[1,7] VII. § 1. Ἐπεὶ δὲ περὶ τῶν ἀφανῶν τῇ αἰσθήσει νομίζομεν ἱκανῶς ἀποδεδεῖχθαι
κατὰ τὸν λόγον, ἐὰν εἰς τὸ δυνατὸν ἀναγάγωμεν, ἔκ τε τῶν νῦν φαινομένων
ὑπολάβοι τις ἂν ὧδε περὶ τούτων μάλιστα συμβαίνειν·
§ 2. ὑπόκειται γὰρ ἡμῖν τοῦ κόσμου τοῦ περὶ τὴν γῆν, ὅσον ὑπὸ τὴν ἐγκύκλιόν
ἐστιν φοράν, εἶναι τὸ πρῶτον μέρος ἀναθυμίασιν ξηρὰν καὶ θερμήν· αὕτη δὲ
αὐτή τε καὶ τοῦ συνεχοῦς ὑπ´ αὐτὴν ἀέρος ἐπὶ πολὺ συμπεριάγεται περὶ τὴν γῆν
ὑπὸ τῆς φορᾶς καὶ τῆς κινήσεως τῆς κύκλῳ· φερομένη δὲ καὶ κινουμένη τοῦτον
τὸν τρόπον, ᾗ ἂν τύχῃ εὔκρατος οὖσα, πολλάκις ἐκπυροῦται· διό φαμεν
γίγνεσθαι καὶ τὰς τῶν σποράδων ἀστέρων διαδρομάς.
§ 3. Ὅταν οὖν εἰς τὴν τοιαύτην πύκνωσιν ἐμπέσῃ διὰ τὴν ἄνωθεν κίνησιν ἀρχὴ
πυρώδης, μήτε οὕτω πολλὴ λίαν ὥστε ταχὺ καὶ ἐπὶ πολὺ ἐκκαίειν, μήθ´ οὕτως
ἀσθενὴς ὥστε ἀποσβεσθῆναι ταχύ, ἀλλὰ πλείων καὶ ἐπὶ πολύ, ἅμα δὲ κάτωθεν
συμπίπτῃ ἀναβαίνειν εὔκρατον ἀναθυμίασιν, ἀστὴρ τοῦτο γίγνεται κομήτης,
ὅπως ἂν τὸ ἀναθυμιώμενον τύχῃ ἐσχηματισμένον· ἐὰν μὲν γὰρ πάντῃ ὁμοίως,
κομήτης, ἐὰν δ´ ἐπὶ μῆκος, καλεῖται πωγωνίας.
§ 4. Ὥσπερ δὲ ἡ τοιαύτη φορὰ ἀστέρος φορὰ δοκεῖ εἶναι, οὕτως καὶ ἡ μονὴ ἡ
ὁμοία ἀστέρος μονὴ δοκεῖ εἶναι· παραπλήσιον γὰρ τὸ γιγνόμενον οἷον εἴ τις εἰς
ἀχύρων θημῶνα καὶ πλῆθος ὤσειε δαλὸν ἢ πυρὸς ἀρχὴν ἐμβάλοι μικράν·
φαίνεται γὰρ ὁμοία καὶ ἡ τῶν ἀστέρων διαδρομὴ τούτῳ· ταχὺ γὰρ διὰ τὴν
εὐφυΐαν τοῦ ὑπεκκαύματος διαδίδωσιν ἐπὶ μῆκος. Εἰ δὴ τοῦτο μείνειε καὶ μὴ
καταμαρανθείη διελθόν, ᾗ μάλιστα ἐπύκνωσε τὸ ὑπέκκαυμα, γένοιτ´ ἂν ἀρχὴ
τῆς φορᾶς ἡ τελευτὴ τῆς διαδρομῆς. Τοιοῦτον ὁ κομήτης ἐστὶν ἀστήρ, ὥσπερ
διαδρομὴ ἀστέρος, ἔχων ἐν ἑαυτῷ πέρας καὶ ἀρχήν.
