HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La grande morale, livre II

ἀποστήσῃς



Texte grec :

[2,18] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΗ'. § 1. Πότερον δὲ πολλοὺς κτητέον φίλους ἢ ὀλίγους; Οὔτε δὴ πολλούς, ὡς ἁπλῶς εἰπεῖν, οὔτ´ ὀλίγους δεῖ {ἀεί). Πολλῶν μὲν γὰρ ὄντων ἔργον ἐφ´ ἕκαστον μερίσαι τὸ φιλεῖν. Ἐφ´ ἁπάντων γὰρ καὶ τῶν ἄλλων ἐξαδυνατεῖ ἡμῶν ἡ φύσις ἀσθενὴς οὖσα πρὸς τὸ ἐπὶ πολὺ ἀφικνεῖσθαι. Οὔτε γὰρ τῇ ὄψει ἐπὶ πολὺ ὁρῶμεν, ἀλλ´ ἐὰν πλέον ἀποστήσῃς τοῦ συμμέτρου, ἐλλείπει διὰ τὴν ἀσθένειαν τῆς φύσεως, οὔτ´ ἐπ´ ἀκοῆς, οὔτ´ ἐπὶ τῶν ἄλλων ὁμοίως ἁπάντων. § 2. Ἐλλείπων οὖν τῷ φιλεῖν δι´ ἀδυναμίαν καὶ ἐγκλήματ´ ἄν τις ἔχοι δικαίως, καὶ οὐκ ἂν εἴη φίλος, μὴ φιλῶν γε ἀλλ´ ἢ τῷ γε λόγῳ· ἡ δὲ φιλία οὐ τοῦτο βούλεται. § 3. Ἔτι ἂν ὦσιν πολλοί, οὐκ ἔστιν παύσασθαι λυπούμενον· πολλῶν γὰρ ὄντων εἰκὸς ἀεὶ περὶ ἕνα γέ τινα συμβαίνειν τι ἀτύχημα, ὧν γινομένων ἀναγκαῖον λυπεῖσθαι. Οὔτ´ αὖ πάλιν ὀλίγους, ἕνα ἢ δύο, ἀλλὰ συμμέτρους τῷ καιρῷ καὶ τῇ αὐτοῦ ὁρμῇ πρὸς τὸ φιλεῖν.

Traduction française :

[2,18] CHAPITRE XVIII. § 1. Autre question : Faut-il avoir beaucoup d'amis, ou peu d'amis ? Il ne faut pas toujours, pour le dire en un mot, ni en avoir peu ni en avoir beaucoup. Quand on en a beaucoup, il est bien embarrassant de partager à chacun d'eux son affection. Sous ce rapport, comme en toute autre chose, notre nature, qui est si faible, a de la peine â s'étendre à beaucoup d'objets. Notre vue ne peut en embrasser qu'un petit nombre ; et même si l'objet est plus éloigné qu'il ne faut, il échappe à notre regard par l'impuissance de notre organisation. Même faiblesse pour l'ouïe et pour les autres sens. § 2. Si donc on se met dans l'impossibilité d'aimer autant qu'il faut, on s'attire par là de justes reproches ; et l'on cesse d'être un ami du moment qu'on n'aime qu'en paroles ; car ce n'est pas là ce que l'amitié demande. § 3. J'ajoute que, si les amis sont très nombreux, on ne pourra éviter d'être dans une douleur perpétuelle. Dans un si grand nombre de personnes, il est très probable que l'une d'elles sera toujours atteinte de quelque malheur ; et ces douleurs continuelles de vos amis ne peuvent survenir sans vous affliger nécessairement. Du reste, il ne faudrait pas non plus, en sens contraire, avoir trop peu d'amis ; un ou deux, par exemple ; il faut en avoir un nombre convenable, et selon les occasions, et selon la mesure d'affection qu'on peut soi-même leur donner.





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Dernière mise à jour : 29/05/2008