HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Opuscules. Du principe général du mouvement dans les animaux (texte complet)

οὔθ´



Texte grec :

[2] CHAPITRE II. 1 Ἀλλὰ πᾶσα ἡ ἐν αὐτῷ ἠρεμία ὅμως ἄκυρος, ἂν μή τι ἔξωθεν ᾖ ἁπλῶς ἠρεμοῦν καὶ ἀκίνητον. 2 Ἄξιον δ´ ἐπιστήσαντας ἐπισκέψασθαι περὶ τοῦ λεχθέντος· ἔχει γὰρ τὴν θεωρίαν οὐ μόνον ὅσον ἐπὶ τὰ ζῷα συντείνουσαν, ἀλλὰ καὶ πρὸς τὴν τοῦ παντὸς κίνησιν καὶ φοράν. Ὥσπερ γὰρ καὶ ἐν αὐτῷ δεῖ τι ἀκίνητον εἶναι, εἰ μέλλει κινεῖσθαι, οὕτως ἔτι μᾶλλον ἔξω δεῖ τι εἶναι τοῦ ζῴου ἀκίνητον, πρὸς ὃ ἀπερειδόμενον κινεῖται τὸ κινούμενον. 3 Εἰ γὰρ ὑποδώσει ἀεί, οἷον τοῖς ἑμύσι τοῖς ἐν τῇ γῇ, ἢ τοῖς ἐν τῇ ἄμμῳ πορευομένοις, οὐ πρόεισιν, οὐδ´ ἔσται οὔτε πορεία, εἰ μὴ ἡ γῆ μένοι, οὔτε πτῆσις ἢ νεῦσις, εἰ μὴ ὁ ἀὴρ ἢ ἡ θάλαττα ἀντερείδοι. 4 Ἀνάγκη δὲ τοῦτο ἕτερον εἶναι τοῦ κινουμένου, καὶ ὅλον ὅλου, καὶ μόριον μηδὲν εἶναι τοῦ κινουμένου τὸ οὕτως ἀκίνητον· εἰ δὲ μή, οὐ κινηθήσεται. 5 Μαρτύριον δὲ τούτου τὸ ἀπορούμενον, διὰ τί ποτε τὸ πλοῖον ἔξωθεν μέν, ἄν τις ὠθῇ τῷ κοντῷ τὸν ἱστὸν ἤ τι ἄλλο προσβάλλων μόριον, κινεῖ ῥᾳδίως, ἐὰν δ´ ἐν αὐτῷ τις ὢν τῷ πλοίῳ τοῦτο πειρᾶται πράττειν, οὐκ ἂν κινήσειεν οὐδ´ ἂν ὁ Τιτυὸς οὔθ´ ὁ Βορέας πνέων ἔσωθεν ἐκ τοῦ πλοίου, εἰ τύχοι πνέων τὸν τρόπον τοῦτον ὅνπερ οἱ γραφεῖς ποιοῦσιν· ἐξ αὑτοῦ γὰρ τὸ πνεῦμα ἀφιέντα γράφουσιν. 6 Ἐάν τε γὰρ ἠρέμα (699a) ῥιπτῇ τὸ πνεῦμά τις ἐάν τ´ ἰσχυρῶς οὕτως ὥστ´ ἄνεμον ποιεῖν τὸν μέγιστον, ἐάν τε ἄλλο τι ᾖ τὸ ῥιπτούμενον ἢ ὠθούμενον, ἀνάγκη πρῶτον μὲν πρὸς ἠρεμοῦν τι τῶν αὑτοῦ μορίων ἀπερειδόμενον ὠθεῖν, εἶτα πάλιν τοῦτο τὸ μόριον, ἢ αὐτὸ ἢ οὗ τυγχάνει μόριον ὄν, πρὸς τῶν ἔξωθέν τι ἀποστηριζόμενον μένειν. 7 Ὁ δὲ τὸ πλοῖον ὠθῶν ἐν τῷ πλοίῳ αὐτὸς ὢν καὶ ἀποστηριζόμενος πρὸς τὸ πλοῖον εὐλόγως οὐ κινεῖ τὸ πλοῖον διὰ τὸ ἀναγκαῖον εἶναι πρὸς ὃ ἀποστηρίζεται μένειν· συμβαίνει δ´ αὐτῷ τὸ αὐτὸ ὅ τε κινεῖ καὶ πρὸς ὃ ἀποστηρίζεται. Ἔξωθεν δ´ ὠθῶν ἢ ἕλκων κινεῖ· οὐθὲν γὰρ μέρος ἡ γῆ τοῦ πλοίου.

Traduction française :

[2] CHAPITRE II. § 1. Mais tout repos; dans l'individu seul, serait insuffisant s'il n'y avait en dehors de lui quelque chose qui fût dans un repos et une immobilité absolue. § 2. Ceci, du reste, est assez grave pour mériter que nous y insistions davantage; car la théorie que renferme ce principe ne s'étend pas seulement aux animaux; elle remonte encore jusqu'à l'univers entier, dont elle explique le mouvement et la marche. En effet, s'il faut pour que l'animal puisse se mouvoir qu'il y ait en lui quelque chose d'immobile, à bien plus forte raison doit-il y avoir en dehors de l'animal quelque principe immobile sur lequel s'appuie, pour se mouvoir, tout ce qui se meut. § 3. Si tout cédait toujours, s'il n'y avait pas plus de résistance que les rats n'en trouvent dans la terre, ou nos pieds, quand nous marchons dans le sable, il n'y aurait pas de progrès possible. On ne pourrait point marcher si la terre ne résistait pas; il n'y aurait pas de natation ni de vol possibles si le liquide et l'air n'offraient un point d'appui et de résistance. § 4. Mais il faut nécessairement que cette chose immobile soit différente du tout au tout de l'être qui est en mouvement et que ce qui est ainsi dans l'immobilité ne fasse pas partie du mobile; car alors, le mobile n'aurait point de mouvement. § 5. Pour se convaincre de ceci, il suffit de se rappeler le problème souvent proposé : Pourquoi, si de dehors d'un bateau on le pousse avec une gaffe appuyée sur le mât, ou telle autre partie, le fait-on mouvoir sans la moindre peine? Tandis que si l'on est dans l'intérieur, on ne peut le faire bouger avec le même effort, pas plus que ne le feraient bouger Titye ou Borée lui-même en soufflant du dedans, si toutefois il pouvait souffler comme les peintres nous le représentent, tirant de son propre sein l'haleine qu'il pousse au dehors. § 6. Soit, en effet, que le souffle soit faible ou que sa violence aille jusqu'à produire le vent le plus fort, soit que l'on prenne pour exemple tout autre corps lancé ou poussé, il faut, de toute nécessité, qu'il y ait d'abord quelque partie en repos sur laquelle on puisse s'appuyer afin de pousser; et qu'ensuite cette partie elle-même, ou le corps dont elle fait partie, puisse être fixe en s'appuyant sur quelque base que leur offrent les objets extérieurs. § 7. Mais, quand celui qui pousse est dans le bateau même, et qu'il prend son point d'appui sur ce bateau, il est tout simple qu'il ne puisse le mettre en mouvement, parce qu'il faut absolument que le point sur lequel on s'appuie demeure en place; or, dans ce cas, le point de résistance se confond avec le point qui est à mouvoir. Du dehors, au contraire, soit qu'on pousse, soit qu'on tire, on meut le bateau, parce que la terre n'est point une partie de l'embarcation.





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Dernière mise à jour : 12/11/2009