HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre VI

Chapitre 3

  Chapitre 3

[6,3] CHAPITRE III. Ὅτι δ' εἰσὶν ἀρχαὶ καὶ αἴτια γενητὰ καὶ φθαρτὰ (30) ἄνευ τοῦ γίγνεσθαι καὶ φθείρεσθαι, φανερόν. Εἰ γὰρ μὴ τοῦτ', ἐξ ἀνάγκης πάντ' ἔσται, εἰ τοῦ γιγνομένου καὶ φθειρομένου μὴ κατὰ συμβεβηκὸς αἴτιόν τι ἀνάγκη εἶναι. Πότερον γὰρ ἔσται τοδὶ οὔ; Ἐάν γε τοδὶ γένηται· εἰ δὲ μή, οὔ. Τοῦτο δὲ ἐὰν ἄλλο. Καὶ οὕτω δῆλον ὅτι ἀεὶ χρόνου ἀφαιρουμένου ἀπὸ πεπερασμένου χρόνου ἥξει ἐπὶ τὸ νῦν, (1027b) ὥστε ὁδὶ ἀποθανεῖται νόσῳ βίᾳ, ἐάν γε ἐξέλθῃ· τοῦτο δὲ ἐὰν διψήσῃ· τοῦτο δὲ ἐὰν ἄλλο· καὶ οὕτως ἥξει εἰς νῦν ὑπάρχει, εἰς τῶν γεγονότων τι. Οἷον ἐὰν διψήσῃ· τοῦτο δὲ εἰ ἐσθίει δριμέα· (5) τοῦτο δ' ἤτοι ὑπάρχει οὔ· ὥστ' ἐξ ἀνάγκης ἀποθανεῖται οὐκ ἀποθανεῖται. Ὁμοίως δὲ κἂν ὑπερπηδήσῃ τις εἰς τὰ γενόμενα, αὐτὸς λόγος· ἤδη γὰρ ὑπάρχει τοῦτο ἔν τινι, λέγω δὲ τὸ γεγονός· ἐξ ἀνάγκης ἄρα πάντα ἔσται τὰ ἐσόμενα, οἷον τὸ ἀποθανεῖν τὸν ζῶντα· ἤδη γάρ τι γέγονεν, (10) οἷον τὰ ἐναντία ἐν τῷ αὐτῷ. Ἀλλ' εἰ νόσῳ βίᾳ, οὔπω, ἀλλ' ἐὰν τοδὶ γένηται. Δῆλον ἄρα ὅτι μέχρι τινὸς βαδίζει ἀρχῆς, αὕτη δ' οὐκέτι εἰς ἄλλο. Ἔσται οὖν τοῦ ὁπότερ' ἔτυχεν αὕτη, καὶ αἴτιον τῆς γενέσεως αὐτῆς ἄλλο οὐθέν. Ἀλλ' εἰς ἀρχὴν ποίαν καὶ αἴτιον ποῖον ἀναγωγὴ (15) τοιαύτη, πότερον ὡς εἰς ὕλην ὡς εἰς τὸ οὗ ἕνεκα ὡς εἰς τὸ κινῆσαν, μάλιστα σκεπτέον. Περὶ μὲν οὖν τοῦ κατὰ συμβεβηκὸς ὄντος ἀφείσθω (διώρισται γὰρ ἱκανῶςτὸ δὲ ὡς ἀληθὲς ὄν, καὶ μὴ ὂν ὡς ψεῦδος, ἐπειδὴ παρὰ σύνθεσίν ἐστι καὶ διαίρεσιν, τὸ δὲ σύνολον (20) περὶ μερισμὸν ἀντιφάσεως (τὸ μὲν γὰρ ἀληθὲς τὴν κατάφασιν ἐπὶ τῷ συγκειμένῳ ἔχει τὴν δ' ἀπόφασιν ἐπὶ τῷ διῃρημένῳ, τὸ δὲ ψεῦδος τούτου τοῦ μερισμοῦ τὴν ἀντίφασιν· πῶς δὲ τὸ ἅμα τὸ χωρὶς νοεῖν συμβαίνει, ἄλλος λόγος, λέγω δὲ τὸ ἅμα καὶ τὸ χωρὶς ὥστε μὴ τὸ ἐφεξῆς (25) ἀλλ' ἕν τι γίγνεσθαιοὐ γάρ ἐστι τὸ ψεῦδος καὶ τὸ ἀληθὲς ἐν τοῖς πράγμασιν, οἷον τὸ μὲν ἀγαθὸν ἀληθὲς τὸ δὲ κακὸν εὐθὺς ψεῦδος, ἀλλ' ἐν διανοίᾳ, περὶ δὲ τὰ ἁπλᾶ καὶ τὰ τί ἐστιν οὐδ' ἐν διανοίᾳ· Ὅσα μὲν οὖν δεῖ θεωρῆσαι περὶ τὸ οὕτως ὂν καὶ μὴ ὄν, ὕστερον ἐπισκεπτέον· ἐπεὶ δὲ συμπλοκή (30) ἐστιν καὶ διαίρεσις ἐν διανοίᾳ ἀλλ' οὐκ ἐν τοῖς πράγμασι, τὸ δ' οὕτως ὂν ἕτερον ὂν τῶν κυρίως ( γὰρ τὸ τί ἐστιν ὅτι ποιὸν ὅτι ποσὸν τι ἄλλο συνάπτει ἀφαιρεῖ διάνοια), τὸ μὲν ὡς συμβεβηκὸς καὶ τὸ ὡς ἀληθὲς ὂν ἀφετέον - τὸ γὰρ αἴτιον τοῦ μὲν ἀόριστον τοῦ δὲ τῆς διανοίας τι πάθος, (1028a) καὶ ἀμφότερα περὶ τὸ λοιπὸν γένος τοῦ ὄντος, καὶ οὐκ ἔξω δηλοῦσιν οὖσάν τινα φύσιν τοῦ ὄντος - διὸ ταῦτα μὲν ἀφείσθω, σκεπτέον δὲ τοῦ ὄντος αὐτοῦ τὰ αἴτια καὶ τὰς ἀρχὰς ὄν. {Φανερὸν δ' ἐν οἷς διωρισάμεθα περὶ τοῦ ποσαχῶς λέγεται ἕκαστον, ὅτι πολλαχῶς λέγεται τὸ ὄν}. [6,3] CHAPITRE III. Il est clair que les principes et les causes des accidents se produisent et se détruisent, sans qu'il y ait réellement, dans ce cas, ni production, ni destruction. S'il n'en était pas ainsi, si la production et la destruction de l'accident avaient nécessairement une cause non-accidentelle, alors tout serait nécessaire. Telle chose sera-t-elle ou non ? Oui, si telle chose a lieu ; sinon, non. Et cette chose aura lieu, si une autre a lieu elle-même. En poursuivant de la sorte, et en retranchant toujours du temps d'un temps fini, évidemment on arrivera à l'instant actuel. (1027b) Ainsi donc, tel homme mourra-t-il de maladie, ou de mort violente ? De mort violente s'il sort de la ville : il sortira s'il a soif, il aura soif à une autre condition. De cette façon on