[8,23] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΓ'.
§ 1. Τῶν δ´ ἵππων αἱ μὲν φορβάδες ἄνοσοι τῶν ἄλλων ἀρρωστημάτων εἰσὶ πλὴν
ποδάγρας, ταύτῃ δὲ κάμνουσι, καὶ ἐνίοτε ἀποβάλλουσι τὰς ὁπλάς· ὅταν δ´ ἀποβάλωσι, πάλιν
φύουσιν εὐθύς· γίνεται γὰρ ἅμα τῆς ἑτέρας ὑποφυομένης ἡ τῆς ἑτέρας ὁπλῆς ἀποβολή. § 2.
Σημεῖον δὲ τῆς ἀρρωστίας· ὁ γὰρ ὄρχις ἅλλεται ὁ δεξιός, ἢ κατὰ μέσον ὀλίγον κάτωθεν τῶν
μυκτήρων ἔγκοιλόν τι γίνεται καὶ ῥυτιδῶδες. § 3. Οἱ δὲ τροφίαι ἵπποι πλείστοις ἀρρωστήμασι
κάμνουσιν. Λαμβάνει γὰρ καὶ εἰλεός· σημεῖον δὲ τῆς ἀρρωστίας τὰ (605a) ὀπίσθια σκέλη
ἐφέλκουσιν ἐπὶ τὰ ἐμπρόσθια καὶ ὑποφέρουσιν, ὥστε ὀλίγου συγκρούειν. Ἐὰν δ´ ἀσιτήσας τὰς
ἔμπροσθεν ἡμέρας εἶτα μανῇ, αἷμα ἀφαιροῦντες βοηθοῦσι καὶ ἐκτέμνοντες. § 4. Λαμβάνει δὲ
καὶ τέτανος· σημεῖον δ´ αἱ φλέβες τέτανται πᾶσαι καὶ κεφαλὴ καὶ αὐχήν, καὶ προβαίνει εὐθέσι
τοῖς σκέλεσιν. Γίνονται δὲ καὶ ἔμπυοι οἱ ἵπποι. Λαμβάνει δὲ καὶ ἄλλος αὐτοὺς πόνος, καλεῖται
δὲ τοῦτο κριθιᾶν· σημεῖον δὲ τοῦ ἀρρωστήματος μαλακὸς γίνεται ὁ οὐρανὸς καὶ θερμὸν πνεῖ.
Ἀνίατα δέ, ἂν μὴ αὐτόματα καταστῇ. § 5. Τὸ δὲ νυμφιᾶν καλούμενον, ἐν ᾧ συμβαίνει
κατέχεσθαι ὅταν αὐλῇ τις, καὶ κατωπιᾶν· καὶ ὅταν ἀναβῇ τις, τροχάζει, ἕως ἂν μέλλῃ τις
κατασχεῖν· κατηφεῖ δ´ ἀεί, καὶ ὅταν λυττήσῃ. Σημεῖον δὲ καὶ τούτου τὰ ὦτα καταβάλλει πρὸς
τὴν χαίτην καὶ πάλιν προτείνει, καὶ ἐκλείπει, καὶ πνεῖ. § 6. Ἀνίατα δὲ καὶ τάδε, ἐὰν καρδίαν
ἀλγήσῃ (σημεῖον δὲ λαπαρὸς ὢν ἀλγεῖ), καὶ ἐὰν ἡ κύστις μεταστῇ (σημεῖον δὲ καὶ τούτου τὸ
μὴ δύνασθαι οὐρεῖν, καὶ τὰς ὁπλὰς καὶ τὰ ἰσχία ἐφέλκει), καὶ ἐὰν σταφύλινον περιχάνῃ· τοῦτο
δ´ ἐστὶν ἡλίκον σφονδύλη. § 7. Τὰ δὲ δήγματα τῆς μυγαλῆς καὶ τοῖς ἄλλοις ὑποζυγίοις χαλεπά·
γίνονται δὲ φλύκταιναι. Χαλεπώτερον δὲ τὸ δῆγμα, ἐὰν κύουσα δάκῃ· ἐκρήγνυνται γὰρ αἱ
φλύκταιναι, εἰ δὲ μή, οὔ. Ἀποκτείνει δὲ δάκνουσα ἢ σφόδρα ποιεῖ ἀλγεῖν καὶ ἡ καλουμένη
