HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Des parties des animaux, livre IV

Chapitre 8

  Chapitre 8

[4,8] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Η'. § 1. Τὰ δὲ μαλακόστρακα πάντα καὶ πορευτικά, διὸ ποδῶν ἔχει πλῆθος. Ἔστι δὲ γένη μὲν τέτταρα τὰ μέγιστ´ αὐτῶν, οἵ τε καλούμενοι κάραβοι καὶ ἀστακοὶ καὶ καρίδες καὶ καρκίνοι. Τούτων δ´ ἑκάστου πλείω εἴδη ἐστὶ διαφέροντα οὐ μόνον κατὰ τὴν μορφὴν ἀλλὰ καὶ κατὰ τὸ μέγεθος πολύ· τὰ μὲν γὰρ μεγάλα τὰ δὲ μικρὰ πάμπαν αὐτῶν ἐστιν. § 2. Τὰ μὲν οὖν καρκινώδη καὶ καραβώδη παρόμοι´ ἐστὶ τῷ χηλὰς ἔχειν ἀμφότερα. Ταύτας δ´ οὐ πορείας ἔχουσι χάριν, ἀλλὰ πρὸς τὸ λαβεῖν καὶ κατασχεῖν ἀντὶ χειρῶν. Διὸ καὶ κάμπτουσιν ἐναντίως ταύτας τοῖς ποσίν· τοὺς μὲν γὰρ ἐπὶ τὸ κοῖλον τὰς δ´ ἐπὶ τὸ περιφερὲς κάμπτουσι καὶ ἑλίσσουσιν. Οὕτως γὰρ χρήσιμαι πρὸς τὸ λαβοῦσαι προσφέρεσθαι τὴν τροφήν. (684b) § 3. Διαφέρουσι δ´ οἱ μὲν κάραβοι ἔχουσιν οὐράν, οἱ δὲ καρκίνοι οὐκ ἔχουσιν οὐράν. Τοῖς μὲν γὰρ διὰ τὸ νευστικοῖς εἶναι χρήσιμος οὐρά (νέουσι γὰρ ἀπερειδόμενοι οἷον πλάταις αὐταῖς), τοῖς δὲ καρκίνοις οὐδὲν χρήσιμον διὰ τὸ πρόσγειον εἶναι τὸν βίον αὐτῶν καὶ εἶναι τρωγλοδύτας. Ὅσοι δ´ αὐτῶν πελάγιοί εἰσι, διὰ τοῦτο πολὺ ἀργοτέρους ἔχουσι τοὺς πόδας αὑτῶν πρὸς τὴν πορείαν, οἷον αἵ τε μαῖαι καὶ οἱ Ἡρακλεωτικοὶ καλούμενοι καρκίνοι, ὅτι ὀλίγῃ κινήσει χρῶνται, ἀλλ´ σωτηρία αὐτοῖς τῷ ὀστρειώδεις εἶναι γίνεται· § 4. διὸ αἱ μὲν μαῖαι λεπτοσκελεῖς, οἱ δὲ Ἡρακλεωτικοὶ μικροσκελεῖς εἰσιν. Οἱ δὲ πάμπαν μικροὶ καρκίνοι οἳ ἁλίσκονται ἐν τοῖς μικροῖς ἰχθυδίοις, ἔχουσι τοὺς τελευταίους πλατεῖς πόδας, ἵνα πρὸς τὸ νεῖν αὐτοῖς χρήσιμοι ὦσιν, ὥσπερ πτερύγια πλάτας ἔχοντες τοὺς πόδας. Αἱ δὲ καρίδες τῶν μὲν καρκινοειδῶν διαφέρουσι τῷ ἔχειν κέρκον, τῶν δὲ καραβοειδῶν διὰ τὸ μὴ ἔχειν χηλάς· ἃς οὐκ ἔχουσι διὰ τὸ πλείους ἔχειν πόδας· ἐνταῦθα γὰρ ἐκεῖθεν ἀνήλωται αὔξησις. Πλείους δ´ ἔχουσι πόδας ὅτι μὴ νευστικώτερά ἐστιν πορευτικώτερα. § 5. Τὰ δ´ ἐν τοῖς ὑπτίοις μόρια καὶ περὶ τὴν κεφαλὴν τὰ μὲν εἰς τὸ δέξασθαι τὸ ὕδωρ καὶ ἀφεῖναι ἔχουσι βραγχοειδῆ· πλακωδέστερα δὲ τὰ κάτω αἱ θήλειαι τῶν ἀρρένων καράβων ἔχουσι, καὶ τὰ ἐν τῷ ἐπιπτύγματι δασύτερα αἱ θήλειαι καρκίνοι τῶν ἀρρένων, διὰ τὸ ἐκτείνειν τὰ ᾠὰ πρὸς αὐτά, ἀλλὰ μὴ ἄποθεν, ὥσπερ οἱ ἰχθύες καὶ τἆλλα τὰ τίκτοντα· εὐρυχωρέστερα γὰρ ὄντα καὶ μείζω χώραν ἔχει τοῖς ᾠοῖς μᾶλλον. § 6. Οἱ μὲν οὖν κάραβοι καὶ οἱ καρκίνοι πάντες τὴν δεξιὰν ἔχουσι χηλὴν μείζω καὶ ἰσχυροτέραν· τοῖς γὰρ δεξιοῖς πάντα πέφυκε τὰ ζῷα δρᾶν μᾶλλον, δὲ φύσις ἀποδίδωσιν ἀεὶ τοῖς χρῆσθαι δυναμένοις ἕκαστον μόνως μᾶλλον, οἷον χαυλιόδοντας καὶ ὀδόντας καὶ κέρατα καὶ πλῆκτρα καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα μόρια, ὅσα πρὸς βοήθειαν καὶ ἀλκήν εἰσιν. § 7. Οἱ δ´ ἀστακοὶ μόνοι, ὁποτέραν ἂν τύχωσιν, ἔχουσι μείζω τῶν χηλῶν, καὶ αἱ θήλειαι καὶ οἱ ἄρρενες. Αἴτιον δὲ τοῦ μὲν ἔχειν χηλὰς ὅτι ἐν τῷ γένει εἰσὶ τῷ ἔχοντι χηλάς. Τοῦτο δ´ ἀτάκτως ἔχουσιν, ὅτι πεπήρωνται, καὶ οὐ χρῶνται ἐφ´ πεφύκασιν, ἀλλὰ πορείας χάριν. (685a) § 8. Καθ´ ἕκαστον δὲ τῶν μορίων, τίς θέσις αὐτῶν καὶ τίνες διαφοραὶ πρὸς ἄλληλα, τῶν τ´ ἄλλων καὶ τίνι διαφέρει τὰ ἄρρενα τῶν θηλειῶν, ἔκ τε τῶν ἀνατομῶν θεωρείσθω καὶ ἐκ τῶν ἱστοριῶν τῶν περὶ τὰ ζῷα. [4,8] CHAPITRE VIII. 1 Les crustacés peuvent tous se mouvoir, parce qu'ils ont beaucoup de pieds; il y en a quatre espèces principales, ceux qu'on appelle les langoustes (carabos), les homards (astacos), les squilles (caris), et les crabes (carcinos). Dans chacun de ces genres, il y a beaucoup de sous-espèces, qui ne diffèrent pas seulement par la forme, mais aussi par la grandeur, les unes étant très grandes, et les autres très petites. 