HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre XII

Chapitre 1

  Chapitre 1

[12,0] LA MÉTAPHYSIQUE D'ARISTOTE - LIVRE DOUZIÈME. [12,0] LA MÉTAPHYSIQUE D'ARISTOTE - LIVRE DOUZIÈME.
[12,1] CHAPITRE PREMIER. (1069a) (18) Περὶ τῆς οὐσίας θεωρία· τῶν γὰρ οὐσιῶν αἱ ἀρχαὶ καὶ τὰ αἴτια ζητοῦνται. Καὶ γὰρ εἰ ὡς ὅλον τι τὸ πᾶν, (20) οὐσία πρῶτον μέρος· καὶ εἰ τῷ ἐφεξῆς, κἂν οὕτως πρῶτον οὐσία, εἶτα τὸ ποιόν, εἶτα τὸ ποσόν. Ἅμα δὲ οὐδ' ὄντα ὡς εἰπεῖν ἁπλῶς ταῦτα, ἀλλὰ ποιότητες καὶ κινήσεις, καὶ τὸ οὐ λευκὸν καὶ τὸ οὐκ εὐθύ· λέγομεν γοῦν εἶναι καὶ ταῦτα, οἷον ἔστιν οὐ λευκόν. Ἔτι οὐδὲν τῶν ἄλλων χωριστόν. (25) Μαρτυροῦσι δὲ καὶ οἱ ἀρχαῖοι ἔργῳ· τῆς γὰρ οὐσίας ἐζήτουν ἀρχὰς καὶ στοιχεῖα καὶ αἴτια. Οἱ μὲν οὖν νῦν τὰ καθόλου οὐσίας μᾶλλον τιθέασιν (τὰ γὰρ γένη καθόλου, φασιν ἀρχὰς καὶ οὐσίας εἶναι μᾶλλον διὰ τὸ λογικῶς ζητεῖνοἱ δὲ πάλαι τὰ καθ' ἕκαστα, οἷον πῦρ καὶ γῆν, ἀλλ' οὐ τὸ (30) κοινόν, σῶμα. Οὐσίαι δὲ τρεῖς, μία μὲν αἰσθητή - ἧς μὲν ἀίδιος δὲ φθαρτή, ἣν πάντες ὁμολογοῦσιν, οἷον τὰ φυτὰ καὶ τὰ ζῷα δ' ἀίδιος - ἧς ἀνάγκη τὰ στοιχεῖα λαβεῖν, εἴτε ἓν εἴτε πολλά· ἄλλη δὲ ἀκίνητος, καὶ ταύτην φασί τινες εἶναι χωριστήν, οἱ μὲν εἰς δύο διαιροῦντες, (35) οἱ δὲ εἰς μίαν φύσιν τιθέντες τὰ εἴδη καὶ τὰ μαθηματικά, οἱ δὲ τὰ μαθηματικὰ μόνον τούτων. Ἐκεῖναι μὲν δὴ φυσικῆς (μετὰ κινήσεως γάρ), (1069b) (1) αὕτη δὲ ἑτέρας, εἰ μηδεμία αὐτοῖς ἀρχὴ κοινή. [12,1] CHAPITRE PREMIER. (1069a) L'essence est l'objet de notre étude, car ce que nous cherchons, ce sont les principes et les causes des essences. Si l'on considère l'univers comme un ensemble de parties, l'essence en est la partie première; 203 si comme une succession, alors l'essence a le premier rang ; après elle vient la qualité, puis la quantité. Du reste, les objets qui ne sont pas des essences ne sont pas des êtres, à proprement parler, mais des qualités et des mouvements : ils n'existent qu'au même titre que le non-blanc et le non-droit, auxquels dans le langage nous attribuons l'existence ; quand nous disons, par exemple : le non-blanc est. Enfin rien ne peut avoir une existence séparée, que l'essence. L'exemple des anciens eux-mêmes est une preuve de ce que nous venons d'avancer ; car ce qu'ils cherchaient, c'étaient les principes de l'essence, ses éléments , ses causes. Ce que les philosophes d'aujourd'hui préfèrent pour essence, ce sont les universaux ; car ce sont des universaux que ces genres dont ils font des principes et des essences, trop préocupés qu'ils sont par le point de vue logique. Pour les anciens, l'essence était le particulier : c'était le feu, c'était la terre, et non pas le corps en général. Il y a trois essences, deux sensibles, dont l'une est éternelle et l'autre périssable; il n'y a pas de contestation sur cette dernière : ce sont les plantes, les animaux; quant à l'essence sensible éternelle, il faut s'assurer si elle n'a qu'un élément, ou si elle en a plusieurs. La troisième essence est immobile; elle a, suivant quelques philosophes, une existence indépendante. Les uns la divisent en deux éléments, les autres ramènent à une nature unique les idées et les êtres mathématiques, d'autres enfin ne reconnaissent que les êtres mathématiques. Les deux essences sensibles sont les objets de la physique ; car elles sont suceptibles de mouvement. Mais l'essence immobile est l'objet d'une science différente, (1069b) puisqu'elle n'a aucun principe qui lui soit commun avec les deux premières.


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Dernière mise à jour : 3/12/2009