[9,26] CHAPITRE XXVI.
1 Τῶν δ᾽ ἐντόμων ἐργατικώτατον ζῴων ἐστί, σχεδὸν δὲ καὶ πρὸς τἆλλα συγκρίνεσθαι πάντα, τό τε τῶν μυρμήκων γένος καὶ τὸ τῶν μελιττῶν, ἔτι δ᾽ ἀνθρῆναι καὶ σφῆκες καὶ πάνθ᾽ ὡς εἰπεῖν τὰ συγγενῆ τούτοις. Εἰσὶ δὲ καὶ τῶν ἀραχνίων οἱ γλαφυρώτατοι καὶ λαγαρώτατοι καὶ τεχνικώτατοι περὶ τὸν βίον. Ἡ μὲν οὖν τῶν μυρμήκων ἐργασία πᾶσίν ἐστιν ἐπιπολῆς ἰδεῖν, καὶ ὡς ἀεὶ μίαν ἀτραπὸν πάντες βαδίζουσι, καὶ τὴν ἀπόθεσιν τῆς τροφῆς καὶ ταμιείαν· ἐργάζονται γὰρ καὶ τὰς νύκτας τὰς πανσελήνους.
2 Τῶν δ᾽ ἀραχνίων καὶ τῶν φαλαγγίων ἔστι πολλὰ γένη, τῶν μὲν δηκτικῶν φαλαγγίων δύο, τὸ μὲν ἕτερον ὅμοιον τοῖς καλουμένοις λύκοις μικρὸν καὶ ποικίλον καὶ ὀξὺ καὶ πηδητικόν· καλεῖται δὲ ψύλλα· τὸ δ᾽ ἕτερον μεῖζον, τὸ μὲν χρῶμα μέλαν, τὰ δὲ σκέλη τὰ πρόσθια μακρὰ ἔχον, καὶ τῇ κινήσει νωθρὸν καὶ βαδίζον ἠρέμα καὶ οὐ κρατερὸν καὶ οὐ πηδῶν. Τὰ δ᾽ ἄλλα πάντα, ὅσα παρατίθενται οἱ φαρμακοπῶλαι, τὰ μὲν οὐδεμίαν τὰ δ᾽ ἀσθενῆ ποιεῖ τὴν δῆξιν. 623a 3 Ἄλλο δ᾽ ἐστὶ τῶν καλουμένων λύκων γένος. Τοῦτο μὲν οὖν τὸ μικρὸν οὐχ ὑφαίνει ἀράχνιον, τὸ δὲ μεῖζον τραχὺ καὶ φαῦλον πρὸς τῇ γῇ καὶ ταῖς αἱμασιαῖς· ἐπὶ τοῖς στομίοις δ᾽ ἀεὶ ποιεῖ τὸ ἀράχνιον, καὶ ἔνδον ἔχον τὰς ἀρχὰς τηρεῖ, ἕως ἂν ἐμπεσόν τι κινήσῃ· ἔπειτα προσέρχεται. Τὸ δὲ ποικίλον ὑπὸ τοῖς δένδρεσι ποιεῖται μικρὸν καὶ φαῦλον ἀράχνιον. 4 Ἄλλο δ᾽ ἐστὶ τρίτον τούτων σοφώτατον καὶ γλαφυρώτατον· ὑφαίνει γὰρ πρῶτον μὲν διατεῖναν πρὸς τὰ πέρατα πανταχόθεν, εἶτα στημονίζεται ἀπὸ τοῦ μέσου (λαμβάνει δὲ τὸ μέσον ἱκανῶς), ἐπὶ δὲ τούτοις ὥσπερ κρόκας ἐμβάλλει, εἶτα συνυφαίνει. Τὴν μὲν οὖν κοίτην καὶ τὴν ἀπόθεσιν τῆς θήρας ἄλλοθι ποιεῖται, τὴν δὲ θήραν ἐπὶ τοῦ μέσου τηροῦσα· κἄπειθ᾽ ὅταν ἐμπέσῃ τι, κινηθέντος τοῦ μέσου πρῶτον μὲν περιδεῖ καὶ περιελίττει τοῖς ἀραχνίοις, ἕως ἂν ἀχρεῖον ποιήσῃ, μετὰ δὲ ταῦτ᾽ ἀπήνεγκεν ἀραμένη, 5 καὶ ἐὰν μὲν τύχῃ πεινῶσα, ἐξεχύλισεν (αὕτη γὰρ ἡ ἀπόλαυσις), εἰ δὲ μή, πάλιν ὁρμᾷ πρὸς τὴν