Texte grec :
[1,410a] Ὁμοίως δὲ καὶ (410a) ἄλλο ὁτιοῦν τῶν συνθέτων· οὐ γὰρ ὁπωσοῦν ἔχοντα τὰ στοιχεῖα
τούτων ἕκαστον, ἀλλὰ λόγῳ τινὶ καὶ συνθέσει, καθάπερ φησὶ καὶ Ἐμπεδοκλῆς τὸ ὀστοῦν·
ἡ δὲ χθὼν ἐπίηρος ἐν εὐστέρνοις χοάνοισιν
τὼ δύο τῶν ὀκτὼ μερέων λάχε νήστιδος αἴγλης,
τέσσαρα δ' Ἡφαίστοιο· τὰ δ' ὀστέα λευκὰ γένοντο.
Οὐδὲν οὖν ὄφελος ἐνεῖναι τὰ στοιχεῖα ἐν τῇ ψυχῇ, εἰ μὴ καὶ οἱ λόγοι ἐνέσονται καὶ ἡ σύνθεσις·
γνωριεῖ γὰρ ἕκαστον τὸ ὅμοιον, τὸ δ' ὀστοῦν ἢ τὸν ἄνθρωπον οὐθέν, εἰ μὴ καὶ ταῦτ' ἐνέσται.
Τοῦτο δ' ὅτι ἀδύνατον, οὐθὲν δεῖ λέγειν· τίς γὰρ ἂν ἀπορήσειεν εἰ ἔνεστιν ἐν τῇ ψυχῇ λίθος ἢ
ἄνθρωπος; Ὁμοίως δὲ καὶ τὸ ἀγαθὸν καὶ τὸ μὴ ἀγαθόν· τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ περὶ τῶν ἄλλων.
§ 7. Ἔτι δὲ πολλαχῶς λεγομένου τοῦ ὄντος (σημαίνει γὰρ τὸ μὲν τόδε τι, τὸ δὲ ποσὸν ἢ ποιὸν ἢ
καί τινα ἄλλην τῶν διαιρεθεισῶν κατηγοριῶν) πότερον ἐξ ἁπάντων ἔσται ἡ ψυχὴ ἢ οὔ; Ἀλλ' οὐ
δοκεῖ κοινὰ πάντων εἶναι στοιχεῖα. Ἆρ' οὖν ὅσα τῶν οὐσιῶν, ἐκ τούτων μόνον; Πῶς οὖν
γινώσκει καὶ τῶν ἄλλων ἕκαστον; Ἢ φήσουσιν ἑκάστου γένους εἶναι στοιχεῖα καὶ ἀρχὰς ἰδίας,
ἐξ ὧν τὴν ψυχὴν συνεστάναι; Ἔσται ἄρα ποσὸν καὶ ποιὸν καὶ οὐσία. Ἀλλ' ἀδύνατον ἐκ τῶν τοῦ
ποσοῦ στοιχείων οὐσίαν εἶναι καὶ μὴ ποσόν. Τοῖς δὴ λέγουσιν ἐκ πάντων ταῦτά τε καὶ τοιαῦθ'
ἕτερα συμβαίνει.
§ 8. Ἄτοπον δὲ καὶ τὸ φάναι μὲν ἀπαθὲς εἶναι τὸ ὅμοιον ὑπὸ τοῦ ὁμοίου, αἰσθάνεσθαι δὲ τὸ
ὅμοιον τοῦ ὁμοίου καὶ γινώσκειν τῷ ὁμοίῳ τὸ ὅμοιον· τὸ δ' αἰσθάνεσθαι πάσχειν τι καὶ κινεῖσθαι
τιθέασιν· ὁμοίως δὲ καὶ τὸ νοεῖν τε καὶ γινώσκειν.
§ 9. Πολλὰς δ' ἀπορίας καὶ δυσχερείας ἔχοντος τοῦ λέγειν, καθάπερ Ἐμπεδοκλῆς, ὡς τοῖς
σωματικοῖς στοιχείοις ἕκαστα γνωρίζεται, καί, πρός, τῷ ὁμοίῳ, μαρτυρεῖ τὸ νῦν λεχθέν· ὅσα γάρ
ἐστιν ἐν τοῖς τῶν ζῴων σώμασιν ἁπλῶς γῆς,
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Traduction française :
[1,410a] Et de même (410a) pour tout autre composé. Car ce n'est pas d'une façon quelconque
que les éléments peuvent former chaque chose; c'est par quelque rapport, c'est par
quelque combinaison, ainsi que le dit Empédocle pour les os:
« La terre immense, dans ses vastes creusets,
« Reçut deux des huit parties de la splendeur liquide;
« Quatre furent attribuées à Vulcain, et les os devinrent blancs. »
Ce ne serait donc point assez que les éléments fussent dans l'âme, il faudrait que les
rapports et les combinaisons des éléments y fussent également. Pour chaque élément,
le semblable connaîtra le semblable; mais rien dans l'âme ne connaîtra ni l'os ni
l'homme, à moins que ces choses ne soient aussi en elle. Or, est-il besoin de dire que
cela est de toute impossibilité? Qui pourrait se demander sérieusement si dans l'âme
il y a la pierre ou l'homme? Et de même pour ce qui est bien et ce qui n'est pas bien;
de même aussi pour tout le reste.
§ 7. En outre, l'être étant pris dans plusieurs sens, puisqu'il exprime d'abord telle
chose réelle, puis la quantité ou la qualité, ou telle autre des catégories selon les
divisions admises, l'âme sera-t-elle ou ne sera-telle pas formée de toutes? Mais il ne
parait pas qu'il y ait des éléments communs de toutes ces catégories.
L'âme ne sera-t-elle donc formée que de ces catégories qui appartiennent aux
substances? Mais alors comment connaîtra-t-elle chacune des autres? Dira-t-on qu'il y
a, pour chaque genre, des éléments et des principes propres dont rame se compose?
Alors elle sera donc quantité, qualité, substance? Mais il est impossible que, des
éléments de la quantité, il résulte une substance et non point une quantité.
Ainsi, voilà les difficultés et autres analogues que l'on soulève, quand on prétend que
l'âme est formée de tous les éléments.
§ 8. Il est tout aussi absurde de dire que le semblable ne peut pas être passivement
affecté par le semblable, quand on soutient que le semblable petit sentir le semblable,
que le semblable peut connaître le semblable; car, suivant eux, sentir, c'est souffrir
quelque chose, c'est être mû par exemple; penser et connaître , c'est également souffrir.
§ 9. Mais voici qui doit nous prouver encore toute la difficulté et l'embarras de
soutenir, comme Empédocle, que l'on connaît les choses par les éléments corporels,
sous le rapport du semblable; c'est que tout ce qu'il y a de terre dans le corps des
animaux,
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