HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les guêpes

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Texte grec :

[50] οὔκουν ἐναργὲς τοῦτο συμβαλεῖν, ὅτι
ἀρθεὶς ἀφ᾽ ἡμῶν ἐς κόρακας οἰχήσεται;
(Σωσίας)
εἶτ᾽ οὐκ ἐγὼ δοὺς δύ᾽ ὀβολὼ μισθώσομαι
οὕτως ὑποκρινόμενον σοφῶς ὀνείρατα;
(Ξανθίας)
φέρε νυν κατείπω τοῖς θεαταῖς τὸν λόγον,
55 ὀλίγ᾽ ἄτθ᾽ ὑπειπὼν πρῶτον αὐτοῖσιν ταδί,
μηδὲν παρ᾽ ἡμῶν προσδοκᾶν λίαν μέγα,
μηδ᾽ αὖ γέλωτα Μεγαρόθεν κεκλεμμένον.
ἡμῖν γὰρ οὐκ ἔστ᾽ οὔτε κάρυ᾽ ἐκ φορμίδος
δούλω διαρριπτοῦντε τοῖς θεωμένοις,
60 οὔθ᾽ Ἡρακλῆς τὸ δεῖπνον ἐξαπατώμενος,
οὐδ᾽ αὖθις ἀνασελγαινόμενος Εὐριπίδης·
οὐδ᾽ εἰ Κλέων γ᾽ ἔλαμψε τῆς τύχης χάριν,
αὖθις τὸν αὐτὸν ἄνδρα μυττωτεύσομεν.
ἀλλ᾽ ἔστιν ἡμῖν λογίδιον γνώμην ἔχον,
65 ὑμῶν μὲν αὐτῶν οὐχὶ δεξιώτερον,
κωμῳδίας δὲ φορτικῆς σοφώτερον.
ἔστιν γὰρ ἡμῖν δεσπότης ἐκεινοσὶ
ἅνω καθεύδων, ὁ μέγας, οὑπὶ τοῦ τέγους.
οὗτος φυλάττειν τὸν πατέρ᾽ ἐπέταξε νῷν,
70 ἔνδον καθείρξας, ἵνα θύραζε μὴ ᾽ξίῃ.
νόσον γὰρ ὁ πατὴρ ἀλλόκοτον αὐτοῦ νοσεῖ,
ἣν οὐδ᾽ ἂν εἷς γνοίη ποτ᾽ οὐδ᾽ ἂν ξυμβάλοι
εἰ μὴ πύθοιθ᾽ ἡμῶν· ἐπεὶ τοπάζετε.
Ἀμυνίας μὲν ὁ Προνάπους φήσ᾽ οὑτοσὶ
75 εἶναι φιλόκυβον αὐτόν· ἀλλ᾽ οὐδὲν λέγει.
(Σωσίας)
μὰ Δί᾽, ἀλλ᾽ ἀφ᾽ αὑτοῦ τὴν νόσον τεκμαίρεται.
(Ξανθίας)
οὔκ, ἀλλὰ “φιλο” μέν ἐστιν ἀρχὴ τοῦ κακοῦ.
ὁδὶ δέ φησι (Σωσίας) πρὸς Δερκύλον
εἶναι φιλοπότην αὐτόν.
(Σωσίας) οὐδαμῶς γ᾽, ἐπεὶ
80 αὕτη γε χρηστῶν ἐστιν ἀνδρῶν ἡ νόσος.
(Ξανθίας)
Νικόστρατος δ᾽ αὖ φησιν ὁ Σκαμβωνίδης
εἶναι φιλοθύτην αὐτὸν ἢ φιλόξενον.
(Σωσίας)
μὰ τὸν κύν᾽ ὦ Νικόστρατ᾽ οὐ φιλόξενος,
ἐπεὶ καταπύγων ἐστὶν ὅ γε Φιλόξενος.
85 (Ξανθίας)
ἄλλως φλυαρεῖτ᾽· οὐ γὰρ ἐξευρήσετε.
εἰ δὴ ᾽πιθυμεῖτ᾽ εἰδέναι, σιγᾶτε νῦν.
φράσω γὰρ ἤδη τὴν νόσον τοῦ δεσπότου.
φιληλιαστής ἐστιν ὡς οὐδεὶς ἀνήρ,
ἐρᾷ τε τούτου, τοῦ δικάζειν, καὶ στένει
90 ἢν μὴ ᾽πὶ τοῦ πρώτου καθίζηται ξύλου.
ὕπνου δ᾽ ὁρᾷ τῆς νυκτὸς οὐδὲ πασπάλην.
ἢν δ᾽ οὖν καταμύσῃ κἂν ἄχνην, ὅμως ἐκεῖ
ὁ νοῦς πέτεται τὴν νύκτα περὶ τὴν κλεψύδραν.
ὑπὸ τοῦ δὲ τὴν ψῆφόν γ᾽ ἔχειν εἰωθέναι
95 τοὺς τρεῖς ξυνέχων τῶν δακτύλων ἀνίσταται,
ὥσπερ λιβανωτὸν ἐπιτιθεὶς νουμηνίᾳ.
καὶ νὴ Δί᾽ ἢν ἴδῃ γέ που γεγραμμένον
υἱὸν Πυριλάμπους ἐν θύρᾳ Δῆμον καλόν,
ἰὼν παρέγραψε πλησίον “κημὸς καλός”.

