HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre VIII

μὴ



Texte grec :

[8,3] CHAPITRE III. Δεῖ δὲ μὴ ἀγνοεῖν ὅτι ἐνίοτε λανθάνει πότερον σημαίνει (30) τὸ ὄνομα τὴν σύνθετον οὐσίαν ἢ τὴν ἐνέργειαν καὶ τὴν μορφήν, οἷον ἡ οἰκία πότερον σημεῖον τοῦ κοινοῦ ὅτι σκέπασμα ἐκ πλίνθων καὶ λίθων ὡδὶ κειμένων, ἢ τῆς ἐνεργείας καὶ τοῦ εἴδους ὅτι σκέπασμα, καὶ γραμμὴ πότερον δυὰς ἐν μήκει ἢ ὅτι δυάς, καὶ ζῷον πότερον ψυχὴ ἐν (35) σώματι ἢ ψυχή· αὕτη γὰρ οὐσία καὶ ἐνέργεια σώματός τινος. Εἴη δ' ἂν καὶ ἐπ' ἀμφοτέροις τὸ ζῷον, οὐχ ὡς ἑνὶ λόγῳ λεγόμενον ἀλλ' ὡς πρὸς ἕν. Ἀλλὰ ταῦτα πρὸς μέν τι ἄλλο διαφέρει, πρὸς δὲ τὴν ζήτησιν τῆς οὐσίας τῆς αἰσθητῆς οὐδέν· (1043b) (1) τὸ γὰρ τί ἦν εἶναι τῷ εἴδει καὶ τῇ ἐνεργείᾳ ὑπάρχει. Ψυχὴ μὲν γὰρ καὶ ψυχῇ εἶναι ταὐτόν, ἀνθρώπῳ δὲ καὶ ἄνθρωπος οὐ ταὐτόν, εἰ μὴ καὶ ἡ ψυχὴ ἄνθρωπος λεχθήσεται· οὕτω δὲ τινὶ μὲν τινὶ δ' οὔ. Οὐ φαίνεται (5) δὴ ζητοῦσιν ἡ συλλαβὴ ἐκ τῶν στοιχείων οὖσα καὶ συνθέσεως, οὐδ' ἡ οἰκία πλίνθοι τε καὶ σύνθεσις. Καὶ τοῦτο ὀρθῶς· οὐ γάρ ἐστιν ἡ σύνθεσις οὐδ' ἡ μῖξις ἐκ τούτων ὧν ἐστὶ σύνθεσις ἢ μῖξις. Ὁμοίως δὲ οὐδὲ τῶν ἄλλων οὐθέν, οἷον εἰ ὁ οὐδὸς θέσει, οὐκ ἐκ τοῦ οὐδοῦ ἡ θέσις ἀλλὰ μᾶλλον (10) οὗτος ἐξ ἐκείνης. Οὐδὲ δὴ ὁ ἄνθρωπός ἐστι τὸ ζῷον καὶ δίπουν, ἀλλά τι δεῖ εἶναι ὃ παρὰ ταῦτά ἐστιν, εἰ ταῦθ' ὕλη, οὔτε δὲ στοιχεῖον οὔτ' ἐκ στοιχείου, ἀλλ' ἡ οὐσία· ὃ ἐξαιροῦντες τὴν ὕλην λέγουσιν. Εἰ οὖν τοῦτ' αἴτιον τοῦ εἶναι, καὶ οὐσία τοῦτο, αὐτὴν ἂν τὴν οὐσίαν οὐ λέγοιεν. (Ἁνάγκη δὴ ταύτην ἢ (15) ἀΐδιον εἶναι ἢ φθαρτὴν ἄνευ τοῦ φθείρεσθαι καὶ γεγονέναι ἄνευ τοῦ γίγνεσθαι. Δέδεικται δὲ καὶ δεδήλωται ἐν ἄλλοις ὅτι τὸ εἶδος οὐθεὶς ποιεῖ οὐδὲ γεννᾷ, ἀλλὰ ποιεῖται τόδε, γίγνεται δὲ τὸ ἐκ τούτων. Εἰ δ' εἰσὶ τῶν φθαρτῶν αἱ οὐσίαι χωρισταί, οὐδέν πω δῆλον· (20) πλὴν ὅτι γ' ἐνίων οὐκ ἐνδέχεται δῆλον, ὅσα μὴ οἷόν τε παρὰ τὰ τινὰ εἶναι, οἷον οἰκίαν ἢ σκεῦος. Ἴσως μὲν οὖν οὐδ' οὐσίαι εἰσὶν οὔτ' αὐτὰ ταῦτα οὔτε τι τῶν ἄλλων ὅσα μὴ φύσει συνέστηκεν· τὴν γὰρ φύσιν μόνην ἄν τις θείη τὴν ἐν τοῖς φθαρτοῖς οὐσίαν.) Ὥστε ἡ ἀπορία ἣν οἱ Ἀντισθένειοι καὶ οἱ οὕτως ἀπαίδευτοι ἠπόρουν (25) ἔχει τινὰ καιρόν, ὅτι οὐκ ἔστι τὸ τί ἔστιν ὁρίσασθαι (τὸν γὰρ ὅρον λόγον εἶναι μακρόν), ἀλλὰ ποῖον μέν τί ἐστιν ἐνδέχεται καὶ διδάξαι, ὥσπερ ἄργυρον, τί μέν ἐστιν οὔ, ὅτι δ' οἷον καττίτερος· ὥστ' οὐσίας ἔστι μὲν ἧς ἐνδέχεται εἶναι ὅρον καὶ λόγον, οἷον τῆς συνθέτου, ἐάν τε αἰσθητὴ (30) ἐάν τε νοητὴ ᾖ· ἐξ ὧν δ' αὕτη πρώτων, οὐκέτι, εἴπερ τὶ κατὰ τινὸς σημαίνει ὁ λόγος ὁ ὁριστικὸς καὶ δεῖ τὸ μὲν ὥσπερ ὕλην εἶναι τὸ δὲ ὡς μορφήν. Φανερὸν δὲ καὶ διότι, εἴπερ εἰσί πως ἀριθμοὶ αἱ οὐσίαι, οὕτως εἰσὶ καὶ οὐχ ὥς τινες λέγουσι μονάδων· ὅ τε γὰρ ὁρισμὸς ἀριθμός τις· (35) διαιρετός τε γὰρ καὶ εἰς ἀδιαίρετα (οὐ γὰρ ἄπειροι οἱ λόγοι), καὶ ὁ ἀριθμὸς δὲ τοιοῦτον. Καὶ ὥσπερ οὐδ' ἀπ' ἀριθμοῦ ἀφαιρεθέντος τινὸς ἢ προστεθέντος ἐξ ὧν ὁ ἀριθμός ἐστιν, οὐκέτι ὁ αὐτὸς ἀριθμός ἐστιν ἀλλ' ἕτερος, κἂν τοὐλάχιστον ἀφαιρεθῇ ἢ προστεθῇ, (1044a) (1) οὕτως οὐδὲ ὁ ὁρισμὸς οὐδὲ τὸ τί ἦν εἶναι οὐκέτι ἔσται ἀφαιρεθέντος τινὸς ἢ προστεθέντος. Καὶ τὸν ἀριθμὸν δεῖ εἶναί τι ᾧ εἷς, ὃ νῦν οὐκ ἔχουσι λέγειν τίνι εἷς, εἴπερ ἐστὶν εἷς (ἢ γὰρ οὐκ ἔστιν ἀλλ' οἷον σωρός, ἢ (5) εἴπερ ἐστί, λεκτέον τί τὸ ποιοῦν ἓν ἐκ πολλῶν)· καὶ ὁ ὁρισμὸς εἷς ἐστίν, ὁμοίως δὲ οὐδὲ τοῦτον ἔχουσι λέγειν. Καὶ τοῦτο εἰκότως συμβαίνει· τοῦ αὐτοῦ γὰρ λόγου, καὶ ἡ οὐσία ἓν οὕτως, ἀλλ' οὐχ ὡς λέγουσί τινες οἷον μονάς τις οὖσα ἢ στιγμή, ἀλλ' ἐντελέχεια καὶ φύσις τις ἑκάστη. Καὶ ὥσπερ οὐδὲ ὁ (10) ἀριθμὸς ἔχει τὸ μᾶλλον καὶ ἧττον, οὐδ' ἡ κατὰ τὸ εἶδος οὐσία, ἀλλ' εἴπερ, ἡ μετὰ τῆς ὕλης. Περὶ μὲν οὖν γενέσεως καὶ φθορᾶς τῶν λεγομένων οὐσιῶν, πῶς τ' ἐνδέχεται καὶ πῶς ἀδύνατον, καὶ περὶ τῆς εἰς τὸν ἀριθμὸν ἀναγωγῆς, ἔστω μέχρι τούτων διωρισμένον.

