[8,12] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΒ'.
§ 1. Πρόβατα δὲ καὶ αἶγες εἰσὶ μὲν ποηφάγα, τὴν δὲ νομὴν ποιοῦνται τὰ μὲν πρόβατα
προσεδρεύοντα καὶ μονίμως, αἱ δ´ αἶγες ταχὺ μεταβάλλουσαι καὶ τῶν ἄκρων ἁπτόμεναι
μόνον. § 2. Πιαίνει δὲ μάλιστα τὸ πρόβατον τὸ πο τόν, διὸ καὶ τοῦ θέρους διδόασιν ἅλας διὰ
πέντε ἡμερῶν μέδιμνον τοῖς ἑκατόν· γίνεται γὰρ οὕτως ὑγιεινότερον καὶ πιότερον τὸ ποιμνίον.
Καὶ τὰ πολλὰ δ´ ἁλίζοντες διὰ τοῦτο προσφέρουσιν, οἷον ἔν τε τοῖς ἀχύροις ἅλας πολλούς
(διψῶντα γὰρ πίνει μᾶλλον) καὶ τοῦ μετοπώρου τὴν κολοκύνθην ἁλὶπάττοντες· § 3. τοῦτο γὰρ
καὶ γάλα ποιεῖ πλεῖον. Καὶ κινούμεναι δὲ μεσημβρίας πίνουσι μᾶλλον πρὸς τὴν δείλην. Πρός τε
τοὺς τόκους ἁλιζόμεναι μείζω τὰ οὔθατα καθιᾶσιν. Πιαίνει δὲ τὰ πρόβατα θαλλός, κότινος,
ἀφάκη, ἄχυρα ὁποῖα ἂν ᾖ· ἅπαντα δὲ μᾶλλον πιαίνει ἅλμῃ προσρανθέντα. Παχύνεται δὲ καὶ
ταῦτα μᾶλλον προλιμοκτονηθέντα τρεῖς ἡμέρας. § 4. Ὕδωρ δὲ τοῖς προβάτοις τοῦ μετοπώρου
τὸ βόρειον τοῦ νοτίου ἄμεινον, καὶ αἱ νομαὶ αἱ πρὸς ἑσπέραν συμφέρουσιν, λεπτύνουσι δ´ αἱ
ὁδοὶ καὶ αἱ ταλαιπωρίαι. Οἱ δὲ ποιμένες γινώσκουσι τὰς ἰσχυούσας τῶν οἰῶν, ὅταν χειμὼν ᾖ,
τῷ (597a) ἔχειν πάχνην, τὰς δὲ μὴ ἔχειν· διὰ γὰρ τὴν ἀσθένειαν κινούμεναι ἀποβάλλουσιν αἱ
μὴ ἰσχύουσαι. § 5. Παντὸς δὲ τετράποδος τὰ κρέα χερίω, ὅπου ἑλώδη χωρία νέμονται ἢ ὅπου
μετεωρότερα. Εἰσὶ δὲ δυσχειμερώτεραι αἱ πλατύκερκοι οἶες τῶν μακροκέρκων καὶ αἱ κολέραι
τῶν λασίων· δυσχείμεροι δὲ καὶ αἱ οὖλαι. Ὑγιεινότεραι μὲν οὖν αἱ οἶες τῶν αἰγῶν, ἰσχύουσι δὲ
μᾶλλον αἱ αἶγες τῶν οἰῶν.
Τῶν δὲ λυκοβρώτων προβάτων τὰ κώδια καὶ τὰ ἔρια καὶ τὰ ἐξ αὐτῶν ἱμάτια φθειρωδέστερα
γίνεται πολὺ μᾶλλον τῶν ἄλλων.
| [8,12] CHAPITRE XII.
§ 1. Les moutons et les chèvres se nourrissent d'herbes; mais les
moutons mangent en restant sur place et sans bouger; les chèvres au contraire changent
de place à tout moment, et ne mangent que le sommet des tiges.
§ 2. C'est surtout la boisson que prennent les moutons qui les engraisse; aussi,
pendant l'été, leur donne-t-on du sel tous les cinq jours, un médimne de sel par cent
bêtes. Avec ce soin, on rend le troupeau plus gras, en même temps qu'il se porte mieux.
Aussi, leur donne-t-on du sel avec beaucoup d'autres choses; et par exemple, on mêle du
sel à la paille qu'ils mangent. La soif les fait alors boire davantage; et à l'automne, on
saupoudre de sel les concombres dont on les nourrit.
§ 3. Les brebis ont alors plus de lait; et quand on les fait sortir à midi, elles boivent
davantage le soir. Lorsqu'on leur donne du sel avant qu'elles ne mettent bas, leurs
mamelles s'allongent et descendent. La feuille d'olivier, soit cultivé, soit sauvage, le
pissenlit, la paille de toute espèce, engraissent les moutons; mais tous ces aliments,
saupoudrés d'eau salée, les engraissent encore bien mieux. Ce qui aide plus encore à les
engraisser, c'est de les soumettre à un jeûne préalable de trois jours.
§ 4. En automne, les eaux exposées au nord leur valent mieux que les eaux qui sont
au midi: et les pâtures du soir leur sont surtout favorables; au contraire, les longues
marches et les fatigues les font maigrir. Les bergers savent reconnaître les bêtes qui sont
les plus fortes en ce que, durant l'hiver, (597a) les unes gardent le givre et que les autres
ne le gardent pas. Celles qui ne sont pas robustes s'en débarrassent en le secouant.
§ 5. Pour toutes les espèces de quadrupèdes, la chair est moins bonne quand les
bêtes paissent dans des marécages, que quand elles paissent dans des lieux plus hauts.
Les moutons à queue large supportent mieux le froid que les moutons à queue longue ; et
ceux qui ont la laine claire, mieux que ceux qui l'ont épaisse. Les moutons qui ont la laine
en flocons souffrent beaucoup de l'hiver. Les moutons sont plus sains que les chèvres;
mais les chèvres sont plus robustes que les moutons. Quand des moutons ont été
dévorés par des loups, leurs toisons, la laine qu'on en recueille, et même les vêtements
qu'on en tire, sont bien plus sujets que les autres à la vermine.
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