HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Aristophane, La Paix



Texte grec :

[600] προσγελάσεται λαβόντ᾽ ἄσμενα.
ἀλλὰ ποῦ ποτ᾽ ἦν ἀφ᾽ μῶν τὸν πολὺν τοῦτον χρόνον
ἥδε; τοῦθ᾽ μᾶς δίδαξον ὦ θεῶν εὐνούστατε.
(Ἑρμῆς)
ὦ σοφώτατοι γεωργοί, τἀμὰ δὴ ξυνίετε
ῥήματ᾽, εἰ βούλεσθ᾽ ἀκοῦσαι τήνδ᾽ ὅπως ἀπώλετο.
605 πρῶτα μὲν γὰρ “αὐτῆς ἦρξεν” Φειδίας πράξας κακῶς·
εἶτα Περικλέης φοβηθεὶς μὴ μετάσχοι τῆς τύχης,
τὰς φύσεις ὑμῶν δεδοικὼς καὶ τὸν αὐτοδὰξ τρόπον,
πρὶν παθεῖν τι δεινὸν αὐτός, ἐξέφλεξε τὴν πόλιν.
ἐμβαλὼν σπινθῆρα μικρὸν Μεγαρικοῦ ψηφίσματος,
610 ἐξεφύσησεν τοσοῦτον πόλεμον ὥστε τῷ καπνῷ
πάντας Ἕλληνας δακρῦσαι, τούς τ᾽ ἐκεῖ τούς τ᾽ ἐνθάδε.
ὡς δ᾽ ἅπαξ “τὸ πρῶτον ἄκουσ᾽” ἐψόφησεν ἄμπελος
καὶ πίθος πληγεὶς ὑπ᾽ ὀργῆς ἀντελάκτισεν πίθῳ,
οὐκέτ᾽ ἦν οὐδεὶς ὁ παύσων, ἥδε δ᾽ ἠφανίζετο.
615 (Τρυγαῖος)
ταῦτα τοίνυν μὰ τὸν Ἀπόλλω ᾽γὼ ᾽πεπύσμην οὐδενός,
οὐδ᾽ ὅπως αὐτῇ προσήκοι Φειδίας ἠκηκόη.
(Χορός)
οὐδ᾽ ἔγωγε πλήν γε νυνί. ταῦτ᾽ ἄρ᾽ εὐπρόσωπος ἦν,
οὖσα συγγενὴς ἐκείνου. πολλά γ᾽ μᾶς λανθάνει.
(Ἑρμῆς)
κᾆτ᾽ ἐπειδὴ ᾽γνωσαν ὑμᾶς αἱ πόλεις ὧν ἤρχετε
620 ἠγριωμένους ἐπ᾽ ἀλλήλοισι καὶ σεσηρότας,
πάντ᾽ ἐμηχανῶντ᾽ ἐφ᾽ ὑμῖν τοὺς φόρους φοβούμεναι,
κἀνέπειθον τῶν Λακώνων τοὺς μεγίστους χρήμασιν.
οἱ δ᾽ ἅτ᾽ ὄντες αἰσχροκερδεῖς καὶ διειρωνόξενοι
τήνδ᾽ ἀπορρίψαντες αἰσχρῶς τὸν πόλεμον ἀνήρπασαν·
625 κᾆτα τἀκείνων γε κέρδη τοῖς γεωργοῖς ἦν κακά·
αἱ γὰρ ἐνθένδ᾽ αὖ τριήρεις ἀντιτιμωρούμεναι
οὐδὲν αἰτίων ἂν ἀνδρῶν τὰς κράδας κατήσθιον.
(Τρυγαῖος)
ἐν δίκῃ μὲν οὖν, ἐπεί τοι τὴν κορώνεών γέ μου
ἐξέκοψαν, ἣν ἐγὼ ᾽φύτευσα κἀξεθρεψάμην.
630 (Χορός)
νὴ Δί᾽ ὦ μέλ᾽ ἐνδίκως <γε> δῆτ᾽, ἐπεὶ κἀμοῦ λίθον
ἐμβαλόντες ἑξμέδιμνον κυψέλην ἀπώλεσαν.
(Ἑρμῆς)
κᾆτα δ᾽ ὡς ἐκ τῶν ἀγρῶν ξυνῆλθεν οὑργάτης λεώς,
τὸν τρόπον πωλούμενος τὸν αὐτὸν οὐκ ἐμάνθανεν,
ἀλλ᾽ ἅτ᾽ ὢν ἄνευ γιγάρτων καὶ φιλῶν τὰς ἰσχάδας
635 ἔβλεπεν πρὸς τοὺς λέγοντας· οἱ δὲ γιγνώσκοντες εὖ
τοὺς πένητας ἀσθενοῦντας κἀποροῦντας ἀλφίτων,
τήνδε μὲν δικροῖς ἐώθουν τὴν θεὸν κεκράγμασιν,
πολλάκις φανεῖσαν αὐτὴν τῆσδε τῆς χώρας πόθῳ,
τῶν δὲ συμμάχων ἔσειον τοὺς παχεῖς καὶ πλουσίους,
640 αἰτίας ἂν προστιθέντες, ὡς φρονεῖ τὰ Βρασίδου.
εἶτ᾽ ἂν ὑμεῖς τοῦτον ὥσπερ κυνίδι᾽ ἐσπαράττετε·
πόλις γὰρ ὠχριῶσα κἀν φόβῳ καθημένη,
ἅττα διαβάλοι τις αὐτῇ, ταῦτ᾽ ἂν ἥδιστ᾽ ἤσθιεν.
οἳ δὲ τὰς πληγὰς ὁρῶντες ἃς ἐτύπτονθ᾽ οἱ ξένοι
645 χρυσίῳ τῶν ταῦτα ποιούντων ἐβύνουν τὸ στόμα,
ὥστ᾽ ἐκείνους μὲν ποιῆσαι πλουσίους, δ᾽ Ἑλλὰς ἂν
ἐξερημωθεῖσ᾽ ἂν ὑμᾶς ἔλαθε. ταῦτα δ᾽ ἦν ὁ δρῶν βυρσοπώλης.
(Τρυγαῖος)
παῦε παῦ᾽ ὦ δέσποθ᾽ Ἑρμῆ, μὴ λέγε,
ἀλλ᾽ ἔα τὸν ἄνδρ᾽ ἐκεῖνον οὗπερ ἔστ᾽ εἶναι κάτω·

