HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Aristote, Éthique à Nicomaque, livre IV

οὕτω



Texte grec :

[4,1127] Διαφερόντως δ᾽ ὁμιλήσει τοῖς ἐν ἀξιώμασι καὶ τοῖς τυχοῦσι, (1127a) (1) καὶ μᾶλλον ἢ ἧττον γνωρίμοις, ὁμοίως δὲ καὶ κατὰ τὰς ἄλλας διαφοράς, ἑκάστοις ἀπονέμων τὸ πρέπον, καὶ καθ᾽ αὑτὸ μὲν αἱρούμενος τὸ συνηδύνειν, λυπεῖν δ᾽ εὐλαβούμενος, τοῖς δ᾽ ἀποβαίνουσιν, ἐὰν ᾖ μείζω, συνεπόμενος, λέγω δὲ (5) τῷ καλῷ καὶ τῷ συμφέροντι. Καὶ ἡδονῆς δ᾽ ἕνεκα τῆς εἰσαῦθις μεγάλης μικρὰ λυπήσει. Ὁ μὲν οὖν μέσος τοιοῦτός ἐστιν, οὐκ ὠνόμασται δέ· τοῦ δὲ συνηδύνοντος ὁ μὲν τοῦ ἡδὺς εἶναι στοχαζόμενος μὴ διά τι ἄλλο ἄρεσκος, ὁ δ᾽ ὅπως ὠφέλειά τις αὑτῷ γίνηται εἰς χρήματα καὶ ὅσα διὰ χρημάτων, (10) κόλαξ· ὁ δὲ πᾶσι δυσχεραίνων εἴρηται ὅτι δύσκολος καὶ δύσερις. Ἀντικεῖσθαι δὲ φαίνεται τὰ ἄκρα ἑαυτοῖς διὰ τὸ ἀνώνυμον εἶναι τὸ μέσον. VII. Περὶ τὰ αὐτὰ δὲ σχεδόν ἐστι καὶ ἡ τῆς ἀλαζονείας <καὶ εἰρωνείας> μεσότης· ἀνώνυμος δὲ καὶ αὐτή. Οὐ χεῖρον δὲ καὶ (15) τὰς τοιαύτας ἐπελθεῖν· μᾶλλόν τε γὰρ ἂν εἰδείημεν τὰ περὶ τὸ ἦθος, καθ᾽ ἕκαστον διελθόντες, καὶ μεσότητας εἶναι τὰς ἀρετὰς πιστεύσαιμεν ἄν, ἐπὶ πάντων οὕτως ἔχον συνιδόντες. Ἐν δὴ τῷ συζῆν οἱ μὲν πρὸς ἡδονὴν καὶ λύπην ὁμιλοῦντες εἴρηνται, περὶ δὲ τῶν ἀληθευόντων τε καὶ ψευδομένων εἴπωμεν (20) ὁμοίως ἐν λόγοις καὶ πράξεσι καὶ τῷ προσποιήματι. Δοκεῖ δὴ ὁ μὲν ἀλαζὼν προσποιητικὸς τῶν ἐνδόξων εἶναι καὶ μὴ ὑπαρχόντων καὶ μειζόνων ἢ ὑπάρχει, ὁ δὲ εἴρων ἀνάπαλιν ἀρνεῖσθαι τὰ ὑπάρχοντα ἢ ἐλάττω ποιεῖν, ὁ δὲ μέσος αὐθέκαστός τις ὢν ἀληθευτικὸς καὶ τῷ βίῳ καὶ τῷ λόγῳ, τὰ (25) ὑπάρχοντα ὁμολογῶν εἶναι περὶ αὑτόν, καὶ οὔτε μείζω οὔτε ἐλάττω. Ἔστι δὲ τούτων ἕκαστα καὶ ἕνεκά τινος ποιεῖν καὶ μηδενός. Ἕκαστος δ᾽ οἷός ἐστι, τοιαῦτα λέγει καὶ πράττει καὶ οὕτω ζῇ, ἐὰν μή τινος ἕνεκα πράττῃ. Καθ᾽ αὑτὸ δὲ τὸ μὲν ψεῦδος φαῦλον καὶ ψεκτόν, τὸ δ᾽ ἀληθὲς καλὸν καὶ (30) ἐπαινετόν. Οὕτω δὲ καὶ ὁ μὲν ἀληθευτικὸς μέσος ὢν ἐπαινετός, οἱ δὲ ψευδόμενοι ἀμφότεροι μὲν ψεκτοί, μᾶλλον δ᾽ ὁ ἀλαζών. Περὶ ἑκατέρου δ᾽ εἴπωμεν, πρότερον δὲ περὶ τοῦ ἀληθευτικοῦ. Οὐ γὰρ περὶ τοῦ ἐν ταῖς ὁμολογίαις ἀληθεύοντος λέγομεν, οὐδ᾽ ὅσα εἰς ἀδικίαν ἢ δικαιοσύνην συντείνει (1127b) (1) (ἄλλης γὰρ ἂν εἴη ταῦτ᾽ ἀρετῆς), ἀλλ᾽ ἐν οἷς μηδενὸς τοιούτου διαφέροντος καὶ ἐν λόγῳ καὶ ἐν βίῳ ἀληθεύει τῷ τὴν ἕξιν τοιοῦτος εἶναι. Δόξειε δ᾽ ἂν ὁ τοιοῦτος ἐπιεικὴς εἶναι. Ὁ γὰρ φιλαλήθης, καὶ ἐν οἷς μὴ διαφέρει ἀληθεύων, ἀληθεύσει (5) καὶ ἐν οἷς διαφέρει ἔτι μᾶλλον· ὡς γὰρ αἰσχρὸν τὸ ψεῦδος εὐλαβήσεται, ὅ γε καὶ καθ᾽ αὑτὸ ηὐλαβεῖτο· ὁ δὲ τοιοῦτος ἐπαινετός. Ἐπὶ τὸ ἔλαττον δὲ μᾶλλον τοῦ ἀληθοῦς ἀποκλίνει· ἐμμελέστερον γὰρ φαίνεται διὰ τὸ ἐπαχθεῖς τὰς ὑπερβολὰς εἶναι. Ὁ δὲ μείζω τῶν ὑπαρχόντων προσποιούμενος (10) μηδενὸς ἕνεκα φαύλῳ μὲν ἔοικεν (οὐ γὰρ ἂν ἔχαιρε τῷ ψεύδει), μάταιος δὲ φαίνεται μᾶλλον ἢ κακός· εἰ δ᾽ ἕνεκά τινος, ὁ μὲν δόξης ἢ τιμῆς οὐ λίαν ψεκτός, “ὡς ὁ ἀλαζών”, ὁ δὲ ἀργυρίου, ἢ ὅσα εἰς ἀργύριον, ἀσχημονέστερος (οὐκ ἐν τῇ δυνάμει δ᾽ ἐστὶν ὁ ἀλαζών, ἀλλ᾽ ἐν τῇ προαιρέσει· (15) κατὰ τὴν ἕξιν γὰρ καὶ τῷ τοιόσδε εἶναι ἀλαζών ἐστιν)· ὥσπερ καὶ ψεύστης ὃ μὲν τῷ ψεύδει αὐτῷ χαίρων, ὃ δὲ δόξης ὀρεγόμενος ἢ κέρδους. Οἱ μὲν οὖν δόξης χάριν ἀλαζονευόμενοι τὰ τοιαῦτα προσποιοῦνται ἐφ᾽ οἷς ἔπαινος ἢ εὐδαιμονισμός, οἱ δὲ κέρδους, ὧν καὶ ἀπόλαυσίς ἐστι τοῖς πέλας καὶ διαλαθεῖν (20) ἔστι μὴ ὄντα, οἷον μάντιν σοφὸν ἰατρόν. Διὰ τοῦτο οἱ πλεῖστοι προσποιοῦνται τὰ τοιαῦτα καὶ ἀλαζονεύονται· ἔστι γὰρ ἐν αὐτοῖς τὰ εἰρημένα. Οἱ δ᾽ εἴρωνες ἐπὶ τὸ ἔλαττον λέγοντες χαριέστεροι μὲν τὰ ἤθη φαίνονται· οὐ γὰρ κέρδους ἕνεκα δοκοῦσι λέγειν, ἀλλὰ φεύγοντες τὸ ὀγκηρόν· (25) μάλιστα δὲ καὶ οὗτοι τὰ ἔνδοξα ἀπαρνοῦνται, οἷον καὶ Σωκράτης ἐποίει. Οἱ δὲ τὰ μικρὰ καὶ φανερὰ (προσποιούμενοι) βαυκοπανοῦργοι λέγονται καὶ εὐκαταφρονητότεροί εἰσιν· καὶ ἐνίοτε ἀλαζονεία φαίνεται, οἷον ἡ τῶν Λακώνων ἐσθής· καὶ γὰρ ἡ ὑπερβολὴ καὶ ἡ λίαν ἔλλειψις ἀλαζονικόν. Οἱ δὲ (30) μετρίως χρώμενοι τῇ εἰρωνείᾳ καὶ περὶ τὰ μὴ λίαν ἐμποδὼν καὶ φανερὰ εἰρωνευόμενοι χαρίεντες φαίνονται. Ἀντικεῖσθαι δ᾽ ὁ ἀλαζὼν φαίνεται τῷ ἀληθευτικῷ· χείρων γάρ. VIII. οὔσης δὲ καὶ ἀναπαύσεως ἐν τῷ βίῳ, καὶ ἐν ταύτῃ διαγωγῆς μετὰ παιδιᾶς, δοκεῖ καὶ ἐνταῦθα εἶναι ὁμιλία τις ἐμμελής,

Traduction française :

[4,1127] L'homme dont nous parlons ici ne se comportera pas, à l'égard des personnes en dignité, comme avec les gens du commun, (1127a) suivant le degré plus ou moins grand de connaissance ou de familiarité qu'il a avec eux, et ainsi des autres différences ; observant, dans tous les cas, ce qui convient à chacun. Il préfèrera sans doute, en général, de faire plaisir, et craindra d'affliger; mais il envisagera surtout les conséquences, et il se décidera pour le parti où l'utile et l'honorable se montrent plus manifestement, et il ne craindra point de faire une petite peine, s'il juge qu'elle doive, plus tard, être la cause d'une grande satisfaction. Tel est donc ce caractère qui tient un juste milieu entre la dureté farouche, et la molle complaisance, et qui n'a point reçu de nom. Entre ceux qui cherchent surtout à faire plaisir, les uns, aspirant à se rendre agréables sans aucun autre but, sont désignés par le nom de complaisants. Mais on appelle flatteurs, ceux qui agissent ainsi en vue de leur utilité personnelle, pour obtenir des richesses, et tout ce qu'on peut se procurer par leur moyen. Quant à ceux qui ont de l'humeur contre tout le monde, et à propos de tout, j'ai déjà dit qu'on les appelle des gens fâcheux, querelleurs et d'humeur difficile. Au reste, ici encore les extrêmes semblent être opposés immédiatement l'un à l'autre, parce que le milieu n'a pas été désigné par un nom exprès. VII. Il y a, à l'égard de la vanité, ou de la jactance, un milieu qui peut se manifester à peu près dans les mêmes circonstances ; mais il n'a pas aussi de nom. Cependant, il ne sera pas inutile de traiter de ces