HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De l'âme, livre I

τῶν



Texte grec :

[1,406b] ὅτι ἣν τὸ (406b) σῶμα κινεῖται, ταύτην καὶ αὐτή. Τὸ δὲ σῶμα κινεῖται φορᾷ· ὥστε καὶ ἡ ψυχὴ μεταβάλλοι ἂν κατὰ τὸ σῶμα ἢ ὅλη ἢ κατὰ μόρια μεθισταμένη. Εἰ δὲ τοῦτ' ἐνδέχεται, καὶ ἐξελθοῦσαν εἰσιέναι πάλιν ἐνδέχοιτ' ἄν· τούτῳ δ' ἕποιτ' ἂν τὸ ἀνίστασθαι τὰ τεθνεῶτα τῶν ζῴων. § 7. Τὴν δὲ κατὰ συμβεβηκὸς κίνησιν κἂν ὑφ' ἑτέρου κινοῖτο· ὠσθείη γὰρ ἂν βίᾳ τὸ ζῷον. Οὐ δεῖ δὲ ᾧ τὸ ὑφ' ἑαυτοῦ κινεῖσθαι ἐν τῇ οὐσίᾳ, τοῦθ' ὑπ' ἄλλου κινεῖσθαι, πλὴν εἰ μὴ κατὰ συμβεβηκός, ὥσπερ οὐδὲ τὸ καθ' αὑτὸ ἀγαθὸν ἢ δι' αὑτό, τὸ μὲν δι' ἄλλο εἶναι, τὸ δ' ἑτέρου ἕνεκεν. Τὴν δὲ ψυχὴν μάλιστα φαίη τις ἂν ὑπὸ τῶν αἰσθητῶν κινεῖσθαι, εἴπερ κινεῖται. § 8. Ἀλλὰ μὴν καὶ εἰ κινεῖ γε αὐτὴ αὑτήν, καὶ αὐτὴ κινοῖτ' ἄν, ὥστ' εἰ πᾶσα κίνησις ἔκστασίς ἐστι τοῦ κινουμένου ᾗ κινεῖται, καὶ ἡ ψυχὴ ἐξίσταιτ' ἂν ἐκ τῆς οὐσίας, εἰ μὴ κατὰ συμβεβηκὸς ἑαυτὴν κινεῖ, ἀλλ' ἐστὶν ἡ κίνησις τῆς οὐσίας αὐτῆς καθ' αὑτήν. § 9. Ἔνιοι δὲ καὶ κινεῖν φασι τὴν ψυχὴν τὸ σῶμα ἐν ᾧ ἐστιν, ὡς αὐτὴ κινεῖται, οἷον Δημόκριτος, παραπλησίως λέγων Φιλίππῳ τῷ κωμῳδοδιδασκάλῳ· φησὶ γὰρ τὸν Δαίδαλον κινουμένην ποιῆσαι τὴν ξυλίνην Ἀφροδίτην, ἐγχέαντ' ἄργυρον χυτόν· ὁμοίως δὲ καὶ Δημόκριτος λέγει· κινουμένας γάρ φησι τὰς ἀδιαιρέτους σφαίρας, διὰ τὸ πεφυκέναι μηδέποτε μένειν, συνεφέλκειν καὶ κινεῖν τὸ σῶμα πᾶν. § 10. Ἡμεῖς δ' ἐρωτήσομεν εἰ καὶ ἠρέμησιν ποιεῖ τοῦτο αὐτό· πῶς δὲ ποιήσει, χαλεπὸν ἢ καὶ ἀδύνατον εἰπεῖν. Ὅλως δ' οὐχ οὕτω φαίνεται κινεῖν ἡ ψυχὴ τὸ ζῷον, ἀλλὰ διὰ προαιρέσεώς τινος καὶ νοήσεως. § 11. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ ὁ Τίμαιος φυσιολογεῖ τὴν ψυχὴν κινεῖν τὸ σῶμα· τῷ γὰρ κινεῖσθαι αὐτὴν καὶ τὸ σῶμα κινεῖν διὰ τὸ συμπεπλέχθαι πρὸς αὐτό. Συνεστηκυῖαν γὰρ ἐκ τῶν στοιχείων καὶ μεμερισμένην κατὰ τοὺς ἁρμονικοὺς ἀριθμούς, ὅπως αἴσθησίν τε σύμφυτον ἁρμονίας ἔχῃ καὶ τὸ πᾶν φέρηται συμφώνους φοράς, τὴν εὐθυωρίαν εἰς κύκλον κατέκαμψεν·

Traduction française :

[1,406b] il est vrai de dire que les mouvements qu'elle donne au (406b) corps, elle se les donne également à elle-même. Mais le corps est mû par translation, de sorte que l'âme devrait aussi changer avec le corps, et être déplacée ou tout entière, ou dans ses parties. Or, si cela se peut, il est possible dès lors qu'elle rentre dans le corps après en être sortie, et la conséquence de ceci serait que les êtres morts ressuscitent. § 7. De plus, l'âme pourrait aussi recevoir d'un autre un mouvement accidentel, et alors l'être animé serait poussé par une force étrangère. Mais il n'est pas besoin que ce qui a dans son essence la faculté de se mouvoir soi-même soit mû par un autre, si ce n'est par accident ; pas plus que ce qui est bon en soi et par soi ne l'est par un autre, ou bien en vue d'un autre. En admettant que l'âme soit mue par quelque chose, c'est surtout par les objets sensibles qu'on pourrait dire qu'elle l'est. § 8. Pourtant alors si l'âme se meut elle-même, elle serait mue aussi par conséquent; et comme tout mouvement fait que la chose mue, en tant que mue, sort de sa nature, l'âme sortirait donc de sou essence, à moins que ce ne soit par accident qu'elle se meuve elle-même. Mais se mouvoir spontanément soi-même est de son essence. § 9. Quelques uns prétendent, il est vrai, que l'âme meut le corps dans lequel elle est, comme elle-même est mue C'est l'opinion de Démocrite, se rapprochant fort en ceci de Philippe, l'auteur comique, qui disait que Dédale avait fait une Vénus de bois qui se remuait toute seule, quand on y versait de l'argent fondu. La pensée de Démocrite est aussi toute pareille, lorsqu'il dit que les sphères indivisibles sont mues, parce qu'il est dans leur nature de ne jamais rester en place, et qu'elles entraînent avec elle tous les corps et les font mouvoir. § 10. Nous demanderons à Démocrite si ce sont elles aussi qui produisent le repos. Mais il lui est bien difficile, ou plutôt il lui est impossible de dire comment elles pourront le produire. Ce n'est donc pas du tout ainsi que l'âme parait mouvoir l'animal, mais c'est par une sorte de volonté et de pensée. § 11. C'est de la même manière, du reste, que Timée, dans sa Physiologie, explique que l'âme meut le corps : c'est parce qu'elle se meut elle–même qu'elle meut le corps auquel elle est liée. Composée avec les éléments, divisée selon les nombres harmoniques, afin qu'elle ait le sentiment inné de l'harmonie, et qu'elle accomplisse tous ses mouvements d'accord avec l'univers, Timée a rendu circulaire la ligne droite qu'elle décrit; et, séparant en deux cercles, unis entre eux de deux façons, le cercle unique,





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Dernière mise à jour : 12/10/2006