Texte grec :
[1,1259b] § 4. Ἐπεὶ δ' ἔστιν ἐνίοις γεγραμμένα περὶ τούτων, οἷον Χαρητίδῃ τῷ
Παρίῳ (1259b) καὶ Ἀπολλοδώρῳ τῷ Λημνίῳ περὶ γεωργίας καὶ ψιλῆς
καὶ πεφυτευμένης, ὁμοίως δὲ καὶ ἄλλοις περὶ ἄλλων, ταῦτα μὲν ἐκ
τούτων θεωρείτω ὅτῳ ἐπιμελές· ἔτι δὲ καὶ τὰ λεγόμενα σποράδην,
δι' ὧν ἐπιτετυχήκασιν ἔνιοι χρηματιζόμενοι, δεῖ συλλέγειν.
§ 5. Πάντα γὰρ ὠφέλιμα ταῦτ' ἐστὶ τοῖς τιμῶσι τὴν χρηματιστικήν,
οἷον καὶ τὸ Θάλεω τοῦ Μιλησίου· τοῦτο γάρ ἐστι κατανόημά τι
χρηματιστικόν, ἀλλ' ἐκείνῳ μὲν διὰ τὴν σοφίαν προσάπτουσι,
τυγχάνει δὲ καθόλου τι ὄν. Ὀνειδιζόντων γὰρ αὐτῷ διὰ τὴν πενίαν
ὡς ἀνωφελοῦς τῆς φιλοσοφίας οὔσης, κατανοήσαντά φασιν αὐτὸν
ἐλαιῶν φορὰν ἐσομένην ἐκ τῆς ἀστρολογίας, ἔτι χειμῶνος ὄντος
εὐπορήσαντα χρημάτων ὀλίγων ἀρραβῶνας διαδοῦναι τῶν
ἐλαιουργίων τῶν τ' ἐν Μιλήτῳ καὶ Χίῳ πάντων, ὀλίγου
μισθωσάμενον ἅτ' οὐθενὸς ἐπιβάλλοντος· ἐπειδὴ δ' ὁ καιρὸς ἧκε,
πολλῶν ζητουμένων ἅμα καὶ ἐξαίφνης, ἐκμισθοῦντα ὃν τρόπον
ἠβούλετο, πολλὰ χρήματα συλλέξαντα ἐπιδεῖξαι ὅτι ῥᾴδιόν ἐστι
πλουτεῖν τοῖς φιλοσόφοις, ἂν βούλωνται, ἀλλ' οὐ τοῦτ' ἐστὶ περὶ ὃ σπουδάζουσιν.
§ 6. Θαλῆς μὲν οὖν λέγεται τοῦτον τὸν τρόπον ἐπίδειξιν
ποιήσασθαι τῆς σοφίας· ἔστι δ', ὥσπερ εἴπομεν, καθόλου τὸ
τοιοῦτον χρηματιστικόν, ἐάν τις δύνηται μονοπωλίαν αὑτῷ
κατασκευάζειν. Διὸ καὶ τῶν πόλεων ἔνιαι τοῦτον ποιοῦνται τὸν
πόρον, ὅταν ἀπορῶσι χρημάτων· μονοπωλίαν γὰρ τῶν ὠνίων ποιοῦσιν.
§ 7. Ἐν Σικελίᾳ δέ τις τεθέντος παρ' αὐτῷ νομίσματος συνεπρίατο
πάντα τὸν σίδηρον ἐκ τῶν σιδηρείων, μετὰ δὲ ταῦτα ὡς ἀφίκοντο ἐκ
τῶν ἐμπορίων οἱ ἔμποροι, ἐπώλει μόνος, οὐ πολλὴν ποιήσας
ὑπερβολὴν τῆς τιμῆς· ἀλλ' ὅμως ἐπὶ τοῖς πεντήκοντα ταλάντοις
ἐπέλαβεν ἑκατόν.
