HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Aristophane, La Paix

μεγαλοδωρότατε



Texte grec :

[350] ἀλλ᾽ ἁπαλὸν ἄν μ᾽ ἴδοις καὶ πολὺ νεώτερον,
ἀπαλλαγέντα πραγμάτων.
355 καὶ γὰρ ἱκανὸν χρόνον ἀπολλύμεθα καὶ κατατετρίμμεθα
πλανώμενοι ἐς Λύκειον κἀκ Λυκείου ξὺν δορὶ ξὺν ἀσπίδι.
ἀλλ᾽ ὅ τι μάλιστα χαριούμεθα ποιοῦντες, ἄγε
360 φράζε· σὲ γὰρ αὐτοκράτορ᾽ εἵλετ᾽ ἀγαθή τις ἡμῖν τύχη.
(Τρυγαῖος) φέρε δὴ κατίδω ποῖ τοὺς λίθους ἀφέλξομεν.
(Ἑρμῆς) ὦ μιαρὲ καὶ τολμηρὲ τί ποιεῖν διανοεῖ;
(Τρυγαῖος) οὐδὲν πονηρόν, ἀλλ᾽ ὅπερ καὶ Κιλλικῶν.
(Ἑρμῆς) ἀπόλωλας ὦ κακόδαιμον.
(Τρυγαῖος) οὐκοῦν ἢν λάχω.
365 (Ἑρμῆς) γὰρ ὢν κλήρῳ ποιήσεις οἶδ᾽ ὅτι.
(Ἑρμῆς) ἀπόλωλας, ἐξόλωλας.
(Τρυγαῖος) ἐς τίν᾽ ἡμέραν;
(Ἑρμῆς) εἰς αὐτίκα μάλ᾽.
(Τρυγαῖος)
ἀλλ᾽ οὐδὲν ἠμπόληκά πω,
οὔτ᾽ ἄλφιτ᾽ οὔτε τυρόν, ὡς ἀπολούμενος.
(Ἑρμῆς) καὶ μὴν ἐπιτέτριψαί γε.
(Τρυγαῖος) κᾆτα τῷ τρόπῳ
370 οὐκ ᾐσθόμην ἀγαθὸν τοσουτονὶ λαβών;
(Ἑρμῆς)
ἆρ᾽ οἶσθα θάνατον ὅτι προεῖφ᾽ ὁ Ζεὺς ὃς ἂν
ταύτην ἀνορύττων εὑρεθῇ;
(Τρυγαῖος) νῦν ἆρά με
ἅπασ᾽ ἀνάγκη ᾽στ᾽ ἀποθανεῖν;
(Ἑρμῆς) εὖ ἴσθ᾽ ὅτι.
(Τρυγαῖος)
ἐς χοιρίδιόν μοί νυν δάνεισον τρεῖς δραχμάς·
375 δεῖ γὰρ μυηθῆναί με πρὶν τεθνηκέναι.
(Ἑρμῆς) ὦ Ζεῦ κεραυνοβρόντα.
(Τρυγαῖος)
μὴ πρὸς τῶν θεῶν
ἡμῶν κατείπῃς, ἀντιβολῶ σε δέσποτα.
(Ἑρμῆς) οὐκ ἂν σιωπήσαιμι.
(Τρυγαῖος)
ναὶ πρὸς τῶν κρεῶν,
ἁγὼ προθύμως σοι φέρων ἀφικόμην.
380 (Ἑρμῆς)
ἀλλ᾽ ὦ μέλ᾽ ὑπὸ τοῦ Διὸς ἀμαλδυνθήσομαι,
εἰ μὴ τετορήσω ταῦτα καὶ λακήσομαι.
(Τρυγαῖος)
μή νυν λακήσῃς, λίσσομαί σ᾽ ὦρμῄδιον.
εἰπέ μοι, τί πάσχετ᾽ ὦνδρες; ἕστατ᾽ ἐκπεπληγμένοι.
ὦ πόνηροι μὴ σιωπᾶτ᾽· εἰ δὲ μή, λακήσεται.
385 (Χορός)
μηδαμῶς ὦ δέσποθ᾽ Ἑρμῆ, μηδαμῶς, μηδαμῶς,
εἴ τι κεχαρισμένον χοιρίδιον οἶσθα παρ᾽ ἐμοῦ γε κατεδηδοκώς,
τοῦτο μὴ φαῦλον νόμιζ᾽ ἐν τῷδε τῷ <νῦν> πράγματι.
(Τρυγαῖος) οὐκ ἀκούεις οἷα θωπεύουσί σ᾽ ὦναξ δέσποτα;
390 (Χορός)
“μὴ γένῃ παλίγκοτος ἀντιβολοῦσιν ἡμῖν”,
ὥστε τήνδε μὴ λαβεῖν·
ἀλλὰ χάρισ᾽ ὦ φιλανθρωπότατε καὶ μεγαλοδωρότατε δαιμόνων,
395 εἴ τι Πεισάνδρου βδελύττει τοὺς λόφους καὶ τὰς ὀφρῦς.
καί σε θυσίαισιν ἱεραῖσι προσόδοις τε μεγάλαισι
διὰ παντὸς ὦ δέσποτ᾽ ἀγαλοῦμεν ἡμεῖς ἀεί.


