HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre X

ἦλθεν



Texte grec :

[10,3] CHAPITRE III. Ἀντίκειται δὲ τὸ ἓν καὶ τὰ πολλὰ κατὰ πλείους τρόπους, ὧν ἕνα τὸ ἓν καὶ τὸ πλῆθος ὡς ἀδιαίρετον καὶ διαιρετόν· τὸ μὲν γὰρ ἢ διῃρημένον ἢ διαιρετὸν πλῆθός τι λέγεται, τὸ δὲ ἀδιαίρετον ἢ μὴ διῃρημένον ἕν. Ἐπεὶ οὖν αἱ ἀντιθέσεις τετραχῶς, καὶ τούτων κατὰ στέρησιν λέγεται θάτερον, (25) ἐναντία ἂν εἴη καὶ οὔτε ὡς ἀντίφασις οὔτε ὡς τὰ πρός τι λεγόμενα. Λέγεται δὲ ἐκ τοῦ ἐναντίου καὶ δηλοῦται τὸ ἕν, ἐκ τοῦ διαιρετοῦ τὸ ἀδιαίρετον, διὰ τὸ μᾶλλον αἰσθητὸν τὸ πλῆθος εἶναι καὶ τὸ διαιρετὸν ἢ τὸ ἀδιαίρετον, ὥστε τῷ λόγῳ πρότερον τὸ πλῆθος τοῦ ἀδιαιρέτου διὰ τὴν αἴσθησιν. Ἔστι δὲ τοῦ (30) μὲν ἑνός, ὥσπερ καὶ ἐν τῇ διαιρέσει τῶν ἐναντίων διεγράψαμεν, τὸ ταὐτὸ καὶ ὅμοιον καὶ ἴσον, τοῦ δὲ πλήθους τὸ ἕτερον καὶ ἀνόμοιον καὶ ἄνισον. Λεγομένου δὲ τοῦ ταὐτοῦ πολλαχῶς, ἕνα μὲν τρόπον κατ' ἀριθμὸν λέγομεν ἐνίοτε αὐτό, τὸ δ' ἐὰν καὶ λόγῳ καὶ ἀριθμῷ ἓν ᾖ, οἷον (35) σὺ σαυτῷ καὶ τῷ εἴδει καὶ τῇ ὕλῃ ἕν· ἔτι δ' ἐὰν ὁ λόγος ὁ τῆς πρώτης οὐσίας εἷς ᾖ, (1054b)(1) οἷον αἱ ἴσαι γραμμαὶ εὐθεῖαι αἱ αὐταί, καὶ τὰ ἴσα καὶ ἰσογώνια τετράγωνα, καίτοι πλείω· ἀλλ' ἐν τούτοις ἡ ἰσότης ἑνότης. Ὅμοια δὲ ἐὰν μὴ ταὐτὰ ἁπλῶς ὄντα, μηδὲ κατὰ τὴν οὐσίαν ἀδιάφορα τὴν (5) συγκειμένην, κατὰ τὸ εἶδος ταὐτὰ ᾖ, ὥσπερ τὸ μεῖζον τετράγωνον τῷ μικρῷ ὅμοιον, καὶ αἱ ἄνισοι εὐθεῖαι· αὗται γὰρ ὅμοιαι μέν, αἱ αὐταὶ δὲ ἁπλῶς οὔ. Τὰ δὲ ἐὰν τὸ αὐτὸ εἶδος ἔχοντα, ἐν οἷς τὸ μᾶλλον καὶ ἧττον ἐγγίγνεται, μήτε μᾶλλον ᾖ μήτε ἧττον. Τὰ δὲ ἐὰν ᾖ τὸ αὐτὸ πάθος καὶ ἓν (10) τῷ εἴδει, οἷον τὸ λευκόν, σφόδρα