Texte grec :
[450] νῦν δ´ οὗτος ἐν ταῖσιν τραγῳδίαις ποιῶν
451 τοὺς ἄνδρας ἀναπέπεικεν οὐκ εἶναι θεούς·
452 ὥστ´ οὐκέτ´ ἐμπολῶμεν οὐδ´ εἰς ἥμισυ.
453 Νῦν οὖν ἁπάσαισιν παραινῶ καὶ λέγω
454 τοῦτον κολάσαι τὸν ἄνδρα πολλῶν οὕνεκα·
455 ἄγρια γὰρ ἡμᾶς, ὦ γυναῖκες, δρᾷ κακά,
456 ἅτ´ ἐν ἀγρίοισι τοῖς λαχάνοις αὐτὸς τραφείς.
457 Ἀλλ´ εἰς ἀγορὰν ἄπειμι· δεῖ γὰρ ἀνδράσιν
458 πλέξαι στεφάνους ξυνθηματιαίους εἴκοσιν.
459 (ΧΟΡΟΣ) Ἕτερον αὖ τι λῆμα τοῦτο
460 κομψότερον ἔτ´ ἢ τὸ πρότερον
460 ἀναπέφηνεν.
461 Οἷα κατεστωμύλατο
462 οὐκ ἄκαιρα, φρένας ἔχουσα
463 καὶ πολύπλοκον νόημ´, οὐδ´
464 ἀσύνετ´, ἀλλὰ πιθανὰ πάντα.
465 Δεῖ δὲ ταύτης τῆς ὕβρεως ἡμῖν
465 τὸν ἄνδρα
465 περιφανῶς δοῦναι δίκην.
466 (ΜΝΗΣΙΛΟΧΟΣ) Τὸ μέν, ὦ γυναῖκες, ὀξυθυμεῖσθαι σφόδρα
467 Εὐριπίδῃ, τοιαῦτ´ ἀκουούσας κακά,
468 οὐ θαυμάσιόν ἐστ´, οὐδ´ ἐπιζεῖν τὴν χολήν.
469 Καὐτὴ γὰρ ἔγωγ´, —οὕτως ὀναίμην τῶν τέκνων, —
470 μισῶ τὸν ἄνδρ´ ἐκεῖνον, εἰ μὴ μαίνομαι.
471 Ὅμως δ´ ἐν ἀλλήλαισι χρὴ δοῦναι λόγον·
472 αὐταὶ γάρ ἐσμεν, κοὐδεμί´ ἐκφορὰ λόγου.
473 Τί ταῦτ´ ἔχουσαι ´κεῖνον αἰτιώμεθα
474 βαρέως τε φέρομεν, εἰ δύ´ ἡμῶν ἢ τρία
475 κακὰ ξυνειδὼς εἶπε δρώσας μυρία;
476 Ἐγὼ γὰρ αὐτὴ πρῶτον, ἵνα μἄλλην λέγω,
477 ξύνοιδ´ ἐμαυτῇ πολλὰ δείν´· ἐκεῖνο δ´ οὖν
478 δεινότατον, ὅτε νύμφη μὲν ἦν τρεῖς ἡμέρας,
479 ὁ δ´ ἀνὴρ παρ´ ἐμοὶ καθηῦδεν. Ἦν δέ μοι φίλος,
480 ὅσπερ με διεκόρησεν οὖσαν ἑπτέτιν.
481 Οὗτος πόθῳ μου ´κνυεν ἐλθὼν τὴν θύραν·
482 κᾆτ´ εὐθὺς ἔγνων· εἶτα καταβαίνω λάθρᾳ.
483 Ὁ δ´ ἀνὴρ ἐρωτᾷ· »Ποῖ σὺ καταβαίνεις;« »Ὅποι;
484 στρόφος μ´ ἔχει τὴν γαστέρ´, ὦνερ, κὠδύνη·
485 εἰς τὸν κοπρῶν´ οὖν ἔρχομαι.« »Βάδιζέ νυν.«
486 Κᾆθ´ ὁ μὲν ἔτριβε κεδρίδας, ἄννηθον, σφάκον·
487 ἐγὼ δὲ καταχέασα τοῦ στροφέως ὕδωρ
488 ἐξῆλθον ὡς τὸν μοιχόν· εἶτ´ ἠρειδόμην
489 παρὰ τὸν Ἀγυιᾶ κῦβδ´, ἐχομένη τῆς δάφνης.
