[57] LVII
§ 1. Καὶ ὁ μὲν ἄρχων ἐπιμελεῖται τούτων. ὁ δὲ <βασιλεὺς> πρῶτον μὲν μυστηρίων ἐπιμελεῖται μετὰ τῶν ἐπιμελητῶν ὧν ὁ δῆμος χειροτονεῖ, δύο μὲν ἐξ Ἀθηναίων ἁπάντων, ἕνα δ´ ἐξ Εὐμολπιδῶν, ἕνα δ´ ἐκ Κηρύκων. ἔπειτα Διονυσίων τῶν ἐπὶ Ληναίῳ· ταῦτα δέ ἐστι πομπή τε καὶ ἀγών. τὴν μὲν οὖν πομπὴν κοινῇ πέμπουσιν ὅ τε βασιλεὺς καὶ οἱ ἐπιμεληταί, τὸν δὲ ἀγῶνα διατίθησιν ὁ βασιλεύς. τίθησι δὲ καὶ τοὺς τῶν λαμπάδων ἀγῶνας ἅπαντας· ὡς δ´ ἔπος εἰπεῖν καὶ τὰς πατρίους θυσίας διοικεῖ οὗτος πάσας.
§ 2. γραφαὶ δὲ λαγχάνονται πρὸς αὐτὸν ἀσεβείας, κἄν τις ἰερωσύνης ἀμφισβητῇ πρός τινα. διαδικάζει δὲ καὶ τοῖς γένεσι καὶ τοῖς ἱερεῦσι τὰς ἀμφισβητήσεις τὰς ὑπὲρ τῶν ἱερῶν ἁπάσας οὗτος.
§ 3. λαγχάνονται δὲ καὶ αἱ τοῦ φόνου δίκαι πᾶσαι πρὸς τοῦτον, καὶ ὁ προαγορεύων εἴργεσθαι τῶν νομίμων οὗτός ἐστιν.
εἰσὶ δὲ φόνου δίκαι καὶ τραύματος,
ἂν μὲν ἐκ προνοίας ἀποκτείνῃ ἢ τρώσῃ, ἐν Ἀρείῳ πάγῳ, καὶ φαρμάκων, ἐὰν ἀποκτείνῃ δούς, καὶ πυρκαϊᾶς· ταῦτα γὰρ ἡ βουλὴ μόνα δικάζει.
τῶν δ´ ἀκουσίων καὶ βουλεύσεως, κἂν οἰκέτην ἀποκτείνῃ τις ἢ μέτοικον ἢ ξένον, οἱ ἐπὶ Παλλαδίῳ.
ἐὰν δ´ ἀποκτεῖναι μέν τις ὁμολογῇ, φῇ δὲ κατὰ τοὺς νόμους, οἷον μοιχὸν λαβών, ἢ ἐν πολέμῳ ἀγνοήσας, ἢ ἐν ἄθλῳ ἀγωνιζόμενος, τούτῳ ἐπὶ Δελφινίῳ δικάζουσιν·
ἐὰν δὲ φεύγων φυγὴν ὧν αἴδεσίς ἐστιν, αἰτίαν ἔχῃ ἀποκτεῖναι ἢ τρῶσαί τινα, τούτῳ δ´ ἐν Φρεάτου δικάζουσιν, ὁ δ´ ἀπολογεῖται προσορμισάμενος ἐν πλοίῳ.
δικάζουσι δ´ οἱ λαχόντες τα!!!!!!!, πλὴν τῶν ἐν Ἀρείῳ πάγῳ γιγνομένων, εἰσάγει δ´ ὁ βασιλεύς, καὶ δικάζουσιν ἐν ἱερῷ καὶ ὑπαίθριοι, καὶ ὁ βασιλεὺς ὅταν δικάζῃ περιαιρεῖται τὸν στέφανον. ὁ δὲ τὴν αἰτίαν ἔχων τὸν μὲν ἄλλον χρόνον εἴργεται τῶν ἱερῶν, καὶ οὐδ´ εἰς τὴν ἀγορὰν νόμος ἐμβαλεῖν αὐτῷ. τότε δ´ εἰς τὸ ἱερὸν εἰσελθὼν ἀπολογεῖται.
