HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les guêpes

τί



Texte grec :

[550] τί γὰρ εὔδαιμον καὶ μακαριστὸν μᾶλλον νῦν ἐστὶ δικαστοῦ,
ἢ τρυφερώτερον ἢ δεινότερον ζῷον, καὶ ταῦτα γέροντος;
ὃν πρῶτα μὲν ἕρποντ᾽ ἐξ εὐνῆς τηροῦσ᾽ ἐπὶ τοῖσι δρυφάκτοις
ἄνδρες μεγάλοι καὶ τετραπήχεις· κἄπειτ᾽ εὐθὺς προσιόντι
ἐμβάλλει μοι τὴν χεῖρ᾽ ἁπαλὴν τῶν δημοσίων κεκλοφυῖαν·
555 ἱκετεύουσίν θ᾽ ὑποκύπτοντες τὴν φωνὴν οἰκτροχοοῦντες·
᾽οἴκτιρόν μ᾽ ὦ πάτερ, αἰτοῦμαί σ᾽, εἰ καὐτὸς πώποθ᾽ ὑφείλου
ἀρχὴν ἄρξας ἢ ᾽πὶ στρατιᾶς τοῖς ξυσσίτοις ἀγοράζων·᾽
ὃς ἔμ᾽ οὐδ᾽ ἂν ζῶντ᾽ ᾔδειν εἰ μὴ διὰ τὴν προτέραν ἀπόφυξιν.
(Βδελυκλέων)
τουτὶ περὶ τῶν ἀντιβολούντων ἔστω τὸ μνημόσυνόν μοι.
560 (Φιλοκλέων) εἶτ᾽ εἰσελθὼν ἀντιβοληθεὶς καὶ τὴν ὀργὴν ἀπομορχθεὶς
ἔνδον τούτων ὧν ἂν φάσκω πάντων οὐδὲν πεποίηκα,
ἀλλ᾽ ἀκροῶμαι πάσας φωνὰς ἱέντων εἰς ἀπόφυξιν.
φέρ᾽ ἴδω, τί γὰρ οὐκ ἔστιν ἀκοῦσαι θώπευμ᾽ ἐνταῦθα δικαστῇ;
οἱ μέν γ᾽ ἀποκλάονται πενίαν αὑτῶν καὶ προστιθέασι
565 κακὰ πρὸς τοῖς οὖσιν, “ ἕως ἀνιῶν ἂν ἰσώσῃ τοῖσιν ἐμοῖσιν”·
οἱ δὲ λέγουσιν μύθους ἡμῖν, οἱ δ᾽ Αἰσώπου τι γέλοιον·
οἱ δὲ σκώπτουσ᾽, ἵν᾽ ἐγὼ γελάσω καὶ τὸν θυμὸν καταθῶμαι.
κἂν μὴ τούτοις ἀναπειθώμεσθα, τὰ παιδάρι᾽ εὐθὺς ἀνέλκει
τὰς θηλείας καὶ τοὺς υἱεῖς τῆς χειρός, ἐγὼ δ᾽ ἀκροῶμαι·
570 τὰ δὲ συγκύψανθ᾽ ἅμα βληχᾶται· κἄπειθ᾽ ὁ πατὴρ ὑπὲρ αὐτῶν
ὥσπερ θεὸν ἀντιβολεῖ με τρέμων τῆς εὐθύνης ἀπολῦσαι·
“εἰ μὲν χαίρεις ἀρνὸς φωνῇ, παιδὸς φωνὴν ἐλεήσαις”·
εἰ δ᾽ αὖ τοῖς χοιριδίοις χαίρω, θυγατρὸς φωνῇ με πιθέσθαι.
χἠμεῖς αὐτῷ τότε τῆς ὀργῆς ὀλίγον τὸν κόλλοπ᾽ ἀνεῖμεν.
575 ἆρ᾽ οὐ μεγάλη τοῦτ᾽ ἔστ᾽ ἀρχὴ καὶ τοῦ πλούτου καταχήνη;
(Βδελυκλέων)
δεύτερον αὖ σου τουτὶ γράφομαι, τὴν τοῦ πλούτου καταχήνην·
καὶ τἀγαθά μοι μέμνησ᾽ ἅχεις φάσκων τῆς Ἑλλάδος ἄρχειν.
(Φιλοκλέων)
παίδων τοίνυν δοκιμαζομένων αἰδοῖα πάρεστι θεᾶσθαι.
κἂν Οἴαγρος εἰσέλθῃ φεύγων, οὐκ ἀποφεύγει πρὶν ἂν ἡμῖν
580 ἐκ τῆς Νιόβης εἴπῃ ῥῆσιν τὴν καλλίστην ἀπολέξας.
κἂν αὐλητής γε δίκην νικᾷ, ταύτης ἡμῖν ἐπίχειρα
ἐν φορβειᾷ τοῖσι δικασταῖς ἔξοδον ηὔλησ᾽ ἀπιοῦσι.
κἂν ἀποθνῄσκων ὁ πατήρ τῳ δῷ καταλείπων παῖδ᾽ ἐπίκληρον,
κλάειν ἡμεῖς μακρὰ τὴν κεφαλὴν εἰπόντες τῇ διαθήκῃ
585 καὶ τῇ κόγχῃ τῇ πάνυ σεμνῶς τοῖς σημείοισιν ἐπούσῃ,
ἔδομεν ταύτην ὅστις ἂν ἡμᾶς ἀντιβολήσας ἀναπείσῃ.
καὶ ταῦτ᾽ ἀνυπεύθυνοι δρῶμεν, τῶν δ᾽ ἄλλων οὐδεμἴ ἀρχή.
(Βδελυκλέων)
τουτὶ γάρ τοι σεμνόν, τούτων ὧν εἴρηκας μακαρίζω·
τῆς δ᾽ ἐπικλήρου τὴν διαθήκην ἀδικεῖς ἀνακογχυλιάζων.
590 (Φιλοκλέων) ἔτι δ᾽ ἡ βουλὴ χὠ δῆμος ὅταν κρῖναι μέγα πρᾶγμ᾽ ἀπορήσῃ
ἐψήφισται τοὺς ἀδικοῦντας τοῖσι δικασταῖς παραδοῦναι·
εἶτ᾽ Εὔαθλος χὠ μέγας οὗτος Κολακώνυμος ἀσπιδαποβλὴς
οὐχὶ προδώσειν ἡμᾶς φασίν, περὶ τοῦ πλήθους δὲ μαχεῖσθαι.
κἀν τῷ δήμῳ γνώμην οὐδεὶς πώποτ᾽ ἐνίκησεν, ἐὰν μὴ
εἴπῃ τὰ δικαστήρι᾽ ἀφεῖναι πρώτιστα μίαν δικάσαντας·
596 αὐτὸς δὲ Κλέων ὁ κεκραξιδάμας μόνον ἡμᾶς οὐ περιτρώγει,
ἀλλὰ φυλάττει διὰ χειρὸς ἔχων καὶ τὰς μυίας ἀπαμύνει.
σὺ δὲ τὸν πατέρ᾽ οὐδ᾽ ὁτιοῦν τούτων τὸν σαυτοῦ πώποτ᾽ ἔδρασας.
ἀλλὰ Θέωρος, καίτοὐστὶν ἀνὴρ Εὐφημίου οὐδὲν ἐλάττων,

