HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Traité du ciel, Livre III

καὶ



Texte grec :

[3,6] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ϛ'. § 1. Ἐπισκεπτέον δὲ πρῶτον πότερον ἀΐδιά ἐστιν ἢ γινόμενα φθείρεται· τούτου γὰρ δειχθέντος φανερὸν ἔσται καὶ πός´ ἄττα καὶ ποῖά ἐστιν. Ἀΐδια μὲν οὖν εἶναι ἀδύνατον· ὁρῶμεν γὰρ καὶ πῦρ καὶ ὕδωρ καὶ ἕκαστον τῶν ἁπλῶν σωμάτων διαλυόμενον. Ἀνάγκη δὲ ἢ ἄπειρον εἶναι ἢ ἵστασθαι τὴν διάλυσιν. Εἰ μὲν οὖν ἄπειρος, ἔσται καὶ ὁ χρόνος ὁ τῆς διαλύσεως ἄπειρος, καὶ πάλιν ὁ τῆς συνθέσεως· ἕκαστον γὰρ ἐν ἄλλῳ χρόνῳ διαλύεται καὶ συντίθεται τῶν μορίων. Ὥστε συμβήσεται ἔξω τοῦ ἀπείρου χρόνου ἄλλον εἶναι ἄπειρον, ὅταν ὅ τε τῆς συνθέσεως ἄπειρος ᾖ καὶ ἔτι πρότερος τούτου ὁ τῆς διαλύσεως. Ὥστε τοῦ ἀπείρου ἔξω γίγνεται ἄπειρον· ὅπερ ἀδύνατον. (305b) Εἰ δὲ στήσεταί που ἡ διάλυσις, ἤτοι ἄτομον ἔσται τὸ σῶμα ἐν ᾧ ἵσταται, ἢ διαιρετὸν μὲν οὐ μέντοι διαιρεθησόμενον οὐδέποτε, καθάπερ ἔοικεν Ἐμπεδοκλῆς βούλεσθαι λέγειν. Ἄτομον μὲν οὖν οὐκ ἔσται διὰ τοὺς πρότερον εἰρημένους λόγους· ἀλλὰ μὴν οὐδὲ διαιρετὸν μὲν οὐδέποτε δὲ διαλυθησόμενον. Τὸ γὰρ ἔλαττον σῶμα τοῦ μείζονος εὐφθαρτότερόν ἐστιν. Εἴπερ οὖν καὶ τὸ πολὺ φθείρεται κατὰ ταύτην τὴν φθοράν, ὥστε διαλύεσθαι εἰς ἐλάττω, ἔτι μᾶλλον τοῦτο πάσχειν εὔλογον τὸ ἔλαττον. Δύο δὲ τρόπους ὁρῶμεν φθειρόμενον τὸ πῦρ· ὑπό τε γὰρ τοῦ ἐναντίου φθείρεται σβεννύμενον, καὶ αὐτὸ ὑφ´ αὑτοῦ μαραινόμενον. Τοῦτο δὲ πάσχει τὸ ἔλαττον ὑπὸ τοῦ πλείονος, καὶ θᾶττον, ὅσῳ ἂν ᾖ ἔλαττον. Ὥστ´ ἀνάγκη φθαρτὰ καὶ γενητὰ εἶναι τὰ στοιχεῖα τῶν σωμάτων. § 2. Ἐπεὶ δ´ ἐστὶ γενητά, ἤτοι ἐξ ἀσωμάτου ἢ ἐκ σώματος ἔσται ἡ γένεσις, καὶ εἰ ἐκ σώματος, ἤτοι ἐξ ἄλλου ἢ ἐξ ἀλλήλων. § 3. Ὁ μὲν οὖν ἐξ ἀσωμάτου γεννῶν λόγος ποιεῖ κεχωρισμένον κενόν. Πᾶν γὰρ τὸ γινόμενον 〈ἔν τινι γίγνεται καὶ〉 ἤτοι ἀσώματον ἔσται ἐν ᾧ ἡ γένεσις, ἢ ἕξει σῶμα· καὶ εἰ μὲν ἕξει σῶμα, δύο ἅμα ἔσται σώματα ἐν τῷ αὐτῷ, τό τε γιγνόμενον καὶ τὸ προϋπάρχον· εἰ δ´ ἀσώματον, ἀνάγκη κενὸν εἶναι ἀφωρισμένον· τοῦτο δ´ ὅτι ἀδύνατον, δέδεικται πρότερον. § 4. Ἀλλὰ μὴν οὐδ´ ἐκ σώματός τινος ἐγχωρεῖ γίνεσθαι τὰ στοιχεῖα· συμβήσεται γὰρ ἄλλο σῶμα πρότερον εἶναι τῶν στοιχείων. Τοῦτο δ´ εἰ μὲν ἕξει βάρος ἢ κουφότητα, τῶν στοιχείων ἔσται τι, μηδεμίαν δ´ ἔχον ῥοπὴν ἀκίνητον ἔσται καὶ μαθηματικόν· τοιοῦτον δὲ ὂν οὐκ ἔσται ἐν τόπῳ. Ἐν ᾧ γὰρ ἠρεμεῖ, ἐν τούτῳ καὶ κινεῖσθαι δυνατόν. Καὶ εἰ μὲν βίᾳ, παρὰ φύσιν, εἰ δὲ μὴ βίᾳ, κατὰ φύσιν. Εἰ μὲν οὖν ἔσται ἐν τόπῳ καί που, ἔσται τι τῶν στοιχείων· εἰ δὲ μὴ ἐν τόπῳ, οὐδὲν ἐξ αὐτοῦ ἔσται· τὸ γὰρ γινόμενον, καὶ ἐξ οὗ γίγνεται, ἀνάγκη ἅμα εἶναι. § 5. Ἐπεὶ δ´ οὔτε ἐξ ἀσωμάτου γίγνεσθαι δυνατὸν οὔτ´ ἐξ ἄλλου σώματος, λείπεται ἐξ ἀλλήλων γίγνεσθαι.

