[10,8] CHAPITRE VIII.
(35) Τὸ δ' ἕτερον τῷ εἴδει τινὸς τὶ ἕτερόν ἐστι, καὶ δεῖ τοῦτο ἀμφοῖν ὑπάρχειν· οἷον εἰ ζῷον ἕτερον τῷ εἴδει, ἄμφω ζῷα. Ἀνάγκη ἄρα ἐν γένει τῷ αὐτῷ εἶναι τὰ ἕτερα τῷ εἴδει· τὸ γὰρ τοιοῦτο γένος καλῶ ὃ ἄμφω ἓν ταὐτὸ λέγεται, μὴ κατὰ συμβεβηκὸς ἔχον διαφοράν, (1058a) (1) εἴτε ὡς ὕλη ὂν εἴτε ἄλλως. Οὐ μόνον γὰρ δεῖ τὸ κοινὸν ὑπάρχειν, οἷον ἄμφω ζῷα, ἀλλὰ καὶ ἕτερον ἑκατέρῳ τοῦτο αὐτὸ τὸ ζῷον, οἷον τὸ μὲν ἵππον τὸ δὲ ἄνθρωπον, διὸ τοῦτο τὸ κοινὸν ἕτερον ἀλλήλων (5) ἐστὶ τῷ εἴδει. Ἔσται δὴ καθ' αὑτὰ τὸ μὲν τοιονδὶ ζῷον τὸ δὲ τοιονδί, οἷον τὸ μὲν ἵππος τὸ δ' ἄνθρωπος. Ἀνάγκη ἄρα τὴν διαφορὰν ταύτην ἑτερότητα τοῦ γένους εἶναι. Λέγω γὰρ γένους (8) διαφορὰν ἑτερότητα ἣ ἕτερον ποιεῖ τοῦτο αὐτό.
Ἐναντίωσις τοίνυν ἔσται αὕτη (δῆλον δὲ καὶ ἐκ τῆς ἐπαγωγῆς)· πάντα (10) γὰρ διαιρεῖται τοῖς ἀντικειμένοις, καὶ ὅτι τὰ ἐναντία ἐν ταὐτῷ γένει, δέδεικται· ἡ γὰρ ἐναντιότης ἦν διαφορὰ τελεία, ἡ δὲ διαφορὰ ἡ εἴδει πᾶσα τινὸς τί, ὥστε τοῦτο τὸ αὐτό τε καὶ γένος ἐπ' ἀμφοῖν διὸ καὶ ἐν τῇ αὐτῇ συστοιχίᾳ πάντα τὰ ἐναντία τῆς κατηγορίας ὅσα εἴδει διάφορα καὶ μὴ γένει, (15) ἕτερά τε ἀλλήλων μάλιστα - τελεία γὰρ ἡ διαφορά - καὶ ἅμα ἀλλήλοις οὐ γίγνεταἰ. ἡ ἄρα διαφορὰ ἐναντίωσίς ἐστιν. Τοῦτο ἄρα ἐστὶ τὸ ἑτέροις εἶναι τῷ εἴδει, τὸ ἐν ταὐτῷ γένει ὄντα ἐναντίωσιν ἔχειν ἄτομα ὄντα ταὐτὰ δὲ τῷ εἴδει ὅσα μὴ ἔχει ἐναντίωσιν ἄτομα ὄντα· ἐν γὰρ τῇ διαιρέσει καὶ (20) ἐν τοῖς μεταξὺ γίγνονται ἐναντιώσεις πρὶν εἰς τὰ ἄτομα ἐλθεῖν· ὥστε φανερὸν ὅτι πρὸς τὸ καλούμενον γένος οὔτε ταὐτὸν οὔτε ἕτερον τῷ εἴδει οὐθέν ἐστι τῶν ὡς γένους εἰδῶν προσηκόντως· ἡ γὰρ ὕλη ἀποφάσει δηλοῦται, τὸ δὲ γένος ὕλη οὗ λέγεται γένος - μὴ ὡς τὸ τῶν Ἡρακλειδῶν ἀλλ' ὡς τὸ (25) ἐν τῇ φύσει - οὐδὲ πρὸς τὰ μὴ ἐν ταὐτῷ γένει, ἀλλὰ διοίσει τῷ γένει ἐκείνων, εἴδει δὲ τῶν ἐν ταὐτῷ γένει. Ἐναντίωσιν γὰρ ἀνάγκη εἶναι τὴν διαφορὰν οὗ διαφέρει εἴδει· αὕτη δὲ ὑπάρχει τοῖς ἐν ταὐτῷ γένει οὖσι μόνοις.
| [10,8] CHAPITRE VIII.
146 La différence d'espèce est la différence d'une chose avec une autre chose, dans quelque chose qui doit être commun à toutes les deux. Ainsi, si un animal diffère d'espèce avec un autre être, les deux êtres sont des animaux. Il faut donc que les êtres dont l'espèce diffère soient de même genre; car j'appelle genre, ce qui constitue l'unité et l'identité de deux êtres, sauf les différences essentielles ; (1058a) soit qu'il existe à titre de matière ou autrement. Non-seulement, en effet, il faut qu'il y ait entre les deux êtres communauté générique ; non-seulement ils doivent être deux animaux, mais il faut que l'animal soit différent dans chacun de ces deux êtres; l'un, par exemple, sera un cheval, l'autre un homme. Par conséquent, c'est le genre commun aux êtres différents qui se diversifie en espèces; il doit être à la fois et essentiellement tel animal et tel autre animal: il y a en lui le chevalet l'homme, par exemple. La différence dont il s'agit est donc nécessairement une variété du genre ; car j'appelle variété la différence du genre qui produit la différence des espèces du genre.
La différence d'espèce serait alors une contrariété, mais l'induction peut justifier cette conséquence : c'est en les opposant qu'on sépare les êtres; et d'ailleurs 147 nous avons montré que le même genre embrassait les contraires ; car, la différence parfaite, c'est la contrariété. Or, toute différence d'espèce est la différence d'une chose avec une autre chose. De sorte que ce qui fait l'identité des deux êtres, le genre qui les embrasse l'un et l'autre, est en lui-même marqué du caractère de la différence. Il s'ensuit que tous les contraires sont renfermés entre les deux termes de chaque catégorie; je veux dire les contraires qui diffèrent d'espèce et non de genre, les êtres qui ont entre eux la plus grande différence possible, car c'est alors, qu'il y a différence parfaite, et qu'il n'y a jamais production simultanée. La différence est donc une opposition de deux individus appartenant au même genre. L'identité d'espèce est au contraire le rapport des individus qui ne sont pas opposés entre eux. En effet, avant les oppositions individuelles, il n'y a d'opposition que dans la division du genre, que dans les intermédiaires entre le genre et l''individu.il est évident alors, qu'aucune des espèces qui sont comprises sous le genre, n'est avec le genre proprement dit, ni dans un rapport d'identité, ni dans un rapport de différence d'espèce. C'est par la négation qu'on démontre la matière. Or, le genre est la matière de ce qu'on nomme genre ; non pas genre au sens de race, ainsi qu'on dit les Héraclides, mais comme ce qui entre dans la nature des êtres. Les espèces ne diffèrent pas 148 d'espèce avec les espèces contenues dans un autre genre; alors il y a différence de genre : la différence d'espèce n'a lieu que pour les êtres qui appartiennent au même genre. Il faut, en effet, que la différence de ce qui diffère d'espèce soit une contrariété. Or, ce n'est qu'entre les êtres du même genre qu'il peut y avoir contrariété.
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