καὶ ἧττον, ὅμοιά φασιν εἶναι ὅτι ἓν τὸ εἶδος αὐτῶν. Τὰ δὲ ἐὰν πλείω ἔχῃ ταὐτὰ ἢ ἕτερα, ἢ ἁπλῶς ἢ τὰ πρόχειρα, οἷον καττίτερος ἀργύρῳ ᾗ λευκόν, χρυσὸς δὲ πυρὶ ᾗ ξανθὸν καὶ πυρρόν. Ὥστε δῆλον ὅτι καὶ τὸ ἕτερον καὶ τὸ ἀνόμοιον πολλαχῶς λέγεται. Καὶ (15) τὸ μὲν ἄλλο ἀντικειμένως καὶ τὸ ταὐτό, διὸ ἅπαν πρὸς ἅπαν ἢ ταὐτὸ ἢ ἄλλο· τὸ δ' ἐὰν μὴ καὶ ἡ ὕλη καὶ ὁ λόγος εἷς, διὸ σὺ καὶ ὁ πλησίον ἕτερος· τὸ δὲ τρίτον ὡς τὰ ἐν τοῖς μαθηματικοῖς. Τὸ μὲν οὖν ἕτερον ἢ ταὐτὸ διὰ τοῦτο πᾶν πρὸς πᾶν λέγεται, ὅσα λέγεται ἓν καὶ ὄν· οὐ γὰρ (20) ἀντίφασίς ἐστι τοῦ ταὐτοῦ, διὸ οὐ λέγεται ἐπὶ τῶν μὴ ὄντων τὸ δὲ μὴ ταὐτὸ λέγεταἰ, ἐπὶ δὲ τῶν ὄντων πάντων· ἢ γὰρ ἓν ἢ οὐχ ἓν πέφυχ' ὅσα ὂν καὶ ἕν. Τὸ μὲν οὖν ἕτερον καὶ ταὐτὸν οὕτως ἀντίκειται, διαφορὰ δὲ καὶ ἑτερότης ἄλλο. Τὸ μὲν γὰρ ἕτερον καὶ οὗ ἕτερον οὐκ ἀνάγκη εἶναι τινὶ ἕτερον· (25) πᾶν γὰρ ἢ ἕτερον ἢ ταὐτὸ ὅ τι ἂν ᾖ ὄν· τὸ δὲ διάφορον τινὸς τινὶ διάφορον, ὥστε ἀνάγκη ταὐτό τι εἶναι ᾧ διαφέρουσιν. Τοῦτο δὲ τὸ ταὐτὸ γένος ἢ εἶδος· πᾶν γὰρ τὸ διαφέρον διαφέρει ἢ γένει ἢ εἴδει, γένει μὲν ὧν μὴ ἔστι κοινὴ ἡ ὕλη μηδὲ γένεσις εἰς ἄλληλα, οἷον ὅσων ἄλλο σχῆμα τῆς κατηγορίας, (30) εἴδει δὲ ὧν τὸ αὐτὸ γένος λέγεται δὲ γένος ὃ ἄμφω τὸ αὐτὸ λέγονται κατὰ τὴν οὐσίαν τὰ διάφορα. Τὰ δ' ἐναντία διάφορα, καὶ ἡ ἐναντίωσις διαφορά τις. Ὅτι δὲ καλῶς τοῦτο ὑποτιθέμεθα, δῆλον ἐκ τῆς ἐπαγωγῆς· πάντα γὰρ διαφέροντα φαίνεται καὶ ταῦτα, οὐ μόνον ἕτερα (35) ὄντα ἀλλὰ τὰ μὲν τὸ γένος ἕτερα τὰ δ' ἐν τῇ αὐτῇ συστοιχίᾳ τῆς κατηγορίας, (1055a)(1) ὥστ' ἐν ταὐτῷ γένει καὶ ταὐτὰ τῷ γένει. Διώρισται δ' ἐν ἄλλοις ποῖα τῷ γένει ταὐτὰ ἢ ἕτερα.