sortes de dispositions ; car les observations de détail sont propres à répandre plus de lumière sur le sujet des mœurs en général, et l'on se convaincra que la vertu, en tout genre, est un juste milieu, quand on aura vu qu'en effet ce principe peut s'appliquer à toutes les vertus. Or, nous avons parlé de ceux qui, dans le commerce de la vie, ne se dirigent que par les sentiments de plaisir ou de peine. Parlons maintenant de ceux qui montrent vérité ou fausseté, soit dans leurs paroles, soit dans leurs actions, et jusque dans la dissimulation. L'homme vain est celui qui, en fait de qualités propres à attirer de la considération ou de la gloire, veut faire croire qu'il a celles qu'il n'a pas, ou qu'il les possède à un plus haut degré qu'il ne les a réellement : et il est un genre de dissimulation qui consiste, au contraire, à nier qu'on possède les qualités qu'on a, ou à faire croire qu'on les possède dans un moindre degré : mais l'homme franc et loyal, également éloigné de ces deux extrêmes, est sincère dans sa conduite, comme dans son langage : il ne craint point d'avouer les qualités qu'il croit reconnaître en lui, sans vouloir les donner pour plus grandes ou moindres qu'elles ne sont. Au reste, on peut agir de chacune de ces manières diverses, ou pour quelque motif particulier, ou sans aucun motif; mais, en général, chaque homme agit, parle et même vit d'une manière conforme à son caractère particulier, excepté dans les cas où quelque motif secret dirige sa conduite. Cependant comme le mensonge est en lui-même une chose vile, et digne de blâme, et que la vérité est belle et digne d'éloges, l'homme franc et sincère qui observe le juste milieu, est louable, au lieu que les deux autres caractères, où se trouve le mensonge, sont blâmables tous deux, mais plus celui qui est vain et plein de jactance. Parlons donc de l'un et de l'autre, et d'abord de celui qui est sincère et vrai. Je n'entends pas, au reste, la loyauté ou la sincérité dans les contrats, ou dans les transactions de la vie civile, ni dans tout ce qui tient à la justice ou à l'injustice (1127b) (ce sujet appartient à une autre vertu) ; mais je parle de l'homme qui, dans les circonstances où il n'a aucun intérêt de ce genre, se montre vrai dans sa conduite comme dans ses discours, parce que tels sont sa nature et son caractère. Ce sera, sans doute, un homme d'honneur; car celui qui aime la vérité, et qui la dit dans les choses où il n'a aucun intérêt, la dira encore plus dans celles où il sera intéressé, puisqu'alors la crainte du déshonneur fortifiera en lui l'aversion naturelle qu'il a pour le mensonge. Il est donc digne de louange et d'estime : toutefois il sera plus disposé à affaiblir la vérité qu'à l'exagérer ; car il semble qu'il y ait à cela plus de convenance et de délicatesse ; au lieu que l'exagération a toujours quelque chose de