ὅταν δὲ μὴ εἰδῇ τὸν ποιήσαντα, τῷ δράσαντι λαγχάνει,
δικάζει δ´ ὁ βασιλεὺς καὶ οἱ φυλοβασιλεῖς, καὶ τὰς τῶν ἀψύχων καὶ τῶν ἄλλων ζῴων.
| [57] CHAPITRE LVII : § 1. Le Roi. Fonctions administratives du Roi : célébration des Mystères; organisation des fêtes. - § 2. Compétence judiciaire du Roi : actions d'impiété et contestations entre familles sacerdotales et entre prêtres. - § 3. Affaires de meurtre. Compétence de l'Aréopage et des tribunaux ordinaires.
§ 1.- Le roi préside à la célébration des Mystères, de concert avec les quatre commissaires que le peuple élit à main levée et dont deux sont choisis parmi tous les Athéniens, un dans la famille des Eumolpides, un dans la famille des Kéryces. Il préside ensuite aux Dionysies du Lémèon. La fête comprend une procession et un concours : la procession, il l'organise de concert avec les commissaires ; le concours, il est seul à l'ordonner. Il ordonne également toutes les courses aux flambeaux. Enfin, et pour tout dire en un mot, il a la direction de tous les sacrifices dont l'institution remonte aux ancêtres.
§ 2. - Les actions publiques que donne le roi, dans l'ordre désigné par le sort, sont les actions d'impiété et les actions en revendication de sacerdoce. Il règle aussi toutes les contestations qui s'élèvent entre familles et prêtres au sujet de leurs privilèges.
§ 3. - Le roi donne toutes les actions de meurtre, et c'est lui qui prononce contre les accusés l'interdiction qui les retranche de la cité.
On distingue l'accusation d'homicide et l'accusation de blessures.
L'accusation d'homicide prémédité est portée par écrit devant l'Aréopage, de même que l'accusation d'empoisonnement dans les cas où le poison a donné la mort, et l'accusation d'incendie. Ce sont les seuls crimes dont connaisse le sénat de l'Aréopage.
Les causes de meurtre involontaire, les causes d'intention, le meurtre d'un esclave, d'un métèque ou d'un étranger sont jugés en avant du Palladion.
En avant, du Delphinion sont jugées les affaires de meurtre dans les cas où l'accusé avoue l'homicide, mais soutient qu'il a été commis légalement : par exemple s'il a tué le complice de l'épouse adultère pris en flagrant délit ; s'il a tué par mégarde à la guerre un concitoyen ; s'il a tué un adversaire dans les jeux, en luttant avec lui.
Enfin, quand un homme est déjà exilé pour un meurtre pouvant donner lieu à composition, et qu'on le charge d'une nouvelle accusation de meurtre ou de blessures, l'affaire est jugée à Phréatto. L'accusé présente sa défense du haut d'un navire qui est à l'ancre près du rivage.
Toutes ces accusations sont jugées par un tribunal ordinaire, désigné par le sort, à l'exception de celles qui sont portées à l'Aréopage. Elles sont introduites par le roi et les juges siègent en plein air, la nuit. Quand il juge, le roi enlève sa couronne. L'accès des lieux sacrés est interdit à celui qui est sous le coup d'une accusation, jusqu'au jour du jugement, et il ne lui est pas même permis de venir à l'agora. Le jour du jugement, il se rend au sanctuaire pour présenter sa défense.
Pour les meurtres dont l'auteur est inconnu, l'action est donnée contre « l'auteur » du crime quel qu'il soit.
Le roi et les rois des tribus jugent {en avant du Prytanée} les accusations de meurtre portées contre les objets inanimés et contre les animaux.
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