HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De la génération des animaux, livre I

γίγνεται



Texte grec :

[1,16] CHAPITRE XVI. 1 (ἀλλ´ ἐνίοις γε τῶν ζῴων οἷον ταῖς ὄρνισι μέχρι τινὸς ἡ φύσις δύναται γεννᾶν· αὗται γὰρ συνιστᾶσι μέν, ἀτελῆ δὲ συνιστᾶσι τὰ καλούμενα ὑπηνέμια ᾠά), ἥ τε γένεσις ἐν τῷ θήλει συμβαίνει τῶν γιγνομένων, ἀλλ´ οὐκ εἰς τὸ ἄρρεν οὔτ´ αὐτὸ τὸ ἄρρεν προΐεται τὴν γονὴν οὔτε τὸ θῆλυ, ἀλλ´ ἄμφω εἰς τὸ θῆλυ συμβάλλονται τὸ παρ´ αὐτῶν γιγνόμενον, (731a) διὰ τὸ ἐν τῷ θήλει εἶναι τὴν ὕλην ἐξ ἧς ἐστι τὸ δημιουργούμενον. Καὶ εὐθὺς τὴν μὲν ἀθρόον ὑπάρχειν ἀναγκαῖον ἐξ ἧς συνίσταται τὸ κύημα τὸ πρῶτον, τὴν δ´ ἐπιγίγνεσθαι ἀεὶ τῆς ὕλης ἵν´ αὐξάνηται τὸ κυούμενον. 2 Ὥστ´ ἀνάγκη ἐν τῷ θήλει ὑπάρχειν τὸν τόκον· καὶ γὰρ πρὸς τῷ ξύλῳ ὁ τέκτων καὶ πρὸς τῷ πηλῷ ὁ κεραμεύς, καὶ ὅλως πᾶσα ἡ ἐργασία καὶ ἡ κίνησις ἡ ἐσχάτη πρὸς τῇ ὕλῃ οἷον ἡ οἰκοδόμησις ἐν τοῖς οἰκοδομουμένοις. 3 Λάβοι δ´ ἄν τις ἐκ τούτων καὶ τὸ ἄρρεν πῶς συμβάλλεται πρὸς τὴν γένεσιν· οὐδὲ γὰρ τὸ ἄρρεν ἅπαν προΐεται σπέρμα, ὅσα τε προΐεται τῶν ἀρρένων, οὐθὲν μόριον τοῦτ´ ἔστι τοῦ γιγνομένου κυήματος, ὥσπερ οὐδ´ ἀπὸ τοῦ τέκτονος πρὸς τὴν τῶν ξύλων ὕλην οὔτ´ ἀπέρχεται οὐθέν, οὔτε μόριον οὐθέν ἐστιν ἐν τῷ γιγνομένῳ τῆς τεκτονικῆς, ἀλλ´ ἡ μορφὴ καὶ τὸ εἶδος ἀπ´ ἐκείνου ἐγγίγνεται διὰ τῆς κινήσεως ἐν τῇ ὕλῃ, 4 καὶ ἡ μὲν ψυχὴ ἐν ᾗ τὸ εἶδος καὶ ἡ ἐπιστήμη κινοῦσι τὰς χεῖρας ἤ τι μόριον ἕτερον ποιάν τινα κίνησιν, ἑτέραν μὲν ἀφ´ ὧν τὸ γιγνόμενον ἕτερον, τὴν αὐτὴν δὲ ἀφ´ ὧν τὸ αὐτό, αἱ δὲ χεῖρες τὰ ὄργανα, τὰ δ´ ὄργανα τὴν ὕλην. Ὁμοίως δὲ καὶ ἡ φύσις ἡ ἐν τῷ ἄρρενι τῶν σπέρμα προϊεμένων χρῆται τῷ σπέρματι ὡς ὀργάνῳ καὶ ἔχοντι κίνησιν ἐνεργείᾳ, ὥσπερ ἐν τοῖς κατὰ τέχνην γιγνομένοις τὰ ὄργανα κινεῖται· ἐν ἐκείνοις γάρ πως ἡ κίνησις τῆς τέχνης. 5 Ὅσα μὲν οὖν προΐεται σπέρμα συμβάλλεται τοῦτον τὸν τρόπον εἰς τὴν γένεσιν· ὅσα δὲ μὴ προΐεται ἀλλ´ ἐναφίησι τὸ θῆλυ εἰς τὸ ἄρρεν τῶν αὑτοῦ τι μορίων, ὅμοιον ἔοικε ποιοῦντι ὥσπερ ἂν εἰ τὴν ὕλην κομίσειέ τις πρὸς τὸν δημιουργόν. Δι´ ἀσθένειαν γὰρ τῶν τοιούτων ἀρρένων οὐθὲν δι´ ἑτέρων οἵα τε ποιεῖν ἡ φύσις, ἀλλὰ μόλις αὐτῆς προσεδρευούσης ἰσχύουσιν αἱ κινήσεις, καὶ ἔοικε τοῖς πλάττουσιν, οὐ τοῖς τεκταινομένοις· οὐ γὰρ δι´ ἑτέρου θιγγάνουσα δημιουργεῖ τὸ συνιστάμενον ἀλλ´ αὐτὴ τοῖς αὑτῆς μορίοις.