§ 5. Ὅταν μὲν οὖν ἐν αὐτῷ τῷ κάτω τόπῳ ἡ ἀρχὴ τῆς συστάσεως ᾖ, καθ´ ἑαυτὸν
φαίνεται κομήτης· ὅταν δ´ ὑπὸ τῶν ἄστρων τινός, ἢ τῶν ἀπλανῶν ἢ τῶν
πλανήτων, ὑπὸ τῆς κινήσεως συνιστῆται ἡ 345a ἀναθυμίασις, τότε κομήτης
γίγνεται τούτων τις· οὐ γὰρ πρὸς αὐτοῖς ἡ κόμη γίγνεται τοῖς ἄστροις, ἀλλ´
ὥσπερ αἱ ἅλῳ περὶ τὸν ἥλιον φαίνονται καὶ τὴν σελήνην παρακολουθοῦσαι,
καίπερ μεθισταμένων, ὅταν οὕτως ᾖ πεπυκνωμένος ὁ ἀὴρ ὥστε τοῦτο γίγνεσθαι
τὸ πάθος ὑπὸ τὴν τοῦ ἡλίου πορείαν, οὕτω καὶ ἡ κόμη τοῖς ἄστροις οἷον ἅλως
ἐστίν·
§ 6. πλὴν ἡ μὲν γίγνεται δι´ ἀνάκλασιν τοιαύτη τὴν χρόαν, ἐκεῖ δ´ ἐπ´ αὐτῶν τὸ
χρῶμα φαινόμενόν ἐστιν. Ὅταν μὲν οὖν κατ´ ἀστέρα γένηται ἡ τοιαύτη
σύγκρισις, τὴν αὐτὴν ἀνάγκη φαίνεσθαι φορὰν κινούμενον τὸν κομήτην ἥνπερ
φέρεται ὁ ἀστήρ· ὅταν δὲ συστῇ καθ´ αὑτόν, τότε ὑπολειπόμενοι φαίνονται.
Τοιαύτη γὰρ ἡ φορὰ τοῦ κόσμου τοῦ περὶ τὴν γῆν.
§ 7. Τοῦτο γὰρ μάλιστα μηνύει μὴ εἶναι ἀνάκλασίν τινα τὸν κομήτην, ὡς ἅλω ἐν
ὑπεκκαύματι καθαρῷ πρὸς αὐτὸν τὸν ἀστέρα γιγνομένην, καὶ μὴ ὡς λέγουσιν οἱ
περὶ Ἱπποκράτην, πρὸς τὸν ἥλιον, ὅτι καὶ καθ´ αὑτὸν γίγνεται κομήτης πολλάκις
καὶ πλεονάκις ἢ περὶ τῶν ὡρισμένων τινὰς ἀστέρων. Περὶ μὲν οὖν τῆς ἅλω τὴν
αἰτίαν ὕστερον ἐροῦμεν·
§ 8. περὶ δὲ τοῦ πυρώδη τὴν σύστασιν αὐτῶν εἶναι τεκμήριον χρὴ νομίζειν ὅτι
σημαίνουσι γιγνόμενοι πλείους πνεύματα καὶ αὐχμούς· δῆλον γὰρ ὅτι γίγνονται
διὰ τὸ πολλὴν εἶναι τὴν τοιαύτην ἔκκρισιν, ὥστε ξηρότερον ἀναγκαῖον εἶναι τὸν
ἀέρα, καὶ διακρίνεσθαι καὶ διαλύεσθαι τὸ διατμίζον ὑγρὸν ὑπὸ τοῦ πλήθους τῆς
θερμῆς ἀναθυμιάσεως, ὥστε μὴ συνίστασθαι ῥᾳδίως εἰς ὕδωρ. Σαφέστερον δ´
ἐροῦμεν καὶ περὶ τούτου τοῦ πάθους, ὅταν καὶ περὶ πνευμάτων λέγειν ᾖ καιρός.
