Texte grec :
[2,1260b] CHAPITRE I.
§ 1. Ἐπεὶ δὲ προαιρούμεθα θεωρῆσαι περὶ τῆς κοινωνίας τῆς
πολιτικῆς, τίς κρατίστη πασῶν τοῖς δυναμένοις ζῆν ὅτι μάλιστα κατ'
εὐχήν, δεῖ καὶ τὰς ἄλλας ἐπισκέψασθαι πολιτείας, αἷς τε χρῶνταί τινες
τῶν πόλεων τῶν εὐνομεῖσθαι λεγομένων, κἂν εἴ τινες ἕτεραι
τυγχάνουσιν ὑπὸ τινῶν εἰρημέναι καὶ δοκοῦσαι καλῶς ἔχειν, ἵνα τό τ'
ὀρθῶς ἔχον ὀφθῇ καὶ τὸ χρήσιμον, ἔτι δὲ τὸ ζητεῖν τι παρ' αὐτὰς ἕτερον
μὴ δοκῇ πάντως εἶναι σοφίζεσθαι βουλομένων, ἀλλὰ διὰ τὸ μὴ καλῶς
ἔχειν ταύτας τὰς νῦν ὑπαρχούσας, διὰ τοῦτο ταύτην δοκῶμεν
ἐπιβαλέσθαι τὴν μέθοδον.
§ 2. Ἀρχὴν δὲ πρῶτον ποιητέον ἥπερ πέφυκεν ἀρχὴ ταύτης τῆς
σκέψεως. Ἀνάγκη γὰρ ἤτοι πάντας πάντων κοινωνεῖν τοὺς πολίτας, ἢ
μηδενός, ἢ τινῶν μὲν τινῶν δὲ μή. Τὸ μὲν οὖν μηδενὸς κοινωνεῖν
φανερὸν ὡς ἀδύνατον (ἡ γὰρ πολιτεία κοινωνία τίς ἐστι, καὶ πρῶτον
ἀνάγκη τοῦ τόπου κοινωνεῖν· ὁ μὲν γὰρ τόπος εἷς ὁ τῆς μιᾶς πόλεως, οἱ
δὲ πολῖται κοινωνοὶ τῆς μιᾶς πόλεως)·
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Traduction française :
[2,1260b] CHAPITRE PREMIER.
§ 1. Puisque notre but est de chercher, parmi toutes les associations
politiques, celle que devraient préférer des hommes maîtres d'en choisir une à
leur gré, nous aurons à étudier à la fois l'organisation des États qui passent
pour jouir des meilleures lois, et les constitutions imaginées par des
philosophes, en nous arrêtant seulement aux plus remarquables. Par là, nous
découvrirons ce que chacune d'elles peut renfermer de bon et d'applicable ; et
nous montrerons en même temps que, si nous demandons une combinaison
politique différente de toutes celles-là, nous sommes poussé à cette recherche,
non par un vain désir de faire briller notre esprit, mais par les défauts mêmes
de toutes les constitutions existantes.
§ 2. Nous poserons tout d'abord ce principe qui doit naturellement servir de
point de départ à cette étude, à savoir : que la communauté politique doit
nécessairement embrasser tout, ou ne rien embrasser, ou comprendre certains
objets à l'exclusion de certains autres. Que la communauté politique
n'atteigne aucun objet, la chose est évidemment impossible, puisque l'État est
une association ; et d'abord le sol tout au moins doit nécessairement être
commun, l'unité de lieu constituant l'unité de cité, et la cité appartenant en
commun à tous les citoyens.
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