490 Ταῦτ´ οὐδεπώποτ´ εἶφ´, ὁρᾶτ´, Εὐριπίδης·
491 οὐδ´ ὡς ὑπὸ τῶν δούλων τε κὠρεωκόμων
492 σποδούμεθ´, ἢν μὴ ´χωμεν ἕτερον, οὐ λέγει·
493 οὐδ´ ὡς ὅταν μάλισθ´ ὑπό του ληκώμεθα
494 τὴν νύχθ´, ἕωθεν σκόροδα διαμασώμεθα,
495 ἵν´ ὀσφρόμενος ἁνὴρ ἀπὸ τείχους εἰσιὼν
496 μηδὲν κακὸν δρᾶν ὑποτοπῆται. Ταῦθ´, ὁρᾷς,
497 οὐπώποτ´ εἶπεν. Εἰ δὲ Φαίδραν λοιδορεῖ,
498 ἡμῖν τί τοῦτ´ ἔστ´; Οὐδ´ ἐκεῖν´ εἴρηκέ πω,
499 ὡς ἡ γυνὴ δεικνῦσα τἀνδρὶ τοὔγκυκλον
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Traduction française :
[450] Mais voici que cet homme, dans les tragédies qu'il compose, a persuadé aux gens
qu'il n'y a point de dieux, de telle sorte que ma vente a diminué de moitié. Je vous le dis donc
à vous toutes, et je le répète, il faut châtier cet homme et pour beaucoup de raisons.
Les grossièretés sauvages qu'il entasse contre nous, femmes, viennent de ce qu'il a été élevé
au milieu de légumes grossiers. Mais je me rends à l'Agora : j'ai à tresser pour les hommes vingt couronnes par moi promises.
(459) LE CHŒUR. Cette liberté de langage offre quelque chose de plus piquant que le
premier discours. Que de traits lancés à propos! Qu'elle a du bon sens! Quel
raffinement de pensées! Rien d'inintelligible : tout est convaincant. Oui, il faut tirer
des outrages de cet homme une vengeance éclatante.
(466) MNÉSILOQUE. Femmes, votre ressentiment violent contre Euripide, qui a dit tant de
vilaines choses de vous, n'a rien qui me surprenne : il devait échauffer votre bile.
Moi-même, j'en jure par mes enfants, je déteste cet homme. Autrement je serais folle.
Cependant entre nous il faut parler raison. Nous sommes seules : pas un mot ne
sortira d'ici. Pour quoi l'accusons-nous, et supportons-nous avec peine qu'il ait révélé
deux ou trois de nos forfaits, quand notre conduite en a dix mille? Moi tout d'abord,
pour n'en pas citer d'autre, j'ai beaucoup de vilaines choses sur la conscience, entre
autres celle-ci, qui est fort laide.
(478) J'étais mariée depuis trois jours, mon mari dormait près de moi.
J'avais un amant qui m'avait séduite à l'âge de sept ans. Celui-ci, pris
d'un vif désir de m'avoir, vient gratter à la porte. Je comprends aussitôt, et je me
glisse hors du lit, en cachette. Mon mari me demande : "Où vas-tu? - Où? j'ai la
colique, mon ami, j'ai mal au ventre; je vais aux lieux d'aisances. - Va," me dit-il. Puis
il se met à broyer des fruits de cèdre, de l'aneth, de la sauge. Moi, je verse de l'eau sur
les gonds et je m'échappe auprès de mon amant. Je me livre à lui, à demi couchée sur
l'autel du Dieu des Rues, et me tenant attachée au laurier.
(490) Et voyez, Euripide n'a jamais soufflé un mot de cela, pas plus que de nos complaisances
pour des esclaves et des muletiers, à défaut d'autres. Il n'en dit rien, ni du soin que nous
prenons, après nos libertinages nocturnes, de manger de l'ail le matin, pour que le mari,
trompé par l'odeur en revenant du rempart, ne soupçonne aucun méfait. Euripide, tu le vois,
n'en a jamais parlé. S'il injurie Phèdre, qu'est-ce que cela nous fait? Il n'a jamais dit
qu'une femme, déployant au grand jour, devant son mari, la largeur de son manteau,
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