HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre II

Chapitre 1

  Chapitre 1

[2,0] MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE - LIVRE DEUXIÈME. (ΑΛΦΑ ΤΟ ΕΛΑΤΤΟΝ.) [2,0] MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE - LIVRE DEUXIÈME.
[2,1] CHAPITRE PREMIER. (993a)(30) περὶ τῆς ἀληθείας θεωρία τῇ μὲν χαλεπὴ τῇ δὲ ῥᾳδία. Σημεῖον δὲ τὸ μήτἀξίως μηδένα δύνασθαι θιγεῖν αὐτῆς μήτε πάντας ἀποτυγχάνειν, (993b)(1) ἀλλἕκαστον λέγειν τι περὶ τῆς φύσεως, καὶ καθἕνα μὲν μηθὲν μικρὸν ἐπιβάλλειν αὐτῇ, ἐκ πάντων δὲ συναθροιζομένων γίγνεσθαί τι μέγεθος· ὥστεἴπερ ἔοικεν ἔχειν καθάπερ τυγχάνομεν παροιμιαζόμενοι, (5) τίς ἂν θύρας ἁμάρτοι; ταύτῃ μὲν ἂν εἴη ῥᾳδία, τὸ δὅλον τι ἔχειν καὶ μέρος μὴ δύνασθαι δηλοῖ τὸ χαλεπὸν αὐτῆς. Ἴσως δὲ καὶ τῆς χαλεπότητος οὔσης κατὰ δύο τρόπους, οὐκ ἐν τοῖς πράγμασιν ἀλλἐν ἡμῖν τὸ αἴτιον αὐτῆς· ὥσπερ γὰρ τὰ τῶν νυκτερίδων ὄμματα πρὸς τὸ (10) φέγγος ἔχει τὸ μεθἡμέραν, οὕτω καὶ τῆς ἡμετέρας ψυχῆς νοῦς πρὸς τὰ τῇ φύσει φανερώτατα πάντων. Οὐ μόνον δὲ χάριν ἔχειν δίκαιον τούτοις ὧν ἄν τις κοινώσαιτο ταῖς δόξαις, ἀλλὰ καὶ τοῖς ἐπιπολαιότερον ἀποφηναμένοις· καὶ γὰρ οὗτοι συνεβάλοντό τι· τὴν γὰρ ἕξιν προήσκησαν ἡμῶν· (15) εἰ μὲν γὰρ Τιμόθεος μὴ ἐγένετο, πολλὴν ἂν μελοποιίαν οὐκ εἴχομεν· εἰ δὲ μὴ Φρῦνις, Τιμόθεος οὐκ ἂν ἐγένετο. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ ἐπὶ τῶν περὶ τῆς ἀληθείας ἀποφηναμένων· παρὰ μὲν γὰρ ἐνίων παρειλήφαμέν τινας δόξας, οἱ δὲ τοῦ γενέσθαι τούτους αἴτιοι γεγόνασιν. Ὀρθῶς δἔχει καὶ τὸ καλεῖσθαι (20) τὴν φιλοσοφίαν ἐπιστήμην τῆς ἀληθείας. Θεωρητικῆς μὲν γὰρ τέλος ἀλήθεια πρακτικῆς δἔργον· καὶ γὰρ ἂν τὸ πῶς ἔχει σκοπῶσιν, οὐ τὸ ἀΐδιον ἀλλ πρός τι καὶ νῦν θεωροῦσιν οἱ πρακτικοί. Οὐκ ἴσμεν δὲ τὸ ἀληθὲς ἄνευ τῆς αἰτίας· ἕκαστον δὲ μάλιστα αὐτὸ τῶν ἄλλων καθ καὶ (25) τοῖς ἄλλοις ὑπάρχει τὸ συνώνυμον (οἷον τὸ πῦρ θερμότατον· καὶ γὰρ τοῖς ἄλλοις τὸ αἴτιον τοῦτο τῆς θερμότητοςὥστε καὶ ἀληθέστατον τὸ τοῖς ὑστέροις αἴτιον τοῦ ἀληθέσιν εἶναι. Διὸ τὰς τῶν ἀεὶ ὄντων ἀρχὰς ἀναγκαῖον ἀεὶ εἶναι ἀληθεστάτας (οὐ γάρ ποτε ἀληθεῖς, οὐδἐκείναις αἴτιόν τί ἐστι τοῦ (30) εἶναι, ἀλλἐκεῖναι τοῖς ἄλλοις), ὥσθἕκαστον ὡς ἔχει τοῦ εἶναι, οὕτω καὶ τῆς ἀληθείας. [2,1] CHAPITRE PREMIER. (993a) La science qui a pour objet la vérité, est difficile sous un point de vue, facile sous un autre. Ce qui le témoigne, c'est qu'il est impossible que personne atteigne complètement la vérité, et que tout le monde la manque complètement. (993b) Chaque philosophe explique quelque secret de la nature. Ce que chacun en particulier ajoute à la connaissance de la vérité n'est rien sans doute ou n'est que peu de chose ; mais la réunion de toutes les idées présente d'importants résultats. De sorte qu'il en est ici, ce nous semble, comme de ce que nous disons dans le proverbe : Qui ne mettrait pas la flèche dans une porte ? Considérée ainsi, cette science est chose facile. Mais l'impossibilité d'une possession complète de la vérité dans son ensemble et dans ses parties, montre tout ce qu'il y a de difficile dans la recherche dont il s'agit. Cette difficulté est double. Toutefois, elle a peut-être sa cause non pas dans les choses, mais dans nous-mêmes. En effet, de même que les yeux des chauves-souris sont offusqués par la lumière du jour, de même l'intelligence de notre âme est offusquée par les choses qui portent en elles la plus éclatante évidence. Il est donc juste d'avoir de la reconnaissance non seulement pour ceux dont on partage les opinions, mais pour ceux-là même qui ont traité les questions d'une manière un peu superficielle ; car eux aussi ont contribué pour leur part. Ce sont eux qui ont préparé par leurs travaux l'état actuel de la science. Si Timothée n'avait point existé, nous n'aurions pas toutes ces belles mélodies ; mais s'il n'y avait point eu de Phrynis, il n'eût point existé de Timothée. Il en est de même de ceux qui ont exposé leurs idées sur la vérité. Nous avons adopté quelques-unes des opinions de plusieurs philosophes ; les autres philosophes ont été causes de l'existence de ceux-là. Enfin c'est à juste titre qu'on nomme la philosophie, la science théorétique de la vérité. En effet, la fin de la spéculation, c'est la vérité ; celle de la pratique, c'est l'œuvre ; et les praticiens, quand ils considèrent le comment des choses, n'examinent pas la cause pour elle-même, mais en vue d'un but particulier, d'un intérêt présent. Or, nous ne savons pas le vrai si nous ne savons la cause. De plus, une chose est vraie par excellence, quand c'est à elle que les autres choses empruntent ce qu'elles ont en elles de vérité ; et, de même que le feu est le chaud par excellence, parce qu'il est la cause de la chaleur des autres êtres ; de même la chose qui est la cause de la vérité dans les êtres qui dérivent de cette chose est aussi la vérité par excellence. C'est pourquoi les principes des êtres éternels sont nécessairement l'éternelle vérité. Car, ce n'est pas dans telle circonstance seulement qu'ils sont vrais ; et il n'y a rien qui soit la cause de leur vérité ; ce sont eux au contraire qui sont causes de la vérité des autres choses. En sorte que tel est le rang de chaque chose dans l'ordre de l'être, tel est son rang dans l'ordre de la vérité.


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Dernière mise à jour : 27/11/2009