[1,5] V. § 1. Φαίνεται δέ ποτε συνιστάμενα νύκτωρ αἰθρίας οὔσης πολλὰ φάσματα ἐν
τῷ οὐρανῷ, οἷον χάσματά τε καὶ βόθυνοι καὶ αἱματώδη χρώματα. Αἴτιον δὲ ἐπὶ
τούτων τὸ 343a αὐτό· ἐπεὶ γὰρ φανερός ἐστι συνιστάμενος ὁ ἄνω ἀὴρ ὥστ´
ἐκπυροῦσθαι, καὶ τὴν ἐκπύρωσιν ὁτὲ μὲν τοιαύτην γίγνεσθαι ὥστε φλόγα δοκεῖν
καίεσθαι, ὁτὲ δὲ οἷον δαλοὺς φέρεσθαι καὶ ἀστέρας, οὐδὲν ἄτοπον εἰ
χρωματίζεται ὁ αὐτὸς οὗτος ἀὴρ συνιστάμενος παντοδαπὰς χρόας·
§ 2. διά τε γὰρ πυκνοτέρου διαφαινόμενον ἔλαττον φῶς καὶ ἀνάκλασιν
δεχόμενος ὁ ἀὴρ παντοδαπὰ χρώματα ποιήσει, μάλιστα δὲ φοινικοῦν ἢ
πορφυροῦν, διὰ τὸ ταῦτα μάλιστα ἐκ τοῦ πυρώδους καὶ λευκοῦ φαίνεσθαι
μειγνυμένων κατὰ τὰς ἐπιπροσθήσεις, οἷον ἀνίσχοντα τὰ ἄστρα καὶ δυόμενα,
ἐὰν ᾖ καῦμα, καὶ διὰ καπνοῦ φοινικᾶ φαίνεται. Καὶ τῇ ἀνακλάσει δὲ ποιήσει,
ὅταν τὸ ἔνοπτρον ᾖ τοιοῦτον ὥστε μὴ τὸ σχῆμα ἀλλὰ τὸ χρῶμα δέχεσθαι. Τοῦ δὲ
μὴ πολὺν χρόνον μένειν ταῦτα ἡ σύστασις αἰτία ταχεῖα οὖσα.
§ 3. Τὰ δὲ χάσματα ἀναρρηγνυμένου τοῦ φωτὸς ἐκ κυανοῦ καὶ μέλανος ποιεῖ τι
βάθος ἔχειν δοκεῖν. Πολλάκις δ´ ἐκ τῶν τοιούτων καὶ δαλοὶ ἐκπίπτουσιν, ὅταν
συγκριθῇ μᾶλλον· συνιὸν δ´ ἔτι χάσμα δοκεῖ. Ὅλως δ´ ἐν τῷ μέλανι τὸ λευκὸν
πολλὰς ποιεῖ ποικιλίας, οἷον ἡ φλὸξ ἐν τῷ καπνῷ. Ἡμέρας μὲν οὖν ὁ ἥλιος
κωλύει, νυκτὸς δ´ ἔξω τοῦ φοινικοῦ τὰ ἄλλα δι´ ὁμόχροιαν οὐ φαίνεται.
§ 4. Περὶ μὲν οὖν τῶν διαθεόντων ἀστέρων καὶ τῶν ἐκπυρουμένων, ἔτι δὲ τῶν
ἄλλων τῶν τοιούτων φασμάτων ὅσα ταχείας ποιεῖται τὰς φαντασίας, ταύτας
ὑπολαβεῖν δεῖ τὰς αἰτίας.
| [1,5] CHAPITRE V.
§ 1. On voit assez souvent se former dans le ciel pendant les nuits sereines, des apparitions de divers genres, qui ressemblent à des gouffres, à des trous, à des couleurs de sang. La cause en est tout à fait 343 la même; en effet puisqu'évidemment dans la région supérieure l'air est fait de telle sorte qu'il peut s'enflammer, et que sa combustion ressemble tantôt à une simple flamme tantôt à des torches qu'on agite, tantôt à des étoiles filantes, il n'y a rien d'étonnant que ce même air puisse par sa composition prendre toute espèce de couleurs.
§ 2. Ainsi la lumière paraît beaucoup plus faible quand elle est vue à travers un corps plus dense; et l'air, en recevant une réfraction, formera toute espèce de couleurs mais surtout de l'écarlate et du pourpre, couleurs qui naissent le plus ordinairement de la couleur de feu et de celle du blanc, quand on les mêle et qu'on les superpose en les rapprochant l'une de l'autre ; de même que les astres, soit à leur lever soit à leur coucher, paraissent écarlates quand il fait très chaud ou qu'on les regarde à travers la fumée. C'est aussi ce que produira l'air par la réfraction, quand il fait miroir de telle sorte qu'il reçoive non pas la figure mais la couleur. Mais la combinaison est si rapide qu'elle est cause que ces phénomènes ne durent pas longtemps.
§ 3. Quand la lumière vient à se briser par la rupture du bleu et du noir, il se forme comme des abîmes qui semblent avoir une sorte de profondeur. Souvent aussi il sort de ces abîmes des torches, surtout quand la masse se resserre ; et l'abîme semble surtout se former quand elle se rétrécit. En général, le blanc sur le noir produit les effets les plus variés, tout comme la flamme dans la fumée. Durant le jour, le soleil empêche de les voir ; et la nuit, les autres teintes, si l'on en excepte l'écarlate, ne se voient pas à cause de l'uniformité de leur couleur.
§ 4. Telles sont donc, à ce qu'on peut croire, les causes des étoiles filantes, des météores ignés, et de tous les autres phénomènes analogues qui font de si rapides apparitions.
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