θήραν, ἀκεσαμένη πρῶτον τὸ διερρωγός· ἐὰν δέ τι μεταξὺ ἐμπέσῃ, πρῶτον ἐπὶ τὸ μέσον βαδίζει, κἀκεῖθεν ἐπανέρχεται πρὸς τὸ ἐμπεσὸν ὥσπερ ἀπ᾽ ἀρχῆς. Ἐὰν δέ τι λυμήνηται τοῦ ἀραχνίου, πάλιν ἄρχεται τῆς ὑφῆς καταφερομένου τοῦ ἡλίου ἢ ἀνατέλλοντος διὰ τὸ μάλιστα ἐν ταύταις ταῖς ὥραις ἐμπίπτειν τὰ θηρία. Ἐργάζεται δὲ καὶ θηρεύει ἡ θήλεια· ὁ δ᾽ ἄρρην συναπολαύει.
6 Τῶν δ᾽ ἀραχνίων τῶν γλαφυρῶν καὶ ὑφαινόντων ἀράχνιον πυκνὸν δύο ἐστὶ γένη, τὸ μὲν μεῖζον τὸ δ᾽ ἔλαττον. Τὸ μὲν οὖν μακροσκελέστερον κάτωθεν κρεμάμενον τηρεῖ, ὅπως ἂν μὴ φοβούμενα τὰ θηρία εὐλαβῆται ἀλλ᾽ ἐμπίπτῃ ἄνω (διὰ γὰρ τὸ μέγεθος οὐκ εὐκρυφές ἐστι), τὸ δὲ συμμετρότερον ἄνωθεν ἐπηλυγισάμενον τοῦ ἀραχνίου ὀπὴν μικράν.
7 Δύνανται δ᾽ ἀφιέναι οἱ ἀράχναι τὸ ἀράχνιον εὐθὺς γενόμενοι, οὐκ ἔσωθεν ὡς ὂν περίττωμα, καθάπερ φησὶ Δημόκριτος, ἀλλ᾽ ἀπὸ τοῦ σώματος οἷον φλοιόν, ἢ τὰ βάλλοντα ταῖς θριξίν, οἷον αἱ ὕστριχες. Ἐπιτίθεται δὲ καὶ περιελίττεται καὶ τοῖς μείζοσι ζῴοις, ἐπεὶ καὶ ταῖς σαύραις 624 ταῖς μικραῖς ἐπιβάλλον περὶ τὸ σώμα περιθέον ἀφίησιν, ἕως ἂν συλλάβῃ τὸ στόμα· τότε δ᾽ ἤδη δάκνει προςελθόν.
8 Καὶ περὶ μὲν τούτων τῶν ζῴων τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον.
| [9,26] CHAPITRE XXVI.
1 Parmi les insectes, et l'on pourrait presque dire, parmi tous les animaux sans exception, les plus laborieux, ce sont les fourmis et les abeilles, après lesquelles on peut nommer les frelons et les guêpes, et tous les insectes de même ordre que ceux-là. On peut observer encore qu'entre les araignées, il y en a quelques-unes qui sont plus remarquables que d'autres et plus habiles aussi à trouver leur vie. Tout le monde a pu voir également les fourmis travailler à la surface du sol ; on a pu voir comment toutes suivent, sans le moindre écart, toujours le même chemin, et comment elles déposent et thésaurisent leurs provisions. Elles travaillent même de nuit, quand il fait pleine lune.
