HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre VIII

χαλκὸν



Texte grec :

[8,4] CHAPITRE IV. (15) Περὶ δὲ τῆς ὑλικῆς οὐσίας δεῖ μὴ λανθάνειν ὅτι εἰ καὶ ἐκ τοῦ αὐτοῦ πάντα πρώτου ἢ τῶν αὐτῶν ὡς πρώτων καὶ ἡ αὐτὴ ὕλη ὡς ἀρχὴ τοῖς γιγνομένοις, ὅμως ἔστι τις οἰκεία ἑκάστου, οἷον φλέγματος (ἐστι πρώτη ὕλη) τὰ γλυκέα ἢ λιπαρά, χολῆς δὲ τὰ πικρὰ ἢ ἄλλ' ἄττα· ἴσως δὲ (20) ταῦτα ἐκ τοῦ αὐτοῦ. Γίγνονται δὲ πλείους ὗλαι τοῦ αὐτοῦ ὅταν θατέρου ἡ ἑτέρα ᾖ, οἷον φλέγμα ἐκ λιπαροῦ καὶ γλυκέος εἰ τὸ λιπαρὸν ἐκ τοῦ γλυκέος, ἐκ δὲ χολῆς τῷ ἀναλύεσθαι εἰς τὴν πρώτην ὕλην τὴν χολήν. Διχῶς γὰρ τόδ' ἐκ τοῦδε, ἢ ὅτι πρὸ ὁδοῦ ἔσται ἢ ὅτι ἀναλυθέντος εἰς τὴν (25) ἀρχήν. Ἐνδέχεται δὲ μιᾶς τῆς ὕλης οὔσης ἕτερα γίγνεσθαι διὰ τὴν κινοῦσαν αἰτίαν, οἷον ἐκ ξύλου καὶ κιβωτὸς καὶ κλίνη. Ἐνίων δ' ἑτέρα ἡ ὕλη ἐξ ἀνάγκης ἑτέρων ὄντων, οἷον πρίων οὐκ ἂν γένοιτο ἐκ ξύλου, οὐδ' ἐπὶ τῇ κινούσῃ αἰτίᾳ τοῦτο· οὐ γὰρ ποιήσει πρίονα ἐξ ἐρίου ἢ ξύλου. Εἰ δ' ἄρα (30) τὸ αὐτὸ ἐνδέχεται ἐξ ἄλλης ὕλης ποιῆσαι, δῆλον ὅτι ἡ τέχνη καὶ ἡ ἀρχὴ ἡ ὡς κινοῦσα ἡ αὐτή· εἰ γὰρ καὶ ἡ ὕλη ἑτέρα καὶ τὸ κινοῦν, καὶ τὸ γεγονός. Ὅταν δή τις ζητῇ τὸ αἴτιον, ἐπεὶ πλεοναχῶς τὰ αἴτια λέγεται, πάσας δεῖ λέγειν τὰς ἐνδεχομένας αἰτίας. Οἷον ἀνθρώπου τίς αἰτία ὡς (35) ὕλη; Ἆρα τὰ καταμήνια; Τί δ' ὡς κινοῦν; Ἆρα τὸ σπέρμα; Τί δ' ὡς τὸ εἶδος; Τὸ τί ἦν εἶναι. Τί δ' ὡς οὗ ἕνεκα; Τὸ τέλος. (1044b) (1) Ἴσως δὲ ταῦτα ἄμφω τὸ αὐτό. Δεῖ δὲ τὰ ἐγγύτατα αἴτια λέγειν. Τίς ἡ ὕλη; Μὴ πῦρ ἢ γῆν ἀλλὰ τὴν ἴδιον. Περὶ μὲν οὖν τὰς φυσικὰς οὐσίας καὶ γενητὰς ἀνάγκη οὕτω μετιέναι εἴ τις μέτεισιν ὀρθῶς, εἴπερ ἄρα (5) αἴτιά τε ταῦτα καὶ τοσαῦτα καὶ δεῖ τὰ αἴτια γνωρίζειν· ἐπὶ δὲ τῶν φυσικῶν μὲν ἀϊδίων δὲ οὐσιῶν ἄλλος λόγος. Ἴσως γὰρ ἔνια οὐκ ἔχει ὕλην, ἢ οὐ τοιαύτην ἀλλὰ μόνον κατὰ τόπον κινητήν. Οὐδ' ὅσα δὴ φύσει μέν, μὴ οὐσίαι δέ, οὐκ ἔστι τούτοις ὕλη, ἀλλὰ τὸ ὑποκείμενον ἡ οὐσία. Οἷον τί (10) αἴτιον ἐκλείψεως, τίς ὕλη; Οὐ γὰρ ἔστιν, ἀλλ' ἡ σελήνη τὸ πάσχον. Τί δ' αἴτιον ὡς κινῆσαν καὶ φθεῖραν τὸ φῶς; Ἡ γῆ. Τὸ δ' οὗ ἕνεκα ἴσως οὐκ ἔστιν. Τὸ δ' ὡς εἶδος ὁ λόγος, ἀλλὰ ἄδηλος ἐὰν μὴ μετὰ τῆς αἰτίας ᾖ ὁ λόγος. Οἷον τί ἔκλειψις; Στέρησις φωτός. Ἐὰν δὲ προστεθῇ τὸ ὑπὸ γῆς (15) ἐν μέσῳ γιγνομένης, ὁ σὺν τῷ αἰτίῳ λόγος οὗτος. Ὕπνου δ' ἄδηλον τί τὸ πρῶτον πάσχον. Ἀλλ' ὅτι τὸ ζῷον; Ναί, ἀλλὰ τοῦτο κατὰ τί, καὶ τί πρῶτον; Καρδία ἢ ἄλλο τι. Εἶτα ὑπὸ τίνος; Εἶτα τί τὸ πάθος, τὸ ἐκείνου καὶ μὴ τοῦ ὅλου; Ὅτι ἀκινησία τοιαδί; Ναί, ἀλλ' αὕτη τῷ τί πάσχειν (20) τὸ πρῶτον;