Traduction française :

[550] Qu'y a-t-il de plus heureux, de plus fortuné qu'un juge?
Quelle vie est plus délicieuse que la sienne ? Quel animal plus redoutable,
surtout quand il est vieux? A peine je sors du lit, des hommes, hauts de quatre
coudées, m'escortent au tribunal : dès que je parais, je me sens pressé par une
main délicate qui a dérobé les deniers de l'État ; les coupables tombent à mes
pieds, en disant, d'une voix lamentable : « Aie pitié de moi, mon père, je t'en
conjure par les larcins que tu as pu faire toi-même dans l'exercice des charges
publiques, ou dans l'approvisionnement des troupes ! » Eh bien, celui-là ne
saurait pas même que j'existe, si je ne l'avais acquitté une première fois.
BDÉLYCLÉON. - Bon ; l'article des suppliants... Je note cela sur mes tablettes.
PHILOCLÉON. - Ensuite, je prends place au tribunal, chargé de supplications,
et, ma colère une fois calmée, je ne fais rien de tout ce que j'ai promis ; mais
j'entends les voix d'une foule d'accusés qui réclament leur acquittement. Voyez
! quelles caresses ne fait-on pas alors au juge ? Les uns déplorent leur misère,
et ajoutent des maux supposés à leurs maux réels, jusqu'à ce que leurs plaintes
les égalent aux miens ; les autres nous racontent des histoires, et d'autres
quelque trait comique d'Ésope ; ceux-là disent quelque bon mot, pour me
faire rire et désarmer ma rigueur. Si rien de tout cela ne me touche, ils amènent
leurs enfants par la main, filles et garçons ; j'écoute, et, baissant la tête, ils
bêlent tous ensemble. Le père, tremblant, rue supplie comme un (lieu de
l'absoudre, par pitié pour eux : « Si tu aimes la voix d'un agneau, sois sensible
à celle de ce petit garçon. » Si j'aime les petites truies, il tâche de me
toucher par la voix de sa fille. Et nous alors, en sa faveur, nous relâchons un
peu la rigueur de notre colère. N'y a-t-il pas là une grande puissance, et de quoi
se moquer de la richesse ?
BDÉLYCLÉON. - Autre note à inscrire : le mépris de la richesse. Dis-moi
maintenant quels avantages tu retires de cette souveraineté sur la Grèce, dont
tu te vantes ?
PHILOCLÉON. - S'agit-il de constater l'âge des enfants ? nous avons le
droit de les voir nus. Qu'Oeagre soit cité en justice, il ne sera pas absous
avant de nous avoir récité la plus belle tirade de Niobé. Un joueur de flûte
gagne-t-il sa cause ? en reconnaissance, il nous joue une marche à notre sortie.
Si un père en mourant désigne par testament l'époux qu'il destine à sa fille, son
unique héritière, nous laissons là le pauvre testament et la coquille qui recouvre
le cachet, et nous donnons la fille à celui dont les prières ont su nous
gagner. Et tout cela, sans avoir de compte à rendre ; privilège qui n'appartient à
aucune autre magistrature.
BDÉLYCLÉON. - De tels avantages sont précieux, et je t'en félicite ; mais
casser le testament de l'héritière me semble injuste.
PHILOCLÉON. - De plus, quand le Conseil et le peuple sont embarrassés pour
juger quelque grande affaire, un décret renvoie les accusés devant les juges. On
voit alors Evathos et le lâche Colaconyme, qui jette son bouclier,
protester qu'ils ne vous trahiront pas, et qu'ils combattront pour l'État
populaire. Enfin nul orateur ne fait prévaloir son avis devant le peuple, s'il ne dit
que les juges ont le droit de se retirer après avoir jugé une affaire. Cléon lui-même,
ce grand braillard, ne mord pas sur nous ; mais il veille auprès de nous,
et il chasse les mouches. Toi, tu n'as jamais rien fait de semblable pour ton père ;
tandis que Théoros, digne rival d'Euphémios,





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Dernière mise à jour : 23/09/2005