[9,3] CHAPITRE III.
1 (611a) Τῶν δ´ ἰχθύων οἱ μὲν συναγελάζονται μετ´ ἀλλήλων καὶ φίλοι εἰσίν, οἱ δὲ μὴ συναγελαζόμενοι πολέμιοι. Ἀγελάζονται δ´ οἱ μὲν κυοῦντες, ἔνιοι δ´ ὅταν ἐκτέκωσιν. Ὅλως δ´ ἀγελαῖά ἐστι τὰ τοιάδε, θυννίδες, μαινίδες, κωβιοί, βῶκες, σαῦροι, κορακῖνοι, σινόδοντες, τρίγλαι, σφύραιναι, ἀνθίαι, ἐλεγῖνοι, ἀθερῖνοι, σαργῖνοι, βελόναι, τευθοί, ἰουλίδες, πηλαμύδες, σκόμβροι, κολίαι. 2 Τούτων δ´ ἔνιά ἐστιν οὐ μόνον ἀγελαῖα ἀλλὰ καὶ σύζυγα· τὰ γὰρ λοιπὰ συνδυάζεται μὲν ἅπαντα, τὰς δ´ ἀγέλας ποιοῦνται κατ´ ἐνίους καιρούς, ὥσπερ εἴρηται, ὅταν κύωσιν, ἔνια δὲ καὶ ὅταν τέκωσιν. Λάβραξ δὲ καὶ κεστρεὺς πολεμιώτατοι ὄντες κατ´ ἐνίους καιροὺς συναγελάζονται ἀλλήλοις· 3 συναγελάζονται γὰρ πολλάκις οὐ μόνον τὰ ὁμόγονα, ἀλλὰ καὶ οἷς ἡ αὐτὴ καὶ ἡ παραπλήσιός ἐστι νομή, ἂν ᾖ ἄφθονος. Ζῶσι δὲ πολλάκις ἀφῃρημένοι οἱ κεστρεῖς τὴν κέρκον καὶ οἱ γόγγροι μέχρι τῆς ἐξόδου τῆς περιττώσεως· ἀπεσθίεται δ´ ὁ μὲν κεστρεὺς ὑπὸ λάβρακος, ὁ δὲ γόγγρος ὑπὸ μυραίνης. Ὁ δὲ πόλεμός ἐστι τοῖς κρείττοσι πρὸς τοὺς ἥττους· κατεσθίει γὰρ ὁ κρείττων.
4 Καὶ περὶ μὲν τῶν θαλαττίων ταῦτα.
| [9,3] CHAPITRE III.
1 (611a) Parmi les poissons, les uns se réunissent en troupes, et vivent en paix Ies uns avec les autres; mais ceux qui ne vivent pas en troupes, sont ennemis. Tantôt c'est pendant la gestation, tantôt c'est après la ponte, que les poissons se réunissent. Voici, d'une manière toute générale, quelques espèces qui s'attroupent : les thons, les maenides, les goujons, les bogues, les sauriens, les coracins, les sinodons (dentales), les surmulets, les sphyrènes, les anthias, les élégins, les épis, les sargins, les aiguilles, les mécons, les teuthies, les ioulides, les pélamydes, les maquereaux, les colias, etc. 2 Dans ces espèces, quelques-unes vivent non seulement en troupes, mais, en outre, par paires. Tous les poissons s'accouplent; mais ils ne vont par troupes qu'à certains moments, comme on vient de le dire, soit quand ils pondent, soit après qu'ils ont jeté leur frai. Le loup et le muge, qui sont d'implacables ennemis, se réunissent néanmoins les uns aux autres, à certaines époques. 3 Bien des fois, ce ne sont pas uniquement les individus de même espèce qui se réunissent, mais tous ceux qui ont une nourriture pareille ou analogue, pourvu que cette nourriture soit très abondante. On voit fréquemment des muges et des congres dont la queue est enlevée, jusqu'à l'orifice d'où sortent les excréments, et qui n'en vivent pas moins. Le muge est mangé ainsi par le loup ; et le congre, par la murène. C'est que les plus forts font la guerre aux plus faibles et les dévorent.
4 Voilà pour les poissons de mer.
|