης σοφίας ἀλλ´ οὐκ οὔσης), δῆλον ὅτι ἀναγκαῖον τούτοις καὶ τοῦ σοφοῦ ἔργον δοκεῖν ποιεῖν, μᾶλλον ἢ ποιεῖν καὶ μὴ δοκεῖν. Ἔστι δ´ ὡς ἓν πρὸς ἓν εἰπεῖν ἔργον περὶ ἕκαστον τοῦ εἰδότος ἀψευδεῖν μὲν αὐτὸν περὶ ὧν οἶδε, τὸν δὲ ψευδόμενον ἐμφανίζειν δύνασθαι. Ταῦτα δ´ ἐστὶ τὸ μὲν ἐν τῷ δύνασθαι δοῦναι λόγον, τὸ δ´ ἐν τῷ λαβεῖν. Ἀνάγκη οὖν τοὺς βουλομένους σοφιστεύειν τὸ τῶν εἰρημένων λόγων γένος ζητεῖν· πρὸ ἔργου γάρ ἐστιν· ἡ γὰρ τοιαύτη δύναμις ποιήσει φαίνεσθαι σοφόν, οὗ τυγχάνουσι τὴν προαίρεσιν ἔχοντες. § 7. Ὅτι μὲν οὖν ἔστι τι τοιοῦτον λόγων γένος, καὶ ὅτι τοιαύτης ἐφίενται δυνάμεως οὓς καλοῦμεν σοφιστάς, δῆλον.

Traduction française :

[1,1] CHAPITRE PREMIER. {But général de ce traité : différence du syllogisme et de la réfutation sophistique. - Définition du sophiste et de la sophistique.} 1. § 1. Mais parlons des réfutations sophistiques, c'est-à-dire des réfutations qui paraissent en être de véritables, mais qui n'en sont pas réellement et ne sont que des paralogismes. Nous commencerons naturellement par les principes. § 2. Il est évident que, parmi les syllogismes, les uns en sont de véritables, et que les autres le paraissent sans en être. Comme pour tant d'autres choses, cette confusion se produit ici par une certaine ressemblance que peuvent présenter aussi les discours. Ainsi, parmi le hommes, les uns ont bien réellement la santé, les autres n'en ont que l'apparence, se gonflant eux-mêmes et se parant, comme on gonfle et comme on pare les victimes offertes par les tribus. Les uns sont beaux par leur propre beauté, les autres ne font que le paraître parce qu'ils se sont bien ornés eux-mêmes. On pourrait appliquer cette observation même aux choses inanimées ainsi, celles-ci sont véritablement de l'argent, celles-là de l'or, d'autres ne le sont pas réellement et le paraissent à nos sens qu'elles trompent : par exemple, le plomb et la litharge paraissent de l'argent, et les choses dorées paraissent de l'or. De même pour le syllogisme et la réfutation : l'une est réellement syllogisme, l'autre ne l'est pas, mais elle paraît l'être à des yeux inexpérimentés; car les gens sans expérience ne voient les choses que comme s'ils les regardaient à une grande distance. § 3. Le (165b) syllogisme est un raisonnement où, certaines données étant posées, on tire de ces données quelque conclusion, qui en sort nécessairement, et qui est différente de ces données. § 4. La réfutation, au contraire, est un syllogisme avec contradiction de la conclusion. § 5. Les sophistes ne le font pas réellement, mais ils paraissent le faire à plus d'un titre : et le lieu le plus naturel et le plus commun de tous ceux par lesquels on produit cette apparence est celui qui ne tient qu'aux mots. En effet, comme on ne peut discuter en apportant les choses mêmes, et qu'il faut se servir des mots comme représentation, au lieu des choses qu'ils remplacent, nous croyons que ce qui arrive aux mots arrive également aux choses, comme on conclut des cailloux au compte que l'on veut faire. Or ici, la ressemblance n'est pas tout à fait complète; car les mots sont limités ainsi que le nombre des définitions, mais les choses sont innombrables. Il est donc nécessaire qu'une même définition et qu'un seul nom signifient plusieurs choses. De même donc que ceux qui ne savent pas bien se servir des cailloux sont dupés par ceux qui le savent, de même, pour les discours: ceux qui ne connaissent pas la puissance des mots font de faux raisonnements, soit en discutant eux-mêmes, soit en écoutant les autres. Cette cause donc, et celles qui seront dites plus tard, font qu'il y a le syllogisme apparent et la réfutation qui paraît en être une, mais qui, cependant, n'est pas véritablement une réfutation. § 6. Comme il y a certaines gens qui s'occupent plus de paraître sages que de l'être réellement sans le paraître; car la sophistique n'est pas autre chose qu'une sagesse apparente et qui n'est point réelle, et le sophiste ne cherche qu'à tirer un lucre d'une sagesse apparente qui n'a rien de vrai, il est clair que ces gens-là cherchent plutôt à sembler faire œuvre de sagesse qu'à le faire réellement sans le paraître. Du reste, et pour comparer les choses une à une, c'est l'œuvre en chaque chose de celui qui sait, d'abord de ne pas se tromper lui-même dans ce qu'il sait, et ensuite de pouvoir démasquer celui qui trompe; et ces deux mérites consistent, l'un à pouvoir donner la raison des choses, et l'autre à l'apprécier quand un autre la donne. Il y a donc nécessité que ceux qui veulent jouer le rôle de sophistes cherchent des discours du genre que nous venons de dire; car c'est là ce qu'il leur faut, puisque c'est ce talent qui les fera paraître sages, et c'est précisément là ce qu'ils désirent et se proposent. § 7. Qu'il y ait un tel genre de discours, et que ceux que nous appelons sophistes recherchent ce talent, c'est ce qui est évident.





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Dernière mise à jour : 5/11/2009