χαλκὶς ὑπὸ τινῶν, ὑπὸ δ´ ἐνίων ζιγνίς· ἔστι δ´ ὅμοιον ταῖς μικραῖς σαύραις, τὸ δὲ χρῶμα τοῖς
τυφλίνοις ὄφεσιν. § 8. Ὅλως δέ φασιν οἱ ἔμπειροι, σχεδὸν ὅσαπερ ἀρρωστήματα ἀρρωστεῖ
ἄνθρωπος, καὶ ἵππον ἀρρωστεῖν καὶ πρόβατον. Ὑπὸ φαρμάκου δὲ διαφορεῖται καὶ ἵππος καὶ πᾶν
ὑποζύγιον σανδαράκης· δίδοται δ´ ἐν ὕδατι καὶ διηθεῖται. Καὶ ἐκβάλλει δὲ κύουσα ἵππος ὀσμῇ
λύχνου ἀποσβεννυμένου· συμβαίνει (605b) δὲ τοῦτο καὶ γυναιξὶν ἐνίαις κυούσαις. § 9. Περὶ
μὲν οὖν τὰς νόσους τῶν ἵππων τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον. Τὸ δ´ ἱππομανὲς καλούμενον
ἐπιφύεται μέν, ὥσπερ λέγεται, τοῖς πώλοις, αἱ δ´ ἵπποι περιλείχουσαι καὶ καθαίρουσαι
ἀποτρώγουσιν αὐτό· τὰ δ´ ἐπιμυθευόμενα πέπλασται μᾶλλον ὑπὸ γυναικῶν καὶ τῶν περὶ τὰς
ἐπῳδάς. Ὁμολογουμένως δὲ καὶ τὸ καλούμενον πώλιον αἱ ἵπποι προεκβάλλουσι πρὸ τοῦ
πώλου. § 10. Γινώσκουσι δ´ οἱ ἵπποι καὶ τὴν φωνὴν ἀκούοντες τῶν ἵππων, οἷς ἂν μαχεσάμενοι
τύχωσιν. Χαίρουσι δ´ οἱ ἵπποι τοῖς λειμῶσι καὶ τοῖς ἕλεσιν· καὶ γὰρ τῶν ὑδάτων τὰ θολερὰ
πίνουσι, κἂν ᾖ καθαρά, ἀνατρέπουσιν αὐτὰ οἱ ἵπποι ταῖς ὁπλαῖς, εἶτα πιοῦσαι λούονται. Καὶ
γὰρ ὅλως ἐστὶ φιλόλουτρον τὸ ζῷον καὶ φίλυδρον· διὸ καὶ ἡ τοῦ ποταμίου ἵππου φύσις οὕτω
συνέστηκεν. Ὁ δὲ βοῦς τοὐναντίον τοῦ ἵππου· ἂν γὰρ μὴ καθαρὸν ᾖ τὸ ὕδωρ καὶ ψυχρὸν καὶ
ἀκέραιον, οὐκ ἐθέλει πιεῖν.
| [8,23] CHAPITRE XXIII.
§ 1. Les chevaux qui ne sont pas en pâture sont exempts de
toutes les maladies sauf la goutte. Ils en souffrent beaucoup; et parfois, ils en perdent
leurs soles; mais quand ils les ont perdues, ils les refont vite; et en même temps que l'une
tombe, l'autre se reforme en dessous.
§ 2. Le symptôme de la maladie, c'est le tressaillement du testicule droit, ou bien un
petit creux et une sorte de ride qui se forme un peu au-dessous du milieu des naseaux.