Traduction française :

[3,6] CHAPITRE VI. § 1. Le premier point qu'il faille examiner maintenant, c'est de savoir si les éléments sont éternels, ou bien si, étant créés, ils sont périssables ; car une fois que ceci aura été démontré, on verra évidemment et quel est leur nombre et quelle est leur nature. Mais il est impossible qu'ils soient éternels ; car nous observons que le feu et l'eau, en un mot, que chacun des corps simples peuvent se dissoudre. Or il faut nécessairement, ou que cette dissolution soit infinie, ou qu'elle ait des limites. Si elle est infinie, il faudra que le temps, pendant lequel elle dure, soit infini comme elle. Mais le temps de la combinaison le sera également, puisque chacune des parties dont l'élément est composé se combine et se dissout dans un temps différent. On sera ainsi amené à conclure qu'en dehors du temps infini, il y aurait un autre temps infini, puisque le temps de la combinaison serait infini, et qu'en outre le temps de la dissolution doit être antérieur à celui-là. Il y aurait donc un infini en dehors de l'infini ; ce qui est impossible. (305b) Que si la dissolution s'arrête en quelque point, ou bien le corps dans lequel elle s'arrête, sera indivisible, ou il sera divisible, sans que d'ailleurs on puisse jamais le diviser entièrement ; et c'est là, à ce qu'il semble, ce qu'Empédocle a voulu dire. Or, d'après nos raisonnements précédents, le corps où la dissolution s'arrête, ne sera pas indivisible. Mais il ne sera pas non plus divisible, sans pouvoir jamais se dissoudre absolument ; car le corps qui est le moindre, est bien plus périssable que le corps qui est plus grand. Si donc, le corps qui est considérable vient à périr, de telle manière qu'il se dissolve en un plus petit, à bien plus forte raison, le corps qui est plus petit éprouvera-t-il ce changement. Ainsi nous voyons le feu périr de deux façons : quand il est éteint par un corps qui lui est contraire, ou quand il s'affaiblit peu à peu de lui-même. C'est là précisément ce que le plus petit éprouve de la part du plus grand, et il l'éprouve d'autant plus vite qu'il est plus petit. Donc, nécessairement, les éléments des corps sont périssables et créés. § 2. Puisqu'ils sont créés, leur génération vient, ou de quelque cause incorporelle, ou elle vient d'un corps, Si c'est d'un corps qu'elle vient, c'est d'un autre corps ; ou les éléments viennent l'un de l'autre réciproquement. § 3. Mais la théorie qui tire et engendre les choses d'une cause incorporelle, admet le vide ; car toute chose qui se produit, doit se produire dans quelque lieu ; et ce dans quoi se produit la génération est incorporel, ou a un corps. Si le lieu a un corps, il y aura donc deux corps dans le même lieu, et le corps qui s'y produit et celui qui y était auparavant. Si le lieu est incorporel, il en résulte nécessairement qu'il y a un vide déterminé. Mais il a été démontré antérieurement que le vide est impossible. § 4. D'un autre côté, les éléments ne peuvent pas' naître davantage de quelque corps ; car alors il faudrait qu'il y eût déjà un autre corps antérieur aux éléments ; or si ce corps a pesanteur ou légèreté, il sera par cela même un élément. S'il n'a aucune direction naturelle, il est dès lors immobile, et purement mathématique ; et du moment que, telle est sa nature, il cesse d'être dans un lieu et dans l'espace ; car là où un corps demeure en repos, là aussi il peut se mouvoir. Si c'est par force qu'il y demeure, c'est contre sa nature qu'il s'y meut ; et si ce n'est pas par force, c'est alors selon les lois de la nature qu'il est mu. Du moment que le corps sera dans le lieu, et quelque part, on pourra dire qu'il est un des éléments. Mais s'il n'est pas dans un lieu, il ne pourra non plus rien sortir de lui ; car c'est une nécessité que la chose qui naît, et celle d'où elle naît, soient simultanées et ensemble dans le même lieu. § 5. Puis donc qu'il n'est possible, ni que les éléments viennent de quelque chose d'incorporel, ni qu'ils viennent d'un autre corps, reste donc qu'ils viennent réciproquement les uns des autres.





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Dernière mise à jour : 19/11/2009