HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Des parties des animaux, livre III

γένους



Texte grec :

[3,6] CHAPITRE VI. 1 Πλεύμονα μὲν οὖν ἔχει διὰ τὸ πεζὸν εἶναί τι γένος τῶν ζῴων. Ἀναγκαῖον μὲν γὰρ γίνεσθαι τῷ θερμῷ κατάψυξιν, ταύτης δὲ δεῖται θύραθεν τὰ ἔναιμα τῶν ζῴων· θερμότερα γάρ. (669b) Τὰ δὲ μὴ ἔναιμα καὶ τῷ συμφύτῳ πνεύματι δύναται καταψύχειν. 2 Ἀνάγκη δὲ καταψύχειν ἔξωθεν ἢ ὕδατι ἢ ἀέρι. Διόπερ τῶν μὲν ἰχθύων οὐδεὶς ἔχει πλεύμονα, ἀλλ´ ἀντὶ τούτου βράγχια, καθάπερ εἴρηται ἐν τοῖς περὶ ἀναπνοῆς· ὕδατι γὰρ ποιεῖται τὴν κατάψυξιν, τὰ δ´ ἀναπνέοντα τῷ ἀέρι, διόπερ πάντα τὰ ἀναπνέοντα ἔχει πλεύμονα. Ἀναπνεῖ δὲ τὰ μὲν πεζὰ πάντα, ἔνια δὲ καὶ τῶν ἐνύδρων, οἷον φάλαινα καὶ δελφὶς καὶ τὰ ἀναφυσῶντα κήτη πάντα. 3 Πολλὰ γὰρ τῶν ζῴων ἐπαμφοτερίζει τὴν φύσιν, καὶ τῶν τε πεζῶν καὶ τὸν ἀέρα δεχομένων διὰ τὴν τοῦ σώματος κράσιν ἐν ὑγρῷ διατελεῖ τὸν πλεῖστον χρόνον, καὶ τῶν ἐν τῷ ὑγρῷ μετέχει τοσοῦτον ἔνια τῆς πεζῆς φύσεως ὥστ´ ἐν τῷ πνεύματι αὐτῶν εἶναι τὸ τέλος τοῦ ζῆν. Τοῦ δ´ ἀναπνεῖν ὁ πλεύμων ὄργανόν ἐστι, τὴν μὲν ἀρχὴν τῆς κινήσεως ἔχων ἀπὸ τῆς καρδίας, ποιῶν δ´ εὐρυχωρίαν τῇ εἰσόδῳ τοῦ πνεύματος διὰ τὴν αὑτοῦ σομφότητα καὶ τὸ μέγεθος· αἰρομένου γὰρ εἰσρεῖ τὸ πνεῦμα, συνιόντος δ´ ἐξέρχεται πάλιν. 4 Τὸ δὲ πρὸς τὴν ἅλσιν εἶναι τὸν πλεύμονα τῆς καρδίας οὐκ εἴρηται καλῶς· ἐν ἀνθρώπῳ τε γὰρ συμβαίνει μόνον ὡς εἰπεῖν τὸ τῆς πηδήσεως διὰ τὸ μόνον ἐν ἐλπίδι γίνεσθαι καὶ προσδοκίᾳ τοῦ μέλλοντος, ἀπέχει τ´ ἐν τοῖς πλείστοις πολὺν τόπον καὶ κεῖται τὴν θέσιν ἀνωτέρω τοῦ πλεύμονος, ὥστε μηδὲν συμβάλλεσθαι τὸν πλεύμονα πρὸς τὴν ἅλσιν τῆς καρδίας. 5. Διαφέρει δὲ ὁ πλεύμων πολὺ τοῖς ζῴοις. Τὰ μὲν γὰρ ἔναιμον ἔχει καὶ μέγαν, τὰ δ´ ἐλάττω καὶ σομφόν, τὰ μὲν ζῳοτόκα διὰ τὴν θερμότητα τῆς φύσεως μείζω καὶ πολύαιμον, τὰ δ´ ᾠοτόκα ξηρὸν καὶ μικρόν, δυνάμενον δὲ μέγα διίστασθαι ἐν τῷ ἐμφυσᾶσθαι, ὥσπερ τὰ τετράποδα μὲν ᾠοτόκα δὲ τῶν πεζῶν, οἷον οἵ τε σαῦροι καὶ αἱ χελῶναι καὶ πᾶν τὸ τοιοῦτον γένος, ἔτι δὲ πρὸς τούτοις ἡ τῶν πτηνῶν φύσις καὶ καλουμένων ὀρνίθων. 6 Πάντων γὰρ τούτων σομφὸς ὁ πλεύμων καὶ ὅμοιος ἀφρῷ· καὶ γὰρ ὁ ἀφρὸς ἐκ πολλοῦ μικρὸς γίνεται συγχεόμενος, καὶ ὁ τούτων πλεύμων μικρὸς καὶ ὑμενώδης. Διὸ καὶ ἄδιψα καὶ ὀλιγόποτα ταῦτα πάντα, καὶ δύναται πολὺν ἐν τῷ ὑγρῷ ἀνέχεσθαι χρόνον· ἅτε γὰρ ὀλίγον ἔχοντα θερμὸν ἱκανῶς ἐπὶ πολὺν χρόνον καταψύχεται ὑπ´ αὐτῆς τῆς τοῦ πλεύμονος κινήσεως, οὔσης ἀερώδους καὶ κενῆς. 7 (670a) Συμβέβηκε δὲ καὶ τὰ μεγέθη τούτων ἐλάττω τῶν ζῴων ὡς ἐπίπαν εἰπεῖν· -τὸ γὰρ θερμὸν αὐξητικόν· ἡ δὲ πολυαιμία θερμότητος σημεῖον. Ἔτι δ´ ὀρθοῖ τὰ σώματα μᾶλλον, διόπερ ἄνθρωπος μὲν τῶν ἄλλων ὀρθότατον, τὰ δὲ ζῳοτόκα τῶν ἄλλων τετραπόδων· οὐδὲν γὰρ ὁμοίως τρωγλοδυτεῖ τῶν ζῳοτόκων, οὔτ´ ἄπουν οὔτε πεζεῦον. 8 Ὅλως μὲν οὖν ὁ πλεύμων ἐστὶν ἀναπνοῆς χάριν, ἄναιμος δὲ καὶ τοιοῦτος γένους τινὸς ἕνεκεν ζῴων· ἀλλ´ ἀνώνυμον τὸ κοινὸν ἐπ´ αὐτῶν, καὶ οὐχ ὥσπερ ὁ ὄρνις ὠνόμασται ἐπί τινος γένους. Διὸ ὥσπερ τὸ ὄρνιθι εἶναι ἔκ τινός ἐστι, καὶ ἐκείνων ἐν τῇ οὐσίᾳ ὑπάρχει τὸ πλεύμονα ἔχειν.

