[9,36] CHAPITRE XXXVI.
1 Ὥσπερ δὲ τὰς πράξεις κατὰ τὰ πάθη συμβαίνει ποιεῖσθαι πᾶσι τοῖς ζῴοις, οὕτω πάλιν καὶ τὰ ἤθη μεταβάλλουσι κατὰ τὰς πράξεις, πολλάκις δὲ καὶ τῶν μορίων ἔνια, οἷον ἐπὶ τῶν ὀρνίθων συμβαίνει. Αἵ τε γὰρ ἀλεκτορίδες ὅταν νικήσωσι τοὺς ἄρρενας, κοκκύζουσί τε μιμούμεναι τοὺς ἄρρενας καὶ ὀχεύειν ἐπιχειροῦσι, καὶ τό τε κάλλαιον ἐξαίρεται αὐταῖς καὶ τὸ οὐροπύγιον, ὥστε μὴ ῥᾳδίως ἂν ἐπιγνῶναι ὅτι θήλειαί εἰσιν· ἐνίαις δὲ καὶ πλῆκτρά τινα μικρὰ ἐπανέστη. 2 Ἤδη δὲ καὶ τῶν ἀρρένων τινὲς ὤφθησαν ἀπολομένης τῆς θηλείας αὐτοὶ περὶ τοὺς νεοττοὺς τὴν τῆς θηλείας ποιούμενοι σκευωρίαν, περιάγοντές τε καὶ ἐκτρέφοντες οὕτως ὥστε μήτε κοκκύζειν ἔτι μήτ᾽ ὀχεύειν ἐπιχειρεῖν. Γίνονται δὲ καὶ θηλυδρίαι ἐκ γενετῆς τῶν ὀρνίθων τινὲς οὕτως ὥστε καὶ ὑπομένειν τοὺς ἐπιχειροῦντας ὀχεύειν.
| [9,36] CHAPITRE XXXVI.
1 Tout de même que les actes des animaux dépendent beaucoup des impressions qu'ils reçoivent, de même aussi leur naturel change suivant leurs actes ; souvent même ce sont des parties de leur corps qui éprouvent un changement. C'est ce qu'on peut voir sur les oiseaux. Les poules, quand elles ont vaincu les mâles, se mettent à chanter comme eux, et elles essayent de cocher ; leur crête et leur queue se relèvent, à ce point qu'on a de la peine à reconnaître que ce sont toujours des femelles ; il en est même auxquelles il pousse de petits ergots. 2 Réciproquement, on a vu des mâles, après la mort de la femelle, prendre pour les poussins tous les soins qu'elle aurait pu en prendre, les conduisant et les nourrissant, et allant jusqu'à cesser de chanter et de cocher. Il y a même quelques-uns de ces mâles qui sont tellement femelles, dès leur naissance, qu'ils tolèrent que d'autres essaient de les cocher.
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