§ 3. Les chevaux qu'on nourrit à l'écurie sont sujets aux maladies les plus
nombreuses. D'abord, ils prennent la colique. Ce qui annonce la maladie, (605a) c'est
qu'ils ramènent les jambes de derrière sous les jambes de devant, et qu'ils les en
rapprochent presque à les choquer. Quand le cheval, après être resté plusieurs jours
sans manger, devient furieux, on le soulage en lui tirant du sang et en lui ouvrant la veine.
§ 4. Le cheval a aussi le tétanos ; dans cette affection, le symptôme consiste en ce
que toutes les veines, la tête, le cou, sont excessivement tendus, et que l'animal a les
jambes toutes droites et raides. Les chevaux deviennent encore purulents. Ils sont
également exposés à une autre maladie, qu'on appelle « faire de l'orge ». Voici comment
elle se manifeste : le voile du palais devient mou; et la respiration devient brûlante. Ces
maladies sont incurables à tous les soins; et il faut qu'elles s'apaisent d'elles-mêmes.
§ 5. Les chevaux sont encore atteints de cette affection qu'on appelle la nymphe, qui
les prend quand ils entendent le son de la flûte ; et de cette autre affection de baisser les
yeux et de regarder en bas. Si l'on monte une bête qui est dans cette disposition, elle se
met à tourner sur elle-même, jusqu'à ce que quelqu'un vienne à l'arrêter. Le cheval
malade baisse toujours la tête, même quand il a la rage; et ce qui indique cette maladie,
c'est qu'il abaisse les oreilles vers la crinière et qu'il les redresse ensuite: il a des
défaillances, et il est haletant.
§ 6. D'autres maladies incurables du cheval, c'est d'abord la cardialgie, qui se
manifeste par la palpitation des flancs. C'est ensuite le déplacement de la vessie, qu'on
reconnaît à l'impossibilité d'uriner, qui fait que l'animal lève les pieds et les hanches. Le
cheval est aussi très malade, s'il avale un staphylin, insecte de la grosseur d'une
sphondyle.
§ 7. La morsure de la mygale fait du mal au cheval, comme à toutes les autres bêtes
de trait ; et elle produit des pustules. La morsure est encore plus dangereuse si la mygale
était pleine; les pustules crèvent en ce cas; mais autrement, elles ne crèvent pas. Une
autre morsure qui tue les chevaux, ou du moins les fait beaucoup souffrir, c'est celle de la
bête qu'on appelle tantôt la chalcis, tantôt la zignis. Elle ressemble aux petits lézards, et
sa couleur est celle des serpents aveugles.
§ 8. D'une manière générale, les gens dont c'est la pratique assurent que le cheval a
presque toutes les maladies de l'homme, de même, que les moutons en sont également
atteints. La sandaraque est un poison qui tue les chevaux, et généralement les bêtes de
somme ; on donne ce poison dans de l'eau, où on l'a fait dissoudre. L'odeur d'une lampe
qui s'éteint suffit pour faire avorter une jument; (605b) et quelquefois, le même accident se
produit chez des femmes enceintes.
§ 9. Voilà ce que nous savons des maladies des chevaux. Quant à l'excroissance
qu'on appelle l'Hippomane, elle se produit, comme on l'a déjà dit, sur les poulains: les
juments lèchent cette excroissance, et la font disparaître en finissant par la manger. Mais
toutes les fables qu'on débite à ce sujet ne sont guère que les inventions des femmes, et
des gens qui se livrent aux incantations. Ce dont on convient davantage, c'est que les
juments rejettent ce qu'on appelle le Pôlion, avant de mettre bas leur poulain.
§ 10. Les chevaux reconnaissent le hennissement des chevaux contre lesquels ils
ont antérieurement combattu. Ils se plaisent dans les prés et dans les marécages, parce
qu'ils aiment l'eau trouble, et que quand l'eau qu'ils y trouvent est pure, ils la piétinent
avant de la boire, et s'y baignent après avoir bu. Le cheval est essentiellement un animal
qui aime à se baigner et qui aime l'eau; et c'est bien là aussi ce qui constitue la nature de
l'Hippopotame. Le boeuf est tout l'opposé du cheval; et si l'eau n'est pas pure, fraîche et
sans mélange, il se refuse à la boire.
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