Texte grec :
[2,4] CHAPITRE IV.
1.Τὰς δὲ καλουμένας ἶνας τὸ μὲν ἔχει αἷμα τὸ δ´ οὐκ ἔχει, οἷον τὸ τῶν ἐλάφων καὶ προκῶν. Διόπερ οὐ πήγνυται τὸ τοιοῦτον αἷμα· τοῦ γὰρ αἵματος τὸ μὲν ὑδατῶδες μᾶλλον ψυχρόν ἐστι, διὸ καὶ οὐ πήγνυται, τὸ δὲ γεῶδες πήγνυται συνεξατμίζοντος τοῦ ὑγροῦ· αἱ δ´ ἶνες γῆς εἰσιν. 2 Συμβαίνει δ´ ἔνιά γε καὶ γλαφυρωτέραν ἔχειν τὴν διάνοιαν τῶν τοιούτων, οὐ διὰ τὴν ψυχρότητα τοῦ αἵματος, ἀλλὰ διὰ τὴν λεπτότητα μᾶλλον καὶ διὰ τὸ καθαρὸν εἶναι· τὸ γὰρ γεῶδες οὐδέτερον ἔχει τούτων. Εὐκινητοτέραν γὰρ ἔχουσι τὴν αἴσθησιν τὰ λεπτοτέραν ἔχοντα τὴν ὑγρότητα καὶ καθαρωτέραν. 3 Διὰ γὰρ τοῦτο καὶ τῶν ἀναίμων ἔνια συνετωτέραν ἔχει τὴν ψυχὴν ἐνίων ἐναίμων, καθάπερ εἴρηται πρότερον, οἷον ἡ μέλιττα καὶ τὸ γένος τὸ τῶν μυρμήκων κἂν εἴ τι ἕτερον τοιοῦτόν ἐστιν. Δειλότερα δὲ τὰ λίαν ὑδατώδη. Ὁ γὰρ φόβος καταψύχει· προωδοποίηται οὖν τῷ πάθει τὰ τοιαύτην ἔχοντα τὴν ἐν τῇ καρδίᾳ κρᾶσιν· τὸ γὰρ ὕδωρ τῷ ψυχρῷ πηκτόν ἐστιν. Διὸ καὶ τἆλλα τὰ ἄναιμα δειλότερα τῶν ἐναίμων ἐστὶν ὡς ἁπλῶς εἰπεῖν, καὶ ἀκινητίζει τε φοβούμενα καὶ προΐεται περιττώματα καὶ μεταβάλλει ἔνια τὰς χρόας αὐτῶν.
4 Τὰ δὲ πολλὰς ἔχοντα λίαν ἶνας καὶ παχείας γεωδέστερα τὴν φύσιν ἐστὶ καὶ θυμώδη τὸ ἦθος καὶ ἐκστατικὰ διὰ τὸν θυμόν. Θερμότητος γὰρ ποιητικὸν ὁ θυμός, τὰ δὲ στερεὰ θερμανθένα μᾶλλον θερμαίνει τῶν ὑγρῶν· αἱ δ´ ἶνες στερεὸν (651b) καὶ γεῶδες, ὥστε γίνονται οἷον πυρίαι ἐν τῷ αἵματι καὶ ζέσιν ποιοῦσιν ἐν τοῖς θυμοῖς. 5 Διὸ οἱ ταῦροι καὶ οἱ κάπροι θυμώδεις καὶ ἐκστατικοί· τὸ γὰρ αἷμα τούτων ἰνωδέστατον, καὶ τό γε τοῦ ταύρου τάχιστα πήγνυται πάντων. Ἐξαιρουμένων δὲ τούτων τῶν ἰνῶν οὐ πήγνυται τὸ αἷμα· καθάπερ γὰρ ἐκ πηλοῦ εἴ τις ἐξέλοι τὸ γεῶδες, οὐ πήγνυται τὸ ὕδωρ. οὕτω καὶ τὸ αἷμα· αἱ γὰρ ἶνες γῆς. Μὴ ἐξαιρουμένων δὲ πήγνυται, οἷον ὑγρὰ γῆ ὑπὸ ψύχους· τοῦ γὰρ θερμοῦ ὑπὸ τοῦ ψυχροῦ ἐκθλιβομένου συνεξατμίζει τὸ ὑγρόν, καθάπερ εἴρηται πρότερον, καὶ πήγνυται οὐχ ὑπὸ θερμοῦ ἀλλ´ ὑπὸ ψυχροῦ ξηραινόμενον.
