HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Des parties des animaux, livre II

μὴ



Texte grec :

[2,5] CHAPITRE V. 1 Πιμελὴ δὲ καὶ στέαρ διαφέρουσι μὲν ἀλλήλων κατὰ τὴν τοῦ αἵματος διαφοράν. Ἔστι γὰρ ἑκάτερον αὐτῶν αἷμα πεπεμμένον δι´ εὐτροφίαν, καὶ τὸ μὴ καταναλισκόμενον εἰς τὸ σαρκῶδες μόριον τῶν ζῴων, εὔπεπτον δὲ καὶ εὐτραφές. Δηλοῖ δὲ τὸ λιπαρὸν αὐτῶν· τῶν γὰρ ὑγρῶν τὸ λιπαρὸν κοινὸν ἀέρος καὶ πυρός ἐστιν. 2 Διὰ τοῦτο οὐδὲν ἔχει τῶν ἀναίμων οὔτε πιμελὴν οὔτε στέαρ, ὅτι οὐδ´ αἷμα. Τῶν δ´ ἐναίμων τὰ μὲν σωματῶδες ἔχοντα τὸ αἷμα στέαρ ἔχει μᾶλλον. Τὸ γὰρ στέαρ γεῶδές ἐστι, διὸ πήγνυται καθάπερ καὶ τὸ ἰνῶδες, καὶ αὐτὸ καὶ οἱ ζωμοὶ οἱ τοιοῦτοι· ὀλίγον γὰρ ἔχει ὕδατος, τὸ δὲ πολὺ γῆς. 3 Διὸ τὰ μὴ ἀμφώδοντα ἀλλὰ κερατώδη στέαρ ἔχει. Φανερὰ δ´ ἡ φύσις αὐτῶν τοῦ τοιούτου στοιχείου πλήρης οὖσα τῷ κερατώδης εἶναι καὶ ἀστραγάλους ἔχειν· ἅπαντα γὰρ ξηρὰ καὶ γεηρὰ τὴν φύσιν ἐστίν. Τὰ δ´ ἀμφώδοντα καὶ ἀκέρατα καὶ πολυσχιδῆ πιμελὴν ἔχει ἀντὶ στέατος, ἣ οὐ πήγνυται οὐδὲ θρύπτεται ξηραινομένη διὰ τὸ μὴ εἶναι γεώδη τὴν φύσιν αὐτῆς. 4 Μέτρια μὲν οὖν ταῦτα ὄντα ἐν τοῖς μορίοις τῶν ζῴων ὠφελεῖ (πρὸς μὲν γὰρ αἴσθησιν οὐκ (652a) ἐμποδίζει, πρὸς δ´ ὑγίειαν καὶ δύναμιν ἔχει βοήθειαν), ὑπερβάλλοντα δὲ τῷ πλήθει φθείρει καὶ βλάπτει. Εἰ γὰρ πᾶν γένοιτο τὸ σῶμα πιμελὴ καὶ στέαρ, ἀπόλοιτ´ ἄν. Ζῷον μὲν γάρ ἐστι κατὰ τὸ αἰσθητικὸν μόριον, ἡ δὲ σὰρξ καὶ τὸ ἀνάλογον αἰσθητικόν· τὸ δ´ αἷμα, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον, οὐκ ἔχει αἴσθησιν, διὸ οὐδὲ πιμελὴ οὐδὲ στέαρ· αἷμα γὰρ πεπεμμένον ἐστίν. Ὥστ´ εἰ πᾶν γένοιτο τὸ σῶμα τοιοῦτον, οὐκ ἂν ἔχοι οὐδεμίαν αἴσθησιν. 5 Διὸ καὶ γηράσκει ταχέως τὰ λίαν πίονα· ὀλίγαιμα γὰρ ἅτε εἰς τὴν πιότητα ἀναλισκομένου τοῦ αἵματος, τὰ δ´ ὀλίγαιμα ἤδη προωδοποίηται πρὸς τὴν φθοράν· ἡ γὰρ φθορὰ ὀλιγαιμία τίς ἐστι, καὶ τὸ ὀλίγον παθητικὸν καὶ ὑπὸ ψυχροῦ τοῦ τυχόντος καὶ ὑπὸ θερμοῦ. Καὶ ἀγονώτερα δὴ τὰ πίονά ἐστι διὰ τὴν αὐτὴν αἰτίαν· ὃ γὰρ ἔδει ἐκ τοῦ αἵματος εἰς τὴν γονὴν ἰέναι καὶ τὸ σπέρμα, τοῦτ´ εἰς τὴν πιμελὴν ἀναλίσκεται καὶ τὸ στέαρ· πεττόμενον γὰρ τὸ αἷμα γίνεται ταῦτα, ὥστε ἢ ὅλως οὐ γίνεται περίττωμα αὐτοῖς οὐδὲν ἢ ὀλίγον. 6 Καὶ περὶ μὲν αἵματος καὶ ἰχῶρος καὶ πιμελῆς καὶ στέατος, τί τέ ἐστιν ἕκαστον αὐτῶν καὶ διὰ τίνας αἰτίας, εἴρηται.

