Texte grec :
[9,6] CHAPITRE VI.
1 Τῶν δ´ ἀγρίων καὶ τετραπόδων ἡ ἔλαφος οὐχ ἥκιστα δοκεῖ εἶναι φρόνιμον, τῷ τε τίκτειν παρὰ τὰς ὁδούς (τὰ γὰρ θηρία διὰ τοὺς ἀνθρώπους οὐ προσέρχεται), καὶ ὅταν τέκῃ, ἐσθίει τὸ χόριον πρῶτον. Καὶ ἐπὶ τὴν σέσελιν δὲ τρέχουσι, καὶ φαγοῦσαι οὕτως ἔρχονται πρὸς τὰ τέκνα πάλιν. Ἔτι δὲ τὰ τέκνα ἄγει ἐπὶ τοὺς σταθμούς, ἐθίζουσα οὗ δεῖ ποιεῖσθαι τὰς ἀποφυγάς· ἔστι δὲ τοῦτο πέτρα ἀπορρώξ, μίαν ἔχουσα εἴσοδον, οὗ δὴ καὶ ἀμύνεσθαι ἤδη φασὶν ὑπομένουσαν. 2 Ἔτι δὲ ὁ ἄρρην ὅταν γένηται παχύς (γίνεται δὲ σφόδρα πίων ὀπώρας οὔσης), οὐδαμοῦ ποιεῖ αὑτὸν φανερὸν ἀλλ´ ἐκτοπίζει ὡς διὰ τὴν παχύτητα εὐάλωτος ὤν.
Ἀποβάλλουσι δὲ καὶ τὰ κέρατα ἐν τόποις χαλεποῖς καὶ δυσεξευρέτοις· ὅθεν καὶ ἡ παροιμία γέγονεν "οὗ αἱ ἔλαφοι τὰ κέρατα ἀποβάλλουσιν·" ὥσπερ γὰρ τὰ ὅπλα ἀποβεβληκυῖαι φυλάττονται ὁρᾶσθαι. Λέγεται δ´ ὡς τὸ ἀριστερὸν κέρας οὐδείς πω ἑώρακεν· ἀποκρύπτειν γὰρ αὐτὸ ὡς ἔχον τινὰ φαρμακείαν. 3 Οἱ μὲν οὖν ἐνιαύσιοι οὐ φύουσι κέρατα, πλὴν ὥσπερ σημείου χάριν ἀρχήν τινα· τοῦτο δ´ ἐστὶ βραχὺ καὶ δασύ. Φύουσι δὲ διετεῖς πρῶτον τὰ κέρατα εὐθέα, καθάπερ παττάλους· διὸ καὶ καλοῦσι τότε πατταλίας αὐτούς. Τῷ δὲ τρίτῳ ἔτει δίκρουν φύουσι, τῷ δὲ τετάρτῳ τραχύτερον· καὶ τοῦτον τὸν τρόπον ἀεὶ (612a) ἐπιδιδόασι μέχρι ἓξ ἐτῶν. 4 Ἀπὸ τούτου δὲ ὅμοια ἀεὶ ἀναφύουσιν, ὥστε μηκέτι ἂν γνῶναι τὴν ἡλικίαν τοῖς κέρασιν, ἀλλὰ τοὺς γέροντας γνωρίζουσι μάλιστα δυοῖν σημείοιν· ὀδόντας τε γὰρ οἱ μὲν οὐκ ἔχουσιν οἱ δ´ ὀλίγους, καὶ τοὺς ἀμυντῆρας οὐκέτι φύουσιν. Καλοῦνται δ´ ἀμυντῆρες τὰ προνενευκότα τῶν φυομένων κεράτων εἰς τὸ πρόσθεν, οἷς ἀμύνεται· ταῦτα δ´ οἱ γέροντες οὐκ ἔχουσιν, ἀλλ´ εἰς τὸ ὀρθὸν γίνεται ἡ αὔξησις αὐτοῖς τῶν κεράτων. Ἀποβάλλουσι δ´ ἀνὰ ἕκαστον ἐνιαυτὸν τὰ κέρατα, ἀποβάλλουσι δὲ περὶ τὸν Θαργηλιῶνα μῆνα. 5 Ὅταν δ´ ἀποβάλωσι, κρύπτουσιν αὑτοὺς τὴν ἡμέραν, ὥσπερ εἴρηται· κρύπτουσι δ´ ἐν τοῖς δασέσιν, εὐλαβούμενοι τὰς μυίας. Νέμονται δὲ τὸν χρόνον τοῦτον νύκτωρ, μέχριπερ ἂν ἐκφύσωσι τὰ κέρατα. Φύεται δ´ ὥσπερ ἐν δέρματι τὸ πρῶτον, καὶ γίνονται δασέα· ὅταν δ´ αὐξηθῶσιν, ἡλιάζονται, ἵν´ ἐκπέψωσι καὶ ξηράνωσι τὸ κέρας. 6 Ὅταν δὲ μηκέτι πονῶσι πρὸς τὰ δένδρα κνώμενοι αὐτά, τότ´ ἐκλείπουσι τοὺς τόπους τούτους διὰ τὸ θαρρεῖν ὡς ἔχοντες ᾧ ἀμυνοῦνται. Ἤδη δ´ εἴληπται ἀχαΐνης ἔλαφος ἐπὶ τῶν κεράτων ἔχων κιττὸν πολὺν πεφυκότα χλωρόν, ὡς ἁπαλῶν ὄντων τῶν κεράτων ἐμφύντα ὥσπερ ἐν ξύλῳ χλωρῷ.