6 Ἐν δὲ τοῖς σώμασιν ὑγρόν ἐστι διὰ τὴν θερμότητα τὴν ἐν τοῖς ζῴοις. Πολλῶν δ´ ἐστὶν αἰτία ἡ τοῦ αἵματος φύσις καὶ κατὰ τὸ ἦθος τοῖς ζῴοις καὶ κατὰ τὴν αἴσθησιν, εὐλόγως· ὕλη γάρ ἐστι παντὸς τοῦ σώματος· ἡ γὰρ τροφὴ ὕλη, τὸ δ´ αἷμα ἡ ἐσχάτη τροφή. Πολλὴν οὖν ποιεῖ διαφορὰν θερμὸν ὂν καὶ ψυχρὸν καὶ λεπτὸν καὶ παχὺ καὶ θολερὸν καὶ καθαρόν. Ἰχὼρ δ´ ἐστὶ τὸ ὑδατῶδες τοῦ αἵματος διὰ τὸ μήπω πεπέφθαι ἢ διεφθάρθαι, ὥστε ὁ μὲν ἐξ ἀνάγκης ἰχώρ, ὁ δ´ αἵματος χάριν ἐστίν.
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Traduction française :
[2,4] CHAPITRE IV.
1 Tel sang contient ce qu'on appelle des fibres ; tel autre sang en est privé, comme l'est celui des cerfs et des chevreuils. Cette absence de fibres empêche ce dernier sang de se coaguler ; car la partie aqueuse du sang est plutôt froide, et c'est ce qui fait qu'il ne se coagule pas. Mais la partie terreuse se coagule, par suite de l'évaporation de la partie liquide, et les fibres sont terreuses essentiellement. 2 Il y a des animaux qui ont une intelligence plus brillante que d'autres, non pas à cause de la froideur du sang, mais bien plutôt parce qu'il est léger et pur. Le terreux n'a ni l'une ni l'autre de ces qualités. Les animaux qui ont des humeurs plus légères et plus pures ont aussi la sensibilité plus vive et plus mobile. 3 De là vient que même certains animaux qui n'ont pas de sang ont cependant l'âme bien plus intelligente que d'autres qui en ont, ainsi que nous l'avons dit antérieurement; telles sont l'abeille, la fourmi, et telle autre espèce rapprochée de celles-là. Les animaux où le sang est trop aqueux sont plus timides, parce que la peur refroidit; et les animaux chez qui cette mixtion humide qui est dans le cœur est ainsi faite sont prédisposés à la crainte. Comme l'eau se coagule par le froid, les animaux privés de sang sont en général plus craintifs que les animaux qui en ont; dans leur terreur, ils restent sans mouvement; d'autres laissent partir leurs excréments, et il y en a qui changent de couleur.
4 Mais ceux qui ont beaucoup de fibres dans le sang, et des fibres épaisses, sont d'une nature plus terreuse ; leur caractère est plus courageux, et ils se laissent emporter davantage à leur colère. C'est que la colère produit de la chaleur, et que les solides une fois échauffés produisent plus de chaleur que les liquides ; or les fibres (651b) sont solides et terreuses. Elles sont en quelque sorte des étuves dans le sang, et elles causent dans les cœurs un véritable bouillonnement. 5 De là vient que les taureaux et les sangliers sont pleins de courage et d'emportements furieux. Leur sang est celui qui a le plus de fibres; et c'est le sang du taureau qui se coagule le plus rapidement de tous. Si l'on enlève les fibres du sang, il ne se coagule plus; et de même que, lorsqu'on-enlève d'une masse de boue la partie terreuse, l'eau ne se solidifie plus , de même le sang ne se coagule pas davantage, parce que les fibres sont de la terre. Mais si l'on n'enlève pas les fibres, le sang se coagule, comme la terre liquéfiée se solidifie par le froid. La chaleur étant expulsée par le froid, la partie liquide s'évapore en même temps, ainsi qu'on l'a déjà dit, et le liquide se coagule, desséché, non par la chaleur, mais bien par le froid.
6 Il n'y a d'humidité dans les corps des animaux que grâce à la chaleur qui est en eux. La nature particulière du sang cause de nombreuses modifications dans le caractère des animaux et dans leur sensibilité. Cela se conçoit sans peine puisque le sang est la matière du corps tout entier ; car la nourriture est la matière du corps, et le sang en est la nourriture définitive. Il est donc tout simple que le sang produise de notables différences, selon qu'il est chaud ou froid, léger ou épais, bourbeux ou pur. La lymphe est la partie aqueuse du sang, soit que cette partie ne soit pas encore bien digérée et bien cuite, soit qu'elle soit corrompue ; et par conséquent, dans le premier cas, c'est nécessairement de la lymphe; dans le second, elle appartient au sang.
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