HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Logique. La réfutation des sophistes. Première section (texte complet)

ἔχει



Texte grec :

[1,8] CHAPITRE VIII. § 1. Ἐπεὶ δ´ ἔχομεν παρ´ ὁπόσα γίνονται οἱ φαινόμενοι συλλογισμοί, ἔχομεν καὶ παρ´ ὁπόσα οἱ σοφιστικοὶ γένοιντ´ ἂν συλλογισμοὶ καὶ ἔλεγχοι. Λέγω δὲ σοφιστικὸν ἔλεγχον καὶ συλλογισμὸν οὐ μόνον τὸν φαινόμενον συλλογισμὸν ἢ ἔλεγχον μὴ ὄντα δέ, ἀλλὰ καὶ τὸν ὄντα μὲν φαινόμενον δὲ οἰκεῖον τοῦ πράγματος. Εἰσὶ δ´ οὗτοι οἱ μὴ κατὰ τὸ πρᾶγμα ἐλέγχοντες καὶ δεικνύντες ἀγνοοῦντας, ὅπερ ἦν τῆς πειραστικῆς. Ἔστι δ´ ἡ πειραστικὴ μέρος τῆς διαλεκτικῆς· αὕτη δὲ δύναται συλλογίζεσθαι ψεῦδος δι´ ἄγνοιαν τοῦ διδόντος τὸν λόγον. Οἱ δὲ σοφιστικοὶ ἔλεγχοι, ἂν καὶ συλλογίζωνται τὴν ἀντίφασιν, οὐ ποιοῦσι δῆλον εἰ ἀγνοεῖ· καὶ γὰρ τὸν εἰδότα ἐμποδίζουσι τούτοις τοῖς λόγοις. § 3. Ὅτι δ´ ἔχομεν αὐτοὺς τῇ αὐτῇ μεθόδῳ, δῆλον· παρ´ ὅσα γὰρ φαίνεται τοῖς ἀκούουσιν ὡς ἠρωτημένα συλλελογίσθαι, παρὰ τοσαῦτα κἂν τῷ ἀποκρινομένῳ δόξειεν, ὥστ´ ἔσονται συλλογισμοὶ ψευδεῖς διὰ τούτων ἢ πάντων ἢ ἐνίων· ὃ γὰρ μὴ ἐρωτηθεὶς οἴεται δεδωκέναι, κἂν ἐρωτηθεὶς θείη. Πλὴν ἐπί γέ τινων ἅμα συμβαίνει προσερωτᾶν τὸ ἐνδεὲς καὶ τὸ ψεῦδος ἐμφανίζειν, οἷον ἐν τοῖς παρὰ τὴν λέξιν καὶ τὸν σολοικισμόν. Εἰ οὖν οἱ παραλογισμοὶ τῆς ἀντιφάσεως παρὰ τὸν φαινόμενον ἔλεγχόν εἰσι, δῆλον ὅτι παρὰ τοσαῦτα ἂν καὶ τῶν ψευδῶν εἴησαν συλλογισμοὶ παρ´ ὅσα καὶ ὁ φαινόμενος ἔλεγχος. § 4. Ὁ δὲ φαινόμενος παρὰ τὰ μόρια τοῦ ἀληθινοῦ· (170b) ἑκάστου γὰρ ἐκλείποντος φανείη ἂν ἔλεγχος, οἷον ὁ παρὰ τὸ μὴ συμβαῖνον διὰ τὸν λόγον (ὁ εἰς τὸ ἀδύνατον), καὶ ὁ τὰς δύο ἐρωτήσεις μίαν ποιῶν παρὰ τὴν πρότασιν, καὶ ἀντὶ τοῦ καθ´ αὑτὸ ὁ παρὰ τὸ συμβεβηκός, καὶ τὸ τούτου μόριον, ὁ παρὰ τὸ ἑπόμενον· ἔτι τὸ μὴ ἐπὶ τοῦ πράγματος ἀλλ´ ἐπὶ τοῦ λόγου συμβαίνειν· εἶτ´, ἀντὶ τοῦ καθόλου τὴν ἀντίφασιν καὶ κατὰ ταὐτὸ καὶ πρὸς ταὐτὸ καὶ ὡσαύτως, παρὰ τὸ ἐπί τι, ἢ παρ´ ἕκαστον τούτων· ἔτι παρὰ τὸ "μὴ ἐναριθμουμένου τοῦ ἐν ἀρχῇ" τὸ τὸ ἐν ἀρχῇ λαμβάνειν. Ὥστ´ ἔχοιμεν ἂν παρ´ ὅσα γίνονται οἱ παραλογισμοί· παρὰ πλείω μὲν γὰρ οὐκ ἂν εἶεν, παρὰ δὲ τὰ εἰρημένα ἔσονται πάντες. § 5. Ἔστι δ´ ὁ σοφιστικὸς ἔλεγχος οὐχ ἁπλῶς ἔλεγχος ἀλλὰ πρός τινα· καὶ ὁ συλλογισμὸς ὡσαύτως. Ἂν μὲν γὰρ μὴ λάβῃ ὅ τε παρὰ τὸ ὁμώνυμον ἓν σημαίνειν καὶ ὁ παρὰ τὴν ὁμοιοσχημοσύνην τὸ μόνον τόδε, καὶ οἱ ἄλλοι ὡσαύτως, οὔτ´ ἔλεγχοι οὔτε συλλογισμοὶ ἔσονται, οὔθ´ ἁπλῶς οὔτε πρὸς τὸν ἐρωτώμενον. Ἐὰν δὲ λάβωσι, πρὸς μὲν τὸν ἐρωτώμενον ἔσονται, ἁπλῶς δ´ οὐκ ἔσονται· οὐ γὰρ ἓν σημαῖνον εἰλήφασιν ἀλλὰ φαινόμενον, καὶ παρὰ τοῦδε.