7 Ὅταν δὲ δηχθῶσιν αἱ ἔλαφοι ὑπὸ φαλαγγίου ἤ τινος τοιούτου, τοὺς ὀριγάνους συλλέγουσαι ἐσθίουσιν· δοκεῖ δὲ καὶ ἀνθρώπῳ ἀγαθὸν εἶναι τοῦτοπίνειν, ἀλλ´ ἔστιν ἀηδές. Αἱ δὲ θήλειαι τῶν ἐλάφων ὅταν τέκωσιν, εὐθὺς κατεσθίουσι τὸ χόριον, καὶ οὐκ ἔστι λαβεῖν· πρὸ γὰρ τοῦ χαμαὶ βαλεῖν αὐταὶ ἅπτονται· δοκεῖ δὲ τοῦτ´ εἶναι φάρμακον. 8 Ἁλίσκονται δὲ θηρευόμεναι αἱ ἔλαφοι συριττόντων καὶ ᾀδόντων, καὶ κατακλίνονται ὑπὸ τῆς ἡδονῆς. Δύο δ´ ὄντων ὁ μὲν φανερῶς ᾄδει ἢ συρίττει, ὁ δ´ ἐκ τοῦ ὄπισθεν βάλλει, ὅταν οὗτος σημήνῃ τὸν καιρόν. Ἐὰν μὲν οὖν τύχῃ ὀρθὰ τὰ ὦτα ἔχουσα, ὀξὺ ἀκούει καὶ οὐκ ἔστι λαθεῖν· ἐὰν δὲ καταβεβληκυῖα τύχῃ, λανθάνει.
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Traduction française :
[9,6] CHAPITRE VI.
1 Parmi les quadrupèdes sauvages, le cerf parait être un des plus prudents. D'abord, la femelle fait ses petits sur le bord des chemins, parce que les bêtes fauves ne viennent pas les y chercher, crainte des hommes. Puis, après qu'elle a mis bas, elle se hâte de ronger le chorion ; elle court ensuite manger du séséli, et elle revient à ses petits, aussitôt qu'elle en a mangé. Enfin, elle conduit ses faons à des retraites, où elle Ies habitue à se sauver en cas de danger. C'est d'ordinaire une roche escarpée, qui n'a qu'un seul accès, et où l'on assure qu'elle sait se défendre contre toutes les attaques. 2 Le mâle, de son côté, quand il s'alourdit, et c'est en automne qu'il devient si gras, ne se montre plus ; il change de retraite, comme s'il sentait qu'à cause de sa graisse il sera plus aisément pris. Il va, pour perdre son bois, dans les endroits les plus difficiles à atteindre et à reconnaître; et de là, le proverbe si usité :
« C'est là que les cerfs perdent leur bois ». On dirait qu'ils ont garde de se laisser voir à un moment où ils ont perdu leurs armes. On prétend que personne encore n'a trouvé la corne gauche d'un cerf, parce qu'il la cache, comme s'il savait qu'elle peut servir à faire un remède. 3 A un an, les cerfs ne poussent pas encore de cornes; à cette époque, il n'y en a qu'un léger commencement, par manière de signe; et ce bois est alors court et velu. Ce n'est qu'à deux ans qu'ils ont des cornes droites comme des pieux ; et alors on appelle ces cerfs des piquets. La troisième année, ils poussent deux branches; la quatrième année, le bois est plus rude ; et il croît toujours ainsi, (612a) jusqu'à six ans. 4 A partir de cette époque, les cornes repoussent toujours les mêmes; et l'on ne peut plus distinguer l'âge de la bête à ses cornes. Mais on peut reconnaître les vieux cerfs à deux signes : les uns n'ont plus de dents; les autres n'en ont que quelques-unes; et les défenses ne repoussent plus. On appelle Défenses les parties du bois qui penchent en avant, et qui servent à la bête pour se défendre. Les vieux cerfs n'ont plus ces parties ; et Ies cornes, en se développant, montent tout droit. Le bois tombe tous les ans, et il tombe vers le mois de Thargélion. 5 A l'époque où le cerf perd son bois, il se cache, ainsi qu'on vient de le dire, pendant le jour; et il se réfugie dans des fourrés épais pour se préserver des mouches. Durant tout ce temps, ils paissent la nuit dans les fourrés où ils sont; et ils y restent jusqu'à ce que les cornes soient repoussées. Elles poussent d'abord comme dans une peau; et, à ce moment, elles sont velues. Quand elles sont plus grandes, l'animal s'expose au soleil pour les mûrir et les sécher. 6 Enfin, quand l'animal ne sent plus de douleur en frottant son bois contre les arbres, il quitte les lieux qui l'abritaient, prenant courage, parce qu'il a maintenant de quoi se défendre. On a saisi un jour un cerf d'Achaïe qui avait sur son bois un lierre touffu et tout vert; sans doute, le lierre s'y était implanté, quand les cornes étaient encore toutes tendres, comme il se serait attaché à un arbre en pleine verdure.
7 Un cerf, mordu par une araignée-phalange ou par quelque autre insecte de ce genre, va chercher des escargots, qu'il mange. Un tel breuvage serait peut-être bon aussi pour les hommes ; mais il serait d'un goût repoussant. Dès qu'une femelle a mis bas, elle dévore aussitôt le chorion, qui serait bien difficile à lui prendre ; car elle le saisit avant qu'il ne tombe par terre. Le chorion passe pour être un remède utile. 8 On prend les biches en jouant de la flûte et en chantant; et elles se laissent charmer par le chant. Un des deux chasseurs, qui se réunissent, chante ou joue de la flûte devant l'animal, sans se cacher ; l'autre, qui est par derrière le cerf, le frappe quand son camarade lui fait signe que c'est le moment. Tant que la biche dresse ses oreilles, elle entend à merveille; et il n'est pas possible de la surprendre; mais du moment qu'elle les baisse, elle n'entend plus rien, et on la surprend.
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