2 Les crabes et les langoustes se ressemblent en ce que les uns et les autres ont des pinces. Ces pinces ne leur servent pas à marcher, mais leur tiennent lieu de mains pour prendre et retenir les objets. C'est pour cela aussi qu'ils les plient en sens contraire de leurs pieds; ils fléchissent et roulent les unes en dedans, les autres en cercle, parce que, de cette façon, les pinces servent à porter la nourriture à la bouche, après l'avoir prise. (684b) 3 La différence, c'est que les langoustes ont une queue, tandis que les crabes n'en ont pas. La queue sert aux unes parce qu'elles nagent, et elles s'y appuient comme sur de véritables rames; mais la queue ne servirait en rien aux crabes, parce qu'ils passent leur vie près de la terre, et qu'ils vivent dans les trous. Ceux d'entre les crustacés qui habitent la haute mer ont des pieds beaucoup moins bien disposés pour la marche, comme les maïas, et les crabes appelés les Héracléotes; ils n'ont que très peu de mouvement ; et leur seule ressource, pour leur défense, c'est d'être durs comme des huîtres. 4 C'est par ce motif aussi que les maïas ont les pattes très grêles, et que les Héracléotes les ont très courtes. Les tout petits crabes, qu'on prend avec d'autres petits poissons, ont leurs derniers pieds fort larges, afin de pouvoir s'en servir pour nager, comme si leurs pieds étaient des nageoires ou des rames. Les carides diffèrent des crabes en ce qu'elles ont une queue ; et des craboïdes (langoustes), en ce qu'elles n'ont pas de pinces. Si elles n'en ont pas, c'est qu'elles ont des pieds en plus grand nombre, et c'est à ces pieds qu'est employé le développement que les pinces pourraient prendre. Les carides ont un plus grand nombre de pieds, parce qu'elles nagent plus qu'elles ne marchent. 5 Les parties inférieures du corps et celles qui avoisinent la tête ressemblent à des branchies, pour recevoir le liquide et le rejeter. Mais les femelles des langoustes ont les parties du bas plus larges que les mâles, et elles sont aussi plus velues que les mâles dans l'opercule, parce qu'elles y étalent leurs œufs, et qu'elles ne les déposent pas au dehors d'elles comme le font les poissons, et les autres animaux qui pondent des œufs ; car étant plus larges, elles offrent aussi plus d'espace pour leurs œufs. 6 Les langoustes et les crabes ont tous la pince droite plus grosse et plus forte que la gauche. C'est qu'en général tous les animaux agissent davantage par la droite ; et la nature accorde chacun des organes, ou seul, ou plus énergique, à ceux qui peuvent s'en servir, comme les crocs, les dents, les cornes, les ergots et d'autres organes analogues qui servent à la fois à la préservation de l'animal et à la lutte. 7 Les homards seuls ont indifféremment l'une des pinces plus forte que l'autre, les femelles aussi bien que les mâles. Ce qui fait que les homards ont des pinces, c'est qu'ils appartiennent à un genre qui en a ; et ce qui cause l'irrégularité, c'est que ces animaux sont mutilés, et qu'ils n'emploient pas la pince à son usage naturel, mais à la marche. (685a) 8 Du reste, c'est dans les Descriptions Anatomiques et dans l'Histoire des Animaux qu'on peut voir et étudier chacune de ces parties, leur position, leurs différences mutuelles, et les différences spéciales des mâles et des femelles, pour les parties autres que celles-là.


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Dernière mise à jour : 18/12/2009