Texte grec :
[1,7] CHAPITRE VII.
1 Τοῖς δὲ θήλεσι τὰ περὶ τὰς ὑστέρας ἀπορήσειεν ἄν τις ὃν τρόπον ἔχει· πολλαὶ γὰρ ὑπεναντιώσεις ὑπάρχουσιν αὐτοῖς. Οὔτε γὰρ τὰ ζῳοτοκοῦντα ὁμοίως ἔχει πάντα, ἀλλ´ ἄνθρωποι μὲν καὶ τὰ πεζὰ πάντα κάτω πρὸς τοῖς ἄρθροις, (719a) τὰ δὲ σελάχη 〈τὰ〉 ζῳοτοκοῦντα ἄνω πρὸς τῷ ὑποζώματι, — οὔτε τὰ ᾠοτοκοῦντα, ἀλλ´ οἱ μὲν ἰχθύες κάτω καθάπερ ἄνθρωπος καὶ τὰ ζῳοτοκοῦντα τῶν τετραπόδων, οἱ δ´ ὄρνιθες ἄνω καὶ ὅσα ᾠοτοκεῖ τῶν τετραπόδων. 2 Οὐ μὴν ἀλλ´ ἔχουσι καὶ αὗται αἱ ὑπεναντιώσεις κατὰ λόγον. Πρῶτον μὲν γὰρ τὰ ᾠοτοκοῦντα ᾠοτοκεῖ διαφερόντως· τὰ μὲν γὰρ ἀτελῆ προΐεται τὰ ᾠὰ οἷον οἱ ἰχθύες· ἔξω γὰρ ἐπιτελεῖται καὶ λαμβάνει αὔξησιν τὰ τῶν ἰχθύων. Αἴτιον δ´ ὅτι πολύγονα ταῦτα καὶ τοῦτ´ ἔργον αὐτῶν ὥσπερ τῶν φυτῶν· εἰ οὖν ἐν αὑτοῖς ἐτελεσιούργουν ἀναγκαῖον ὀλίγα τῷ πλήθει εἶναι· νῦ δὲ τοσαῦτα ἴσχουσιν ὥστε δοκεῖν ᾠὸν εἶναι τὴν ὑστέραν ἑκατέραν ἔν γε τοῖς μικροῖς ἰχθυδίοις· ταῦτα γὰρ πολυγονώτατά ἐστιν ὥσπερ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων τῶν ἀνάλογον τούτοις ἐχόντων τὴν φύσιν, καὶ ἐν φυτοῖς καὶ ἐν ζῴοις· ἡ γὰρ τοῦ μεγέθους αὔξησις τρέπεται εἰς τὸ σπέρμα τούτοις.
3 Οἱ δ´ ὄρνιθες καὶ τὰ τετράποδα τῶν ᾠοτόκων τέλεια ᾠὰ τίκτουσιν, ἃ δεῖ πρὸς τὸ σώζεσθαι σκληρόδερμα εἶναι (μαλακόδερμα γὰρ ἕως ἂν αὔξησιν ἔχῃ ἐστίν), τὸ δ´ ὄστρακον γίγνεται ὑπὸ θερμότητος ἐξικμαζούσης τὸ ὑγρὸν ἐκ τοῦ γεώδους. Ἀναγκαῖον οὖν θερμὸν εἶναι τὸν τόπον ἐν ᾧ τοῦτο συμβήσεται. Τοιοῦτος δ´ ὁ περὶ τὸ ὑπόζωμα· καὶ γὰρ τὴν τροφὴν πέττει οὗτος. 4 Εἰ οὖν τὰ ᾠὰ ἀνάγκη ἐν τῇ ὑστέρᾳ εἶναι καὶ τὴν ὑστέραν ἀνάγκη πρὸς τῷ ὑποζώματι εἶναι τοῖς τέλεια τὰ ᾠὰ τίκτουσι, τοῖς δ´ ἀτελῆ κάτω· πρὸ ὁδοῦ γὰρ οὕτως ἔσται. Καὶ πέφυκε δὲ μᾶλλον ἡ ὑστέρα κάτω εἶναι ἢ ἄνω, ὅπου μή τι ἐμποδίζει ἕτερον ἔργον τῆς φύσεως· κάτω γὰρ αὐτῆς καὶ τὸ πέρας ἐστίν· ὅπου δὲ τὸ πέρας καὶ τὸ ἔργον — αὕτη δ´ οὗ τὸ ἔργον.