§ 8. Τοῦτο μὲν οὖν Διονύσιος αἰσθόμενος τὰ μὲν χρήματα
ἐκέλευσεν ἐκκομίσασθαι, μὴ μέντοι γε ἔτι μένειν ἐν Συρακούσαις,
ὡς πόρους εὑρίσκοντα τοῖς αὑτοῦ πράγμασιν ἀσυμφόρους· τὸ
μέντοι ὅραμα Θάλεω καὶ τοῦτο ταὐτόν ἐστιν· ἀμφότεροι γὰρ
ἑαυτοῖς ἐτέχνασαν γενέσθαι μονοπωλίαν. Χρήσιμον δὲ γνωρίζειν
ταῦτα καὶ τοῖς πολιτικοῖς. Πολλαῖς γὰρ πόλεσι δεῖ χρηματισμοῦ καὶ
τοιούτων πόρων, ὥσπερ οἰκίᾳ, μᾶλλον δέ· διόπερ τινὲς καὶ
πολιτεύονται τῶν πολιτευομένων ταῦτα μόνον.
CHAPITRE V.
§ 1. Ἐπεὶ δὲ τρία μέρη τῆς οἰκονομικῆς ἦν, ἓν μὲν δεσποτική, περὶ ἧς
εἴρηται πρότερον, ἓν δὲ πατρική, τρίτον δὲ γαμική ήκαὶ γὰρ
γυναικὸς ἄρχει καὶ τέκνων, ὡς ἐλευθέρων μὲν ἀμφοῖν, οὐ τὸν αὐτὸν δὲ
τρόπον τῆς ἀρχῆς, ἀλλὰ γυναικὸς μὲν πολιτικῶς τέκνων δὲ βασιλικῶς·
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Traduction française :
[1,1259b] § 4. Quelques auteurs, au surplus, ont approfondi ces diverses matières.
Charès de Paros et Apollodore de Lemnos, par exemple, se sont occupés de la culture des
champs et des bois. Le reste a été traité dans d'autres ouvrages, que devront
étudier ceux que ces sujets intéressent. Ils feront bien aussi de recueillir les
traditions répandues sur les moyens qui ont conduit quelques personnes à la
fortune. Tous ces renseignements peuvent être profitables pour ceux qui tiennent
à y parvenir à leur tour.
§ 5. Je citerai ce qu'on raconte de Thalès de Milet ; c'est une spéculation lucrative,
dont on lui a fait particulièrement honneur, sans doute à cause de sa sagesse, mais
dont tout le monde est capable. Ses connaissances en astronomie lui avaient fait
supposer, dès l'hiver, que la récolte suivante des olives serait abondante ; et, dans
la vue de répondre à quelques reproches sur sa pauvreté, dont n'avait pu le
garantir une inutile philosophie, il employa le peu d'argent qu'il possédait à
fournir des arrhes pour la location de tous les pressoirs de Milet et de Chios ; il les
eut à bon marché, en l'absence de tout autre enchérisseur. Mais quand le temps fut
venu, les pressoirs étant recherchés tout à coup par une foule de cultivateurs, il les
sous-loua au prix qu'il voulut. Le profit fut considérable ; et Thalès prouva, par
cette spéculation habile, que les philosophes, quand ils le veulent, savent aisément
s'enrichir, bien que ce ne soit pas là l'objet de leurs soins.
§ 6. On donne ceci pour un grand exemple d'habileté de la part de Thalès ; mais, je
le répète, cette spéculation appartient en général à tous ceux qui sont en position
de se créer un monopole. Il y a même des États qui, dans un besoin d'argent, ont
recours à cette ressource, et s'attribuent un monopole général de toutes les ventes.
§ 7. Un particulier, en Sicile, employa les dépôts faits chez lui à acheter le fer de
toutes les usines; puis, quand les négociants venaient des divers marchés, il était
seul à le leur vendre ; et, sans augmenter excessivement les prix, il gagna cent
talents pour cinquante.
§ 8. Denys en fut informé; et tout en permettant au spéculateur d'emporter sa
fortune, il l'exila de Syracuse pour avoir imaginé une opération préjudiciable aux
intérêts du prince. Cette spéculation cependant est au fond la même que celle de
Thalès : tous deux avaient su se faire un monopole. Les expédients de ce genre
sont utiles à connaître, même pour les chefs des États. Bien des gouvernements ont
besoin, comme les familles, d'employer ces moyens-là pour s'enrichir ; et l'on
pourrait même dire que c'est de cette seule partie du gouvernement que bien des
gouvernants croient devoir s'occuper.
CHAPITRE V.
§ 1. Nous avons dit que l'administration de la famille repose sur trois sortes de
pouvoirs : celui du maître, dont nous avons parlé plus haut, celui du père, et celui
de l'époux. On commande à la femme et aux enfants comme à des êtres également
libres, mais soumis toutefois à une autorité différente, républicaine pour la
première, et royale pour les autres.
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