2 Les araignées et les phalanges sont de plusieurs espèces. Les phalanges qui piquent en présentent déjà deux, dont l'une ressemble à celles des araignées qu'on appelle des loups. Elle est petite, tachetée, très-vive et sautillante. On les appelle des psylles. L'autre espèce de phalange est plus grosse, de couleur noire ; elle a les pattes de devant très-longues; son mouvement est paresseux, et elle marche lentement; elle n'est pas forte et ne saute pas. Toutes les autres araignées, qu'exposent les pharmaciens, ou ne piquent pas du tout, ou ne piquent que faiblement. 3 623a Une autre espèce d'araignées, ce sont celles qu'on appelle des Loups. Elle est petite, et elle ne file pas. Une seconde, plus grande que celle-ci, file une toile épaisse et mal disposée, sur terre et sur les décombres. Elle place toujours sa toile près des ouvertures ; et restant en dedans à garder les bouts de sa toile, elle attend que quelque proie y produise un mouvement, en y tombant ; et ensuite, elle fond sur elle. L'araignée tachetée file sous les arbres une toile petite et mal faite. 4 II est une troisième espèce beaucoup plus habile que toutes celles-là, et plus remarquable. Elle fait son tissu, en tendant tout d'abord ses fils en tous sens, aux points extrêmes qu'elle a choisis. Ensuite, elle établit sa chaîne, en partant du milieu, qu'elle sait fort bien distinguer et prendre. Sur ces premiers fils, elle jette des sortes de trames ; et enfin, elle consolide et unit le tout. Elle place ailleurs sa demeure et le dépôt de son butin; mais c'est au centre de sa toile qu'elle guette sa proie. Dès que quelque chose vient à tomber dans ses rets, et que le centre en est ébranlé, elle se hâte d'enlacer l'animal et de l'envelopper de ses fils, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus bouger; alors, elle l'emporte loin du centre, où elle l'a saisi. 5 Si elle se trouve avoir faim à ce moment, elle suce l'animal; c'est là sa jouissance; et si elle n'a pas faim, elle recommence et continue sa chasse, après avoir restauré les parties déchirées de sa toile. Si une seconde proie vient à s'y prendre, d'abord elle accourt au centre; et de là, elle revient sur l'animal, comme la première fois. Si l'on vient à endommager sa toile, elle en recommence le tissu, soit au coucher, soit au lever du soleil, parce que c'est surtout à ces deux heures-là que les animaux s'y font prendre, en y tombant. C'est, d'ailleurs, la femelle seule qui file et qui chasse ; le mâle ne fait que partager sa proie.
6 Il y a deux espèces d'araignées sans poils, et faisant une toile épaisse. L'une de ces espèces est plus grande; et l'autre, plus petite. Celle qui a les pattes plus longues fait le guet en se suspendant en bas, au bout de son fil, pour que les animaux se laissent sans crainte prendre dans la toile qui est en haut; car cette araignée ne peut pas, à cause de sa grosseur, se bien cacher. L'autre espèce, qui a les pattes moins démesurées, se tient en haut de sa toile, après y avoir organisé une. petite ouverture, où elle peut se cacher.
7 Les araignées peuvent produire leur toile aussitôt après leur naissance; mais ce n'est pas en tirant les fils de leur intérieur, comme une sorte d'excrément, ainsi que le prétend Démocrite ; c'est plutôt comme une écorce qui pousserait sur tout leur corps ; ou bien, c'est comme certains animaux, le hérisson par exemple, qui lancent leurs piquants. L'araignée attaque et même enlace des animaux beaucoup plus grands qu'elle ; c'est ainsi qu'elle se jette sur de petits 624 lézards; et que tournant autour de leur bouche, elle les enveloppe de ses fils, jusqu'à ce que leur bouche en soit tout à fait fermée ; et alors, elle les suce tout à son aise.
8 Voilà ce que nous avions à dire sur ces diverses espèces d'animaux.
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