HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De la génération des animaux, livre I

ἐνέργειαν



Texte grec :

[1,1] CHAPITRE I. (715b) Ἐπεὶ δὲ περὶ τῶν ἄλλων μορίων εἴρηται τῶν ἐν τοῖς ζῴοις καὶ κοινῇ καὶ καθ´ ἕκαστον γένος περὶ τῶν ἰδίων χωρίς, τίνα τρόπον διὰ τὴν τοιαύτην αἰτίαν ἐστὶν ἕκαστον, λέγω δὲ ταύτην τὴν ἕνεκά του· 2 ὑπόκεινται γὰρ αἰτίαι τέτταρες, τό τε οὗ ἕνεκα ὡς τέλος καὶ ὁ λόγος τῆς οὐσίας (ταῦτα μὲν οὖν ὡς ἕν τι σχεδὸν ὑπολαβεῖν δεῖ), τρίτον δὲ καὶ τέταρτον ἡ ὕλη καὶ ὅθεν ἡ ἀρχὴ τῆς κινήσεως — 3 περὶ μὲν οὖν τῶν ἄλλων εἴρηται (ὁ τε γὰρ λόγος καὶ τὸ οὗ ἕνεκα ὡς τέλος ταὐτὸν καὶ ἡ ὕλη τοῖς ζῴοις τὰ μέρη· παντὶ μὲν τῷ ὅλῳ τὰ ἀνομοιομερῆ, τοῖς δ´ ἀνομοιομερέσι τὰ ὁμοιομερῆ, τούτοις δὲ τὰ καλούμενα στοιχεῖα τῶν σωμάτων), 4 λοιπὸν δὲ τῶν μὲν μορίων τὰ πρὸς τὴν γένεσιν συντελοῦντα τοῖς ζῴοις περὶ ὧν οὐθὲν διώρισται πρότερον, περὶ αἰτίας δὲ τῆς κινούσης τίς ἀρχή. Τὸ δὲ περὶ ταύτης σκοπεῖν καὶ τὸ περὶ τῆς γενέσεως τῆς ἑκάστου τρόπον τινὰ ταὐτόν ἐστιν· διόπερ ὁ λόγος εἰς ἓν συνήγαγε, τῶν μὲν περὶ τὰ μόρια τελευταῖα ταῦτα, τῶν δὲ περὶ γενέσεως τὴν ἀρχὴν ἐχομένην τούτων τάξας. 5 Τῶν δὴ ζῴων τὰ μὲν ἐκ συνδυασμοῦ γίγνεται θήλεος καὶ ἄρρενος, ἐν ὅσοις γένεσι τῶν ζῴων ἐστὶ τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν· οὐ γὰρ ἐν πᾶσίν ἐστιν, ἀλλ´ ἐν μὲν τοῖς ἐναίμοις ἔξω ὀλίγων ἅπασι τὸ μὲν ἄρρεν τὸ δὲ θῆλυ τελειωθέν ἐστι, τῶν δ´ ἀναίμων τὰ μὲν ἔχει τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν ὥστε τὰ ὁμογενῆ γεννᾶν, τὰ δὲ γεννᾷ μέν, οὐ μέντοι τά γε ὁμογενῆ· τοιαῦτα δ´ ἐστὶν ὅσα γίγνεται μὴ ἐκ ζῴων συνδυαζομένων ἀλλ´ ἐκ γῆς σηπομένης καὶ περιττωμάτων. 