5 Ἔχει δὲ καὶ τὰ ζῳοτοκοῦντα πρὸς ἄλληλα διαφοράν. Τὰ μὲν γὰρ οὐ μόνον θύραζε ζῳοτοκεῖ ἀλλὰ καὶ ἐν αὑτοῖς, οἷον ἄνθρωποί τε καὶ ἵπποι καὶ κύνες καὶ πάντα τὰ τρίχας ἔχοντα, καὶ τῶν ἐνύδρων δὲ δελφῖνές τε καὶ φάλαιναι καὶ τὰ τοιαῦτα κήτη. 6 Τὰ δὲ σελάχη καὶ οἱ ἔχεις θύραζε μὲν ζῳοτοκοῦσιν, ἐν αὑτοῖς δ´ ᾠοτοκοῦσι πρῶτον. ᾨοτοκοῦσι δὲ τέλειον ᾠόν· οὕτω γὰρ γεννᾶται ἐκ τοῦ ᾠοῦ τὸ ζῷον, ἐξ ἀτελοῦς δὲ οὐθέν. Θύραζε δὲ οὐκ ᾠοτοκοῦσι διὰ τὸ ψυχρὰ τὴν φύσιν εἶναι καὶ οὐχ ὥς τινές φασι θερμά. Μαλακόδερμα γοῦν τὰ ᾠὰ γεννῶσιν· διὰ γὰρ τὸ εἶναι ὀλιγόθερμα οὐ ξηραίνει αὐτῶν ἡ φύσις τὸ ἔσχατον. Διὰ μὲν οὖν τὸ ψυχρὰ εἶναι μαλακόδερμα γεννῶσι, (719b) διὰ δὲ τὸ μαλακόδερμα οὐ θύραζε· διεφθείρετο γὰρ ἄν.
7 Ὅταν δὲ ζῷον ἐκ τοῦ ᾠοῦ γίγνηται, τὸν αὐτὸν τρόπον τὰ πλεῖστα γίγνεται ὅνπερ ἐν τοῖς ὀρνιθίοις, καὶ καταβαίνει κάτω καὶ γίγνεται ζῷα πρὸς τοῖς ἄρθροις καθάπερ καὶ ἐν τοῖς ἐξ ἀρχῆς εὐθὺς ζῳοτοκοῦσιν. Διὸ καὶ τὴν ὑστέραν τὰ τοιαῦτα ἔχει ἀνομοίαν καὶ τοῖς ζῳοτόκοις καὶ τοῖς ᾠοτόκοις διὰ τὸ ἀμφοτέρων μετέχειν τῶν εἰδῶν· καὶ γὰρ πρὸς τῷ ὑποζώματι ἔχουσι καὶ κάτω παρήκουσαν πάντα τὰ σελαχώδη. 8 Δεῖ δὲ καὶ περὶ ταύτης καὶ περὶ τῶν ἄλλων ὑστερῶν, ὃν τρόπον ἔχουσιν, ἔκ τε τῶν ἀνατομῶν τεθεωρηκέναι καὶ τῶν ἱστοριῶν. Ὥστε διὰ μὲν τὸ ᾠοτόκα εἶναι τελείων ᾠῶν ἄνω ἔχει, διὰ δὲ τὸ ζῳοτοκεῖν κάτω, καὶ ἀμφοτέρων μετειλήφασιν. Τὰ δ´ εὐθὺς ζῳοτοκοῦντα πάντα κάτω· οὐ γὰρ ἐμποδίζει τῆς φύσεως οὐδὲν ἔργον οὐδὲ διττογονεῖ. 9 Πρὸς δὲ τούτοις ἀδύνατον ζῷα γίγνεσθαι πρὸς τῷ ὑποζώματι· τὰ μὲν γὰρ ἔμβρυα βάρος ἔχειν ἀναγκαῖον καὶ κίνησιν, ὁ δὲ τόπος ἐπίκαιρος ὢν τοῦ ζῆν οὐκ ἂν δύναιτο ταῦθ´ ὑπενεγκεῖν. Ἔτι δ´ ἀνάγκη δυστοκίαν εἶναι διὰ τὸ μῆκος τῆς φορᾶς, ἐπεὶ καὶ νῦν ἐπὶ τῶν γυναικῶν ἐὰν περὶ τὸν τόκον ἀνασπάσωσι χασμησάμεναι ἤ τι τοιοῦτον ποιήσασαι δυστοκοῦσιν. 10 Καὶ κεναὶ δ´ οὖσαι αἱ ὑστέραι ἄνω προσιστάμεναι πνίγουσιν· καὶ γὰρ ἀνάγκη τὰς μελλούσας ζῷον ἕξειν ἰσχυροτέρας εἶναι, διὸ σαρκώδεις εἰσὶν αἱ τοιαῦται πᾶσαι, αἱ δὲ πρὸς τῷ ὑποζώματι ὑμενώδεις. Καὶ ἐπ´ αὐτῶν δὲ τῶν διγονίαν ποιουμένων ζῴων φανερὸν τοῦτο συμβαῖνον· τὰ μὲν γὰρ ᾠὰ ἄνω καὶ ἐν τῷ πλαγίῳ ἴσχουσι, τὰ δὲ ζῷα ἐν τῷ κάτω μέρει τῆς ὑστέρας.
