Texte grec :
[4,7] CHAPITRE VII.
1 Περὶ δὲ τῆς καλουμένης μύλης ῥητέον ἣ γίγνεται μὲν ὀλιγάκις ταῖς γυναιξί, γίγνεται δέ τισι τοῦτο τὸ πάθος κυούσαις. Τίκτουσι γὰρ ὃ καλοῦσι μύλην. Ἢδη γὰρ συνέβη τινὶ γυναικὶ συγγενομένῃ τῷ ἀνδρὶ καὶ δοξάσῃ συλλαβεῖν, τὸ μὲν πρῶτον ὅ τε ὄγκος ηὐξάνετο τῆς γαστρὸς καὶ τἆλλα ἐγίγνετο κατὰ λόγον, ἐπεὶ δὲ ὁ χρόνος ἦν τοῦ τόκου οὔτ´ ἔτικτεν οὔτε ὁ ὄγκος ἐλάττων ἐγίγνετο, ἀλλ´ ἔτη τρία ἢ τέτταρα οὕτω διετέλει ἕως δυσεντερίας γενομένης καὶ κινδυνεύσασα ὑπ´ αὐτῆς ἔτεκε σάρκα ἣν καλοῦσι μύλην. 2 Ἐνίαις δὲ καὶ συγκαταγηράσκει τοῦτο τὸ πάθος καὶ συναποθνήσκει. Τὰ δὲ θύραζε ἐξιόντα τῶν τοιούτων γίγνεται σκληρὰ οὕτως ὥστε μόλις διακόπτεσθαι καὶ σιδήρῳ. Περὶ μὲν οὖν τῆς τοῦ πάθους αἰτίας εἴρηται ἐν τοῖς Προβλήμασιν· πάσχει γὰρ ταὐτὸν τὸ κύημα ἐν τῇ μήτρᾳ ὅπερ ἐν τοῖς ἑψομένοις τὰ μωλυνόμενα, καὶ οὐ διὰ θερμότητα, ὥσπερ τινές φασιν, ἀλλὰ μᾶλλον δι´ ἀσθένειαν θερμότητος (ἔοικε γὰρ ἡ φύσις ἀσθενεῖν καὶ οὐ δύνασθαι τελειῶσαι οὐδ´ ἐπιθεῖναι τῇ γενέσει πέρας· διὸ καὶ συγκαταγηράσκει ἢ πολὺν ἐμμένει χρόνον· οὔτε γὰρ ὡς τετελεσμένον οὔθ´ ὡς πάμπαν ἀλλότριον ἔχει τὴν φύσιν)· τῆς γὰρ σκληρότητος ἡ ἀπεψία αἰτία· ἀπεψία γάρ τις καὶ ἡ μώλυνσίς ἐστιν. 3 Ἀπορίαν δ´ ἔχει διὰ τί ποτ´ ἐν τοῖς ἄλλοις οὐχὶ γίγνεται ζῴοις, εἰ μή τι πάμπαν λέληθεν. Αἴτιον δὲ δεῖ νομίζειν ὅτι μόνον ὑστερικόν ἐστιν ἡ γυνὴ τῶν ἄλλων ζῴων καὶ περὶ τὰς καθάρσεις πλεονάζει καὶ οὐ δύναται πέττειν αὐτάς· ὅταν οὖν ἐκ δυσπέπτου ἰκμάδος συστῇ τὸ κύημα τότε γίγνεται ἡ καλουμένη μύλη ἐν ταῖς γυναιξὶν εὐλόγως ἢ μάλιστα ἢ μόναις.
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Traduction française :
[4,7] CHAPITRE VII.
1 Maintenant disons quelques mots de ce qu'on appelle une môle, et qui se produit quelquefois chez les femmes ; il arrive même que cet accident a lieu chez des femmes qui sont enceintes, et qui accouchent de ce qu'on appelle une môle. On a observé le cas d'une femme qui, ayant eu commerce avec un homme et se croyant grosse, vit d'abord enfler le volume de son ventre, et qui eut tous les symptômes d'une gestation régulière; mais, à l'époque de l'accouchement, elle n'enfanta pas et le volume du corps ne diminua pas. Elle resta trois ou quatre ans en cet état; et à la suite d'une douleur d'entrailles, qui mit sa vie en danger, elle rendit, d'elle seule, un morceau de chair, qu'on désigne sous le nom de môle. 2 On a même observé que cette affection vieillit avec la personne qui en est atteinte, et qu'elle ne meurt qu'avec elle. Les matières qui sont expulsées et rendues de cette façon deviennent tellement dures qu'on a peine à les couper avec le fer. Nous avons expliqué la cause de cette maladie dans les Problèmes. C'est que l'embryon éprouve dans la matrice la même transformation que nos mets et nos aliments quand ils sont à moitié crus. Ce n'est pas un effet de la chaleur, comme on le dit parfois; c'est bien plutôt une insuffisance de chaleur. II semble que, dans ce cas, la Nature, réduite à l'impuissance, n'a pu achever son œuvre, ni compléter et parfaire la génération. De là vient que la môle vieillit avec la malade et qu'elle dure si longtemps; car, par sa nature, elle n'est pas entièrement achevée, et elle n'est pas non plus un corps absolument étranger. C'est le défaut de coction qui produit sa dureté, parce que la coction incomplète est une sorte de crudité. 3 Mais on peut se demander pourquoi la môle ne se montre jamais dans les animaux autres que l'homme, si toutefois le fait ne nous a pas échappé, faute d'observations. La cause qu'on peut supposer, c'est que la femme est plus sujette aux maladies de matrice que les autres femelles, et que l'abondance de ses évacuations purifiantes est telle qu'elle ne peut leur donner la coction nécessaire. C'est donc quand le germe s'alimente d'un liquide imparfaitement cuit, que se forme ce singulier produit qu'on appelle la môle; dès lors il est tout simple qu'il se forme surtout dans les femmes, ou même chez elles uniquement.
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