choquant. Celui qui, sans but et sans motif, cherche à faire croire aux autres qu'il possède des qualités ou des avantages plus grands qu'ils ne sont en effet, est sans doute peu digne d'estime, car autrement il ne se plairait pas au mensonge; cependant il est plutôt vaniteux que méchant. S'il agit ainsi par amour de la gloire ou des honneurs, comme il arrive aux fanfarons, et aux charlatans en tout genre, on ne le blâmera pas avec excès ; mais si c'est par amour de l'argent, ou de ce qui peut satisfaire la cupidité, on en sera plus choqué. Au reste, la forfanterie et le charlatanisme ne sont pas simplement des actes de nos facultés naturelles, mais sont l'effet d'une détermination réfléchie, car c'est par habitude que l'on devient fanfaron, comme on devient menteur, soit qu'on prenne plaisir, en quelque sorte, au mensonge, soit qu'on en fasse un moyen d'obtenir la gloire ou la richesse dont on est avide. Ceux dont le charlatanisme ou la forfanterie a pour but la considération publique, s'appliquent à persuader qu'ils ont les talents ou les qualités qu'on loue ou qu'on admire le plus; ceux qui n'ont en vue que le gain, s'attribuent les talents ou les qualités qui peuvent être avantageuses au public, et dont il est difficile de constater la réalité, comme l'habileté dans la médecine et dans la divination ; aussi beaucoup de gens ont-ils recours à ce genre de charlatanisme, et l'on reconnaît en eux les caractères que je viens d'indiquer. Quant à l'espèce de dissimulation qui consiste à affecter de diminuer l'opinion des qualités qu'on possède réellement, ceux qui ont ce caractère plaisent, plus généralement, parce qu'ils semblent avoir pour motif, non pas un sordide intérêt, mais la crainte d'un vain et ridicule étalage, et, à l'exemple de Socrate, ils affectent, surtout, de ne point prétendre aux qualités et aux talents qui donnent de la célébrité. Mais quand cela va jusqu'à ne pas convenir des qualités les moins importantes, et qui se manifestent le plus, c'est un autre genre de charlatanisme sot et ridicule, qui est tout-à-fait méprisable; par exemple, l'affectation de se vêtir à la manière des Lacédémoniens : car l'excès et le défaut de bonne opinion de soi-même, portés jusqu'à l'exagération, sont également des indices de vanité. Mais ceux qui n'affectent de se rabaisser ainsi qu'avec une certaine mesure, et dans les qualités plaisent généralement. Au reste, c'est plutôt la vaine jactance qu'on met en opposition avec la franchise, parce qu'elle est un défaut plus choquant. VIII. Comme il y a dans la vie de l'homme des intervalles de repos et de délassement, dans lesquels il cherche quelques amusements, il est naturel qu'à cet égard il porte dans son commerce avec ses semblables un sentiment de convenance et de délicatesse,





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Dernière mise à jour : 21/05/2008