HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Logique. La réfutation des sophistes. Première section (texte complet)

ἔχει



Texte grec :

[1,9] CHAPITRE IX. § 1. Παρὰ πόσα δ´ ἐλέγχονται οἱ ἐλεγχόμενοι, οὐ δεῖ πειρᾶσθαι λαμβάνειν ἄνευ τῆς τῶν ὄντων ἐπιστήμης ἁπάντων. Τοῦτο δ´ οὐ μιᾶς ἔστι τέχνης· ἄπειροι γὰρ ἴσως αἱ ἐπιστῆμαι, ὥστε δῆλον ὅτι καὶ αἱ ἀποδείξεις. Ἔλεγχοι δ´ εἰσὶ καὶ ἀληθεῖς· ὅσα γὰρ ἔστιν ἀποδεῖξαι, ἔστι καὶ ἐλέγξαι τὸν θέμενον τὴν ἀντίφασιν τοῦ ἀληθοῦς· οἷον εἰ σύμμετρον τὴν διάμετρον ἔθηκεν, ἐλέγξειεν ἄν τις τῇ ἀποδείξει ὅτι ἀσύμμετρος. Ὥστε πάντων δεήσει ἐπιστήμονας εἶναι· οἱ μὲν γὰρ ἔσονται παρὰ τὰς ἐν γεωμετρίᾳ ἀρχὰς καὶ τὰ τούτων συμπεράσματα, οἱ δὲ παρὰ τὰς ἐν ἰατρικῇ, οἱ δὲ παρὰ τὰς τῶν ἄλλων ἐπιστημῶν. § 2. Ἀλλὰ μὴν καὶ οἱ ψευδεῖς ἔλεγχοι ὁμοίως ἂν εἶεν ἐν ἀπείροις· καθ´ ἑκάστην γὰρ τέχνην ἔστι ψευδὴς συλλογισμός, οἷον κατὰ γεωμετρίαν ὁ γεωμετρικὸς καὶ κατὰ ἰατρικὴν ὁ ἰατρικός· λέγω δὲ τὸ κατὰ τὴν τέχνην τὸ κατὰ τὰς ἐκείνης ἀρχάς. § 3. Δῆλον οὖν ὅτι οὐ πάντων τῶν ἐλέγχων ἀλλὰ τῶν παρὰ τὴν διαλεκτικὴν ληπτέον τοὺς τόπους· οὗτοι γὰρ κοινοὶ πρὸς ἅπασαν τέχνην καὶ δύναμιν. § 4. Καὶ τὸν μὲν καθ´ ἑκάστην ἐπιστήμην ἔλεγχον τοῦ ἐπιστήμονός ἐστι θεωρεῖν, εἴ τε μὴ ὢν φαίνεται, εἴ τ´ ἔστι, διὰ τί ἔστι· τὸν δ´ ἐκ τῶν κοινῶν καὶ ὑπὸ μηδεμίαν τέχνην τῶν διαλεκτικῶν. § 5. Εἰ γὰρ ἔχομεν ἐξ ὧν οἱ ἔνδοξοι συλλογισμοὶ περὶ ὁτιοῦν, ἔχομεν (171a) ἐξ ὧν οἱ ἔλεγχοι· ὁ γὰρ ἔλεγχός ἐστιν ἀντιφάσεως συλλογισμός, ὥστ´ ἢ εἷς ἢ δύο συλλογισμοὶ ἀντιφάσεως ἔλεγχός ἐστιν. Ἔχομεν ἄρα παρ´ ὁπόσα πάντες εἰσὶν οἱ τοιοῦτοι. § 6. Εἰ δὲ τοῦτ´ ἔχομεν, καὶ τὰς λύσεις ἔχομεν· αἱ γὰρ τούτων ἐνστάσεις λύσεις εἰσίν. § 7. Ἔχομεν δέ, παρ´ ὁπόσα γίνονται, καὶ τοὺς φαινομένους, φαινομένους δὲ οὐχ ὁτῳοῦν ἀλλὰ τοῖς τοιοῖσδε· ἀόριστα γάρ ἐστιν ἐάν τις σκοπῇ παρ´ ὁπόσα φαίνονται τοῖς τυχοῦσιν. § 8. Ὥστε φανερὸν ὅτι τοῦ διαλεκτικοῦ ἐστι τὸ δύνασθαι λαβεῖν παρ´ ὅσα γίνεται διὰ τῶν κοινῶν ἢ ὢν ἔλεγχος ἢ φαινόμενος ἔλεγχος, καὶ ἢ διαλεκτικὸς ἢ φαινόμενος διαλεκτικὸς ἢ πειραστικός.