Traduction française :

[1,16] CHAPITRE XVI. 1 II y a des animaux, comme les oiseaux, par exemple, dans lesquels la Nature ne pousse la génération que jusqu'à un certain point; ils font des œufs; mais ces œufs sont imparfaits, et c'est ce qu'on appelle des œufs clairs. La production des petits futurs se fait bien alors dans la femelle; mais elle n'a pas lieu dans le mâle. Le mâle n'émet pas de semence non plus que n'en émet la femelle; mais tous deux concourent à réunir dans la femelle ce qui doit provenir d'eux, (731a) parce que c'est dans la femelle que se trouve la matière de laquelle doit sortir l'être constitué par les deux parents. Il faut que tout d'abord cette matière y soit assez abondante pour organiser primitivement le produit qui est conçu, et pour qu'ensuite vienne successivement la matière qui doit servira la croissance du produit. Par conséquent, c'est nécessairement dans la femelle que se trouve la parturition. 2 C'est absolument le même rapport que celui de l'ouvrier au bois qu'il travaille, de la terre glaise au potier qui l'emploie; et d'une manière générale, c'est le rapport de toute fabrication et de tout mouvement définitif à la matière employée; c'est le même rapport que celui de la construction aux choses construites. 3 C'est en raisonnant d'après ces données que l'on peut comprendre quelle est la part du mâle dans l'acte de la génération. Ainsi, tout mâle n'émet pas de sperme; et quand les mâles en émettent, le sperme n'est pas une partie de l'embryon qui est produit, pas plus qu'il ne vient de l'ouvrier quoi que ce soit de la matière des bois façonnés par lui ; il ne se trouve pas dans l'œuvre produite la moindre partie de l'art de l'ouvrier, si ce n'est la forme et l'idée, réalisées par le mouvement qu'il détermine dans la matière. 4 Or, c'est dans l'âme que se trouve l'idée et la science, qui impriment aux mains, ou à telle autre partie du corps, un mouvement d'une certaine espèce, différent quand le résultat produit est différent, le même quand le résultat est le même. Les mains font mouvoir les instruments, et les instruments meuvent la matière, c'est là aussi ce que fait la Nature, chez les animaux qui émettent du sperme; elle se sert de ce sperme comme d'un instrument qui possède le mouvement en acte, de même que, dans les produits de l'art, ce sont les instruments qui sont mis en mouvement, parce que c'est dans les instruments qu'est, ou peut dire, le mouvement de l'art. 5 Ainsi, dans toutes les espèces qui émettent du sperme, c'est de cette façon que le sperme contribue à la génération. Dans les espèces qui n'émettent pas de sperme, et où c'est la femelle qui dépose dans le mâle quelques éléments venus d'elle, la femelle agit à peu près comme quelqu'un qui apporterait la matière à l'artiste qui doit la façonner. A cause de la faiblesse de ces mâles, la Nature ne petit rien faire par des intermédiaires ; et c'est à peine si, en intervenant directement elle-même, les mouvements nécessaires qu'elle provoque ont la force suffisante; elle agit alors à peu près comme les artistes qui ne travaillent qu'avec leur main, au lieu de travailler avec les outils ordinaires. Elle ne se sert pas de l'intervention d'un intermédiaire pour obtenir le produit qu'elle forme; mais elle s'y met. elle-même avec ses propres organes.





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Dernière mise à jour : 20/11/2009