6 Ὡς δὲ κατὰ παντὸς εἰπεῖν, ὅσα μὲν κατὰ τόπον μεταβλητικὰ τῶν ζῴων †ὄντα τὰ μὲν νευστικὰ τὰ δὲ πτηνὰ τὰ δὲ πεζευτικὰ τοῖς σώμασιν, ἐν πᾶσι τούτοις ἐστὶ τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν, οὐ μόνον τοῖς ἐναίμοις ἀλλ´ (716a) ἐνίοις καὶ ἀναίμοις. Καὶ τούτων τοῖς μὲν καθ´ ὅλον τὸ γένος οἷον τοῖς μαλακίοις καὶ τοῖς μαλακοστράκοις, ἐν δὲ τῷ τῶν ἐντόμων γένει τὰ πλεῖστα. 7 Τούτων δ´ αὐτῶν ὅσα μὲν ἐκ συνδυασμοῦ γίγνεται τῶν συγγενῶν ζῴων καὶ αὐτὰ γεννᾷ κατὰ τὴν συγγένειαν· ὅσα δὲ μὴ ἐκ ζῴων ἀλλ´ ἐκ σηπομένης τῆς ὕλης, ταῦτα δὲ γεννᾷ μὲν ἕτερον δὲ γένος, καὶ τὸ γιγνόμενον οὔτε θῆλύ ἐστιν οὔτε ἄρρεν· τοιαῦτα δ´ ἐστὶν ἔνια τῶν ἐντόμων. 8 Καὶ τοῦτο συμβέβηκεν εὐλόγως· εἰ γὰρ ὅσα μὴ γίγνεται ἐκ ζῴων, ἐκ τούτων ἐγίγνετο ζῷα συνδυαζομένων, εἰ μὲν ὁμογενῆ, καὶ τὴν ἐξ ἀρχῆς τοιαύτην ἔδει τῶν τεκνωσάντων εἶναι γένεσιν (τοῦτο δ´ εὐλόγως ἀξιοῦμεν· φαίνεται γὰρ συμβαῖνον οὕτως ἐπὶ τῶν ἄλλων ζῴων), εἰ δ´ ἀνόμοια μὲν δυνάμενα δὲ συνδυάζεσθαι, πάλιν ἐκ τούτων ἑτέρα τις ἂν ἐγίγνετο φύσις καὶ πάλιν ἄλλη τις ἐκ τούτων, καὶ τοῦτ´ ἐπορεύετ´ ἂν εἰς ἄπειρον. Ἡ δὲ φύσις φεύγει τὸ ἄπειρον· τὸ μὲν γὰρ ἄπειρον ἀτελές, ἡ δὲ φύσις ἀεὶ ζητεῖ τέλος. 9 Ὅσα δὲ μὴ πορευτικὰ καθάπερ τὰ ὀστρακόδερμα τῶν ζῴων καὶ τὰ ζῶντα τῷ προσπεφυκέναι, διὰ τὸ παραπλησίαν αὐτῶν εἶναι τὴν οὐσίαν τοῖς φυτοῖς, ὥσπερ οὐδ´ ἐν ἐκείνοις οὐδ´ ἐν τούτοις ἐστὶ τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν ἀλλ´ ἤδη καθ´ ὁμοιότητα καὶ κατ´ ἀναλογίαν λέγεται· μικρὰν γάρ τινα τοιαύτην ἔχει διαφοράν. Καὶ γὰρ ἐν τοῖς φυτοῖς ὑπάρχει τὰ μὲν καρποφόρα δένδρα τοῦ αὐτοῦ γένους, τὰ δ´ αὐτὰ μὲν οὐ φέρει καρπόν, συμβάλλεται δὲ τοῖς φέρουσι πρὸς τὸ πέττειν, οἷον συμβαίνει περὶ τὴν συκῆν καὶ τὸν ἐρινεόν. 10 Ἔστι δὲ καὶ ἐπὶ τῶν φυτῶν τὸν αὐτὸν τρόπον· τὰ μὲν γὰρ ἐκ σπέρματος γίγνεται τὰ δ´ ὥσπερ αὐτοματιζούσης τῆς φύσεως. γίγνεται γὰρ ἢ τῆς γῆς σηπομένης ἢ μορίων τινῶν ἐν τοῖς φυτοῖς· ἔνια γὰρ αὐτὰ μὲν οὐ συνίσταται καθ´ αὑτὰ χωρίς, ἐν ἑτέροις δ´ ἐγγίγνεται δένδρεσιν οἷον ὁ ἰξός.