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Traduction française :
[1,7] CHAPITRE VII.
1 Il est assez difficile de savoir ce que sont précisément les matrices chez les femelles; car elles présentent une foule de différences. Elles ne sont pas organisées de la même manière chez tous les vivipares; ainsi, l'homme et tous les animaux qui marchent sur le sol ont la matrice en bas sous les membres; mais les sélaciens, qui sont vivipares aussi, ont la matrice en haut, près du diaphragme. Elles ne sont pas non plus organisées de la même façon chez tous les ovipares. Ainsi, les poissons ont la matrice en bas, comme chez l'homme et chez les quadrupèdes vivipares ; mais les oiseaux et tous les quadrupèdes ovipares l'ont en haut. 2 Ces dispositions contraires n'en ont pas moins leur raison d'être. D'abord, les ovipares font leurs œufs de manières très différentes. Par exemple, les poissons ne font que des œufs imparfaits, qui se complètent au dehors et y prennent tout leur développement. Cela tient à ce que les poissons sont très prolifiques, et que cette fonction s'accomplit en eux comme chez les plantes. Si les poissons formaient complètement les œufs en eux-mêmes, leurs œufs seraient nécessairement en petit nombre. Mais dans leur organisation actuelle, ils en ont tant que chacune des deux parties de la matrice ne semblent former qu'un œuf unique, du moins dans les tout petits poissons. Ces petits animaux sont les plus féconds de tous, comme le sont aussi tous ceux qui ont une nature analogue à la leur, plantes ou animaux.
Chez eux, l'accroissement en grandeur se tourne en sperme.
