Texte grec :
[1,14] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΔ'.
§ 1. Πάλιν δ´ ὑπὲρ ἀνάγκης καὶ τοῦ ἀναγκαίου λεκτέον. Τὸ δὲ ἀναγκαῖον οὐ
πάντως οὐδ´ ἐν παντὶ λεκτέον ἐστίν, οἷον ὅσα ἡδονῆς ἕνεκεν πράττομεν. Εἰ
γάρ τις λέγοι ὅτι ἠναγκάσθην τὴν τοῦ φίλου γυναῖκα διαφθεῖραι ὑπὸ τῆς
ἡδονῆς, ἄτοπος ἂν εἴη.
§ 2. Τὸ γὰρ ἀναγκαῖον οὐκ ἐν παντί, ἀλλ´ ἤδη ἐν τοῖς ἐκτός, οἷον ὃς ἂν
καταβλάπτηται ἀντικαταλλαττόμενός τι ἄλλο μεῖζον ἀναγκαζόμενος ὑπὸ τῶν
πραγμάτων. Οἷον ἠναγκάσθην συντονώτερον βαδίσαι εἰς ἀγρόν· εἰ γὰρ μή,
ἀπολωλότ´ ἂν εὗρον τὰ ἐν ἀγρῷ. Ἐν τοῖς τοιούτοις ἄρα τὸ ἀναγκαῖον.
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Traduction française :
[1,14] CHAPITRE XIV.
§ 1. Quant à ce qui concerne les idées de nécessité et de nécessaire, il
faut dire qu'on ne peut pas appliquer l'idée de nécessaire, ni de toute
façon, ni partout. Par exemple, elle ne s'applique jamais à rien de tout
ce que nous faisons par plaisir ; car il serait absurde de dire qu'on a
été nécessairement forcé par le plaisir à séduire la femme de son ami.
§ 2. Ainsi, l'idée de la nécessité n'est pas applicable indistinctement à
toutes les choses ; elle ne l'est jamais que dans celles qui nous sont
extérieures : et par exemple, il y a eu nécessité pour quelqu'un de subir
un certain mal afin d'éviter un mal plus grand qui menaçait sa fortune.
C'est encore ainsi que je puis dire : « Je suis forcé nécessairement de me
rendre en toute hâte à ma campagne; car si je tardais, je n'y trouverais
plus que des récoltes perdues ». voilà des cas où l'on peut dire qu'il y a
nécessité.
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