Traduction française :

[350] mais tu me verras rempli de douceur, rajeuni de plusieurs
années, quand j'aurai été débarrassé des ennuis. Depuis un temps
suffisant nous nous tuons, nous nous éreintons, courant
vers le Lycée ou hors du Lycée, avec la lance, avec le
bouclier; mais comment te serons-nous le plus agréables ?
Voyons, parle, puisqu'une heureuse fortune t'a choisi pour notre chef.
TRYGÉE. Voyons un peu par quel moyen nous enlèverons ces pierres.
HERMÈS. Scélérat, impudent, que prétends-tu faire ?
TRYGÉE. Rien de mal, à la façon de Cillicon.
HERMÈS. C'est fait de toi, misérable !
TRYGÉE. Sans doute, si le sort décide de moi ; car
Hermès, je le sais, dirigera le hasard.
HERMÈS. Tu es mort, anéanti.
TRYGÉE. Et quel jour ?
HERMÈS. Tout de suite.
TRYGÉE. Mais je n'ai encore acheté ni orge, ni fromage, en
homme qui doit mourir.
HERMÈS. Cependant tu as été gentiment frotté.
TRYGÉE. Comment se fait-il que je n'en aie ressenti aucune jouissance ?
HERMÈS. Ignores-tu que Zeus a décrété la peine de mort
contre quiconque déterrera la prisonnière ?
TRYGÉE. Alors il est de toute nécessité que je meure ?
HERMÈS. Sois-en certain.
TRYGÉE S. Prête-moi alors trois drachmes pour acheter un
petit cochon ; car il faut que je me fasse initier avant de mourir.
HERMÈS. O Zeus, qui fais gronder la foudre !
TRYGÉE. Au nom des dieux, maître, ne nous dénonce pas, je t'en conjure.
HERMÈS. Je ne puis me taire.
TRYGÉE. Je t'en prie, par les viandes que je me suis
empressé de t'offrir en arrivant.
HERMÈS. Mais, animal, Zeus va m'anéantir, si je ne crie
pas bien haut et si je ne révèle tout cela.
TRYGÉE. Ne révèle rien, je t'en supplie, mon petit
Hermès... Eh bien! vous autres, qu'est-ce que vous faites là ?
Vous restez immobiles. Malheureux ! parlez donc ;
autrement, il va tout révéler.
LE CHOEUR. Ne le fais pas, seigneur Hermès, pas du tout !
Si c'est avec plaisir que tu sais avoir mangé le petit cochon
que je t'ai offert, ne considère pas cette offre comme de
peu de valeur, dans la circonstance actuelle.
TRYGÉE. N'entends-tu pas comme ils te flattent, souverain maître ?
LE CHOEUR. Que ta colère ne reprenne pas le dessus,
devant nos supplications; laisse-nous délivrer la Déesse.
Sois-nous favorable, ô le plus philanthrope, le plus
généreux des dieux, s'il est vrai que tu as en horreur les
aigrettes et les sourcils de Pisandre. Les victimes sacrées,
les offrandes magnifiques, o mon maître, te seront
prodiguées par nos mains, et toujours.





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Dernière mise à jour : 23/02/2006