Traduction française :

[8,4] CHAPITRE IV. 76 Quant à la substance matérielle, il ne faut pas perdre de vue que, si tous les objets viennent d'un ou de plusieurs éléments premiers, et si la matière est le principe de tous les êtres matériels, chacun cependant a une matière propre. Ainsi la matière immédiate de la pituite est le doux et le gras ; celle de la bile, l'amer, ou quelqu'autre chose de ce genre ; mais peut-être ces diverses substances viennent-elles toutes d'une même matière. Un même objet peut avoir plusieurs matières, lorsque l'une de ces matières vient de l'autre; c'est dans ce sens qu'on dira que la pituite vient du gras et du doux, si le gras vient du doux. La pituite pourra enfin venir de la bile, par la résolution de la bile dans sa matière première. Car une chose vient d'une autre de deux manières : il peut y avoir production immédiate, ou bien production après la résolution de l'une dans ses éléments premiers. Il est possible que d'une seule matière proviennent des objets différents, en vertu d'une cause motrice différente. Ainsi du bois peut provenir un coffre ou un lit. Cependant il y a aussi des objets dont la matière doit nécessairement être différente : on ne peut pas faire une scie avec du bois ; cela n'est point au pouvoir de la cause motrice , elle ne fera jamais une scie avec de la laine ou du bois. Que, s'il est possible de produire les mêmes choses avec des matières différentes, il faut évidemment que, dans ce cas, l'art, le principe moteur, soit le même ; car si la matière et le moteur différent en même temps, le produit aussi sera différent. Lors donc que l'on voudra étudier les causes, il faudra énumérer toutes les causes possibles, puisque la cause s'entend de différentes manières. Ainsi, quelle est la cause matérielle de l'homme ? les menstrues. Quelle est la cause motrice ? le sperme , peut-être. Quelle est la cause formelle ? c'est l'essence pure. Quelle est la cause finale ? c'est le but. (1044b) Peut-être ces deux dernières causes sont-elles identiques. Il faut aussi avoir soin d'indiquer toujours la cause la plus prochaine : si l'on demande, par exemple, quelle est la matière, ne point répondre le feu, ou la terre, mais dire la matière propre. Tel est, relativement aux substances physiques sujettes à production, l'ordre de recherches qu'il faut nécessairement suivre, si l'on veut procéder régulièrement, puisque tel est le nombre et la nature des causes, et que ce qu'il faut connaître, ce sont les causes. Quant aux substances physiques éternelles, il faut procéder autrement ; car quelques-unes peut-être n'ont pas de matière, ou du moins leur matière n'est pas de même nature que celle des autres êtres, elle 78 est seulement mobile dans l'espace. Il n'y a point non plus de matière dans les choses qui, bien que des productions de la nature, ne sont point des substances ; leur substance, c'est le sujet même qui est modifié. Par exemple, quelle est la cause, quelle est la matière de l'éclipse ? Il n'y en a pas, il y a seulement la lune qui subit l'éclipse. La cause motrice, la cause de la destruction de la lumière, c'est la terre. Quant à la cause finale, peut-être là n'y en a-t-il pas. La cause formelle, c'est la notion même de l'objet ; mais cette notion est vague si l'on n'y joint pas celle de la cause productrice. Ainsi, qu'est-ce que l'éclipse ? c'est la privation de la lumière. On ajoute : Cette privation résulte de l'interposition de la terre entre le soleil et la lune ; c'est indiquer, en définissant l'objet, la cause productrice. On ne sait pas quelle est, dans le sommeil, la partie affectée la première. N'est-ce point l'animal ? oui, sans doute ; mais l'animal dans une de ses parties : Quelle est cette partie, siège premier de l'affection ? c'est le cœur ou toute autre partie. Il y a ensuite à examiner la cause motrice ; ensuite, en quoi consiste cette affection d'une partie, qui n'est pas commune au tout. Dira-t-on que c'est telle espèce d'immobilité? Fort bien ; mais cette immobilité vient, faut-il ajouter, de ce que le siège premier du sommeil a éprouvé une certaine affection.





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Dernière mise à jour : 3/12/2009