§ 9. Ὅταν μὲν οὖν πυκνοὶ καὶ πλείους φαίνωνται, καθάπερ λέγομεν, ξηροὶ καὶ
πνευματώδεις γίγνονται οἱ ἐνιαυτοὶ ἐπιδήλως· ὅταν δὲ σπανιώτεροι καὶ
ἀμαυρότεροι τὸ μέγεθος, ὁμοίως μὲν οὐ γίγνεται τὸ τοιοῦτον, οὐ μὴν ἀλλ´ ὡς ἐπὶ
τὸ πολὺ γίγνεταί τις ὑπερβολὴ πνεύματος ἢ κατὰ χρόνον ἢ κατὰ μέγεθος, ἐπεὶ
καὶ ὅτε ὁ ἐν Αἰγὸς ποταμοῖς ἔπεσε λίθος ἐκ τοῦ ἀέρος, ὑπὸ πνεύματος ἀρθεὶς
ἐξέπεσε μεθ´ ἡμέραν· ἔτυχε δὲ καὶ τότε κομήτης ἀστὴρ γενόμενος ἀφ´ ἑσπέρας.
§ 10. Καὶ περὶ τὸν μέγαν ἀστέρα τὸν κομήτην ξηρὸς ἦν ὁ χειμὼν καὶ βόρειος, καὶ
τὸ κῦμα δι´ ἐναντίωσιν ἐγένετο πνευμάτων· ἐν μὲν γὰρ τῷ κόλπῳ 345b βορέας
κατεῖχεν, ἔξω δὲ νότος ἔπνευσε μέγας. Ἔτι δ´ ἐπ´ ἄρχοντος Νικομάχου ἐγένετο
ὀλίγας ἡμέρας κομήτης περὶ τὸν ἰσημερινὸν κύκλον, οὐκ ἀφ´ ἑσπέρας
ποιησάμενος τὴν ἀνατολήν, ἐφ´ ᾧ τὸ περὶ Κόρινθον πνεῦμα γενέσθαι
συνέπεσεν.
§ 11. Τοῦ δὲ μὴ γίγνεσθαι πολλοὺς μηδὲ πολλάκις κομήτας, καὶ μᾶλλον ἐκτὸς
τῶν τροπικῶν ἢ ἐντός, αἴτιος ἡ τοῦ ἡλίου καὶ ἡ τῶν ἀστέρων κίνησις, οὐ μόνον
ἐκκρίνουσα τὸ θερμόν, ἀλλὰ καὶ διακρίνουσα τὸ συνιστάμενον. Μάλιστα δ´
αἴτιον ὅτι τὸ πλεῖστον εἰς τὴν τοῦ γάλακτος ἀθροίζεται χώραν.
| [1,7] CHAPITRE VII.
§ 1. Comme pour les choses qui échappent à nos sens, nous croyons les avoir démontrées d'une manière suffisante pour notre raison, quand nous sommes arrivés à faire voir qu'elles sont possibles, on doit croire qu'il peut en être surtout ainsi pour les phénomènes que nous étudions maintenant.
§ 2. En effet, nous avons supposé que pour le monde qui enveloppe la terre et qui est au–dessous de la révolution circulaire, la première partie se compose d'une exhalaison sèche et chaude. Or cette exhalaison elle-même, et une grande partie de l'air inférieur qui lui est continu, sont emportés autour de la terre par la révolution et le mouvement circulaire. Entraînée et mue de cette sorte, là où elle est convenablement mélangée, elle s'enflamme souvent; et c'est là ce qui nous fait croire aux courses des astres errants.
§ 3. Lors donc que, par suite du mouvement des substances d'en haut, un principe igné vient à tomber dans une telle condensation, sans que ce principe soit assez considérable pour qu'il cause aussitôt une inflammation rapide et forte, ni tellement faible qu'il s'éteigne rapidement, mais qu'il soit suffisamment puissant et suffisamment étendu et lorsqu'en même temps une exhalaison bien mélangée vient à s'élever d'en bas, alors cette coïncidence produit une comète, un astre chevelu, qui prend d'ailleurs la forme quelle qu'elle soit de cette exhalaison. Si l'exhalaison est partout également répandue, c'est une comète simple; si elle est étendue en longueur, on l'appelle une comète à queue.