3 Les oiseaux et les quadrupèdes ovipares font des œufs complets, qui doivent être durs, afin de pouvoir subsister sans danger; mais la coquille en est molle, jusqu'à ce qu'ils aient pris tout leur développement. La coquille se forme par l'action de la chaleur, qui dessèche l'humidité de la partie terreuse. Il faut nécessairement que le lieu où se passe cette élaboration soit chaud ; c'est le lieu placé vers le diaphragme ; et ce lieu cuit la nourriture. 4 Si les œufs doivent être nécessairement dans la matrice, il y a nécessité aussi que la matrice soit près du diaphragme, dans les animaux qui font des œufs complets; et qu'elle soit en bas, pour ceux qui en font d'incomplets. De cette façon, tout se passe comme il faut; et naturellement, la matrice est placée en bas plutôt qu'en haut, quand quelque autre fonction imposée par la nature ne s'y oppose pas. C'est aussi en bas que se trouve la fin de la matrice, et là où est la fin, là aussi est l'acte : et c'est la matrice qui accomplit l'acte.
5 Les vivipares n'ont pas moins de différences entre eux. Ainsi, les uns n'enfantent pas seulement au dehors des êtres vivants ; mais ils les enfantent aussi en eux-mêmes, comme les hommes, les chevaux, les chiens et tous les animaux qui ont des poils, et, en outre, parmi les animaux aquatiques, les dauphins, les baleines et autres cétacés. 6 Les sélaciens et les vipères sont bien vivipares au dehors; mais d'abord ils sont ovipares en eux-mêmes. L'œuf qu'ils font est complet ; car c'est à cette condition que l'animal peut sortir de l'œuf, tandis qu'aucun d'eux ne vient d'un œuf incomplet. S'ils ne produisent pas d'œuf au dehors, c'est qu'ils sont naturellement froids, et non pas chauds, comme on le prétend quelquefois. Les œufs qu'ils produisent sont mous, parce que ces animaux ayant peu de chaleur, leur nature ne peut dessécher l'œuf jusqu'au bout. Si donc c'est parce qu'ils sont froids qu'ils font des œufs mous, (719b) c'est aussi parce que ces œufs sont mous qu'ils ne les font pas dehors; car, dans ce cas, les œufs seraient détruits.
7 Lorsqu'un animal vient d'un œuf, sa naissance a lieu le plus ordinairement comme celle des oiseaux. L'œuf descend en bas, et il devient animal dans les membres inférieurs, comme chez les vivipares qui produisent immédiatement leur fruit. Aussi, les animaux de ce genre ont-ils la matrice dissemblable, et à celle des vivipares et à celle des ovipares, parce qu'ils participent des deux organisations. Ainsi, tous les sélaciens ont la matrice sous le diaphragme, et elle s'étend en bas. 8 Du reste, si l'on veut se rendre compte de la disposition de cette matrice et de toutes les autres, il faut consulter les Descriptions anatomiques et l'Histoire des Animaux; et l'on verra que comme ils font des œufs complets, ils les ont en haut, et qu'ils les ont en bas, parce qu'ils sont vivipares et qu'ils participent ainsi des deux organisations. Tous les animaux qui font immédiatement des petits vivants ont la matrice en bas, parce qu'aucune fonction de la nature n'empêche cette position, et que ces animaux ne font pas leurs petits en deux fois. 9 Il serait, en outre, bien impossible que des animaux se produisissent sous les diaphragmes ; car les embryons ont nécessairement du poids et du mouvement; et ce lieu qui est si important pour la vie ne saurait les porter. Il y aurait, en outre, nécessairement des difficultés d'enfantement, à cause de la longueur du trajet, puisque, si les femmes, pendant leur grossesse et près de l'accouchement, élèvent trop ces parties, en ouvrant les jambes ou en faisant tel autre mouvement trop fort, elles provoquent l'avortement. 10 Même quand les matrices sont vides, elles causent des étouffements si elles remontent en haut; car celles qui doivent contenir un animal doivent nécessairement être plus fortes. Aussi toutes celles-là sont-elles charnues, tandis que celles qui sont sous le diaphragme sont membraneuses. C'est ce qu'on peut voir très bien sur les animaux qui font leurs petits en deux fois; ceux-là ont leurs œufs en haut et de côté, tandis que les animaux sont dans la partie inférieure de la matrice.
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