Traduction française :

[1,1] CHAPITRE PREMIER. 1 (715b) Jusqu'à présent, nous nous sommes occupé de toutes les parties dont les animaux se composent, en les considérant, soit dans ce qu'elles ont de commun, soit à part, dans ce qu'elles ont de spécial pour chaque genre d'animaux. Nous avons également expliqué la disposition que présente chacune de ces parties, par rapport à la cause qui leur est propre, je veux dire, le but en vue duquel elles sont faites. 2 On sait que, sous les choses, il y a quatre causes diverses : d'abord le but, qui est la fin même de l'être; ensuite, la notion essentielle qui convient à cet être, deux premières causes qui doivent être regardées comme n'en formant guère qu'une seule; et en dernier lieu, la troisième cause et la quatrième, qui sont, l'une la matière de l'être, et l'autre, le principe qui lui imprime le mouvement. 3 Déjà, l'on a fait connaître les trois premières causes, puisque la notion de l'être et le but de l'être se confondent en tant que fin, et que la matière est dans les animaux l'ensemble de leurs parties, non similaires, quand on parle de l'animal tout entier, et dans ces parties non similaires, les parties similaires, formées elles-mêmes de ce qu'on appelle les éléments des corps, 4 Ainsi, il ne nous reste plus à étudier que ces parties des animaux qui concernent leur génération, dont nous n'avons rien dit jusqu'à cette heure; et à exposer précisément la cause qui leur communique le mouvement dont ils sont animés. Etudier cette cause et étudier la génération des animaux, c'est au fond une seule et même question, du moins à quelques égards. La raison en effet nous conduit à réunir ces théories, parce que c'est bien là tout à la fois l'étude dernière qui achève celle des parties, et parce que c'est aussi le début régulier que la raison assigne à ce qu'on va dire de la génération, après tout ce qui précède. 5 II y a des animaux qui naissent de l'accouplement de la femelle et du mâle. C'est bien ce qui se passe dans toutes les espèces où il y a femelle et mâle; mais cette distinction n'existe pas pour toutes les espèces d'animaux sans exception. Ainsi, dans les animaux qui ont du sang, sauf quelques espèces, le mâle et la femelle sont toujours complètement distincts; mais parmi les animaux qui n'ont pas de sang, tantôt il y a femelle et mâle, produisant des individus qui leur ressemblent ; tantôt, si ces animaux produisent encore, ce ne sont plus des êtres de leur même genre qu'ils produisent. Alors, ces derniers êtres ne naissent plus d'animaux accouplés; mais ils naissent de la terre, qui se putréfie, et de diverses excrétions. 6 A parler d'une manière générale, on peut dire que tous les animaux qui peuvent changer de place, en nageant, en volant, ou en marchant, présentent la séparation du mâle et de la femelle. Cette distinction s'étend non pas seulement aux animaux qui, parmi ceux-là, ont du sang, mais aussi (716a) à quelques-uns de ceux qui n'en ont pas. Dans ces derniers animaux, c'est tantôt le genre entier qui offre cette différence, comme dans les mollusques et les crustacés; tantôt c'est seulement la plupart des espèces, comme dans le genre des insectes. 7 En effet, tous les insectes qui viennent d'un accouplement d'êtres congénères produisent également des êtres semblables à eux ; mais ceux qui ne naissent pas d'animaux accouplés, et qui naissent de la terre putréfiée, engendrent une espèce différente de la leur; l'être qu'ils produisent n'est ni femelle ni mâle; témoin l'organisation de quelques espèces d'insectes. 8 La raison comprend parfaitement qu'il en soit ainsi; car, si les êtres qui ne viennent pas d'autres êtres animés pouvaient à leur tour donner naissance à des animaux en s'accouplant; et si alors ces êtres nouveaux étaient semblables aux parents, il faudrait que ceux qui les auraient produits eussent eu aussi la même origine. A nos yeux, cette conséquence est tout à fait rationnelle, puisque c'est ce qui arrive chez tous les autres animaux. Ou bien, si ces nouveaux êtres étaient dissemblables, tout en pouvant s'accoupler, le produit qui naîtrait d'eux serait également d'une nature autre que la leur; puis, de ces seconds êtres naîtrait aussi une autre espèce d'êtres qui serait encore différente ; et ceci pourrait aller à l'infini. Or la Nature évite l'infini et l'indéterminé; car l'infini n'a pas de terme; et c'est un terme défini que la Nature recherche avant tout. 9 Quant aux animaux qui ne se déplacent pas, comme les testacés, et quant à ceux qui vivent dans le lieu où ils sont attachés, ils ont une essence qui les rapproche beaucoup des plantes, et ils n'ont pas plus qu'elles le sexe femelle et le sexe mâle. Si, pour ces êtres, l'on emploie quelquefois ces expressions, c'est par simple ressemblance et par analogie, parce qu'en effet il n'y a sous ce rapport presque pas de différence entre les plantes et ces sortes d'animaux. 10 Ainsi, dans les plantes, tantôt il y a des arbres du même genre qui portent des fruits, et tantôt ces mêmes arbres n'en portent pas, mais servent seulement à faire mûrir les fruits de ceux qui en portent ; c'est ce qu'on voit pour la figue comestible et pour la figue sauvage. Comme les animaux encore, il y a des plantes qui naissent de semence; d'autres poussent comme si la nature les produisait spontanément. Elles proviennent de la terre putréfiée ou de quelques matières végétales qui pourrissent; car il y a certaines plantes qui ne peuvent passe former séparément par elles seules, et qui ont besoin de croître sur d'autres végétaux, comme le gui.





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Dernière mise à jour : 20/11/2009