[6,7] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'.
§ 1. Ἐν ᾧ δὲ πρώτῳ μεταβέβληκεν τὸ μεταβεβληκός, ἀνάγκη ἄτομον εἶναι.
§ 2. Λέγω δὲ πρῶτον ὃ μὴ τῷ ἕτερόν τι αὐτοῦ εἶναι τοιοῦτόν ἐστιν.
§ 3. Ἔστω γὰρ διαιρετὸν τὸ ΑΓ, καὶ διῃρήσθω κατὰ τὸ Β. Εἰ μὲν οὖν ἐν τῷ ΑΒ
μεταβέβληκεν ἢ πάλιν ἐν τῷ ΒΓ, οὐκ ἂν ἐν πρώτῳ τῷ ΑΓ μεταβεβληκὸς εἴη. Εἰ
δ' ἐν ἑκατέρῳ μετέβαλλεν (ἀνάγκη γὰρ ἢ μεταβεβληκέναι ἢ μεταβάλλειν ἐν
ἑκατέρῳ), κἂν ἐν τῷ ὅλῳ μεταβάλλοι· ἀλλ' ἦν μεταβεβληκός. Ὁ αὐτὸς δὲ λόγος
καὶ εἰ ἐν τῷ μὲν μεταβάλλει, ἐν δὲ τῷ μεταβέβληκεν· ἔσται γάρ τι τοῦ
πρώτου πρότερον· ὥστ' οὐκ ἂν εἴη διαιρετὸν ἐν ᾧ μεταβέβληκεν.
§ 4. Φανερὸν οὖν ὅτι καὶ τὸ ἐφθαρμένον καὶ τὸ γεγονὸς ἐν ἀτόμῳ τὸ μὲν
ἔφθαρται τὸ δὲ γέγονεν.
| [6,7] CHAPITRE VII.
§ 1. Nécessairement, l'instant primitif où a changé ce qui a changé doit
être indivisible,
§ 2. J'entends par primitif ce qui n'a pas cette qualité, parce qu'il y aurait
en lui quelqu'autre partie qui serait primitive.
§ 3. Supposons, par exemple, AC divisible, et qu'il soit divisé en B. S'il a
changé en AB, ou ensuite en BC, c'est que le changement n'a pas eu
lieu dans le primitif AC. Si le changement a lieu dans l'un et l'autre, AB et
BC, puisqu'il il y a nécessité que le corps ait changé ou qu'il change dans
l'un et l'autre, il change dans le tout ; mais on a supposé qu'il avait
changé dans AC. Même raisonnement, si l'on suppose qu'il change dans
l'un, et qu'il a changé dans l'autre ; car alors il y a quelque chose
d'antérieur au primitif. Par conséquent, cet instant primitif où l'objet a
changé, n'est pas divisible.
§ 4. D'ailleurs, il n'est pas moins évident que ce qui a péri ou est né, a
péri aussi ou est né dans un instant indivisible.
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