[6,13] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΓ'.
§ 1. Ἐπεὶ δὲ πᾶν τὸ κινούμενον ἐν χρόνῳ κινεῖται καὶ ἔκ τινος εἴς τι
μεταβάλλει, ἐν ᾧ χρόνῳ κινεῖται καθ' αὑτὸν καὶ μὴ τῷ ἐν ἐκείνου τινί,
ἀδύνατον τότε κατά τι εἶναι πρῶτον τὸ κινούμενον.
§ 2. Τὸ γὰρ ἠρεμεῖν ἐστιν τὸ ἐν τῷ αὐτῷ εἶναι χρόνον τινὰ καὶ αὐτὸ καὶ τῶν
μερῶν ἕκαστον. Οὕτως γὰρ λέγομεν ἠρεμεῖν, ὅταν ἐν ἄλλῳ καὶ ἄλλῳ τῶν νῦν
ἀληθὲς ᾖ εἰπεῖν ὅτι ἐν τῷ αὐτῷ καὶ αὐτὸ καὶ τὰ μέρη. Εἰ δὲ τοῦτ' ἔστι τὸ
ἠρεμεῖν, οὐκ ἐνδέχεται τὸ μεταβάλλον κατά τι εἶναι ὅλον κατὰ τὸν πρῶτον
χρόνον· ὁ γὰρ χρόνος διαιρετὸς ἅπας, ὥστε ἐν ἄλλῳ καὶ ἄλλῳ αὐτοῦ μέρει
ἀληθὲς ἔσται εἰπεῖν ὅτι ἐν ταὐτῷ ἐστιν καὶ αὐτὸ καὶ τὰ μέρη.
§ 3. Εἰ γὰρ μὴ οὕτως ἀλλ' ἐν ἑνὶ μόνῳ τῶν νῦν, οὐκ ἔσται χρόνον οὐδένα
κατά τι, ἀλλὰ κατὰ τὸ πέρας τοῦ χρόνου.
§ 4. Ἐν δὲ τῷ νῦν ἔστιν μὲν ἀεὶ κατά τι μὲν ὄν, οὐ μέντοι ἠρεμεῖ· οὔτε γὰρ
κινεῖσθαι οὔτ' ἠρεμεῖν ἔστιν ἐν τῷ νῦν, ἀλλὰ μὴ κινεῖσθαι μὲν ἀληθὲς ἐν τῷ
νῦν καὶ εἶναι κατά τι, ἐν χρόνῳ δ' οὐκ ἐνδέχεται εἶναι κατά τι ἠρεμοῦν·
συμβαίνει γὰρ τὸ φερόμενον ἠρεμεῖν.
| [6,13] CHAPITRE XIII.
§ 1. Comme tout mobile se meut nécessairement dans le temps, et qu'il
change d'un certain état à un autre état, il est impossible que dans le
temps en soi où il se meut; et non pas seulement dans une partie de ce
temps, le mobile soit dans un lieu primitif quelconque.
§ 2. En effet, pour qu'on puisse dire d'une chose qu'elle est en repos, il
faut, et que la chose même, et que chacune de ses parties, soient durant
un certain temps dans le même état; et nous entendons ainsi qu'il y a
repos, lorsqu'il est vrai de dire, dans un premier instant et dans un autre
instant, que la chose tout ensemble et chacune de ses parties restent
dans un état identique. Si c'est bien là l'idée qu'on doit se faire du repos,
il n'est pas possible que le corps qui change soit tout entier dans tel on
tel rapport, durant le temps qui est considéré comme primitif; car le
temps est toujours divisible ; et par conséquent ce sera dans une partie,
et une autre partie de ce temps, qu'il sera vrai de dire et que la chose et
que ses parties sont dans le même état.
§ 3. Si en effet il n'en était pas ainsi, et si c'était durant un seul des
instants, ce ne serait plus pendant aucun temps que la chose serait dans
tel état ; mais ce serait alors pendant la limite du temps.
§ 4. Dans l'instant, le corps existe bien toujours de quelque façon ; mais il
n'est pas en repos; car dans un instant, il ne peut y avoir, ni mouvement,
ni repos. Il est vrai strictement de dire que, dans un instant, le
mouvement est impossible, et que le corps existe dans un état
quelconque de rapport. Mais il ne se peut pas que dans le temps il y ait
un rapport de repos; car il en résulterait cette absurdité que ce qui se
meut est en repos.
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