[6,3] ΚΕΦΑΚΑΙΟΝ Γ'.
§ 1. Τὸ δὲ μεταβάλλον ἅπαν ἀνάγκη διαιρετὸν εἶναι. Ἐπεὶ γὰρ ἔκ τινος εἴς
τι πᾶσα μεταβολή, καὶ ὅταν μὲν ᾖ ἐν τούτῳ εἰς ὃ μετέβαλλεν, οὐκέτι
μεταβάλλει, ὅταν δὲ ἐξ οὗ μετέβαλλεν, καὶ αὐτὸ καὶ τὰ μέρη πάντα, οὔπω
μεταβάλλει (τὸ γὰρ ὡσαύτως ἔχον καὶ αὐτὸ καὶ τὰ μέρη οὐ μεταβάλλει),
ἀνάγκη οὖν τὸ μέν τι ἐν τούτῳ εἶναι, τὸ δ' ἐν θατέρῳ τοῦ μεταβάλλοντος·
οὔτε γὰρ ἐν ἀμφοτέροις οὔτ' ἐν μηδετέρῳ δυνατόν. Λέγω δ' εἰς ὃ μεταβάλλει
τὸ πρῶτον κατὰ τὴν μεταβολήν, οἷον ἐκ τοῦ λευκοῦ τὸ φαιόν, οὐ τὸ μέλαν· οὐ
γὰρ ἀνάγκη τὸ μεταβάλλον ἐν ὁποτερῳοῦν εἶναι τῶν ἄκρων. Φανερὸν οὖν ὅτι
πᾶν τὸ μεταβάλλον ἔσται διαιρετόν.
| [6,3] CHAPITRE III.
§ 1. Tout ce qui change est nécessairement divisible, puisque tout
changement part de tel état pour arriver à tel autre. Or, quand la chose
est dans l'état vers lequel elle a tendu en changeant, elle ne change
plus; et quand elle est encore dans l'état qu'elle doit changer, ni elle ni
aucune de ses parties ne changent encore, puisque ce qui reste au
même état ne change pas, ni lui ni ses parties. Il faut donc nécessairement
que, quand la chose change, une de ses parties soit en tel état,
et l'autre partie dans l'autre état; car il n'est pas
plus possible ni qu'elle soit dans les deux tout entière, ni qu'elle ne soit
dans aucun. J'entends par là ce en quoi elle change et qui apparaît
d'abord dans le changement. Ainsi, le corps passe du blanc au gris
d'abord, et non point au noir; car il ne faut pas de toute nécessité que ce
qui change soit dans l'un quelconque des deux extrêmes. Donc, il est
évident que tout ce qui change est divisible.
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