Traduction française :

[1,9] CHAPITRE IX. {Il faudrait posséder toutes les sciences, pour connaître toutes les réfutations possibles, vraies ou fausses. Il faut donc se borner aux réfutations dialectiques.} § 1. Pour savoir de combien de manières la réfutation vraie peut avoir lieu, il ne faudrait pas moins que posséder la connaissance totale de toutes choses. Mais il n'y a pas d'art qui puisse jamais enseigner rien de pareil. En effet, les sciences sont peut-être infinies en nombre, de sorte qu'il est évident que les démonstrations le sont également. Mais il y a des réfutations aussi qui sont vraies; car tout ce qu'on peut démontrer, on peut aussi le réfuter en posant la contradiction du vrai : par exemple, si l'on a supposé que le diamètre est commensurable, on réfutera en démontrant qu'il est incommensurable. Pour connaître toutes les réfutations, il faudrait donc tout savoir; car les unes seront relatives aux principes de géométrie et aux conclusions qu'on en tire, les autres aux principes de médecine, et les autres aux principes des autres sciences. § 2. D'un autre côté, les réfutations fausses ne seront pas moins infinies: en effet, dans chaque art il y a le faux syllogisme; en géométrie, le géométrique; en médecine, le médical. Quand je dis dans chaque art, j'entends toujours que le syllogisme s'adresse aux principes de cet art. § 3. Il est donc clair qu'il ne faut pas vouloir rassembler les lieux de toutes les réfutations sans exception, mais qu'il faut se borner à celles de la dialectique; car ces lieux-là s'étendent à tout art, à tout exercice de l'esprit. § 4. Quant à la réfutation spéciale dans chaque science, c'est au savant de la connaître, de distinguer, quand elle n'est pas réelle, qu'elle est simplement apparente: et, quand elle est vraie, pourquoi elle l'est. Quant à celle qui se tire de principes communs, et qui n'appartient spécialement à aucun art, c'est au dialecticien seul de l'étudier. § 5. En effet, si nous savions d'où se tirent les syllogismes probables sur un sujet quelconque, nous saurions aussi (171a) d'où se tirent les réfutations; car la réfutation n'est que le syllogisme de la contradiction, de sorte que, soit un, soit deux syllogismes de contradiction forment une réfutation: et nous savons déjà tous les lieux d'où viennent les réfutations de ce genre. § 6. Une fois arrivée à ce point, nous aurions aussi des solutions; car les objections à ces réfutations sont des solutions. § 7. Nous savons tous les cas où ont lieu celles aussi qui ne sont qu'apparentes; apparentes, non pas même pour tout le monde, mais pour telles personnes particulièrement. Mais ou pourrait trouver, si l'on y regardait de près, qu'il y a une infinité de faces où elles sembleraient apparentes au vulgaire. § 8. En résumé, on voit donc clairement qu'il appartient au dialecticien de pouvoir connaître tous les cas, où se produit par des principes communs, ou la réfutation réelle, ou la réfutation simplement apparente, ou la réfutation dialectique, ou la réfutation qui parait dialectique, ou enfin la réfutation qui n'a pour objet que d'essayer les forces de l'adversaire.





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Dernière mise à jour : 5/11/2009