HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Météorologie, livre II

Chapitre 7

  Chapitre 7

[2,7] Ζ'. § 1. Περὶ δὲ σεισμοῦ καὶ κινήσεως γῆς μετὰ ταῦτα λεκτέον· γὰρ αἰτία τοῦ πάθους ἐχομένη τούτου τοῦ γένους ἐστίν. Ἔστι δὲ τὰ παρειλημμένα μέχρι γε τοῦ νῦν χρόνου τρία καὶ παρὰ τριῶν. Ἀναξαγόρας τε γὰρ Κλαζομένιος καὶ πρότερον Ἀναξιμένης Μιλήσιος ἀπεφήναντο, καὶ τούτων ὕστερον Δημόκριτος Ἀβδηρίτης. § 2. Ἀναξαγόρας μὲν οὖν φησι τὸν αἰθέρα πεφυκότα φέρεσθαι ἄνω, ἐμπίπτοντα δ' εἰς τὰ κάτω τῆς γῆς καὶ κοῖλα κινεῖν αὐτήν· τὰ μὲν γὰρ ἄνω συναληλεῖφθαι διὰ τοὺς ὄμβρους (ἐπεὶ φύσει γε ἅπασαν ὁμοίως εἶναι σομφήν), ὡς ὄντος τοῦ μὲν ἄνω τοῦ δὲ κάτω τῆς ὅλης σφαίρας, καὶ ἄνω μὲν τούτου ὄντος τοῦ μορίου ἐφ' οὗ τυγχάνομεν οἰκοῦντες, κάτω δὲ θατέρου. § 3. Πρὸς μὲν οὖν ταύτην τὴν αἰτίαν οὐδὲν ἴσως δεῖ λέγειν ὡς λίαν ἁπλῶς εἰρημένην· τό τε γὰρ ἄνω καὶ τὸ κάτω νομίζειν οὕτως ἔχειν ὥστε μὴ πρὸς μὲν τὴν γῆν πάντῃ φέρεσθαι τὰ βάρος ἔχοντα τῶν σωμάτων, ἄνω δὲ τὰ κοῦφα καὶ τὸ πῦρ, εὔηθες, καὶ ταῦθ' ὁρῶντας τὸν ὁρίζοντα τὴν οἰκουμένην, ὅσην ἡμεῖς ἴσμεν, ἕτερον ἀεὶ γιγνόμενον μεθισταμένων, ὡς οὔσης κυρτῆς καὶ σφαιροειδοῦς· § 4. καὶ τὸ λέγειν μὲν ὡς διὰ τὸ μέγεθος ἐπὶ τοῦ ἀέρος μένειν, σείεσθαι δὲ φάσκειν τυπτομένην κάτωθεν ἄνω δι' ὅλης. Πρὸς δὲ τούτοις οὐδὲν ἀποδίδωσι τῶν συμβαινόντων περὶ τοὺς σεισμούς· οὔτε γὰρ χῶραι οὔτε ὧραι αἱ τυχοῦσαι μετέχουσι τούτου τοῦ πάθους. § 5. (365b) Δημόκριτος δέ φησι πλήρη τὴν γῆν ὕδατος οὖσαν, καὶ πολὺ δεχομένην ἕτερον ὄμβριον ὕδωρ, ὑπὸ τούτου κινεῖσθαι· πλείονός τε γὰρ γιγνομένου διὰ τὸ μὴ δύνασθαι δέχεσθαι τὰς κοιλίας ἀποβιαζόμενον ποιεῖν τὸν σεισμόν, καὶ ξηραινομένην ἕλκουσαν εἰς τοὺς κενοὺς τόπους ἐκ τῶν πληρεστέρων τὸ μεταβάλλον ἐμπῖπτον κινεῖν. § 6. Ἀναξιμένης δέ φησιν βρεχομένην τὴν γῆν καὶ ξηραινομένην ῥήγνυσθαι, καὶ ὑπὸ τούτων τῶν ἀπορρηγνυμένων κολωνῶν ἐμπιπτόντων σείεσθαι· διὸ καὶ γίγνεσθαι τοὺς σεισμοὺς ἔν τε τοῖς αὐχμοῖς καὶ πάλιν ἐν ταῖς ἐπομβρίαις· ἔν τε γὰρ τοῖς αὐχμοῖς, ὥσπερ εἴρηται, ξηραινομένην ῥήγνυσθαι, καὶ ὑπὸ τῶν ὑδάτων ὑπερυγραινομένην διαπίπτειν. § 7. Ἔδει δὲ τούτου συμβαίνοντος ὑπονοστοῦσαν πολλαχῇ φαίνεσθαι τὴν γῆν. Ἔτι δὲ διὰ τίν' αἰτίαν περὶ τόπους τινὰς πολλάκις γίγνεται τοῦτο τὸ πάθος οὐδεμιᾷ διαφέροντας ὑπερβολῇ τοιαύτῃ παρὰ τοὺς ἄλλους; καίτοι ἐχρῆν. § 8. Ὅλως δὲ τοῖς οὕτως ὑπολαμβάνουσιν ἀναγκαῖον ἧττον ἀεὶ τοὺς σεισμοὺς φάναι γίγνεσθαι, καὶ τέλος παύσασθαί ποτε σειομένην· τὸ γὰρ σαττόμενον τοιαύτην ἔχει φύσιν. Ὥστ' εἰ τοῦτ' ἀδύνατον, δῆλον ὅτι ἀδύνατον καὶ ταύτην εἶναι τὴν αἰτίαν. [2,7] CHAPITRE VII. § 1. Après ce qui précède, il faut traiter du tremblement de terre et du mouvement de la terre ; car la cause de ce phénomène est d'une espèce fort voisine de celles qu'on vient d'expliquer. Jusqu'à présent, il y en a trois explications, qui ont été données par trois auteurs différents. Anaxagore de Clazomènes, et avant lui Anaximène de Milet, en avaient proposé chacun une ; et après eux, Démocrite d'Abdère a proposé la sienne. § 2. Anaxagore dit donc que l'éther, qui par sa nature se porte en haut, venant à tomber en bas dans les profondeurs de la terre, la remue jusque dans ses