HODOI ELEKTRONIKAI
Corpora

Aristophane, La Paix

ἄλφιτ



Texte grec :

[300] νῦν γὰρ ἡμῖν ἁρπάσαι πάρεστιν ἀγαθοῦ δαίμονος.
(Χορός)
δεῦρο πᾶς χώρει προθύμως εὐθὺ τῆς σωτηρίας.
ὦ Πανέλληνες βοηθήσωμεν, εἴπερ πώποτε,
τάξεων ἀπαλλαγέντες καὶ κακῶν φοινικικῶν·
ἡμέρα γὰρ ἐξέλαμψεν ἥδε μισολάμαχος.
305 πρὸς τάδ᾽ ἡμῖν, εἴ τι χρὴ δρᾶν, φράζε κἀρχιτεκτόνει·
οὐ γὰρ ἔσθ᾽ ὅπως ἀπειπεῖν ἂν δοκῶ μοι τήμερον,
πρὶν μοχλοῖς καὶ μηχαναῖσιν ἐς τὸ φῶς ἀνελκύσαι
τὴν θεῶν πασῶν μεγίστην καὶ φιλαμπελωτάτην.
(Τρυγαῖος)
οὐ σιωπήσεσθ᾽, ὅπως μὴ περιχαρεῖς τῷ πράγματι
310 τὸν Πόλεμον ἐκζωπυρήσετ᾽ ἔνδοθεν κεκραγότες;
(Χορός)
ἀλλ᾽ ἀκούσαντες τοιούτου χαίρομεν κηρύγματος.
οὐ γὰρ ἦν ἔχοντας ἥκειν σιτί᾽ ἡμερῶν τριῶν.
(Τρυγαῖος)
εὐλαβεῖσθέ νυν ἐκεῖνον τὸν κάτωθεν Κέρβερον,
μὴ παφλάζων καὶ κεκραγὼς ὥσπερ ἡνίκ᾽ ἐνθάδ᾽ ἦν,
315 ἐμποδὼν ἡμῖν γένηται τὴν θεὸν μὴ ᾽ξελκύσαι.
(Χορός)
οὔτι καὶ νῦν ἔστιν αὐτὴν ὅστις ἐξαιρήσεται,
ἢν ἅπαξ ἐς χεῖρας ἔλθῃ τὰς ἐμάς. ἰοῦ ἰοῦ.
(Τρυγαῖος)
ἐξολεῖτέ μ᾽ ὦνδρες, εἰ μὴ τῆς βοῆς ἀνήσετε·
ἐκδραμὼν γὰρ πάντα ταυτὶ συνταράξει τοῖν ποδοῖν.
320 (Χορός)
ὡς κυκάτω καὶ πατείτω πάντα καὶ ταραττέτω,
οὐ γὰρ ἂν χαίροντες ἡμεῖς τήμερον παυσαίμεθ᾽ ἄν.
(Τρυγαῖος)
τί τὸ κακόν; τί πάσχετ᾽ ὦνδρες; μηδαμῶς πρὸς τῶν θεῶν
πρᾶγμα κάλλιστον διαφθείρητε διὰ τὰ σχήματα.
(Χορός)
ἀλλ᾽ ἔγωγ᾽ οὐ σχηματίζειν βούλομ᾽, ἀλλ᾽ ὑφ᾽ ἡδονῆς
325 οὐκ ἐμοῦ κινοῦντος αὐτὼ τὼ σκέλει χορεύετον.
(Τρυγαῖος)
μή τι καὶ νυνί γ᾽ ἔτ᾽, ἀλλὰ παῦε παῦ᾽ ὀρχούμενος.
(Χορός) ἢν ἰδοὺ καὶ δὴ πέπαυμαι.
(Τρυγαῖος) φῄς γε, παύει δ᾽ οὐδέπω.
(Χορός) ἓν μὲν οὖν τουτί μ᾽ ἔασον ἑλκύσαι, καὶ μηκέτι.
(Τρυγαῖος) τοῦτό νυν, καὶ μηκέτ᾽ ἄλλο μηδὲν ὀρχήσησθ᾽ ἔτι.
330 (Χορός)
οὐκ ἂν ὀρχησαίμεθ᾽, εἴπερ ὠφελήσαιμέν τί σε.
(Τρυγαῖος) ἀλλ᾽ ὁρᾶτ᾽ οὔπω πέπαυσθε.
(Χορός) τουτογὶ νὴ τὸν Δία
τὸ σκέλος ῥίψαντες ἤδη λήγομεν τὸ δεξιόν.
(Τρυγαῖος)
ἐπιδίδωμι τοῦτό γ᾽ ὑμῖν ὥστε μὴ λυπεῖν ἔτι.
(Χορός)
ἀλλὰ καὶ τἀριστερόν τοί μ᾽ ἐστ᾽ ἀναγκαίως ἔχον.
335 ἥδομαι γὰρ καὶ γέγηθα καὶ πέπορδα καὶ γελῶ
μᾶλλον ἢ τὸ γῆρας ἐκδὺς ἐκφυγὼν τὴν ἀσπίδα.
(Τρυγαῖος)
μή τι καὶ νυνί γε χαίρετ᾽· οὐ γὰρ ἴστε πω σαφῶς·
ἀλλ᾽ ὅταν λάβωμεν αὐτήν, τηνικαῦτα χαίρετε
καὶ βοᾶτε καὶ γελᾶτ᾽· ἤδη
340 γὰρ ἐξέσται τόθ᾽ ὑμῖν
πλεῖν μένειν βινεῖν καθεύδειν,
ἐς πανηγύρεις θεωρεῖν,
ἑστιᾶσθαι κοτταβίζειν,
“συβαρίζειν”
345 ἰοῦ ἰοῦ κεκραγέναι.
(Χορός)
εἰ γὰρ ἐκγένοιτ᾽ ἰδεῖν ταύτην με τὴν ἡμέραν {ποτέ}.
πολλὰ γὰρ ἀνεσχόμην πράγματά τε καὶ στιβάδας, ἃς
ἔλαχε Φορμίων·
κοὐκέτ᾽ ἄν μ᾽ εὕροις δικαστὴν δριμὺν οὐδὲ δύσκολον,
οὐδὲ τοὺς τρόπους γε δήπου σκληρὸν ὥσπερ καὶ πρὸ τοῦ,