Traduction française :

[600] toutes les plantes sourient de joie à ton approche.
(A Hermès.) Mais où donc était-elle durant tout le temps qu'elle a
passé loin de nous ? Dis-le-nous, o le plus bienveillant des dieux.
HERMÈS. Très sages laboureurs, écoutez bien mes paroles
si vous voulez entendre comment elle a été perdue. La
première cause remonte à la disgrâce de Phidias. Ensuite
Périclès, craignant de partager le même sort, en raison de
votre nature et de votre humeur acariâtre, avant de rien
éprouver de fâcheux lui-même, mit la ville en feu. Il lance,
faible étincelle, le décret de Mégare, qui allume la triste
guerre, dont la fumée fait pleurer tous les Hellènes, ceux
d'ici et ceux de là-bas. Aussitôt que s'en répand la nouvelle,
la vigne craque ; le tonneau, violemment heurté, se rue sur
le tonneau : il n'y a plus personne pour arrêter le mal ; la Paix a disparu.
TRYGÉE. Par Apollon! je ne savais pas un mot de tout cela,
et je n'avais pas ouï dire que Phidias eût des attaches avec elle.
LE CHOEUR. Ni moi, jusqu'à ce moment : elle ne tenait
sans doute une figure si belle que de sa parenté avec lui.
Bien des choses nous échappent.
HERMÈS. Alors, quand les villes, à vous soumises,
connurent vos férocités mutuelles et vos grincements de
dents, elles mirent tout en oeuvre contre vous, différant les
tributs, et elles gagnèrent à prix d'argent les principaux
citoyens de la Laconie. Ceux-ci, honteusement avares et
haïsseurs des étrangers, repoussent honteusement la Paix
et embrassent la Guerre. Cependant leurs profits sont la
ruine des laboureurs. Car bientôt des trières, parties d'ici
en représailles, mangent les figues de gens qui n'en peuvent mais.
TRYGÉE. C'était juste pourtant ; car ils m'ont brisé un
figuier noir, que j'avais planté et élevé de mes mains.
LE CHOEUR. Oui, de par Zeus ! mon cher, c'était bien fait ;
car à moi, d'un coup de pierre, ils ont cassé un coffre qui
contenait dix médimnes de froment.
HERMÈS. Alors le peuple travailleur, revenu des champs à
la ville, ne s'aperçut pas qu'il était vendu de la même
manière qu'auparavant, mais n'ayant plus un pépin de
raisin et aimant les figues, il regarda du coté des orateurs.
Ceux-ci, connaissant la gêne des pauvres et leur manque
d'orge, chassèrent la Déesse à coups de fourches à deux
pointes et de cris, toutes les fois qu'elle reparaissait animée
de tendresse pour ce pays. En même temps ils portaient le
désordre chez les plus riches et les plus opulents de nos
alliés, accusant l'un ou l'autre d'être partisan de Brasidas.
Vous vous jetiez sur le malheureux, comme des chiens,
pour le mettre en pièces. La ville pâle, épuisée de crainte,
saisissant ce que lui jetait la calomnie, en faisait avec
plaisir sa pâture. Voyant les coups que frappaient ces gens-
là, les étrangers, témoins de leurs actes, leur fermaient la
bouche avec de l'or. C'est ainsi qu'ils s'enrichirent, tandis
que la Grèce se mourait à votre insu.
Et la cause de cela était un corroyeur.
TRYGÉE. Assez, assez, seigneur Hermès, n'en parle plus ;
laisse ce personnage là où il est, sous terre :





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Dernière mise à jour : 23/02/2006