entrailles. Les parties supérieures, suivant lui, sont imprégnées par les pluies qui les enduisent ; et tout en admettant que par sa nature la terre est partout également spongieuse, il croit que la sphère a dans sa totalité un haut et un bas, le haut étant la partie que nous habitons, et le bas étant l'autre partie. § 3. Contre cette explication, il n'y a rien à dire, précisément parce qu'elle est par trop naïve. Comprendre le haut et le bas de telle façon que tous les corps qui ont du poids ne seraient pas de tous côtés portés vers la terre, et les corps légers et le feu portés vers le haut, c'est par trop simple ; c'est aller contre le témoignage de nos yeux, qui nous font voir que le cercle qui borne la terre habitable, aussi loin que nous la connaissons, varie sans cesse à mesure que nous changeons nous-mêmes de place, la terre étant convexe et sphérique. § 4. Dire qu'à cause de sa masse elle demeure dans l'air, et soutenir que le tremblement de terre vient de ce qu'elle est frappée de bas en haut dans sa totalité, ce n'est pas moins étrange. De plus dans cette théorie, Anaxagore ne rend compte d'aucune des circonstances qui accompagnent les tremblements de terre ; car tous les pays, toutes les saisons ne participent pas à cette commotion au hasard et indistinctement. § 5. (365b) Quant à Démocrite, il soutient que la terre est pleine d'eau, et que quand elle en reçoit encore une quantité nouvelle par la pluie, elle est ébranlée par toute cette masse liquide. En effet devenant trop considérable pour que les entrailles de la terre la puissent contenir, elle produit, en sortant violemment, le tremblement de terre; puis, la terre étant desséchée et attirant dans les lieux vides l'eau qui vient des lieux trop pleins, l'eau qui change de place cause en tombant cette grande commotion. § 6. Pour Anaximène, il soutient que la terre d'abord imbibée, et se desséchant ensuite, se brise, et que le tremblement est causé par ces montagnes brisées qui tombent ainsi sur la terre par fragments. Selon lui, voilà pourquoi les tremblements de terre ont lieu dans les sécheresses et aussi durant les pluies excessives ; dans les sécheresses, la terre se fend comme on l'a dit ; et elle s'éboule lorsqu'elle est par trop imbibée d'eau. § 7. Si cela se passait comme le veut Anaximène, il faudrait qu'on observât dans bien des lieux la terre revenir sur elle-même. Et de plus comment alors se fait-il que ce phénomène se reproduise fréquemment dans certains lieux qui, d'ailleurs, n'ont pas le moins du monde cette surélévation dont on parle, comparativement aux autres? Et pourtant, il le faudrait d'après cette théorie. § 8. Toute cette explication suppose nécessairement que les tremblements de terre doivent toujours devenir de moins en moins forts et qu'enfin la terre cessera de trembler; car tout ce qui se tasse en doit arriver là naturellement. Par conséquent, si cela est impossible, il est bien évident aussi qu'il est impossible que ce soit là la vraie cause du phénomène.


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Dernière mise à jour : 26/11/2009