Traduction française :

[300] Nous pouvons aujourd'hui saisir la coupe du Bon Génie.
LE CHOEUR. Que chacun coure de tout coeur et
promptement à la délivrance ! O Panhellènes, secourons-
nous plus que jamais après avoir mis fin aux batailles et
aux luttes sanglantes. Car le jour a brillé ennemi de
Lamachos. Toi, s'il y a quelque chose à faire, donne-nous
des ordres ; sers-nous d'architecte : car il n'y a pas moyen,
selon moi, aujourd'hui, de reculer, avant que les leviers et
les machines aient ramené à la lumière la plus grande de
toutes les déesses et la plus amie des vignes.
TRYGÉE. Vous tairez-vous ? Que votre joie de la tournure
des affaires ne réveille pas la Guerre qui est là dedans : plus de cris !
LE CHOEUR. Nous nous réjouissons d'entendre cet édit :
ce n'est plus comme de venir avec des vivres pour trois jours.
TRYGÉE. Prenez garde que ce Cerbère de là-dessous ne
s'emporte et ne crie, comme lorsqu'il était ici, et ne nous
empêche de ramener la Déesse.
LE CHOEUR. Non, désormais on ne nous la ravira plus, une
fois qu'elle sera venue entre nos bras. Ah ! ah ! ah !
TRYGÉE. Vous voulez donc me tuer, vilaines gens, en ne
cessant pas vos cris ? Le monstre va s'élancer et fouler tout aux pieds.
LE CHOEUR. Qu'il bouleverse, qu'il écrase, qu'il trouble
tout ; notre joie aujourd'hui ne saurait cesser.
TRYGÉE. O malheur ! Qu'avez-vous donc, bonnes gens ?
N'allez pas, au nom des dieux, gâter par vos danses une si belle affaire !
LE CHOEUR. Ce n'est pas que je veuille danser, mais de
plaisir, et sans que je les meuve, mes deux jambes sautillent.
TRYGÉE. N'allons pas plus loin ; cessez, cessez de sautiller.
LE CHOEUR. Voilà, je cesse.
TRYGÉE. Tu le dis, mais tu ne cesses pas.
LE CHOEUR. Laisse-moi donc encore esquisser un pas, et point davantage.
TRYGÉE. Celui-là seulement, et ne dansez plus, mais pas du tout.
LE CHOEUR. Nous ne danserons plus, si nous te sommes
utiles à quelque chose.
TRYGÉE. Mais vous le voyez, vous n'avez pas encore cessé.
LE CHOEUR. De par Zeus ! nous lançons encore la jambe
droite, et c'est fini.
TRYGÉE. Je vous le permets pour que vous ne me chagriniez plus.
LE CHOEUR. Oui, mais la gauche veut nécessairement être
de la partie. Je suis joyeux, je pète, je ris, plus même que
si j'avais dépouillé la vieillesse ; j'échappe au bouclier.
TRYGÉE. Ne vous réjouissez pas encore ; car vous ne
savez ce qu'il en est précisément. Mais quand nous la
tiendrons, alors réjouissez-vous, criez, riez ! Il vous sera
permis, en effet, de naviguer, de demeurer, de faire
l'amour, de dormir, de prendre part aux panégyries et aux
théories, de banqueter, de jouer au cottabe, de mener une
vie de Sybarite et de crier : Iou ! Iou !
LE CHOEUR. Puissé-je voir un si beau jour ! J'ai enduré
bien des peines et des lits de jonchée échus à Phormion. Tu
ne trouveras plus en moi un juge sévère, dur, intraitable, ni
d'une humeur inflexible, comme jadis ;





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 23/02/2006