Traduction française :

[10,3] CHAPITRE III. L'unité et la pluralité sont opposées de plusieurs manières : dans un sens l'unité est opposée à la pluralité comme l'indivisible l'est au divisible. Car ce qui 128 est divisé ou divisible s'appelle pluralité; ce qui n'est ni divisible ni divisé est appelé unité. Opposé se prenant dans quatre sens différents, dont l'un est l'opposition par privation, il y aura entre l'unité et la pluralité, opposition par contrariété et non point par contradiction ou par relation. L'unité s'exprime, se définit au moyen de son contraire, l'indivisible au moyen du divisible, parce que la pluralité tombe plutôt sous les sens que l'unité, le divisible plutôt que l'indivisible ; de sorte que sous le rapport de la notion sensible la pluralité est antérieure à l'indivisible. Les modes de l'unité, comme nous l'avons dit à propos des diverses espèces d'opposition, sont l'identité, la similitude, l'égalité; ceux de la pluralité sont l'hétérogénéité, la dissimilitude, l'inégalité. L'identité a différents sens. Il y a d'abord l'identité numérique qu'on exprime quelquefois par ces mots : C'est un seul et même être; et cela a lieu quand il y a unité sous le rapport de la notion et du nombre : par exemple, tu es identique à toi-même sous le rapport de la forme et de la matière. Identique se dit aussi quand il y a unité de notion pour la substance première : (1054b) ainsi, des lignes droites égales sont identiques. On appelle encore identiques des quadrilatères égaux et qui ont leurs angles égaux, quoiqu'il y ait pluralité d'objets : dans ce cas, l'unité consiste dans l'égalité. Les êtres sont semblables, lorsque n'étant point 129 absolument identiques, mais différant sous le rapport de la substance et du sujet, ils sont identiques quant à la forme : un quadrilatère plus grand est semblable à un quadrilatère plus petit ; des lignes droites inégales sont semblables ; elles sont semblables, mais non pas absolument identiques. On nomme encore semblables, les choses qui, ayant la même essence, mais étant susceptibles de plus et de moins, n'ont cependant ni plus ni moins ; ou bien encore celles dont les qualités sont, spécifiquement, unes et identiques: c'est dans ce sens qu'on dit que ce qui est très blanc ressemble à ce qui l'est moins, parce qu'il y a alors unité d'espèce. On appelle enfin semblables, les objets qui présentent plus d'analogie que de différences, soit absolument, soit simplement en apparence : ainsi, l'étain ressemble plutôt à l'argent qu'à l'or ; l'or ressemble au feu par sa couleur fauve et rougeâtre. Il est évident, d'après cela, que différent et dissemblable ont aussi plusieurs sens. La différence est opposée à l'identité; de sorte que tout relativement à tout est ou identique ou différent. Il y a encore différence, s'il n'y a pas unité de matière et de forme : tu diffères de ton voisin. Il y a une troisième espèce de différence, la différence dans les êtres mathématiques. Ainsi, tout relativement à tout est différent ou identique, pourvu cependant qu'il y ait unité ou être. Il n'y a point de négation absolue de l'identité ; ou emploie, il est vrai, l'expression non-identique; mais ce n'est jamais en parlant de ce qui n'existe pas ; c'est toujours lorsqu'il s'agit d'êtres réels. Car on dit également un et non-un de ce qui peut être par sa nature être et un. Telle est l'opposition de l'hétérogénéité et de l'identité. L'hétérogénéité et la différence ne sont point la même chose : pour deux êtres qui sont hétérogènes entre eux, l'hétérogénéité ne porte pas sur quelque caractère commun ; car tout ce qui est, est ou hétérogène ou identique. Mais ce qui diffère de quelque chose, en diffère par quelque point; de sorte, qu'il faut nécessairement que ce dans quoi ils différent soit identique. Ce quelque chose identique, c'est le genre, ou l'espèce ; car tout ce qui diffère, diffère de genre ou d'espèce : de genre, s'il n'y a pas matière commune et production réciproque ; comme sont les objets qui appartiennent à des catégories différentes. Les choses qui diffèrent d'espèce sont celles qui sont du même genre. Le genre, c'est ce par quoi sont identiques deux choses qui différent quant à l'essence. Les contraires sont différents entre eux, et la contrariété est une sorte de différence. L'induction prouve l'exactitude de ce principe que nous avions avancé. Dans tous les contraires, il y a, en effet, ce me semble, différence, et non pas seulement hétérogénéité. Il en est qui différent de genre ; mais d'autres sont compris dans la même série de l'attribution ; (1055a) de sorte qu'ils sont 131 identiques sous le rapport du genre et de l'espèce. Nous avons déterminé ailleurs quelles choses sont identiques, et quelles choses ne le sont pas.





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Dernière mise à jour : 3/12/2009