Traduction française :

[3,6] CHAPITRE VI. 1 Le poumon est indispensable à certains animaux pour qu'ils puissent vivre sur terre. Il faut nécessairement qu'il y ait un refroidissement à leur chaleur; et les animaux qui ont du sang ne peuvent emprunter ce refroidissement que du dehors, parce qu'ils sont eux-mêmes trop chauds. (669b) Les animaux qui n'ont pas de sang peuvent se refroidir rien que par le souffle qui leur est inné. 2 Nécessairement, le refroidissement extérieur ne peut venir que de l'eau ou de l'air. Aussi, aucune espèce de poissons n'a de poumon ; et en place de poumon, ils ont des branchies, comme on l'a dit dans le Traité de la Respiration. Les poissons se rafraîchissent par l'eau ; les animaux qui respirent se rafraîchissent par l'air ; et de là vient que tous les animaux qui respirent ont un poumon. Les animaux qui vivent sur la terre respirent tous sans exception ; quelques animaux aquatiques respirent également: la baleine, par exemple, le dauphin et tous les cétacés qui soufflent. 3 Bon nombre d'animaux réunissent ces deux organisations à la fois dans leur nature; et il y en a beaucoup qui, vivant à terre et aspirant l'air, peuvent, par la constitution et l'équilibre de leur corps, passer dans l'eau la meilleure partie du temps ; de même que, parmi les animaux aquatiques, il y en a qui participent si bien de la nature des animaux vivant à terre, que la condition de leur existence, c'est de respirer dans l'air. Or c'est le poumon qui est l'organe de la respiration, recevant du cœur le principe du mouvement, et faisant une large place à la circulation du souffle, parce qu'il est spongieux et très grand. Quand le poumon s'élève, le souffle y entre; quand il se contracte, l'air en sort. 4 On a eu tort de croire que le poumon est destiné à faire battre le cœur. L'homme est, on peut dire, le seul animal chez qui le cœur batte, parce qu'il est aussi le seul qui puisse ressentir l'espérance ou la crainte de l'avenir. Mais dans la plupart des animaux, le cœur est à une grande distance du poumon ; et il est placé plus haut que lui, de telle sorte que le poumon ne peut alors contribuer on rien au battement du cœur. 5 D'ailleurs, le poumon offre de grandes différences dans les animaux. Les uns l'ont plein de sang et très développé ; chez les autres, il est plus petit et spongieux. Les vivipares, dont la nature est très chaude, l'ont plus grand et rempli de sang; les ovipares l'ont au contraire sec et petit. Il peut beaucoup se distendre en se gonflant par le souffle, comme on le voit sur les quadrupèdes terrestres ovipares, tels que les lézards, les tortues et autres animaux de ce même ordre, et aussi tels que les animaux qui volent et qu'on appelle des oiseaux. 6 Dans tous ces animaux, le poumon est spongieux et semblable à de l'écume. En effet, l'écume, en se condensant, se réduit considérablement ; et le poumon de toutes ces bêtes est petit et membraneux. C'est ce qui explique qu'en général ces animaux n'ont pas soif et boivent très peu, et qu'ils peuvent rester très longtemps dans l'eau. Comme ils ont peu de chaleur, ils se rafraîchissent suffisamment pendant un temps assez long, rien que par le mouvement du poumon, qui est aéré et vide. 7 (670a) On peut observer aussi que les dimensions de tous ces animaux sont moins grandes, on peut dire ; car la chaleur amplifie les choses ; et l'abondance du sang est un indice de chaleur; elle fait que les corps sont plus droits. Voilà comment l'homme est de tous les animaux celui qui se tient le plus droit, et comment les vivipares sont les plus droits entre les quadrupèdes ; car aucun vivipare, dépourvu de pieds ou pourvu de pieds, ne se tapit sous terre comme d'autres animaux. 8 Ainsi, le poumon, à le considérer en général, est fait en vue de la respiration ; il n'a pas de sang, et il est constitué comme il l'est pour certaines classes d'animaux; mais ces animaux n'ont pas reçu à ce titre d'appellation commune, et il n'y a pas ici de nom spécial, comme on applique celui d'oiseau à un certain genre d'êtres. Tout ce qu'on peut dire, c'est que de même qu'être oiseau vient d'une certaine organisation, de même dans ces animaux une de leurs conditions essentielles, c'est d'avoir un poumon.





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Dernière mise à jour : 17/12/2009