Traduction française :

[1,8] CHAPITRE VIII. {Les syllogismes et les réfutations sophistiques sont aussi nombreuses que les syllogismes et les réfutations apparentes.} § 1 . Puisque nous savons tous les cas où se produisent les syllogismes apparents, nous savons aussi ceux où se produisent les syllogismes sophistiques et les réfutations sophistiques. J'appelle syllogisme sophistique et réfutation sophistique, non seulement le syllogisme ou la réfutation qui semblent l'être sans l'être réellement, mais, encore, celui qui l'étant vraiment, paraît faussement spécial à la chose en question. Tels sont ceux qui ne réfutent pas relativement à la chose même et qui ne démontrent pas qu'on l'ignore; ce qui est le but même de l'art exercitif. Mais cet art est une partie de la dialectique. Elle peut, elle aussi, conclure le faux par l'ignorance de celui qui donne la réponse. Quant aux réfutations sophistiques, même quand elles concluent la contradiction, elles ne montrent pas évidemment l'ignorance de l'adversaire; car tout ce qu'elles prétendent, c'est d'embarrasser par ces raisonnements celui qui sait. § 3. Il est clair que nous les avons aussi par la même méthode; car toutes les fois qu'il paraît aux auditeurs que la conclusion résulte des questions posées, toutes les fois aussi cela doit paraître également, même à celui qui répond, de sorte que les syllogismes seront faux par ces questions mêmes, soit toutes, soit quelques-unes. En effet, ce qu'on pense avoir accordé sans avoir été interrogé, on l'accorderait également si l'on était interrogé; si ce n'est que dans certains cas, il arrive qu'en demandant ce qui manque pour la conclusion, on dévoile en même temps l'erreur, comme dans les paralogismes relatifs aux mots et au solécisme. Si donc les paralogismes de la contradiction ne tiennent qu'à la réfutation apparente, il est évident qu'il y aura également syllogisme du faux dans tous les cas où il y aura réfutation apparente. § 4. Mais la réfutation apparente se produit par l'omission des parties de la véritable; (170b) car, chaque partie venant à manquer, la réfutation n'est plus qu'apparente : comme celle qui tient à ce que la conclusion ne sort pas des données initiales, celle qui procède par réduction à l'absurde, ou celle qui des deux questions n'en fait qu'une seule et pèche contre la proposition: et celle qui vient de ce que l'argument, au lieu de porter sur la même chose, ne porte que sur l'accident, et la réfutation qui n'est qu'une partie de celle-là, et s'adresse au conséquent. Puis il y a encore la réfutation qui consiste à montrer que l'argument vaut non pour la chose, mais pour les mots seuls. Puis il y aurait aussi la réfutation qui résulte de ce que, au lieu de l'universel, on a pris la contradiction, et pour le même objet et sous le même rapport, et de la même façon particulièrement, ou pour chacune de ces nuances. Reste, enfin, la réfutation relative à la pétition de principe, quand ou tient compte de ce qui a été posé dans le principe. Ainsi donc, nous savons tous les cas où se produisent les paralogismes, car ils ne peuvent se produire de plus de manières; tous ils ont lieu dans les cas qui ont été indiqués. § 5. La réfutation sophistique n'est point absolument une réfutation, c'est une réfutation seulement pour tel interlocuteur. Il en est de même du syllogisme sophistique. En effet, si la réfutation par homonymie ne pose pas que le mot n'a qu'un seul sens, si la réfutation par ressemblance des mots ne pose pas qu'elle ne s'attache qu'à tel mot seulement, et si toutes les autres ne font pas des réserves pareilles, elles ne sont plus des syllogismes, ni absolument parlant, ni même relativement à l'interlocuteur. Si elles font ces réserves, ce sont des syllogismes bons pour l'interlocuteur: mais, absolument parlant, elles n'en sont pas; car elles prennent, non pas une expression qui n'ait qu'un sens, mais une expression qui parait seulement n'avoir qu'un sens, et qui ne peut être ainsi comprise que de l'interlocuteur.





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Dernière mise à jour : 5/11/2009