Traduction française :

[2,5] CHAPITRE V. 1 La graisse et le suif diffèrent entre eux selon la différence même du sang. L'un et l'autre en effet ne sont que du sang cuit et mûri par l'abondance de nourriture, mais qui, dans l'animal, n'a pas été converti en cette portion qui fait sa chair, et qui n'en est pas moins bien mûr et bien nourricier. L'éclat dont ils brillent le prouve bien, puisque l'éclat brillant des liquides est un mélange d'air et de feu. 2 Ce qui fait que les animaux qui n'ont pas de sang n'ont jamais de graisse ni de suif, c'est précisément parce que le sang leur manque. Parmi les animaux qui ont du sang, ceux dont le sang a beaucoup de corps ont plus de suif; car le suif est terreux; il se coagule comme la matière fibreuse, et comme les agglomérations liquides qu'elle forme, et qui ont peu d'eau et beaucoup de terre. 3 Aussi, les animaux qui n'ont pas les deux rangées de dents et qui portent des cornes ont-ils du suif. Ce qui prouve bien que leur nature est pleine de cet élément, c'est qu'ils ont des cornes et des osselets, attendu que leur nature à tous est terreuse et sèche. Au contraire, les animaux qui ont les deux rangées de dents, qui n'ont pas de cornes et dont les pieds sont à plusieurs divisions, ont de la graisse au lieu de suif; leur graisse ne se coagule pas ; et elle ne s'égrène pas en séchant, parce que sa nature n'est pas terreuse. 4 Quand ces matières n'entrent qu'en quantité mesurée dans les organes des animaux, elles leur sont profitables. Elles n'empêchent (652a) en rien les sensations, et elles contribuent à donner de la santé et de la force. Mais si elles sont par trop abondantes, elles nuisent et elles sont funestes. Si tout le corps n'était que graisse et que suif, il périrait infailliblement. L'animal consiste surtout dans sa partie sensible; et c'est la chair, ou la matière correspondante, qui est douée de la sensibilité. Le sang, comme on l'a dit un peu plus haut, n'est pas sensible, non plus que la graisse et le suif, qui ne sont que du sang cuit et mûri. Par conséquent, si le corps entier devenait suif et graisse, il n'aurait plus la moindre sensibilité. 5 De là vient que les êtres trop gras vieillissent vite; ils ont peu de sang, parce que leur sang s'est dépensé en engraissement; et la diminution du sang est un acheminement vers la destruction, qui n'est elle-même qu'un sang appauvri, et qui amène la presque insensibilité à toute espèce de froid ou de chaleur. Par la même cause, les animaux gras sont aussi moins féconds ; car cette portion du sang qui devrait tourner en liqueur séminale et en sperme passe tout entière en graisse et en suif. Le sang mûri par la coction devient l'une et l'autre de ces matières, de telle sorte que, dans les animaux organisés ainsi, ou il n'y a aucune excrétion, ou bien il n'y en a que très-peu. 6 Voilà ce que nous pouvons dire sur le sang, la lymphe, la graisse et le suif, pour expliquer la nature de chacune de ces matières et les fonctions pour lesquelles elles sont faites.





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Dernière mise à jour : 11/12/2009