Traduction française :

[8,3] CHAPITRE III. Il ne faut pas ignorer que quelquefois on ne peut pas bien reconnaître si le nom exprime la substance composée, ou seulement l'acte et la forme ; par exemple, si maison veut dire l'ensemble de la forme et de la matière, un abri composé de briques, de bois et de pierres disposées de telle manière, ou seulement l'acte et la forme, un abri. Ligne signifie-t-il la dyade en longueur ou simplement la dyade ? Animal exprime-t-il l'âme dans un corps, ou simplement l'âme ? car l'âme est l'essence et l'acte d'un corps. Dans l'un et l'autre cas, on pourra dire, Animal ; mais ce sera dans deux sens différents, quoique tous deux se rapportent à quelque chose de commun. Cette distinction peut être utile ailleurs; dans nos recherches sur la substance sensible elle est inutile; (1043b) car pour l'essence il y a toujours forme et acte. Il y a identité entre âme et forme substantielle de l'âme. Mais il n'y a point identité entre homme et forme substantielle de l'homme ; à moins cependant que par homme on ne veuille entendre seulement l'âme. Il y a, de cette manière, identité dans un sens, dans l'autre non. 73 Si l'on y veut réfléchir, on ne dira pas que la syllabe résulte des éléments et de la composition ; que dans la maison il y a les briques et la composition ; et c'est avec raison , car la composition, le mélange, ne sont pas quelque chose qui s'unit aux êtres composés ou mélangés. Et de même pour tous les autres cas : ainsi, c'est par la position que telle chose est un seuil ; mais la position n'est point quelque chose en dehors du seuil ; ce serait plutôt le contraire. De même l'homme n'est point l'animal et le bipède ; mais il faut qu'en dehors de cela il y ait quelque autre chose, si l'animal et le bipède sont pris comme matière. Ce quelque chose n'est point un élément, et ne provient point d'un élément : c'est l'essence, c'est ce qui étant retranché ne laisse subsister que la matière indéterminée. Si donc c'est cette essence qui est cause de l'existence ; si c'est elle qui est la substance, c'est à elle qu'il faut donner le nom de substance. L'essence doit être nécessairement éternelle, ou bien périr dans un objet sans pour cela périr elle-même, se produire dans un être sans être sujette elle-même à production. Nous avons prouvé et démontré plus haut, que personne ne produit la forme ; qu'elle ne naît pas, mais seulement se réalise dans un objet. Ce qui naît, c'est l'ensemble de la matière et de la forme. Les substances des êtres périssables sont-elles séparées, c'est ce qui n'est pas encore bien évident. Toutefois, il est évident que pour quelques êtres il n'en peut être ainsi; tels sont les êtres qui ne peuvent 74 avoir d'existence hors du particulier, par exemple une maison, un vase. Peut-être même ces objets ne sont-ils point véritablement des substances; peut-être doit-on dire que la forme naturelle est seule la substance des êlres périssables. Ceci nous fournit l'occasion de lever la difficulté posée par l'École d'Antisthène, et par d'autres ignorants de cette espèce. Ils disent qu'on ne peut point définir la forme substantielle, parce que la définition est une longue suite de mots (13); qu'on peut bien faire connaître quelle est la qualité d'un objet, celle de l'argent, par exemple; mais non pas dire en quoi il consiste : on dira bien que l'argent est analogue à l'étain. Or, il résulte de ce que nous avons dit qu'il y a des substances dont il peut y avoir notion et définition ; ce sont les substances composées, qu'elles soient sensibles, ou intelligibles. Mais on ne peut point définir les éléments premiers de ces substances, car définir une chose, c'est la rapporter à une autre. Il faut qu'il y ait, dans toute définition, d'un côté la matière, de l'autre la forme. Il est évident aussi que, si les substances sont des nombres, c'est à titre de définition, et non point, selon l'opinion de quelques-uns, comme composées de monades. La définition, en effet, est une sorte de nombre (elle est divisible comme le nombre en parties indivisibles ; car il n'y a pas une infinité de notions dans la 75 définition) ; il y a donc, sous ce rapport, analogie entre le nombre et la définition. De même encore que si l'on retranche quelqu'une des parties qui constituent le nombre, ou si l'on y ajoute, on n'a plus le même nombre, mais un nombre différent, quelque petite que soit la partie retranchée ou ajoutée ; (1044a) de même la forme substantielle ne reste pas la même, si l'on en retranche ou si l'on y ajoute quelque chose. Ensuite, il faut qu'il y ait dans le nombre quelque chose qui constitue son unité ; et ceux qui le composent de monades ne peuvent pas nous dire en quoi consiste cette unité, s'il est un. Car, ou bien le nombre n'est pas un, mais ressemble à un monceau, ou, s'il est un, il faut qu'on nous dise ce qui constitue l'unité de la pluralité. De même aussi la définition est une ; mais ils ne peuvent pas l'établir davantage, et cela est tout naturel : elle est une par la même raison que le nombre ; non pas, comme le disent quelques-uns, en tant que monade ou point, mais parce que chaque essence est un acte, une nature particulière. Et de même que le nombre, s'il reste le même, n'est pas susceptible de plus ou de moins, de même aussi la substance formelle ; toutefois, unie à la matière elle en est susceptible. Que ceci nous suffise au sujet de la production et de la destruction des substances. Nous avons suffisamment établi dans quel sens on peut dire qu'il y a, ou qu'il n'y a pas possibilité de production, et quelle est l'analogie de la définition et du nombre.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 3/12/2009