Texte grec :
[1,2] CHAPITRE II.
1 Λαμβάνουσι δ´ ἔνιοι τὸ καθ´ ἕκαστον, διαιρούμενοι τὸ γένος εἰς δύο διαφοράς. Τοῦτο δ´ ἐστὶ τῇ μὲν οὐ ῥᾴδιον, τῇ δὲ ἀδύνατον. Ἐνίων γὰρ ἔσται διαφορὰ μία μόνη, τὰ δ´ ἄλλα περίεργα, οἷον ὑπόπουν, δίπουν, σχιζόπουν· αὕτη γὰρ μόνη κυρία. Εἰ δὲ μή, ταὐτὸν πολλάκις ἀναγκαῖον λέγειν.
2 Ἔτι δὲ προσήκει μὴ διασπᾶν ἕκαστον γένος, οἷον τοὺς ὄρνιθας τοὺς μὲν ἐν τῇδε, τοὺς δ´ ἐν ἄλλῃ διαιρέσει, καθάπερ ἔχουσιν αἱ γεγραμμέναι διαιρέσεις· ἐκεῖ γὰρ τοὺς μὲν μετὰ τῶν ἐνύδρων συμβαίνει διῃρῆσθαι, τοὺς δ´ ἐν ἄλλῳ γένει. Ταύτῃ μὲν οὖν τῇ ὁμοιότητι ὄρνις ὄνομα κεῖται, ἑτέρᾳ δ´ ἰχθύς. 3 Ἄλλαι δ´ εἰσὶν ἀνώνυμοι, οἷον τὸ ἔναιμον καὶ τὸ ἄναιμον· ἐφ´ ἑκατέρῳ γὰρ τούτων οὐ κεῖται ἓν ὄνομα. Εἴπερ οὖν μηδὲν τῶν ὁμογενῶν διασπαστέον, ἡ εἰς δύο διαίρεσις μάταιος ἂν εἴη· οὕτως γὰρ διαιροῦντας ἀναγκαῖον χωρίζειν καὶ διασπᾶν· τῶν πολυπόδων γάρ ἐστι τὰ μὲν ἐν τοῖς πεζοῖς τὰ δ´ ἐν τοῖς ἐνύδροις.
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Traduction française :
[1,2] CHAPITRE II.
1 Quelques naturalistes prétendent arriver à la connaissance de l'individu en divisant toujours le genre en deux différences. Mais c'est là un procédé qui tantôt n'est pas très facile, et qui tantôt est impraticable. Certains cas ne présentent qu'une seule et unique différence, et alors tout le reste est parfaitement inutile. C'est, par exemple, quand on dit : Animal pourvu de pieds, animal pourvu de deux pieds, animal pourvu de pieds fendus, animal dépourvu de pieds ; il n'y a que cette dernière différence qui soit importante. Si l'on ne s'y tient pas, on se voit forcé de faire nécessairement bien des répétitions de la même chose. 2. De plus, il conviendrait de ne pas disloquer les genres, et, par exemple, celui des oiseaux, en plaçant ceux-ci dans telle division, et ceux-là dans telle autre. Or, c'est là ce que font les divisions qu'on en a tracées, où l'on voit tels oiseaux divisés et rangés parmi les animaux aquatiques, et tels autres oiseaux classés dans un genre tout différent. D'abord, d'après une ressemblance quelconque, on attribue à l'animal le nom d'oiseau ; puis, d'après une autre ressemblance, on en fait un poisson. 3 D'autres divisions sont restées sans nom, et l'on peut citer celle des animaux qui ont du sang et des animaux qui n'ont pas de sang, puisqu'il n'y a pas de nom unique et commun applicable à chacun des deux. Si donc c'est un principe de ne jamais séparer les êtres homogènes, la division par deux, la dichotomie, peut paraître absolument vaine ; car, en divisant les choses par ce procédé, on ne peut nécessairement que les séparer et les disloquer ; et c'est ainsi que, parmi les polypes, les uns se trouvent classés avec les animaux terrestres, tandis que les autres le sont avec les animaux aquatiques.
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