arrive à un fait actuel, ou à quelque fait accompli déjà. Par exemple, il sortira s'il a soif : il aura soif s'il mange des mets salés; ce dernier fait est ou n'est pas. C'est donc nécessairement que cet homme mourra ou ne mourra pas de mort violente. Si l'on remonte aux faits accomplis, le même raisonnement s'applique encore ; car il y a déjà dans l'être donné la condition de ce qui sera : à savoir, le fait qui s'est accompli. Tout ce qui sera, sera donc nécessairement. Ainsi, c'est nécessairement que l'être qui vit, mourra; car il y a déjà en lui la condition nécessaire, par exemple, la réunion des éléments contraires dans le même corps. Mais mourra-t-il de maladie ou de mort violente ? La condition nécessaire n'est pas encore remplie ; elle ne le sera que si telle chose a lieu. Il est donc évident que l'on remonte ainsi à un principe, lequel ne se ramène plus à aucun autre. C'est là le principe de ce qui arrive d'une manière indéterminée : ce principe, aucune cause ne l'a produit lui-même. Mais à quel principe, et à quelle cause amène une telle réduction ; est-ce à la matière, à la cause finale ou à celle du mouvement ? c'est ce qu'il nous faudra examiner avec le plus grand soin. Sur l'être accidentel, tenons-nous-en à ce qui précède : nous avons suffisamment déterminé quels sont ses caractères. Quant à l'être en tant que vrai, et au non-être en tant que faux, ils ne consistent que dans la réunion et la séparation de l'attribut et du sujet, en un mot, dans l'affirmation ou la négation. Le vrai, c'est l'affirmation de la convenance du sujet et de l'attribut, la négation de leur disconvenance. Le faux est la contre-partie de cette affirmation et de cette négation. Mais comment se fait-il que nous concevions ou réunis ou séparés l'attribut et le sujet (et quand je parle de réunion ou de séparation, j'entends une réunion qui produise, non pas une succession d'objet, mais un être un) ? c'est ce dont il ne s'agit point présentement. Le faux ni le vrai ne sont point dans les choses, comme, par exemple, si le bien était le vrai, et le mal, le faux. Ils n'existent que dans la pensée; encore, les notions simples, la conception des pures essences, ne produisent-elles rien de semblable dans la pensée. Nous aurons plus tard à nous occuper de l'être et du non-être en tant que vrai et faux. Qu'il nous suffise d'avoir remarqué que la convenance ou la disconvenance du sujet et de l'attribut existe dans la pensée et non dans les choses, et que l'être en question n'a pas d'existence propre ; car, ce que la pensée réunit au sujet ou en sépare, peut être ou bien l'essence, ou bien la qualité, ou bien la quantité, ou tout autre mode de l'être : laissons donc de côté l'être en tant que vrai, comme nous avons fait pour l'être accidentel. En effet, la cause de celui-ci est indéterminée; celle de l'autre n'est qu'une modification de la pensée. (1028a) L'un et l'autre ont pour objets les divers genres de l'être, et ils ne manifestent, ni l'un ni l'autre, quelque nature particulière d'être. Passons-les donc tous les deux sous silence, et occupons-nous de l'examen des causes et des principes de l'être lui-même en tant qu'être ; et rappelons-nous qu'en déterminant le sens des termes de la philosophie, nous avons établi que l'être se prend sous plusieurs acceptions.


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Dernière mise à jour : 3/12/2009