Traduction française :

[50] ne doit-on pas en conclure avec évidence qu'il nous quittera pour aller
lui-même aux corbeaux ?
SOSIE. - Et je ne te donnerais pas deux oboles de salaire, à toi qui interprètes si
habilement les songes ?
XANTHIAS.- Attends que j'expose le sujet aux spectateurs, et que je leur
soumette d'abord quelques courtes observations. Qu'on n'attende de nous rien
de trop élevé, pas même au rire dérobé à Mégare. En effet, nous n'avons
ni esclaves qui jettent aux spectateurs des noix de leur corbeille, ni un
Hercule frustré de son dîner ; Euripide n'aura pas à essuyer encore une fois
de mordantes railleries ; et Cléon, malgré l'éclat qu'il doit à la fortune, ne se
verra plus assaisonné par nous à la sauce piquante. Mais nous avons un sujet
assez raisonnable, qui, sans passer votre sagacité, a toutefois plus de sens
qu'une comédie banale. Nous avons un maître, homme puissant, qui dort là-
haut, dans la chambre qui est sous le toit. Il nous a enjoint de garder son père,
après l'avoir enfermé pour empêcher qu'il ne sorte. Ce père est atteint d'une
maladie étrange, dont personne ne saurait s'aviser, si je ne vous en informais ;
mais il dit que ce n'est rien. Devinez plutôt. Voici Amynias, fils de
Pronapos, qui dit que c'est l'amour du jeu.
SOSIE. - Rien ? par Jupiter ! mais il juge de sa maladie d'après lui-même.
XANTHIAS.- Non ! Il y a bien quelque amour pour principe de ce mal ... Voici
Sosias qui dit à Dercylos que c'est l'amour de la boisson.
SOSIE. - Nullement ; c'est là une passion d'honnêtes gens.
XANTHIAS. - Nicostratos, le Scambonide, prétend que c'est l'amour des
sacrifices ou de l'hospitalité.
SOSIE. - Par le chien ! ce n'est pas possible, car Philoxène est un prostitué.
XANTHIAS. Vous perdez votre temps ; vous ne trouverez pas. Si vous êtes
curieux de le savoir, faites silence : je vais vous dire la maladie de mon maître
c'est... l'amour des tribunaux. Juger est sa passion, et il gémit s'il ne siège
pas sur le premier banc des juges. La nuit, il ne goûte pas un instant de
sommeil. Ferme-t-il par hasard les yeux ? pendant la nuit son esprit voltige
autour de la clepsydre. L'habitude qu'il a de tenir les suffrages fait
qu'il se réveille en serrant ses trois doigts, comme celui qui offre de l'encens
aux dieux, à la nouvelle lune. Trouve-t-il écrit sur une porte : "Charmant Démos,
fils de Pyrilampe !" il va écrire à côté : "Charmante urne aux suffrages !"





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Dernière mise à jour : 23/09/2005