§ 4. De même donc que la révolution de la comète paraît être la révolution d'un astre, de même aussi son état stationnaire semble être tout à fait celui d'un astre également. Ce qui se produit alors est à peu près comme si l'on jetait une torche dans un grand tas de paille, ou si l'on y mettait simplement une petite étincelle de feu. La course de ces astres ressemble absolument à ce phénomène de combustion; et suivant la bonne disposition des combustibles, l'inflammation s'étend bien vite en longueur. Si le phénomène subsistait et ne s'éteignait pas si tôt dans son passage, la fin de sa course serait le début même de sa révolution, là surtout où le combustible est plus dense. Ainsi une comète est un astre, on pourrait dire la course d'un astre, qui a en soi sa fin et son origine.
§ 5. Lors donc que c'est sous la région inférieure elle-même que se forme la concrétion, la comète apparaît par elle seule. Mais lorsque c'est au-dessous d'un des astres, soit fixe soit planète, que l'exhalaison se condense par le 345 mouvement, alors c'est une de ces étoiles qui devient comète. Car la chevelure ne tient pas aux astres eux-mêmes; mais elle est pareille aux halos qui paraissent autour du soleil et de la lune et qui les accompagnent, bien que ces astres se déplacent quand l'air est tellement condensé que ce phénomène se forme au-dessous de la marche du soleil. De même aussi la chevelure est pour ces sortes d'étoiles, comme une sorte de halo.
§ 6. La seule différence, c'est que le halo n'a sa couleur qu'à cause de la réfraction, tandis que pour les comètes la couleur paraît être en elles. Lors donc qu'une semblable concrétion se fait autour d'une étoile, il faut nécessairement que la comète semble animée du même mouvement qu'a cette étoile elle-même. Quand au contraire la comète se forme d'elle seule, alors elle paraît être distancée et rester en arrière. Car telle est la marche du monde qui environne la terre.
§ 7. Ce qui prouve surtout que la comète n'est pas une réfraction de la lumière, qui comme le halo se produit relativement à l'astre lui-même dans le combustible pur, et que ce n'est pas relativement au soleil, comme le prétend Hippocrate, c'est que la comète se forme souvent toute seule et plus souvent qu'elle ne se forme autour de certains astres spéciaux. Nous nous réservons de dire plus tard la cause du halo.
§ 8. Mais ce qui doit faire croire que la composition des comètes est ignée, c'est que leur apparition annonce le plus souvent des vents et des sécheresses. II est évident qu'elles se produisent, parce qu'une sécrétion considérable de ce genre a lieu et rend l'air nécessairement plus sec, et que par la quantité même de l'exhalaison chaude, l'humide qui s'évapore, se divise et se dissout à ce point qu'il ne peut plus se convertir facilement en eau. Nous expliquerons d'ailleurs plus clairement ce phénomène, quand le moment sera arrivé de parler aussi des vents.
§ 9. Lors donc que les comètes sont grosses et fréquentes, les années, comme nous venons de le dire, sont manifestement sèches et venteuses. Quand elles sont plus rares et d'une moindre grandeur, ces changements atmosphériques ne se présentent pas aussi complètement ; mais pourtant il y a toujours une augmentation de vent, soit pour la durée soit pour la violence. Ainsi, la pierre qui tomba de l'air à Aegospotamos avait été enlevée durant le jour par la force du vent; et une comète apparaissait aussi à l'occident.
§ 10. Et à l'époque de la grande comète, l'hiver était sec, le vent au nord; et ce fut la lutte des vents qui causa l'inondation dans le golfe 345a. C'était le vent du nord qui soufflait sans interruption, et hors du golfe c'était un grand vent du sud. Il y a plus : sous l'archontat de Nicomaque, à Athènes, une comète se montra, durant quelques jours, dans le voisinage du cercle équinoxial ; elle ne s'était point levée au couchant; et elle coïncida avec le fameux vent de Corinthe.
§ 11. Ce qui fait que les comètes ne sont ni très nombreuses ni très fréquentes entre les tropiques, et qu'elles se montrent en dehors des tropiques plutôt qu'en dedans, c'est le mouvement du soleil et des astres, qui non seulement divise la chaleur, mais qui de plus dissipe celle qui s'est agglomérée. Mais la cause principale, c'est que la plus grande partie va se rassembler dans la voie lactée.
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